Citations de John Lewis (II) (42)
Le Dr. King fut le dernier à parler ce jour-là. Il a commencé lentement. Je l’avais souvent entendu parler et sa cadence m’était familière. Mais alors qu’il trouvait sa force, sa puissance, il a transformé les marches du Lincoln Memorial en une chaire des temps modernes. Ses mots fendaient l’air comme des flèches, tendant vers un refrain que le monde n’oubliera jamais. En cet instant-là, le Dr. King exprima pleinement tous nos espoirs, toutes nos aspirations. Tout ce que nous avions recherché en traversant les passages à tabac, dans le sang, dans nos triomphes et nos échecs. Tout ce que nous osions imaginer à propos d’une Amérique nouvelle, d’une Amérique meilleure dans laquelle tous les enfants de Dieu pourraient vivre ensemble au sein d’une société ayant fait de l’amour sa vertu la plus élevée.
Si la non-violence est la loi de l'humanité, l'avenir appartient aux femmes.
S'inscrire sur les listes électorales est un acte d'adhésion fort à l'idéal américain. C'est patriotique.
Le gouvernement fédéral doit décider si oui ou non il est disposé à laisser les noirs du Sud s'inscrire sur les listes électorales. Et il faut qu'il décide cet été.
Ou bien qu'il décide de faire de nous tous les témoins du lynchage de la démocratie.
[ À propos du meurtre de Medgar Evers ]
Un jour, vous rangez votre voiture sur le bas-côté et tout va bien. Le lendemain, vous rentrez chez vous, et vous n'atteignez jamais la porte.
Tu t'en vas vers le sud profond. Le coeur de la bête.
La doctrine "séparés mais égaux" sur laquelle reposait le principe tout entier de la ségrégation, avait été jugée anticonstitutionnelle.
" Nous menons une guerre non-violente. Nous menons une révolution non-violente. Nous n'avons pas de fusils. Nous n'avons pas de missiles. Nous n'avons pas de gaz lacrymogène. Tout ce que nous avons, ce sont nos corps. Et nos pieds fatigués. "
John Lewis
" Le bulletin de vote est l'instrument le plus puissant jamais inventé par l'homme pour combattre l'injustice, pour détruire les terribles murs qui emprisonnent certains hommes pour la seule raison qu'ils sont différents des autres. "
Président Lyndon Johnson
Dans ma lettre de candidature [pour la Freedom Ride de 1961], je précisai :
" Je sais que l'éducation est importante et je compte bien parfaire la mienne. Mais la dignité humaine est la chose la plus importante dans ma vie.
Ceci est la décision la plus marquante de mon existence: décider de tout abandonner si nécessaire pour ce voyage de la liberté, afin que justice et liberté atteignent le sud profond. "
La violence appelle la violence. Mais le contraire est tout aussi vrai. La rage s'épuise bien vite lorsqu'elle est unilatérale.
Lawson nous apprit à nous protéger. A désarmer nos assaillants en faisant appel à leur humanité. A nous protéger les uns les autres. A survivre. Mais le plus dur à apprendre… à sincèrement comprendre, au plus profond de soi, était de réussir à éprouver de l’amour pour ceux qui nous attaquaient.
Je n’oublierai jamais ma mère me lisant les premiers mots ce livre… “Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre.” A cinq ans, je lisais tout seul, et une phrase me frappe tout particulièrement, bien qu’à l’époque, je ne pouvais pas en comprendre toute la portée…
« Voici l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. »
Je me mis à prêcher à mes poulets à peu près chaque soir. Je les rassemblais tous dans le poulailler et je les installais sur leurs perchoirs. Ils s’asseyaient en silence. Ils inclinaient la tête, ils opinaient, mais ils ne disaient jamais « Amen ».
Cinq jours après la signature du Voting rights act, le quartier de Watts à Los Angeles connut un déchaînement de violences.
Certains parlaient de "révoltes".
D'autres d'"émeutes".
Quel que soit son nom, la situation dura six jours.
34 personnes perdirent la vie.
1032 furent blessées.
Et le LAPD en arrêta 3952 autres.
Toutes noires.
" Je ne comprends pas comment le Président Johnson peut envoyer des troupes au Vietnam. Je ne comprends pas comment il peut envoyer des troupes au Congo. Je ne comprends pas comment il peut envoyer des troupes en Afrique, et ne pas en envoyer à Selma, dans l'Alabama.
La prochaine fois que nous marcherons, il faudra peut-être que nous ne nous arrêtions pas à Montgomery... peut-être qu'il faudra qu'on aille jusqu'à Washington."
Les funérailles de Jimmie Lee Jackson eurent lieu le 3 mars. Martin Luther King prit la parole.
" Il a été assassiné par la brutalité de tous les shérifs qui agissent au nom de la Loi sans respecter la Loi.
Il a été assassiné par l'irresponsabilité de tous les politiciens, les gouverneurs et les autres... qui ont servi à leurs électeurs la pain rassis de la haine et la viande avariée du racisme.
Il a été assassiné par la lâcheté de tous les noirs qui acceptent passivement les horreurs de la ségrégation... et qui se tiennent à l'écart du combat pour la justice."
Nous devons dire : « Wake up, America ! Réveille-toi ! ». Parce que nous ne pouvons pas nous arrêter. Et nous ne pouvons plus être patients.
(Bruit de porte qui se ferme. Bruit de moteur)
C'était un appareil à fumigation.
On s'en servait pour tuer les nuisibles.
Au début, je n'arrivais pas à croire que cet homme nous aurait vraiment laissé mourir là-dedans.
N'étions-nous donc pas humains à ses yeux ?
(bruit de porte fracturée)
Nous ne sommes pas morts ce jour-là.
Mais ça n'a pas été la dernière fois où j'ai vu la mort de près.
Toute personne qui, de quelque manière que ce soit, entrave le droit des noirs à voter dans le Mississippi, commet un crime contre le gouvernement fédéral.
C'est un criminel, au même titre que celui qui entre l'arme au poing dans une banque pour la voler.
Selon le chapitre 18, section 594, du code des États-Unis, c'est un crime d'entraver le droit de vote...
Cette loi existe depuis 1948, mais personne n'a jamais poursuivi qui que ce soit à ce titre.
Je doute qu'il y ait un seul policier dans le Mississippi qui n'ait pas enfreint cette loi plusieurs fois depuis 1948. Mais pas un seul n'a été arrêté ni poursuivi.
Le lendemain, le Dr King vint prononcer son discours... et le 10 mai 1960, à 15h15, les six grands magasins du centre-ville de Nashville servirent à manger à des clients noirs pour la première fois dans l'histoire de la ville. Je suis venu à Nashville non pour inspirer mais pour être inspiré par le formidable élan qui s'est emparé de cette communauté. Aucun mensonge ne dure éternellement. Ne désespérons pas.
La police ne demandait pas mieux que de se débarasser de nous, alors la caution est passé de 100 à 5$. mais cela ne changea rien.
Nous n'allions pas coopérer de quelque façon que ce soit avec le système qui autorisait la discrimination contre laquelle nous luttions.
Les autorité de Nashville ne mirent pas longtemps à comprendre qu'il était impossible de nous forcer à payer notre sortie.
Vers 23h00 nous avons tous été relachés.