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Citations de Joëlle Brière (24)


18 mai 1514 : Mariage de Claude de France, fille du roi Louis XII, avec François d'Orléans, comte d'Angoulême, alors âgé de 19 ans, qui, six mois plus tard, montera sur le trône sous le nom de François Ier : "et vint à Saint-Germain-en-Laye qui est un fort beau château à cinq lieues de Paris, beau parc, belle chasse. Et Luy arrivé au bout de quatre jours après, feurent faites les nopces les plus belles que vis jamais, car il y avait dix mille hommes habillés aussi richement que le Roy ou que Monsieur d'Angoulesme qui estait le marié..."
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TÉLÉGRAMME DÉCONCERTANT
  
  
  
  
Besoin d’une éclaircie. Besoin – STOP – d’ouvrir la fenêtre. Sous le
premier cerisier – STOP – le merle fou se coiffe de mousse. Il laboure, il
fouaille – STOP – la terre humide, la terre de Mars, la terre noyée. Il siffle
– STOP – d’un seul long coup, un ver interminable. Rouge – STOP –
comme un spaghetti au keetchup. Et puis – STOP – il sprinte sur les tuiles.
Le ciel – STOP – essuie son bec jaune. Une course – STOP – urgente
l’appelle ailleurs. Mais – STOP – il reviendra. C’est un casanier. – STOP –
À bientôt, il partagera nos cerises. – STOP –


p.55
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LA PIE
  
  
  
  
La pie bleu-nuit du grand tilleul
a volé ma cuillère. Je la vois
qui brille entre les branche de son nid.

Bah ! Je slouperai ma soupe comme un enfant
sauvage. Je toquerai mon œuf
avec mon doigt.


p.54
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LE CAMÉLÉON
  
  
  
  
Un caméléon sur un édredon
changeait de couleur
toutes les demi-heures

À midi moins le quart
il était tout noir.
À une heure passée
il était violet.
À cinq heures quelque chose
il était tout rose.
À sept heures et demie
il était tout gris.

L’autre vendredi, quand tombait la nuit
mon p’tit chat orange qui n’est pas un ange
sauta sur le lit. Il le prit pour une souris !


p.52
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POSTE VENANTE
  
  
  
  
J’irai au bout du chemin le col grand ouvert
À l’affût d’un espoir de pollen    de sève et de sapin vert
J’’appuierai mon vélo contre la barrière
Lourde et chancelante au bout de sa pierre
J’aurai quinze ans    Je tutoierai le ciel et le vent
Et tous les oiseaux qui les criblent    Je l’attendrai

Et s’il n’y a pas de lettre    je volerai
l’hirondelle du facteur…


p.43
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RÊVES
  
  
  
  
Sous une touffe de genêt
une petite renarde dormait
le museau enfoui dans ses rêves.

C’étaient des rêves fous
qui galopaient, qui étaient roux
qui prenaient feu et tendresse
qui me donnaient envie de gestes
à inventer l’amour.

C’étaient des rêves impossibles
qui déraillaient, qui frôlaient l’indicible
qui épousaient l’eau du regard
qui me mettaient le cœur
en retard.

C’étaient des rêves fragiles
qui naviguaient, qui abordaient des îles
qui cueillaient les plus beaux naufrages
qui m’enneigeaient jusqu’au blanc
de la page.


p.39
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JE N’AI PAS DIT
  
  
  
  
Je n’ai pas dit à la poule noire
et rouge qui couvait dans le placard
que dans le buisson d’ajoncs et de vents
à six pas du hangar, dormait un braconnier
au pelage de feu. Un renard de deux ans.


p.38
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RENARDE
  
  
  
  
Soudain, dans l’oubli mordoré
du taillis. Posé à l’angle des vents.
Le double apprivoisement d’ambre
des yeux de noyades inachevées
d’une petite renarde.

Aie la main craintive et douce. Caresse
moi longtemps, s’il te plaît !


p.36
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LE LÉZARD
  
  
  
  
Le plus souvent, il s’accroche au mur.
Faille ouverte. Faille brune. Immobile dans le soleil
qui brûle. Faille vermeille, frangée de reflets
de ciel indocile.

L’ombre ou l’impatience d’un nuage
le frôle. Il tressaille. Il entame
le mur. D’un trait. D’un éclair.
D’une brisure. Il disparaît.

Il s’engouffre dans un trou qu’il invente
de toutes ses pattes griffues. Il s’enfonce
dans la promesse profonde de l’enfer.

Notre œil rôde. Il garde longtemps
le secret bizarre et fulgurant
de cette flèche aux écailles d’émeraude.


p.27
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AVANT
                à Catherine
  
  
  
  
– Avant, quand j’étais un oiseau…
– Mais
 tu n’as jamais été un oiseau
 dit la mère.
Comment, pas été un oiseau ?
 Moi qui ai encore du duvet sur le cœur.
 Moi qui ai encore de l’air dans les os.
 Moi qui ai encore un œil de petit serpent.
 Moi qui ai encore du jaune au bec.
 Pas été un oiseau,
 et c’est toi qui le dit !
 Toi qui m’a pondu !


p.20
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Les mots sont des grands frères. Ils nous tiennent la main quand noircit le chemin et que l'orage gronde dans le ciel ou le cœur. Ils nous tirent, nous poussent, ils nous bousculent aussi quand on traîne des pieds derrière leurs jeux de grands. Ils s'énervent, se vexent, boudent et se cachent parfois, et ils s'amusent bien de nous voir les chercher, bouche bée, sourcils froncés… Et puis les revoilà, joyeux ou tristes, lents ou vifs, rondouillards ou maigrichons, ils sont là, ils trépignent, ils se bousculent, ils veulent tout explorer, ils veulent tout habiter, une feuille de chou, un rêve de limace, une fourmi curieuse, un éclat de lune, un matin oublié, une révolte, un chagrin…
Et voici le poème…

(p. 7)
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Je te souhaite des ailes
Pour caresser le ciel
M'a dit le bel oiseau
Prisonnier des barreaux

Je te souhaite des ailes
Pour caresser le ciel
M'a dit le papillon
Piqué sur le canson

Je te souhaite des ailes
Pour caresser le ciel
M'a dit la mouche gigotant
Sur le papier collant

Délivre-moi d'abord de ce livre d'images
Je te prêterai mes ailes
Pour caresser le ciel
M'a dit l'ange rose et sage
Aplati sur la page

(p. 33)
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Quand on a peur du temps
De sa course effrénée
On peut courir devant
Comme un dératé

On peut aussi mendier
Un moment de répit
S'arrêter, épuisé
Sur le bord de la nuit

On peut traîner des pieds
Et râler, et gémir,
Refuser de manger
La soupe pour grandir

Le temps s'amuse et rit
De cette agitation :
Il sait bien qu'aujourd'hui
Est sa seule saison

(p. 23)
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Je suis le coucou,
Je chante aux abois,
Je squatte votre nid et je couvre vos œufs.
Je vous donne un partage
Ce qui ne m'appartient pas,
Le printemps, le soleil,
L'aube de vos amours et la nuit de vos mots.
Vérifiez bien vos poches, n'oubliez pas vos pièces,
Demain vous serez riches.

Et moi, un peu plus pauvre,
Je quitterai l'été
Avec sur les épaules
Mon grand sac percé.

(p. 28)
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Vie



Je n’ai pas su vivre
Cette aube présente, ce cercle précis
Dans lequel ta main tenait la mienne,
Cette lumière comme une morsure
Et ton visage éveillé dans le mien.

Je courais derrière le lièvre bleu
De la prairie des songes. Chimère.
J’inventais une vie à vivre
Pour ne pas avoir à le faire.

Je dormais la tête dans la bruyère.
Les genoux écorchés, les poings serrés,
Comme le mauvais garçon
Des mille et une guerres.

Et maintenant que le temps
N’a plus vraiment d’importance.
Un oiseau de haute enfance
Me vieillit dans le cœur.
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Celui qui lit écarte les roseaux.
Il voit passer un oiseau superbe.
Lourd, incertain et léger
comme tous les oiseaux.
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Celui qui lit ne sait rien de la page
qu'il n'a pas encore tournée. Il a toujours
le coeur nu. Il est toujours au pied de l'échelle
voyageuse, entre l'infime et l'infini. Il veille
entre les mots. Le parfum de l'encre,
de la colle et du papier lui tenant lieu de lande,
de rivière, de chevaux, de clairière,
de caresses inoubliables.
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Celui qui lit avance dans la vie
la plus vraie avec la nonchalance du dormeur
et la sauvagerie du bûcheron.
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- Tu écris ?
- A peine...
- Tu devrais t'y remettre, c'était bon...
- Pas le temps avec ce boulot à la con...
- Et avec toutes tes maîtresses...
( p 56)
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− Le présent, le passé, l’avenir
ça commence où ? Ça finit où ?
− Ici. Là. Là-bas.
− Maintenant. Hier. Après demain.
À la fenêtre. Sur la branche de l’arbre.
Dans l’œil rond du merle. Au fond du ciel.
Mais surtout, dans ton sourire
que j’aime plus que tout
au monde !
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