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Critiques de Jules César (53)
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La guerre des Gaules

J'ai mis près de deux ans pour achever cette lecture de la Guerre des Gaules de Jules César.

Je suis pourtant un passionné d'Histoire et de plus cette période antique m'intéresse particulièrement cela-dit j'ai été assez vite désappointé, je m'attendais à une autre lecture.

Je pensais, pour commencer, que l'essentiel du récit allait nous parler d'Alésia et Vercingétorix, le sujet n'est en fait abordé que dans le livre sept (sur huit), et s'il est relativement détaillé il apparaît presque comme anecdotique sur l'ensemble de l'ouvrage. Pour parler quand même du livre j'ai été déçu de n'y trouver que ce qu'il faut bien appeler l'apologie de César par César...

Il sera question de tactique, de stratégie et de guerre de mouvement, mais aussi de négociations et d'accords systématiquement violés par les gaulois. Il sera aussi question de clientélisme et de politique que l'on connaît sous le nom de "Pax romana", une main de fer...

Intéressant certes mais... il ne sera question que de cela répété de façon récurrente aux quatre coins de la Gaule, César est passé par ici, il repassera par là et bien sûr il gagne partout où il commande, veni, vedi, vici.

Il apparaît clairement que la Gaule d'alors était si divisée que sa conquête n'a été rendue possible qu'essentiellement grâce à l'aide d'auxiliaires gaulois, certains peuples nourrissant une haine séculaire les uns vis à vis des autres, ce que César saura mettre à profit.

Pour finir je vais déplorer les exagérations évidentes de l'auteur concernant les effectifs en présence lors des innombrables batailles, les chiffres de quarante à soixante mille hommes fréquemment annoncés et les pertes avoisinant souvent plus de cinquante pour cent sont simplement invraisemblables si l'on considère la population et les ressources de l'époque. Même les batailles du Premier Empire (Napoléon) n'engageaient que rarement autant de troupes...
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La guerre des Gaules

En ouverture je voudrais poser la question de savoir si nous vivons bien en démocratie ? Personnellement j’en doute , car pour ce que j’en sais , des versions non modifiées des sources abondantes de l’antiquité classique , sont toujours enfermées sous clefs ( maintenant dans un cimetière numérique ) , sous prétexte qu’elles sont dérangeantes moralement ..



Alors que la pudibonderie menace à nouveau d’enterrer et d’engloutir le peu et le dramatiquement pas assez utilisé , très fantasmé , témoignage ( assez « hot » ) du décalage de civilisation ( je reste pudique ) entre nos belles sociétés libérales et l’antiquité soi-disant presque décadentes ou post soixante-huit hard avant l’heure et à manier avec précaution , surtout en ces temps troublés . Des documents qui pourtant ont eu le bonheur d'echapper à de nombreuses destructions partielles .



Je pense qu’il est de mon devoir absolu d’ami de l’antiquité , de vous rappeler ce que Suétone disait de César : « César était le mari de toutes les femmes et la femme de tous les maris. » . Cet homme , qui a jeté les bases de la notion d’empire en Europe , ne dédaignait donc pas d’être passif et de s’offrir généreusement à des hommes libres !



César avait pour objectif politique de prendre le pouvoir , seul ou pas trop seul , cela s’est modifié au grés des contingences politiques et au fil du temps , au début avec Pompé ensuite seul contre tous .

Il avait pour but de recentrer la République , dans une perspective plus nettement au bénéfice de la plèbe . Quitte à ce que les institutions en soient potentiellement modifiées , mais pas très en profondeur cependant , plus dans leur poids respectifs et dans leur économie globale que dans leur nature .



L’espace celtique continental est à ce moment encore très vaste , même s’il est en repli très net ( devant les poussées germaniques et slaves , indirectement ) , du Languedoc au Rhin et sur une partie des Alpes c’est un espace principalement celtique qui domine .



Rome a déjà fait antérieurement la conquête de la Transalpine ( celtique de la plaine du po ) , de la Narbonnaise ( donc du Languedoc , de la Provence , de Marseille ... ) .



César avait assez peu de soutient parmi les patriciens romains ( hormis Pompée ) .

La conquête de la Gaule chevelue , lui apportera à la fois , deniers en abondance , prestige politique et moyens militaires personnalisés .



Avec César et son passage du Rubicon , avec les guerres civiles qui ont précédées , et celles qui suivront , c’est un climat qui montre et montrera que le régime républicain , qui à bâtit Rome , semblait condamné à évoluer vers autre chose , sous la pression des maisons patriciennes rivales et opportunistes , mais aussi sous la pression des pronunciamientos militaires , et des tensions sociales amenées par une plèbe exigeante et nombreuses .



César , un nom gentilice , en viendra à définir une institution ( César a donné Tzar par exemple ) , la fonction impériale naitra officiellement avec Auguste son « successeur «.



Ce régime continuera d’un point de vue politique à tirer sa légitimité du Senat et du Peuple de Rome , mais également de ses couteuses et efficaces armées populaires et polyvalentes .



Les intérêts de césar sont parfaitement lisibles dans ce texte où il a pour ambition d’asseoir sa légitimité politique au jugé et à proportion de ses compétences et de ses capacités .

Le plus gros du texte est de César et Cicero ( le républicain forcené ) en vantera d’ailleurs les qualités de style , qui font selon lui de ces commentaires , un texte , franc , non excessivement élusif , clair , très factuel ...



Le lecteur appréciera chez l'auteur , l’art subtil de se mettre en valeur sans mépriser et sans trop dévaloriser l’ennemi ( du moins de ne pas le faire systématiquement et sans mesure ) et , sans dévaloriser non plus ses subordonnés , mais au contraire , en montrant qu’il sait les mettre en valeur , mais pas trop non plus non plus et nécessairement . César est l’homme du peuple romain et il aime ses hommes qui ne sont pas que des soldats . Le lecteur contemporain ne dois pas l’oublier . Ils sont le peuple de Rome en marche ( pour la plupart encore , à cette période républicaine tardive )



César offre à Rome et à la plèbe de cette citée, la Gaule chevelue sur un plateau , et c’est ses qualités de stratèges et de politiciens aguerris qui lui ont permis de le faire , c’est le message des commentaires .

Cependant césar avait effectivement , beaucoup de qualités , c’est incontestable . Le fait est que son égo est très peu surdimensionné en fait et de fait !



La guerre des Gaules est un texte très agréable à lire , que tout à chacun devrait lire , car ces évènements ont finalement modifié radicalement notre pays en profondeur et , en jetant les bases d’une Gaule latine , c’est la France que nous connaissons qui deviendra possible , et c’est un univers culturel entier qui sombrera dans l’oubli en contre mesure ( l'heritage celte ) .



Ces commentaires sont des textes passionnants , très vivants , circonstanciés et très pragmatiques , de portée très éclectique .

Ils sont véritablement une fabuleuse opportunité de découvrir des civilisations , des mentalités , des pays, des climats , des dieux , des temples , des institutions variées et pas seulement politiques , une géographie humaines .



Cependant c’est aussi un texte qui permet de saisir le caractère époustouflant des armées romaines et de leurs nombreuses compétences variées et multiples . C’est ainsi que César fait construire et détruire un pont sur le Rhin en un rien de temps . Vous serez étonnée de savoir que les gaulois portent des pantalons , qu’ils fabriquent des tonneaux , qu’ils ne font pas d’imago de leurs dieux , qu’ils n’écrivent pas les choses sacrées , qu’ ils ont le culte des sources , que leur batelerie est d’une efficacité redoutable , que les druides sont les ennemis viscéralement acharnés de Rome , et que les gaulois ne sont pas vraiment des barbares au sens où vous l’entendez peut être .



Cependant ces textes traitent de campagnes militaires ( passionnantes ) et de stratégies avant tout , mais aussi et César l‘a voulu ainsi , ils traitent aussi de civilisation , de religio , et de politique ...

Apres avoir lu ce texte , avec ceux de Strabon ( géographie ) et de Tacite ( vie d’Agricola ) , assez peu de chose donc , vous aurez lu tous ce que l’antiquité classique à trouvé à nous dire sur ces irréductibles gaulois aux coutumes aussi raffinées que brutales , car finalement César n’est pas méchant au point de nous dire tous le mal qu’il aurait pu nous léguer sur la celtique , et oui ...

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La guerre des Gaules

Un très beau texte, que j'ai lu il y a longtemps, découvrant ces commentaires de César presque en même temps que les histoires d' Uderzo et Goscinny. Et quel formidable document d'Histoire ! L'un des plus anciens documents antiques complets qui nous ait été légué !

Emprunt de philosophie stoïcienne, César relate ses campagnes militaires en Gaule avec dépouillement, privilégiant les faits et, s'il parle peu de lui, c'est avant tout sa perception juste et précise des situations et des hommes, et par suite son art politique et de chef de guerre, qui ressort des faits relatés. Son observation objective et respectueuse de ses ennemis font parfois penser à celle de Levi Strauss, tant sa perception aiguë des choses se rapproche parfois de celle de l'ethnologue. En ce qui concerne le style, déjà remarqué par Cicéron en son temps, César manie parfaitement l'art de la rhétorique classique : sans en faire trop, avec l'élégance simple d'un Bonaparte, il tourne les faits à son avantage.

Nos goûts actuels ne nous portent pas forcément vers de telles lectures, et ça ne se lit pas comme un roman, mais l'ouvrage est court (à peine 200 pages) et pourtant d'une grande richesse. Pour qui veut comprendre les origines gallo-romaines de notre pays, c'est un incontournable. Et l'on ne peut qu'admirer son auteur (traduit et commenté par Maurice Rat), qui, comme De Gaulle, non seulement faisait l'Histoire mais, le sachant, a aussi participé à l'écrire.
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La guerre des Gaules

À la fois notre meilleure source et la plus trompeuse sur cette fameuse "Guerre des Gaules", ces commentaires sont le fruit des écrits journaliers de Caius Julius César alors en pleine campagne (on se doute qu'il aura pris soin de réécrire le tout et de le mettre en forme une fois revenu à Rome et réélu consul).

Les tournures latines perceptibles dans toute bonne traduction et le parti-pris du narrateur qui parle de lui à la troisième personne pourront agacer quelques lecteurs, mais il n'empêche que pour se mettre à la place du conquérant qui tente de comprendre ses adversaires et de justifier leur anéantissement, c'est quand même un régal !
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La guerre des Gaules

J'ai été agréablement surprise par la lecture de cette "Guerre des Gaules" de Jules César.

Contrairement à ce à quoi je m'attendais, je n'ai pas trouvé ici un auteur pompeux et imbu de lui-même, comme quoi les idées reçues, c'est idiot, et César, lui, était loin d'en être un.



J'ai trouvé un texte factuel et prenant de la conquête de la Gaule par César. Certes il avait son ambition politique et personnelle, l'envie de richesses (pour régler ses dettes) et la possibilité ainsi d'avoir sa propre armée, mais il nous narre ici tout de la vie de ses armées, et de la vie, également, de ses "ennemis", gaulois (celtes), germains, et belges. Et il montera jusqu'en Bretagne (la grande, de nos jours), même si brièvement, il y posera les jalons de la conquête ultérieure, ce qui augmentera considérablement son prestige à Rome.



Pour le novice (dont je suis), la pléthore de noms de tribus fait qu'on ne peut pas lire ce livre sans une bonne carte (vous en trouverez sans peine sur le net) des tribus, de leurs mouvements pendant ces guerres, etc.

Avec ça sous les yeux, tout devient bien plus clair.



La narration est simple, directe, sans fioritures, et on entrevoit, grâce à ce récit somme toute relativement honnête, je pense, la capacité de travail et la grande bravoure des unités de guerre romaines. On comprend tout l'intérêt aussi des "via romana", indispensables aux messagers pour rapatrier légions et centurions de leurs cantonnements divers (et d'hiver) quand besoin était.

On ressent que César apprécie ses hommes et son armée, et il se bat à ses côtés. C'est un stratège hors pair et, même si ces textes sont destinés à lui servir politiquement, ils sont, je pense, relativement fiables, eût égard au nombre de "témoins" qu'il y avait.



Il soigne dans ce récit son image de clémence, et quand il cède à la sauvagerie (quand il "lâche les chiens", on va dire), c'est par mesure de rétorsion, et donc le récit est tourné en ce sens. Il se peut, effectivement, qu'il ait plus ou moins "interprété" dans le sens qui lui convenait certains événements, mais bon, dans l'ensemble, tout semble plutôt logique et cohérent. (Hélas pour les perdants, ce sont les vainqueurs qui écrivent L Histoire).

Il se met en avant, mais aussi ses légats, ses lieutenants (qui sont tous cités par leurs noms, y compris les morts au combat) ne sont pas en reste, ni le gros de ses armées dont il vante le courage dès qu'il peut, et qu'il semble parfois "excuser" quand ils perdent les pédales sous la pression...



Certes les gaulois ne sont pas moins courageux, mais leur manquent l'organisation, la discipline, la constance, et la loyauté, peut-être, aussi, un peu. Ils sont divisés et n'arrêtent pas, somme toute, de se taper dessus entre eux. Leurs alliances sont aussi soudaines qu'éphémères et vu d'ici, ça fait un peu retournages de vestes au premier coup de vent... Ceci dit, je pense que quand ils voyaient arriver les légions romaines, il y avait de quoi "députer auprès de César" pour demander grâce et faire soumission... le hic étant qu'ils semblent également avoir eu la traîtrise (du point de vue de César) dans le sang (mais bon, en pays conquis, peut-on qualifier ça de traîtrise ?)...



Les remarques "ethnographiques" sont intéressantes, même si assez édulcorées, de même que la narration des contingences "matérielles" de la guerre, il faisait pas bon être agriculteur à l'époque, tu crevais la dalle parce que les armées de deux côtés venaient te piquer le blé et les animaux que t'avais passé l'année à cultiver et élever, et ce qu'ils ne prenaient pas ils le détruisaient pour pas que ça aille aux ennemis. VDM...



Après Vercingétorix et l'énorme bataille d'Alésia, la défaite des gaulois, le massacre et l'esclavage de l'armée, il y aura de nouveau quelques révoltes, vite matées, narrées par le secrétaire de César.

J'avoue qu'à part quelques batailles (Avaricum, Alésia, celle sur la plage en Grande Bretagne, et la toute dernière, Oxellodunum (Capdenac maintenant)) qui m'ont laissé des souvenirs assez précis, tout se mélange un peu dans ma tête tellement ça "bouge", dans tout ça.



Il faut dire que César ne ménage pas ses troupes et les "marches forcées" d'un bout à l'autre de la Gaule (et ça va donc de la grande-bretagne à l'aquitaine, en passant par le centre et après le Rhin... Oo) sont monnaie courante. Ces mecs-là c'était de vrais durs, je suis sûre que les meilleurs des meilleurs barbouzes de maintenant auraient du mal à les suivre... Et moi j'ai du mal à me souvenir de toutes leurs allées et venues ! Mdr !



Enfin bref, je suis contente d'avoir lu ce bouquin (un peu par hasard, je crois que c'est Sabisab qui l'a validé dans le challenge "historique" de BazaR sur le forum des Trolls, et ça m'a donné envie). (et ayant visé le palier "Jules César", c'était la moindre des choses... Mdrrrrr !).

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La guerre des Gaules

Je définirais La Guerre des Gaules comme un mélange entre le roman et le journal. Cet ouvrage relate chronologiquement les différents événements qui constituent cette guerre, datant d'une cinquantaine d'années avant J-C, entre les différentes tribus gauloises qui se révoltent et l'armée romaine.



Ecrit par Jules César lui-même, on sent naturellement le manque d'objectivité. César argumente toujours ses décisions comme s'il était un père qui doit gérer face à lui de grands enfants. Il parle de l'inconstance des gaulois de son point de vue, cela fait sourire. Je vois surtout des gaulois faire profil bas quand la puissance romaine les écrase, mais qui profitent de chaque opportunité pour tenter de se débarrasser de cet envahisseur qui se désigne comme son supérieur.



Mais cet ouvrage n'en demeure pas moins très intéressant pour mieux saisir les stratégies militaires de César avec la gestion des différentes légions, l'efficacité dans la construction des camps, des sièges ou encore de ponts, sans oublier la perpétuelle préoccupation concernant le ravitaillement - réquisition de blé surtout, qui est essentiel à la continuité de la guerre (Vercingétorix l'avait bien saisi, sa politique de terre brûlée n'a pas facilité les choses aux romains). Il faut rendre à César ce qui est à César (oui je sais elle est facile !) : son armée était constituée de soldats disciplinés mais qui touchaient aussi leur bille en menuiserie. Capable de faire construire un pont en bois en 10 jours pour faire traverser un fleuve à son armée - c'est plus digne que des bateaux pour César ! -, c'est quand même bluffant.



Ce qui m'a surprise et intéressée aussi, c'est l'étendue des tribus gauloises. J'ignorais qu'il y en avait tant. Je ne vous cache pas que j'ai souvent gardé sous les yeux une carte situant ces différentes tribus, pour suivre l'évolution géographique des campagnes militaires lorsqu'un peuple se révoltait. Il y avait de quoi faire, et c'est sans oublier les fréquentes incursions Germaines.



J'ai trouvé que cela se lisait assez facilement, mais je dois avouer pourtant que j'ai eu un gros passage à vide aux livres 3 à 5 (il y en a 8). La succession des campagnes militaires m'a paru un peu redondante. Mais ce ressenti m'est tout à fait personnel, j'étais personnellement peu disponible pour lire à ce moment-là ; les coupures, ça n'aide pas.

J'ai bien accroché à nouveau à partir du livre 6 où César explicite la culture et les modes de vie gaulois ainsi que ceux des Germains, comparativement.



Une lecture instructive en ce qui me concerne et qui me donne envie d'en apprendre plus sur les Gaulois.



Challenge Livre Historique 2020
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La guerre des Gaules

Je viens d'achever ce livre dans son édition numérique et gratuite du domaine public.

Le récit est passionnant, et entraîné dans cette Guerre des Gaules qui semble interminable, où tout semble à recommencer chaque année!

Toujours sur l'ouvrage, revenir...

Cette guerre, rendue incroyablement complexe par la multitude des peuples gaulois, est proprement fascinante: Les alliés d'un jour sont les ennemis de demains, et tout est à refaire (soumissions, livraisons d'otages, serments d'allégeance).

Le rêve unitaire de l' Arverne Vercingétorix se brise devant une armée romaine aussi pugnace qu'organisée ... servie aussi par la chance.

César offre à la postérité, un témoignage documenté d'une valeur inestimable autant que lisible.
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La guerre des Gaules

Voici sans doute l'une des critiques les plus complexes que j'ai à écrire dans le cadre de mon challenge littéraire !



Ouvrage historique et culturel fondamental, la "Guerre des Gaules" est avant tout un récit écrit par César lui-même (enfin dicté mais c'est pareil) pour servir sa propre gloire et légitimer ses actes militaires, assurant ainsi ses prétentions politiques. De là découle une narration très flatteuse pour lui-même et son indéniable compétence de stratège et un ton condescendant bien qu'adroitement équilibré lorsqu'il s'agit de décrire les actes de ses ennemis, nos ancêtres les Gaulois.



Pour moi qui suis peu habituée aux récits militaires, j'avoue que je n'ai pas toujours pris mon pied à lire celui-ci. Non pas que ce soit mal écrit, loin s'en faut, c'est même extrêmement bien rendu, avec un sens de la synthèse et de la précision impeccable. C'est davantage de mon propre fait et de mon incapacité à mieux comprendre le récit qu'incombe cette partielle insatisfaction. Mouvements incessants de légions et de cohortes, tactiques d'encerclement, de débarquement, d'attaque, de siège, de poursuite... c'est dans ces moments-là que je me filerais des gifles pour avoir arrêté les maths et la géométrie en Seconde ! Difficile pour moi en effet de me projeter dans l'espace et de m'investir "sur le terrain" dans la stratégie guerrière aux côtés des valeureux et endurants soldats romains, en lutte perpétuelle avec les peuples autochtones.



Heureusement, j'avais quand même pour moi une bonne connaissance des équipements romains et gaulois, de la configuration d'un camp et de la topographie des sites de Gergovie et d'Alésia (le contraire me rendrait honteuse étant donné que j'habite à 3km du site d'Alésia et du superbe Muséo-parc dédié à la bataille du même nom!), ce qui m'a quand même permis d'appréhender dans "de bonnes conditions" cet autre aspect du récit.



Enfin je dirais que, si on met de côté la subjectivité du narrateur, les 8 livres qui composent la Guerre des Gaules permettent d'en apprendre long sur nos origines, sur le climat politique du Ier siècle avant JC, sur la force armée de Rome et sur les us-et-coutumes latines et gauloises. Sauf si vous êtes agrégés sur le sujet, je doute que vous arriviez à mémoriser la longue cohorte des noms de peuplades gauloises, bretonnes et germaines qui regroupe les peuples "barbares" des Gaules conquises par l'Envahisseur ! Mais au-moins aurez-vous touché du doigt sa diversité, son désir de cohésion, sa volonté de rébellion, sa quête de liberté, son identité épique, son courage, ses faiblesses et ses aspirations.





Challenge ABC 2012 - 2013
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La guerre des Gaules

César dicte "la guerre des gaules" mois après mois, au fil des batailles, des traités, des camps retranchés.

L'empereur s'y entend pour mettre en avant son personnage mais le récit est assez moderne et vivant même si l'on n'est pas spécialiste d'histoire antique.

L'on marche avec les armées de César appréhendant ses actes d'héroïsme, ses renoncements et sa diplomatie.

C'est un texte accessible, intéressant, qui souffre parfois de petites longueurs, mais qui a su traverser les siècles pour nous faire revivre cet épisode de la fondation de notre pays.
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La guerre des Gaules

J'ai toujours eu un faible pour cet auteur. J'en entends déjà certains hurler. Je m'explique: lorsque je devais faire des versions latines, je savais qu'avec César je n'aurais aucun souci de phrases complètement alambiquées, de syntaxe sordide, de termes manquants etc... bref, tout ce qui constitue la difficulté majeure pour quiconque se frotte à cet exercice difficile de traduction. César, pardonnez-moi l'expression, est "carré". Concernant son témoignage maintenant, en fin stratège, il se met en scène, hyperbolise ses interventions afin de servir sa propagande. Manipulateur de première, il le sera jusqu'au bout de la plume, allant jusqu'à parler à la troisième personne. Au lecteur d'être suffisamment critique pour ne pas tout prendre pour argent comptant. Il ne s'agit pas d'un texte historique, au sens pur du terme, mais d'un témoignage dans lequel la subjectivité est sans cesse sous-jacente. Mais c'est aussi ce qu'il y a d'extraordinaire chez César car son avis ne transparaît pas de prime abord. Ceci est fait avec brio, sans choquer ni alourdir.

Bien entendu, si tout n'est pas à prendre au pied de la lettre, il n'en reste pas moins que ce texte a constitué une source remarquable d'éléments afin de mieux connaître ces huit années de guerre.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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La guerre des Gaules

La Guerre des Gaules commentée par Jules César. Je croyais a une histoire simpliste du style je suis le plus beau, le plus fort, j'ai un ennemi et je l'écrabouille. Hé non, César, c'est que du complexe. Il est pourtant d'un style simple et très clair sauf que sa Guerre des Gaules c'est je négocie, je conclu des alliances, je marche en avant, je recule, je fortifie une position, je l'abandonne, je renegocie, je casse une alliance, j'en achète une autre, j'avance, je fortifie, je recule, j'avance encore,je trahi, je suis trahi, peu importe au final j'occupe tout le territoire et j'en tire un énorme profit. Le cerveau de César c'est un super ordinateur face à des calculettes périmées ou des bouliers grippés. Il n'arrête pas de calculer. Au bout d'un moment, je zappe. C'est bon César, là tu m'embrouilles dans tes commentaires. Je sais que tu vas gagner au final, que tes légions te sont fidèles et que tu es un as des coups de poker et un amoureux des jolies femmes. Rien que pour cela tu me fais rire et je t'aime bien.
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La guerre des Gaules

Né à Rome en 100 av J.C, le 13 de Quinctilis (qui devint juillet en son honneur) plus précisément, Caïus Julius Caesar fut assassiné par Brutus le 15 mars 44, en plein sénat. On se souvient de cette phrase: "Tu quoque mi fili" (toi aussi mon fils) que le célèbre orateur lança à celui qu'il considérait comme son fils adoptif avant de s'écrouler.



Brillant orateur, César réussira sa carrière politique, passant tour à tour de tribun militaire à questeur, édile et enfin prêteur. Jusqu'en 63, rien ne devait l'arrêter. Fin stratège, il se fit aimer du peuple (la plèbe) pour qui il avait fait voter une loi agraire accordant des terres aux vétérans, et à qui il donnait également des jeux d'une rare somptuosité. ll n'hésitait pas à emprunter pour que ces jeux soient les plus spectaculaires possible. Ruiné par autant de dépenses, il devint gouverneur de la Gaule Cisalpine et transalpine puis gouverneur d'Espagne. Une brillante campagne lui permit de refaire fortune.



César soutenait le parti des populares contre le sénat. Son retour à Rome, en 60, fut marqué par son alliance avec Crassus et Pompée. Le premier triumvirat était né. Il devient consul en 59. De 58 à 52, il entreprend la fameuse Guerre des Gaules et accumulent les victoires sur les peuples du Nord.



Si Rome l'encense - sa notoriété n'est plus à faire - la révolte commence à gronder en Gaule avec, à sa tête, Vercingétorix. Malgré son échec à Gergovie en 52, César réussit à gagner sa lutte contre Vercingétorix qui, en 51, sera obligé de se rendre. Plus d'un million de Gaulois y laissèrent la vie. Son éloignement de Rome pendant cette guerre des Gaules marqua un tournant. Crassus était mort dans une expédition contre les Parthes et Pompée, resté seul, était devenu l'homme fort de Rome. César eut beaucoup de mal à accepter cela. Il décide de se présenter aux élections consulaires tout en restant en Gaule Cisalpine avec son armée. Or, on lui demande de se présenter seul, en ayant congédié son armée. Passant outre, César marche sur Rome le 10 janvier 49, franchissant le Rubicon. " Alea jacta est" (le sort en est jeté) dira-t-il. Pompée s'enfuit en Grèce. En deux mois, César est maître de l'Italie. En 48, il devient consul. Il veut anéantir toutes les armées pompéiennes et poursuivra ce dernier en Grèce (bataille de Pharsale). Pompée se réfugie alors en Egypte, demandant l'aide du jeune pharaon dont il avait autrefois protégé le père. Mal lui en a pris puisqu'il sera assassiné par Ptolémée XIII. César reste en Egypte. En 47, il règle le conflit opposant Cléopatre à son frère Ptolémée en mettant celle-ci sur le trône. Puis il se rend en Asie pour réprimer Pharnace, fils de Mithridate, un des ennemis de Rome, qui a profité de la guerre civile pour reconquérir des territoires. La victoire, rapide, fera dire à César: "Veni, vidi, vici" (je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu). En 46, il part en Afrique. Ce sra la bataille de Thapsus où il détruit littéralement les armées républicaines de Scipion, de Caton et de leur allié, le roi Numide Juba Ier. La Numidie s'ajoute à son panel de victoires.



A partir de là, César se retrouve en possession du pouvoir absolu. Apprenant que les fils de Pompée ont levé une armée en Espagne, il ira les combattre et triomphera le 15 mars 45. S'ensuit toute une série de changements. César nomme lui-même les magistrats supérieurs pour éviter toute corruption, il réforme les impôts. Cependant, un complot se met en place. Les conjurés, voulant soit-disant, (ce sujet est encore sensible) une république et non une dictature, se regroupent auprès de son protégé, Marcus Junius Brutus. Le 15 mars 44, en plein sénat, César sera victime de 23 coups de poignard.
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La guerre des Gaules

Si vous craigniez d'aborder ce livre, je peux vous assurer qu'il est totalement abordable. L'écriture est simple et les thèmes plutôt variés.

Certes, il faut avoir une carte de la France à coté de soi afin de se repérer un peu mais tout est parfaitement compréhensible.

On y découvre surtout le César tacticien tant dans ses guerres, que dans l'emprise politique.

Bien que ce livre soit écrit à la 3ème personne, c'est bien César qui parle de lui et de ses réussites. Il y dénigre les peuples contre lui et salue les personnes qui le soutiennent et s'allient à lui.

Alors oui, c'est très clairement un livre de propagande et de louange. On en sourit par moment mais on ne peut que reconnaître son talent sur tous ces points.
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La guerre des Gaules

Caractères et nations, traditions et usages; autant d'éléments à établir et combattre.



Rencontrer, infiltrer, apprendre à connaître l'autre.



Plus de Vingt siècles après , les peuples opèrent toujours de la même façon.



Belle évolution à redécouvrir par de très belles pages d'histoires.
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La guerre des Gaules

Ce que j'aime chez Caïus (oui, je l'appelle par son "petit" nom) c'est la modernité de son sens politique. On lit entre les lignes toute l'intelligence cynique de l'homme de pouvoir. Rien ne le différencie de ses successeurs modernes si ce n'est un destin exceptionnel. Cette "Guerre des Gaules" est un programme à destination du peuple de Rome : "regardez ce que je peux faire, ce que vous pouvez obtenir en me faisant confiance". Et surtout, quelle mauvaise foi...quand un détachement est taillé en pièces, ce n'est jamais sa faute : conditions climatiques ou nature du terrain sont à blâmer. En revanche, quant un centurion triomphe d'une quelconque tribu celte, tout le crédit de la victoire revient à César, même si il n'était pas là. C'est hallucinant de vanité et d'égocentrisme. Mais il faut rendre à César...
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La guerre des Gaules

Les Commentaires sur la Guerre des Gaules incarne la puissance de l'Histoire au service de la propagande d'un homme : Jules César. Tout juste prolongé au pouvoir comme proconsul de cette Italie qu'est la Gaule Cisalpine, le gars entend prendre de la distance sur Pompée, son allié triumvir rival, mais aussi gendre (ça tombe mal, c'est toujours un peu vicieux les gendres, mais ça c'est une autre histoire). Il se lance donc dans une démonstration de force qui aboutit à l'unification de la Gaule sous le joug romain.



"Du joug comme le... comme du joug-fleur ?"



Non, le joug, la domination d'un territoire immense, occupé par de si nombreux peuples gaulois que vous pourriez gagner vos cinquante prochaines parties de Scrabble avec. La Guerre des Gaules a la particularité d'être à la fois une compilation de notes précises sur les différentes campagnes de César à destination du Sénat, une source historique impressionnante de détails sur les peuples, coutumes, vie politique, alliances de la Gaule celtique et un récit bien ficelé, simplement écrit et accrocheur. Quelques passages font exception, comme la seconde campagne de Bretagne ou le petit roadtrip derrière le Rhin, et sont un peu plus faibles en terme de puissance narrative.



Côté militaire, on ne peut qu'admirer la rigueur des soldats qui établissent systématiquement un camp que ce soit pour y rester un soir ou plusieurs jours d'affilée, le déploiement de ces légions romaines ou encore l'esprit de résistance gaulois (bon, pour ce qui est de la constance dans les alliances ou de la réalisation des attaques, on repassera). L'art militaire était porté à un degré d'excellence par les Romains. César les montre capable de résister aux pires situations, de renverser la vapeur sur un champ de bataille par une tactique ou par des exploits individuels.



La Guerre des Gaules est d'un autre côté un document historique sans équivalent sur le passé d'un territoire qui deviendra la France écrit par un contemporain des évènements. A travers le récit de la conquête, on perçoit les conflits territoriaux entre peuples Germains, Gaulois, Belges ; les disparités politiques même entre les peuples gaulois ; la vie quotidienne (les castes, les traditions, les serments, la joie d'avoir un lopin de terre et de se faire bazarder ses vaches par des soldats en jupette ou "vie paysanne").

Le livre décrit aussi sans ambages les pratiques romaines : la soumission des peuples par le massacre et la force ou la corruption et le favoritisme quand il est possible de porter au pouvoir des chefs favorables à Rome. Les peuples alliés fidèles sont préservés ou récompensés. Il y a une vraie volonté de César d'appliquer une politique romaine sur ce territoire et pas seulement d'effectuer une conquête rapide pour bien se placer en vue du second consulat.



Ce texte demeure néanmoins une propagande bien huilée. Les erreurs sont imputées à des subalternes irréfléchis (comme la destruction de la légion et demie de Cotta/Sabinus ou l'échec de l'assaut à Gergovie) ou à la vaillance bestiale des Gaulois. Certains ratés sont masqués par des tartines sur telles ou telles thématiques socioculturelles. Les victoires sont mises au crédit de l'intelligence et de la réactivité de César, parfois de ses légats et tribuns. Pour le coup, si y'a quelque chose pour lequel il n'est pas chiche, ce sont les mises en avant de ses soldats. Sachant que les Commentaires étaient aussi lues par les soldats, quoi de mieux pour attiser la fidélité et donner du coeur aux troupes que de créer des exemples ? Les héroïques mouvements de troupes orchestrés par des tribuns, la résistance du collectif ou la téméraire bravoure de quelques légionnaires. On aura retenu les fameux centurions, Pullo et Vorenus, dont la rivalité les fait se surpasser et les sauve d'un assaut nervien. D'ailleurs, après avoir servi pour César, ils ont été recrutés par HBO pour tourner l'adaptation live de leurs aventures. Et ouais, il faut bien manger.



Bref, au-delà d'un aspect propagande politique éclairé par les notes, on peut se dire que le récit ne doit pas être si éloigné des faits, sinon par la façon d'amener les choses. Commentaires sur la Guerre des Gaules est et restera un document historique inestimable par sa richesse et sa contemporanéité des évènements. Sans cet ouvrage, jamais nous n'aurions eu le bonheur de voir Christophe Lambert jeter ses armes et s'agenouiller aux pieds de Alain Chabat, crachant des pépins de raisin.
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La guerre des Gaules

Bien que souvent remise en cause par les historiens, la « Guerre des Gaules » est un formidable témoignage historique sur une époque qui en comporte du reste peu.



Soupçonné d’exagération (sur le nombre de ses adversaires) , d’imprécisions sur les lieux des batailles et de libres interprétations destinée à le mettre en valeur, Jules César n’a pourtant pas foncièrement dénaturé la réalité.



La description des peuples qu’il a pu rencontrer ou observer est une véritable mine d’or surtout pour l’étude des populations Gauloises dont il respecte l’inventivité, l’intelligence et les capacités de mimétisme dans l’art de la guerre mais dont il déplore l’impulsivité.



Lors des conflits, mis à part lors d’attaque surprises ou d’embuscades traitresses, la supériorité romaine paraît évidente.



Elle se fonde bien entendu sur la discipline de fer imposée aux légions par les immenses capacités techniques des romains que ce soit dans la mise en œuvre de fortifications, de machines de guerres (mantelets, scorpions, béliers, tours d’assauts) , de ponts incroyables comme pour franchir le Rhin, mais également par les grandes qualités de meneur d’hommes et de clairvoyance de Jules César qui savait reporter une bataille pour avoir le terrain le plus favorable ou galvaniser ses troupes par des discours enflammés ou en se portant lui même aux avants postes.



Mis à part cet immense et précieux matériau historique narrant comment notre pays de clans barbares a été civilisé et assimilé par la force par une nation plus puissante et plus brillante, le style de Jules César ne m’a pas spécialement charmé ou bouleversé.



Au final, les deux civilisations ont fini par se mêler à tel point qu’on pare aujourd’hui de culture gallo-romaine ce qui prouve qu’avec les siècles une colonisation menée par la force a toutes les chances d’aboutir à une fusion lorsque les cultures en présence présentent suffisamment de points d’achoppement.
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La guerre des Gaules

C'est après avoir arpenté le site de Bibracte dans toutes ses dimensions que j'ai fait l'acquisition de cet ouvrage auprès du très beau musée qui a été construit au pied de la colline du Mont Beuvray. Formidable mise en scène iconographique de la vie de nos ancêtres à grand renfort de techniques audio visuelles modernes. Perché sur ce modeste sommet bourguignon, je suis resté quelque peu méditatif à l'idée d'avoir sous les yeux les vues profondes d'un paysage que Jules César a pu contempler lui-même, y ayant séjourné à plusieurs reprises. L'imaginant s'avancer, avec la morgue du vainqueur, sur ce promontoire qui garde le nom de terrasse et toiser les peuplades des vallées environnantes avec surement un soupçon de mépris dans le regard.



Les Héduens, la tribu gauloise implantée sur cet oppidum, était alliée de Rome. Alliance parfois un peu lunatique et imprévisible mais alliance quand même, en cette année 58 avant notre ère. Sans doute par crainte non pas des légions romaines, quoique, mais plutôt de celle des Helvètes et autres Germains en quête de terres fertiles pour nourrir leurs tribus grandissantes à l'étroit dans les vallées alpines. En échange de bons procédés, les Héduens avaient trouvé en Jules César un allié de poids pour assurer leur tranquillité en leurs terres entre Saône et Loire. César avait quant à lui trouvé un point d'ancrage, une région d'hivernage au centre de gravité des Gaules qu'il convoitait.



Pour ce qui est de la civilisation gauloise pré romaine, les amateurs de spectaculaire en matière vestiges en seront pour leur frais, à Bibracte comme ailleurs. Les Gaulois étant de vrais promoteurs du développement durable, c'est à dire bio dégradable, c'est sous d'épaisses couches de terre qu'il faut rechercher les fragments de bois et de poterie qui témoigneront de l'occupation du site avant que les romains n'inspirent à leurs nouveaux sujets des techniques constructives plus pérennes. De celles qui laisseront des traces visibles à nos yeux de contemporains du XXIème siècle avides de légendaire. Heureusement que le site lui-même est mis en valeur avec bonheur dans son spectacle de nature et que le musée à lui seul justifie le détour.



La Guerre des Gaules est le récit de ces campagnes qui entre l'invasion de notre pays par les Helvètes en 58 et la défaite de Vercingétorix en 51 avant notre ère, soit environ sept années, ont permis à Rome d'étendre sa domination au-delà de ce qui était déjà sous sa domination jusqu'alors : la Gaule cisalpine – nord de l'Italie actuelle – et la Gaule transalpine – Provence et Roussillon. Les faits et méfaits de la guerre étant racontés par celui qui les a vécus lui-même : le grand Jules César. C'est dire si les faits seront portés à son crédit et les méfaits à ceux de nos ancêtres.



D'aucuns affirment pourtant que César avait pour les peuplades gauloises une certaine sympathie. De celle qui se cultive sans doute à coups de glaive et parades de boucliers. Le grand consul n'en dresse pas moins un portrait qui n'est pas forcément à leur avantage. Il n'accorde de mérite à nos belliqueux ancêtres que lorsque cela lui confère d'autant plus de gloire de les avoir vaincus. Il se fait plus souvent fort de souligner leur versatilité, division, désorganisation qui les ont pénalisés et empêchés de stopper l'avancée des troupes romaines qui quant à elles brillaient par leur cohésion et leur discipline, y compris quand le nombre était en leur défaveur. Ses harangues au front des troupes ont retourné des situations plus que compromises. Sa seule apparition sur le théâtre des opérations galvanisait les troupes à une hauteur que n'a jamais pu atteindre un Vercingétorix. Il n'en reste pas moins que même si le résultat est incontestable, l'auteur de la Guerre des Gaules ne brillait pas par modestie.



Il y a plusieurs lectures de ce que César appelait ses commentaires. Il y a pour contrecarrer le vertige des luttes sanglantes auxquelles se livraient les protagonistes une lecture qui met à jour les moeurs de l'époque et tant d'autres aspects que les historiens ont pu exploiter avec bonheur. La Guerre des Gaules est un récit qui conserve un intérêt évident allant bien au-delà de la relation de campagnes militaires. Même si c'est un ouvrage qui devait avant tout servir les intérêts de son auteur auprès de ses compatriotes romains, il reste un témoignage écrit exceptionnel sur la Gaule, les Gaules doit-on dire à l'instar de César tant les divisions prévalaient. Bien que faussé par l'intention première de son auteur, il a conservé un intérêt culturel et géographique indéniable. Il compense de ce point de vue la discrétion de nos ancêtres en matière d'archives laissées à notre curiosité. Les historiens ont su décoder le travestissement de la réalité que César a pu commettre. Mais force nous est malgré tout de relever avec un soupçon d'honnêteté, dans les propos du magnanime parlant de lui à la troisième personne, quelques fondamentaux dont la persistance nous vaut encore quelques critiques en matière de tempérament. A chacun ses défauts. Mais rassurons-nous, si lorsqu'on s'ausculte on s'accable, quand on se compare on se rassure.



La Guerre des Gaules est donc un récit quelque peu déprimant quand se range du côté de nos ancêtres. Mais le coq gaulois étant le seul être vivant capable de chanter avec les deux pieds dans le fumier, il se glorifie d'avoir été vengé par Uderzo et Goscinny lesquels se sont plus à faire enrager le grand César des défauts qu'il attribuait à nos ancêtres. Par Toutatis et par Belenos ! Ne sont-ils pas fous eux-mêmes ces Romains ?

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Guerre civile, tome 2 : Livre III

Le
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La guerre des Gaules

J'ai adoré lire ce récit de la Guerre des Gaules par César lui-même. La Rome antique est une période de l'histoire que je trouve passionnante et j'apprécie tous les récits, historiques ou fictifs, qui peuvent m'en apprendre plus sur cette période.



Pour commencer, j'aimerais vous parler un peu de l'homme avant de vous parler (plus brièvement) du livre.



Caius Julius Caesar est né à Rome en 100 avant JC, le 13 du mois qui sera nommé juillet en son honneur. Avant cela, les Romains nommaient le mois de juiller Quinctilis (dans lequel on reconnaît le mot cinq, juillet étant le cinquième mois de l'année à Rome). Comme tout le monde le sait, il a été assasinné au Sénat, le 14 mars 44 après JC.



César était issu d'une famille patricienne et était unanimement reconnu comme quelqu'un d'extrêmement intelligent, mais souffrait malheureusement d'épilepsie.

Comme tout patricien romain qui se respecte, il se lance dans la carrière politique. Le succès est au rendez-cous, et il est élu tribun militaire (magistrat romain, fonction proche de celle de consul), questeur (magistrat chargé des finances de Rome), édile (magistrat chargé des édifices publics, de l'approvisionnement de Rome en denrées et de la police de la ville et des marchés) et préteur (magistrat chargé de rendre la justice; on distingue le préteur urbain, qui juge les citoyens romains, du préteur pérégrin, qui juge les étrangers ou pérégrins).



César devient ensuite gouverneur de la Gaule cisalpine et transalpine. De retour à Rome, auréolé de son triomphe sur les Gaulois, il s'allie avec Pompée et Crassus. Les trois hommes forment donc le premier triumvirat de Rome: une association de trois généraux romains pour s'emparer du pouvoir.

De 58 à 62, César, devenu alors consul de Rome, entreprend la conquête de la Gaule, qu'il nous conte dans sa Guerre des Gaules. L'un des (nombreux) événements marquants de cette conquête est la soumission de Vercingétorix à César.

Je ne vais pas vous parler de toute la guerre civile romaine qui a donné lieu à la prise de pouvoir de Rome par César, ce serait trop long. Pour ceux d'entre vous qui voudraient en savoir plus, je leur conseille la magnifique série Rome réalisée par HBO. La première des deux saisons se concentre sur César. Et Ciaran Hinds est excellent dans le rôle!



J'aimerais juste encore vous préciser que, malgré la croyance populaire très répandue, César n'a jamais été empereur romain! Il a été consul et puis dictateur à vie. Le premier empereur romain est Auguste, le successeur de César.



En ce qui concerne la Guerre des Gaules en tant que tel, je ne peux que paraphraser la présentation de l'éditeur: c'est un magnifique témoingnage. Non seulement César nous parle des faits militaires qui se sont déroulés lors de cette conquête, mais il nous permet aussi de faire connaissance avec les coutumes et les caractéristiques des différents peuples.

Un petit clin d'oeil aux fans de la série dont je vous ai parlé: il est fait mention par César de deux soldats nommés Lucius Vorenus et Titus Pullo, tout comme les héros de la série.

Je ne peux que conseiller la lecture de cet ouvrage, et pas seulement pour son intérêt historique. César est aussi un très bon conteur, qui parvient à nous entraîner sur le champ de bataille en compagnie de ses troupes.

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