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4.07/5 (sur 388 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 21/11/1912
Mort(e) à : Paris , le 02/11/1996
Biographie :

Pierre Grimal était un spécialiste de langue, littérature et philosophie latines.

Il s'efforça sa vie durant de comprendre "de l'intérieur" les grands auteurs latins : Cicéron, Sénèque, Tacite, Horace, Virgile, les Elegiaques, Plaute, Térence... .

Admis à l'École normale supérieure en 1933, reçu troisième à l'agrégation de lettres classiques en 1935, il fut membre de l’École française de Rome (1935-1937) puis exerça comme enseignant en latin au lycée de Rennes, puis comme professeur de langue et de civilisation latine aux facultés de Caen, Bordeaux, et enfin à la Sorbonne pendant trente ans.

Il fut élu à l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres en 1978. Il milita sa vie durant, avec sa consoeur Jacqueline de Romilly, pour la sauvegarde du Latin et du Grec dans l'enseignement secondaire.

Il publia des études sur la civilisation romaine, dont de nombreux livres aux éditions Que sais-je, des traductions d’auteurs classiques latins (Cicéron, Sénèque le Jeune, Tacite, Plaute, Térence). A la retraite, il publia aussi des biographies et des fictions historiques romancées (Mémoires de T. Pomponius Atticus, Mémoires d’Agrippine, Le procès de Néron), plus destinées au grand public.
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Pierre Grimal
Jacques CHANCEL s'entretient avec Pierre GRIMAL, professeur d'histoire romaine à la Sorbonne : l'importance du latin, comment lui est venu son intérêt pour la civilisation antique, ce que représente la culture antique, remarques sur l'enseignement, ce que nous devons à La civilisation romaine, la mentalité romaine, les sciences ont permis l'évolution intellectuelle, s'est intéressé à la...

Citations et extraits (92) Voir plus Ajouter une citation
On donne le nom de « mythologie » grecque à l'ensemble des récits merveilleux et des légendes de toutes sortes dont les textes et les monuments figurés nous montrent qu'ils ont eu cours dans les pays de langue grecque, entre le IXe ou le VIIIe siècle avant notre ère, époque à laquelle nous reportent les poèmes homériques, et la fin du « paganisme », trois ou quatre siècles après Jésus-Christ. Il y a là une immense matière, assez malaisément définissable, d'origines et de caractères fort divers, qui se trouve avoir joué et joue encore, dans l'histoire spirituelle du monde, un rôle considérable.

(Introduction : LE MYTHE DANS LA PENSÉE DES GRECS ANCIENS, p.5)
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De nos jours, lorsqu'on a gravi les pentes du Palatin et traversé le chaos des ruines de ce qui fut le palais des empereurs romains, l'on parvient à une étroite plate-forme qui domine la vallée du Tibre.
Cette plate-forme, naguère encombrée de terre accumulée par les pluies et de débris de toutes sortes, est aujourd'hui dégagée, et, sur le sol, apparaît la trace d'un singulier village qui s'élevait en cet endroit il y a presque trois mille ans.
Ce village, qui comprenait peut-être quelques dizaines de pauvres cabanes faites de branches entrelacées et soutenues par des piquets de bois, c'est aujourd'hui tout ce qui subsiste de la plus ancienne Rome.
Les romains, fiers de leurs origines, aimaient à raconter qu'en ce lieu leur premier roi avait fondé leur ville.
Ce roi, ils l'appelaient Romulus. Il avait été le premier romain...
(extrait du premier chapitre "Le village des premiers temps" - éditions "Mille et une nuit" - 2004)
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L'entité politique que nous désignons aujourd'hui sous le nom d'Empire Romain est le cadre, géographique et juridique, à l'intérieur duquel s'est produite la plus prodigieuse mutation jamais advenue aux sociétés humaines, dont les conséquences de toute nature ne sont pas encore épuisées après plus de deux mille ans.
Ce terme d'Empire Romain traduit tant bien que mal celui "d'Imperium romanum", qui, bien avant ce que nous appelons "l'Empire", et qui n'a commencé que vers la moitié du 1er siècle avant notre ère, servait à désigner non seulement l'espace à l'intérieur duquel Rome exerçait son pouvoir mais ce pouvoir lui-même....
(extrait de l'introduction de l'édition de poche parue en 1993)
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Sénèque, lui, bien plus tard, essaya de me prouver que rien de ce qui peut nous advenir au cours de notre existence n'est, en soi, ni bon, ni mauvais, que sa valeur dépend de la manière dont nous l'accueillons, et qu'il en va ainsi de la mort elle-même.
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Calendrier - La première division du temps fut un calendrier lunaire : mois de vingt-sept ou vingt-huit jours, divisé en « phase » ; kalendes (la nouvelle lune), nones (premier quartier), ides (pleine lune). L'année comporta d'abord dix mois, puis douze, cette dernière innovation attribuée à Numa. Pour rattraper le retard sur l'année solaire, on ajoutait, tous les deux ans, un mois supplémentaire de vingt-deux ou vingt-trois jours. Cette intercalation était assurée par les pontifes. Il en résulta un grand désordre, auquel remédia la réforme de César, en 46 : l'année julienne, qui comprit douze mois de trente et trente et un jours alternativement (avec février vingt-huit) et, tous les quatre ans, une année bissextile (redoublant le 6 des kalendes de mars) fut alors instituée. Les kalendes, ides et nones tombèrent alors à date fixe, les kalendes toujours le premier du mois, les nones le 7 en mars, mai, juillet, octobre, et, dans les autres mois le 5; les ides tombèrent le 15 quand les nones sont le 7, le 13 dans les autres mois.

1179 - [p. 415]
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Restait à annexer à la prose latine le domaine de la spéculation pure. Il fallait pour cela amener la langue à exprimer l'abstrait, ce qui n'allait pas sans graves difficultés. Le latin possédait bien tout un jeu de suffixes hérités du système indo-européen, mais il n'en usait qu'avec modération et généralement pour désigner des qualités aisément saisissables, encore très proches du concret. L'abstrait pour lui demeurait à peu près étranger. Comment, dans ces conditions, traduire dans la langue nationale les jeux dialectiques des philosophes grecs ? Les premiers écrivains qui s'y essayèrent furent près d'y renoncer. L'aveu désespéré de Lucrèce *, se plaignant de la pauvreté de sa langue maternelle, est resté célèbre; bien d'autres aveux de Cicéron, et même encore de Sénèque, font écho à celui du poète qui avait entrepris de rendre la pensée d'Epicure et de Démocrite accessible à un public latin. La notion même de philosophie ,e répondait à aucun mot de la langue. Il fallait ou créer un dialecte nouveau en empruntant la forme même des vocables grecs, ou bien transposer. Les deux procédés furent employés simultanément, mais dans des intentions et des contextes différents. Cicéron se sert parfois du mot philosophia, mais c'est lorsqu'il veut désigner la technique elle-même ; ailleurs, il recourt à un équivalent déjà utilisé par Ennius, et écrit sapientia - qui possède déjà une signification dans la langue et ne peut s'appliquer à la spéculation philosophique que par transposition de sens. Sapientia, pour un Romain, c'était non pas la dialectique en quête de vérité, mais une qualité beaucoup plus terre à terre, celle de l'homme plein de bon sens accoutumé à suivre la voie droite, mais dans sa conduite beaucoup plus que sur les chemins de la connaissance. On mesure l'importance, pour l'avenir même de la philosophie romaine, de cette transposition initiale. Car les mots ainsi sollicités, conservaient de leur emploi ordinaire, de leurs attaches sémantiques, un poids, des associations qu'ils ne pouvaient dépouiller soudain et qui infléchissaient la pensée. La sapientia demeurera toujours la science de régler les mœurs, ce que nous appelons, nous, la sagesse, avant d'être l'art de penser.

870 - [p. 175]
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Nous pensons qu’aujourd’hui, il devient possible de porter sur l’homme qui fut le "ministre" de Néron, qui soutint pendant plusieurs années le fardeau du pouvoir réel, en des circonstances où les fondements du régime impérial chancelaient, et qui, dans le même temps, se préoccupait d’apporter des remèdes à tous les maux qui rongent l’âme humaine : l’ambition, l’avidité, la crainte de la mort, mais aussi la tristesse et l’angoisse inséparables de notre existence même – de porter sur Sénèque un jugement plus serein.
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Il est rare qu'un écrivain qui est également un grand érudit nous donne une vision aussi vivante et surtout aussi "authentique" de l'antiquité.
Pierre Grimal a une connaissance intime de la pensée romaine et tout particulièrement de cette période de l'Empire et des temps néroniens.
A partir de tous les documents historiques existants : textes, vestiges, inscriptions, sans jamais porter aucun jugement, il a eu pour souci premier de comprendre en profondeur son héroïne, Agrippine, la mère de Néron, d'en saisir les mobiles secrets, de capter l'indicible qui fit la complexité de cette vie qui s'anime sous nos yeux.
Fille de Germanicus, arrière-petite-fille du dieu Auguste et aussi de sa soeur Octavie, arrière-petite-fille d'Antoine et de Livie, soeur de Caligula et nièce de l'empereur Claude qu'elle épousera un jour, Agrippine a toujours eu conscience de son sang divin.....
(extrait de la quatrième de couverture du volume paru aux édition "de Fallois" en 1992)
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Je persiste encore aujourd’hui à penser que la vie est meilleure que la mort, qu’il existe des actions et des choses qui sont en elles-mêmes, par leur nature, bonnes ou mauvaises, en raison des conséquences qu’elles entraînent, ou des réalités qui en sont inséparables.
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L'un des caractères essentiels, peut-être le plus essentiel, de la tragédie grecque telle que nous la connaissons (c'est-à-dire après une évolution déjà notable), réside dans le fait qu'elle utilise comme sujet des récits légendaires, mais non des mythes. Ce n'est pas un théâtre sacré ; les personnages entre lesquels se joue le drame sont des mortels, et le sacré, lorsqu'il intervient, n'y occupe pas une autre place que celle qui lui est accordée dans la cité.
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"Une randonnée à pied doit se faire seul, car la liberté est essentielle; parce que vous devez être libre de vous arrêter et de continuer, et de suivre ce chemin-ci ou cet autre, au gré de votre fantaisie; parce que vous devez marcher à votre allure." Pourtant R-L. Stevenson (oui l'auteur de l'Ile au trésor) n'était pas si seul quand il a traversé nos Cévennes. Il était accompagné de :

son Chien
un Ane
son Perroquet
un Alligator (pour ceux qui confondent avec Capitaine Crochet)

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