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Critiques de Joseph Bédier (128)
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La chanson de Roland

Gestes et poésies à l'heure où Chartres perd sa cathédrale, Cordoue s'encastillane tandis que l'ainesse se fait droit héréditaire.



Le gouverneur des marches de Bretagne se meure de la trahison de Ganelon.



Honneur et famille sont endeuillés mais vassaux et suzerains se laveront de l'affront par la chute de Saragosse.



Chevaliers et destriers, croisades et luttes intestines sont à découvrir par les détours de ces rimes et proses.
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Le roman de Tristan et Iseult : les légendes ..

Le titre de premier roman de l'histoire est forcément disputé, parce qu'il faut s'entendre sur les critère. L'Illiade et l'Odyssée, même s'ils restent des grands récits, pâtissent de leur format poétique qui les exclut obligatoirement pour certains. On se retrouve alors à rechercher parmi les formes du Moyen-Âge comme les histoires des chevaliers de la Table Ronde, ou le roman de Tristan et Iseut, objet de ma critique. C'est le problème de la datation qui se pose ici puisque ces récits sont issus de la tradition orale et que les premières éditions ne sont que des restitutions par des auteurs qui ne sont que des transcripteurs.



Passé le débat, il reste que Tristan et Iseut est un récit qui va servir de base à tous les romans d'amour écrits par la suite. Il est assez marquant de se rendre compte à quel point l'amour n'avait pas forcément bonne presse à l'époque puisque le récit ne peut envisager l'amour passionnel que sous la forme d'un charme magique provoqué par une potion. Le récit est ensuite constitué de multiples petites histoires qui reviennent sur cet attachement indestructible entre les deux protagonistes avec un destin funèbre qui s'annonce régulièrement. On peut d'ailleurs constater que le spoil était à l'époque monnaie courante puisque l'histoire nous annonce très vite sa fin... et va également régulièrement nous annoncer plus ou moins à l'avance la mort de certains personnages, notamment les ennemis du couple de héros.



Vu avec notre regard contemporain, et même si Tristan est régulièrement décrit comme valeureux et héroique et Iseut comme magnifique et pleine de grandes valeurs, on ne peut que sourire devant leur allers-retours successifs de séparation et retrouvailles. Les conteurs successifs ont sans doute cherché à multiplier les épisodes dans leurs récits au fil du temps, et cela donne donc un effet assez artificiel où on finit par se dire "Bon, décidez vous à vivre dans le péché, à oublier.... ou à mourir... mais décidez vous !" Et en même temps, je pense qu'il m'arriverait peut-être le même genre de sentiments vis à vis de roman d'amour modernes ! Je ne suis donc définitivement pas un client pour les romans d'amour.



Au delà de ce clin d'oeil, l'histoire recèle de trouvailles pour les différents subterfuges des amoureux destinés à cacher leur romance... alors que tout le monde semble au courant... sauf évidemment comme d'habitude le "cocu" qui trouve toujours des raisons d'espérer dans la probité de son épouse et de son plus cher chevalier. Il fallait bien l'explication de la "malédiction magique" pour justifier que ce preux chevalier trompe honteusement à celui qu'il décrit comme son plus cher ami ! Il est vraiment plaisant de voir les différentes méthodes utilisées pour que l'honneur reste malgré tout sauf, ou en tout cas la propension au refus du mensonge. C'est un travail d'équilibriste pour le conteur que de continuer à évoquer le héros avec toutes ses grandes valeurs... et son comportement régulièrement en totale contradiction avec celles-ci.



Pour finir, je m'étonne d'avoir trouvé le récit dans une collection jeunesse. Même s'il est important de connaitre les textes sources de notre littérature, je ne suis pas sûr que cela contribue à l'amour de la lecture des plus jeunes. Il est en revanche essentiel de le découvrir plus tard pour comprendre sur quelles bases ont pu se bâtir les récits ultérieurs.
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Le roman de Tristan et Iseut

A partir des fragments épars retrouvés de la légende de Tristan et Iseut, Joseph Bédier – philologue romaniste français du XIX-XXème siècle, spécialiste de la littérature médiévale – n’a pas simplement joué un rôle de traducteur dans la rédaction du livre et Le Roman de Tristan et d’Iseut, mais s’est également évertué à s’imprégner de l’un des morceaux littéraires préservés. Il s’est effectivement largement appuyé sur celui de Béroul, avant d’octroyer au centre du récit de ce dernier, un commencement et une fin en adéquation avec l’esprit Celtique originel.

Gaston Paris affirme dans la préface que « Le Tristan et l’Iseut de Béroul, ressuscités par M. Bédier avec leurs costumes et leurs allures d’autrefois, avec leurs façons de vivre, de sentir et de parler moitié barbares moitié médiévales, seront pour les lecteurs modernes comme les personnages d’un vieux vitrail, aux gestes raides, aux expressions naïves, aux physionomies énigmatiques » mais que « derrière cette image, marquée de l’empreinte spéciales d’une époque, on voit, comme le soleil derrière le vitrail, resplendir la passion toujours identique à elle-même, qui l’illumine et la fait flamboyer tout entière ». Comme s’il avait le dessein de résumer le projet du philologue, Gaston Paris rajoute : « C’est donc un poème français du milieu du douzième siècle, mais composé à la fin du dix-neuvième, que contint le livre de M. Bédier. »



***



Évocatrice, la merveilleuse, poignante, tragique, involontaire, éternelle romance des deux amants prouve l’étendue de sa beauté, de sa puissance, de sa magie à travers les lignes de l’aventure inoubliable retranscrite grâce au délicat travail de Joseph Bédier.

Les chapitres s’enchainent habilement au rythme de l’impossible idylle et apportent leurs lots de surprises.

Des sentiments divers de lecture se créent, alors, atour de personnages attachants que des péripéties, où la loyauté et le courage affrontent la couardise et la félonie, attendent.

Le symbolisme, qui agrémente l’histoire dans son intégralité, charme par la force de ses messages.

La narration simple, épurée, singulière touche. La manière de présenter le futur avant que l’action à venir ne se déroule est presque jouissive et réconfortante à l’instant où la promesse finale de la justice se dessine à l’horizon.

Chargée en émotion, la dernière scène, digne des plus grandes tragédies, bouleverse. Il en va évidemment de même pour de nombreux épisodes; d’autant plus les précieux passages gorgés de métaphores magnifiquement bien tournées, trouvées, placées.



***



Le lecteur doit néanmoins s’habituer à l’écriture désuète proposée par l’auteur, afin d’en apprécier les couleurs, la richesse, l’éclat. Comme le souligne Gaston Paris au sujet des protagonistes et de leurs images figées dans le temps, l’écrit authentique possède lui-même une aura d’antan particulière appréciable. Il est par conséquent nécessaire de prendre en considération ce constat pour appréhender correctement l’entrée dans un univers aux trésors insoupçonnés.

Si le dernier épisode marque indéniablement les esprits, la destinée d’Iseut dans le contexte s’avère trop abrupte. En ce sens, les dernières lignes larmoyantes de la fin déçoivent. Il en est de même pour certains passages parfois excessivement brefs. Toutefois, la narration telle qu’elle apparaît peut paradoxalement offrir une plus-value à l’ensemble, puisque son originalité – ou sa forme – proche de la formulation des contes, a le pouvoir de charmer.

Le dernier détail désavantageux concerne la première de couverture de l’ensemble des collections qui aurait visiblement tendance, esthétiquement parlant, à rebuter à tort les potentiels intéressés.



***



Les curieux d’histoire et de poésie, ainsi que les amoureux des passions interdites, trouveront aisément dans Le Roman de Tristan et Iseut les clés d’une émotion dont l’intensité n’a d’égal que la pureté vibrante de son essence.
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Le roman de Tristan et Iseut

Lu en 5°. Le roman de Tristan et Iseut est le tracé écrit de l'histoire oral. c'est une histoire d'amour qui se passe au temps du roi Arthur.
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Le roman de Tristan et Iseut

"Tristan et Iseut" est un grand classique que je connaissais vaguement alors j'ai voulu combler une lacune d'autant plus que le fils de ma copine s'appelle Tristan. C'est une très belle légende médiévale même si le prénom de Tristan lui a été donné parce qu'il est né de la tristesse de sa mère devenue veuve.

C'est l'histoire d'une passion due au philtre d'amour entre Tristan, le chevalier, et la reine Iseut la blonde, alors qu'il doit la conduire à son époux, le roi Marc de Cornouailles. Leur amour est impossible et il va les mener à la mort. Sur leurs deux tombes, les plantes vont s'entrelacer comme pour les relier à jamais.

Richard Wagner en a fait un opéra en 1865 qui lui a fait dire que cette tragédie était un « Poème d'amour séculaire, fondateur, écrit et récrit à l'encre indélébile dans toutes les langues européennes du Moyen-âge. »





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Le roman de Tristan et Iseut

Ma lecture de l'été. J'ai re-trouvé là, la gourmandise de lire.

Quelques scènes de jeu d'échecs : Iseut et Marc, les soldats dans l'attente... Mais qui saura me dire dans quelle version nous voyons Iseut jouer aux échecs avec Tristan dans l'embarcation qui les mène au roi Marc, juste après avoir bu le philtre ? Il existe une illustration de cette scène.
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Le roman de Tristan et Iseut

Comment traduire l'impression d'être illégitime à parler d'un livre ? Je ne suis pas de formation littéraire, je ne sais presque rien du Moyen-Âge, je ne suis pas doué en amour, et c'est à peine si j'avais entendu parlé de Tristan et Iseut.



Et pourtant, j'ai été touché par ce roman, contre toute attente. Ce conte, rédigé en 1900 par Joseph Bédier (1864-1938), est basé sur des textes qui sont authentiquement du Moyen-Âge. L'auteur s'est donc siroté les textes médiévaux pour en proposer une version cohérente, en français moderne, qui ne renonce pas à un certain côté médiéval, pour autant que je puisse en juger. Le style de ce roman est donc assez admirable, à la fois fluide et élégant. La lecture de ce court roman m'a donné une satisfaction secrète : celle d'être Français, et d'être capable d'apprécier la beauté de notre langue.



L'histoire n'est pas en reste. Pour leur malheur, Tristan et Iseut s'aiment, et il ne peut pas en être autrement. L'histoire est impossible à raconter. Elle est celte, elle se passe en Cornouaille (pointe sud-ouest de l'Angleterre), en Irlande et en Bretagne.



"Le roman de Tristan et Iseut" est une très jolie découverte. Je remercie la personne inconnue qui l'a laissé dans ma boîte à livres préférée.
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Le roman de Tristan et Iseut

Une histoire d'amour dont on sait dès le départ, qu'elle sera tragique... Beaucoup de mal à m'en imprégner, beaucoup de répétition,...
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Le roman de Tristan et Iseut

Orphelin de père et de mère, Tristan, fils du roi Rivalin, est élevé par son maréchal, Rohalt le Foi-tenant. Sa mère lui avait donné ce nom, car elle était triste à mourir d’avoir perdu son cher époux. Puis à l’âge de 7 ans, il fut confié au bon écuyer Gorneval qui lui enseigna tous les « arts qui viennent aux barons », ceux de la guerre, mais aussi le chant, la harpe et la vènerie. Mais un jour, il fut enlevé par des marchands norvégiens qui l’abandonnèrent sur le sable d’une plage suite à une tempête qu’ils crurent créée par lui. Il se retrouve sur les terres du roi Marc lequel doit payer aux Irlandais un très lourd tribut. Il doit leur fournir 100 chevaliers une année et 100 jeunes filles la suivante à moins qu’un volontaire courageux ne provoque en duel leur envoyé, un géant invincible nommé Morholt. Tristan parvient à le tuer non sans peine. Mais c’est l’oncle de la très belle Iseut la blonde que le roi Marc veut demander en mariage. Tristan réussit à la convaincre de prendre le bateau avec lui pour l’emmener se marier à la cour de Tintagel. Mais un peu par mégarde, alors qu’il fait très chaud, tous deux se désaltèrent en buvant un étrange philtre d’amour concocté par sa mère et destiné aux deux futurs époux…

« Le roman de Tristan et Iseut » est une extraordinaire histoire d’amour impossible comportant 19 chapitres rassemblés au début de l’autre siècle par Joseph Bédier à partir de textes anciens datant de plusieurs époques. Il a principalement pris pour sources Eilhat d'Oberg, Béroul, Thomas d’Angleterre et quelques anonymes, ce qui lui a permis de reconstituer cette affaire assez compliquée, pleine d’amour courtois, de sorcellerie, de combats chevaleresques et de luttes contre toutes sortes de monstres et de dragons. L’ensemble est passionnant bien qu’un peu hétéroclite, chaque auteur ayant mis l’accent plus sur le fantastique, sur les combats et le côté « chevalier sans peur ni reproche » ou sur les amours contrariés. Une liaison légendaire pleine de rebondissement finissant dans la peine, la souffrance et le désespoir comme tout amour impossible. Avec Roméo et Juliette et Héloïse et Abélard, Tristan et Iseut sont certainement les amants légendaires les plus connus et les plus attachants de la littérature ancienne. Leur histoire, malgré une prose un peu « médiévale », reste fort agréable à lire quand même, car totalement intemporelle.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Le roman de Tristan et Iseut

C'est une relecture, j'avais gardé un excellent souvenir de ce livre mais j'avais plus ou moins oublié le roi Marc et je voulais lire La folie du roi Marc de Clara Dupont-Monod et avoir les deux visions en tête.

La magie de ce roman est due au fait que nous magnifions cette histoire de Tristan et Iseut alors qu'en fait si ils n'avaient pas bu le philtre rien ne se serait produit. Ce breuvage a fait de nos héros des parjures, des menteurs et des assassins ; ils sont devenus esclaves de leur attraction. Avec le roi Marc tous trois sont victimes du destin qui s'est joué d'eux. Quand au pauvre roi Marc il les aiment tellement qu'il finira par leur pardonner.

D'ici quelques temps, car après avoir posé la question, beaucoup de personnes oublient le philtre, je garderai certainement dans mon souvenir, l'histoire de ces deux amants qui après bien des vicissitudes trouvèrent le repos dans la mort.
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Le roman de Tristan et Iseut

A l'origine, il existe de nombreux poèmes du douzième siècle qui fondent la légende de Tristan.

Puis elle est comme illuminée par la musique de Wagner.

Et prend finalement place dans la littérature, grâce à Joseph Bédier, de l'Académie Française, qui reconstitue la légende, dans un langage châtié et poétique, à peine teinté d'archaïsme dans son "Roman de Tristan et Iseut".

De son ouvrage devenu classique, Joseph Bédier a décidé, en collaboration avec le célèbre dramaturge Louis Artus, de tirer une pièce.

L'audace est grande d'adapter cette vieille légende celtique, après Wagner et sans la puissance de la musique.

Mais l'auteur de la pièce prouve, grâce à son talent, que le sujet, sans cesse repris depuis des siècles, dans toutes les littératures est encore plein d'émotion.

Il en fait un beau spectacle dramatique en trois actes. Mais ce n'est plus le spectacle romantique de Wagner, c'est un roman d'amour médiéval plein d'humanité et de sincérité.

Le style y est tantôt lyrique, tantôt familier et il fallait l'adresse des deux auteurs pour donner le ton juste à cette adaptation.

En lisant ce texte, paru dans "La petite illustration" on se prend à rêver d'être présent dans ce prestigieux Théâtre "Sarah-Bernhard" en mars 1929 pour la première.
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Le roman de Tristan et Iseut

Tristan et Iseut, l'éternelle histoire de l'Amour et de la Mort si étroitement liés... Cette reconstitution et "réécriture" par Bédier me semble une bonne synthèse des différentes sources et de ce que j'en connais. Le choix de suivre plutôt Thomas que Béroul me convient parfaitement: plus "romantique" et moins terre-à-terre, il correspond davantage à ma sensibilité et à mes attentes. Le style m'a moins plu que celui de mon édition en librio (version de Pierre Dalle Nogare): j'y ai notamment trouvé moins de poésie que ne le laissait entendre la préface, mais il reste agréable et dans la lignée des textes médiévaux.

Une des plus belles histoires d'amour que j'aie lues, les autres étant le mythe d'Amour et Psyché et la pièce Roméo et Juliette de Shakespeare.
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Le roman de Tristan et Iseut

Une histoire qui a marqué mon adolescence. Je m'en souviendrais toujours.
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Le roman de Tristan et Iseut

joli roman
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Le roman de Tristan et Iseut

Dans cette multitude d’ouvrages relatant cette mythique histoire d’amour je me suis penchée sur la version de Joseph Bédier convaincue par la préface de Gaston Paris. Je ne suis guère une adepte de la littérature médiévale, il me semblait donc judicieux de m’orienter vers cette œuvre écrite « en belle et simple prose » pour un lecteur « moderne », tirée par un travail titanesque des poèmes originaux de ses plus célèbres auteurs. Une incroyable découverte car je m’en rendis compte que je connaissais que trop mal cette merveilleuse légende. Certes les deux amants Tristan & Iseut n’étaient pas à me présenter en revanche le récit tragique de leur histoire lui l’était. Un roman magistral. Une histoire intemporelle, passionnante et envoûtante.
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Le roman de Tristan et Iseut

Ma centième critique mérite bien une attention particulière ; ça tombe bien, il s'agit de critiquer une oeuvre elle-même très particulière !



Folio nous propose un récit qui bien qu'étant issu d'une chanson de geste, c'est-à-dire, d'une narration orale, m'a agréablement surprise par la facilité avec laquelle il se lit. Le phrasé, pour être ancien, n'en demeure pas moins clair, précis et facile à assimiler. Le fond du récit est d'une telle modernité, abordant le thème éternel de l'amour passionné entre un homme et une femme (et plus universellement les rapports entre hommes et femmes) que le lecteur (ou l'auditeur car j'ai lu plusieurs chapitres à haute voix pour essayer de m'imaginer écoutant un ménestrel conter cette très belle épopée) n'est jamais perdu mais se trouve, au contraire, en terrain familier.



En termes de synopsis, je me permettrai de faire court ; les amants dont nous parlons sont célèbres. (Oui, ça y est, j'en est terminé avec le synopsis)



En vérité, en fermant le livre, ma première pensée a été la suivante : "Roméo et Juliette peuvent aller se rhabiller !" parce que l'amour courtois, si certains d'entre vous pensent encore qu'il s'agit d'une forme platonique de la passion amoureuse, ils se trompent ! Au Moyen-Âge, on sait aimer avec son coeur, son âme et son CORPS ! Vous n'attendez pas la dernière ligne du dernier chapitre pour enfin voir s'unir les lèvres tremblantes d'émotion d'amants frustrés dans leur désir depuis trop longtemps... Non, non, non, vous découvrez, tout au long de la chanson de geste un amour très physique, une passion très charnelle, une volupté très incandescente... bref l'Amour. Et cela ne signifie pas qu'il est dénué de poésie ou de charme, bien au contraire, il vous captive par sa pureté, vous ensorcelle par son intensité et vous fait définitivement succomber par sa fidélité !



Mais là où le récit m'a totalement déroutée, c'est par sa VIOLENCE. Non, je ne vais pas vous parler de sadomasochisme et si ça vous déçoit, laissez là cette critique et allez acheter "50 nuances de Grey", je ne vous retiens pas...



Aux autres qui ont poursuivi leur lecture, je disais donc que le récit nous décrit un amour absolument violent et destructeur. Bien sûr, me direz-vous avec raison, à cette époque, les temps sont durs, le quotidien c'est la guerre, le rapport à la mort est différent du nôtre, l'espérance de vie n'excède que rarement la quarantaine etc, etc, etc... Il n'empêche ! Il n'empêche que nos amants en prennent plein la tête (bon, là, j'avoue que comme ils trompent très bien leur monde, cocufient le roi, se montrent experts dans l'art du mensonge et de la ruse, je ne peux pas vraiment les défendre mes agneaux mais... quand même, ils en prennent plein la tête alors qu'en réalité, ils ne sont QUE les victimes d'un philtre d'amour et que sans ce philtre magique il y aurait eu peu de chance, voire aucune, qu'ils tombassent un jour follement amoureux l'un de l'autre étant donné qu'ils étaient tous les deux beaux comme des dieux, jeunes et qu'ils dormaient dans la même chambre au château du vieux roi Marc, l'époux légitime d'Iseut...) et que les dommages collatéraux qu'ils causent dans leur entourage sont totalement dévastateurs : trahison, tentative d'assassinat et MEURTRES (oui, au pluriel svp) ! Et n'allez pas croire que nos blonds tourtereaux sont les seules victimes de cette violence, loin s'en faut, ils en sont très souvent les instigateurs ! Ainsi, Iseut n'hésitera pas à commanditer, sur une humeur, l'assassinat de sa plus proche et fidèle servante ; Tristan tuera froidement de son arc et son épée les "félons" qui ont juré sa perte ("rien de plus normal!" vous indignerez-vous. Euh, minute, des jaloux y en a partout, ça ne signifie pas qu'il faille tous les zigouiller, sinon on n'en a pas fini !). Tristan ira même jusqu'à torturer psychologiquement un de ses amis qui l'a recueilli dans son exil pour pouvoir lui soutirer son... petit chien magique ! Juste énorme.



Bon, je vais m'arrêter là, de peur de vous lasser ou de tout vous dévoiler. J'espère seulement vous avoir donné envie de parcourir au plus tôt les 150 pages de cette superbe légende qui a toute sa place dans notre patrimoine culturel.





Challenge ABC 2012/2013
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Le roman de Tristan et Iseut

C'est l'histoire d'un Amour éternel et banal , qui apporte chaque jour tout le bien , tout le mal ... Cela vous rappelle quelque chose ? Et bien la romance "Tristan et Iseult" c'est pareil: on ne l'oublie pas .
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Le roman de Tristan et Iseut

Pour ceux qui, comme moi ressente l’appel de l’aventure…ceux qui dans cette immonde société moderne où argent et profit sont les maîtres mots, ceux qui souhaitent se replonger dans les valeurs d’antan où chevalerie et sentiments courtois étaient de mises et dirigeaient le quotidien, suivez-moi dans cette lecture du Roman de Tristan et Iseut.



Pourquoi ai-je fais le choix de ce roman ?



Premièrement parce que je l’avais depuis quelques mois dans ma bibliothèque et qu’il me faisait de l’œil.



Secondement, je mets en avant mon statut d’étudiante, ce roman apparaît de nombreuses fois dans mes cours que ce soit le cours d’histoire de la littérature ou même le cours d’ancien français.



Je n’avais donc aucunes excuses valables pour ne pas me plonger dans cette lecture.



Bon, je remets un minimum le contexte en place, car je trouve cela fort intéressant.



Il s’agit d’une œuvre majeure du Moyen Âge, dont, seuls quelques fragments en ancien français nous sont parvenus.



L’œuvre de Bédier se veut être une traduction moderne de certains de ces fragments ainsi que de la version allemande de l’histoire, le tout mit bout-à-bout.



L’histoire est centrée sur Tristan qui est un orphelin. Noble seigneur possédant toutes les qualités imaginables, courage, honneur, etc.



Il est accueillît à la cour de son oncle, le roi Marc de Cornouailles à qui, il doit ramener une épouse, Iseut la Blonde, princesse d’Irlande.



Mais, alors qu’ils sont tous deux sur une nef les ramenant en Cornouailles, ils boivent un philtre d’amour initialement destiné au roi et à la jeune fille.



À présent, ils ne peuvent vivre l’un sans l’autre, même si le malheur s’abat sur eux.



Les personnages sont très intéressants ainsi que l’histoire, après tout, celle-ci a influencé les courants littéraires de l’époque. Et malgré les siècles qui ont passés, elle reste encore et toujours une source d’inspiration.



Néanmoins, je ne peux dire que j’ai aimé ce livre, tout au plus, je l’ai apprécié pour son contenu, mais guère pour sa forme.



Est-ce la traduction, ou la forme initiale du roman qui veut cela, les tournures employées sont lourdes et tarabiscotées.



Les actions sont longues, répétitives, les interactions entre les personnages le sont tout autant.



Ce roman m’a finalement plus agacé qu’autre chose, mais je l’ai lu et ma culture n’en ressort pas amoindrie.
Lien : http://audreybookoverlife.ov..
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Le roman de Tristan et Iseut

Une adaptation magnifique du roman de Béroul et Thomas: la langue de Bédier est superbe, incantatoire et porte très haut le mythe de l'amour plus fort que la mort; les archaïsmes volontaires n'alourdissent jamais le récit mais lui confèrent le charme des balades anciennes.



Lu et relu sans cesse, et préféré à la version Béroul ou à la version Mary.



Pour en comprendre toute la portée, je conseille de lire aussi L' amour et l'Occident de Denis de Rougemont... L'épée séparant les corps des amants dans la chambre forestière prendra alors tout son sens...Ainsi que l'épisode étrange du grelot...sans parler du philtre!
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Le roman de Tristan et Iseut

« Seigneurs, vous plaît-il d'entendre un beau conte d'amour et de mort? » C'est avec cet appel au lecteur que commence Tristan et Iseut. Par la magie de cette phrase, le lecteur est projeté au Moyen Âge, une époque de chevalerie et de sorcellerie, de nains et de géants, une époque où il arrive aux jeunes filles de boire des philtres d'amour...



Au sortir de l'adolescence, deux jeunes gens que tout éloigne l'un de l'autre n'auront d'autre choix que de se soumettre à la force invisible mais combien puissante de l'amour. Sous le regard inquisiteur de leurs ennemis, le valeureux Tristan et Iseut la Blonde rivalisent de ruse et d'inventivité et affrontent mille dangers pour vivre dans leur chair et leur âme cette passion coupable qui les dévore.



Récit d'aventure, récit d'amours contrariées parsemé de merveilles, Tristan et Iseut ne peut que plaire à un jeune public, car les héros incarnent l'esprit rebelle et l'ardeur de la jeunesse.
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