La Région Centre qui va de Chinon à Montargis et de Dreux à Bourges (en passant par Orléans, Tours, Blois et Chartres) veut faire connaître son patrimoine aux plus jeunes. Pour cela elle a fait appel à un éditeur connu pour la grande qualité de ses productions en direction de la jeunesse L’Atelier du poisson soluble. Les deux auteurs choisis ont déjà une belle production derrière eux et la dessinatrice montre ici la grande originalité dont elle peut faire preuve dans la mise en pages à partir d’un scénario dont le contenu est la résolution d’une énigme. En haut de la page une demi-douzaine de cases de BD dans un style graphique qui séduira les jeunes et dans le tiers du bas une partie documentaire faite de photographies du fonds de la Direction régionale de l’inventaire du patrimoine. Le récit mêle habilement pour l’essentiel trois éléments forts de l’univers culturel du Chinonais : Rabelais et ses héros, les dolmens et la chape médiévale de saint Mexe (objet phare du musée d’art et d’histoire de Chinon). Bien sûr un petit bonjour à Jeanne d’Arc et aux lieux où elle s’est rendue ou est représentée ne pouvait manquer (c’est à Chinon qu’elle rencontre le dauphin en 1429). Comme d’autres objets patrimoniaux son univers est signalé mais n’est pas intégré à l’énigme de façon aussi radicale que les trois points déjà cités. Si le héros humain ressemble plutôt à un poète du milieu du XIXe siècle par son accoutrement il n'en est pas moins professeur, il a pour assistants un oiseau, un chat et une couveuse de transport des nouveau-nés du XIXe siècle dotée de la parole, leur moyen de transport est une bizarre locomotive à vapeur volante conduite par la mouche John. Si le récit sera lu avec plaisir par tous les jeunes de sept à dix-onze ans, par contre les textes qui accompagnent la partie documentaire ne seront découverts que par les enfants ayant dépassé huit ans. Il est prévu de mettre en valeur divers petits pays des six départements de cette région, l’on ne peut que se réjouir que la première mise en valeur est concerné une région lié à un univers littéraire (celui de Gargantua et Pantagruel) connu de la plupart des Français.
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C’est un mélange de littérature jeunesse, avec poursuite d’un fantôme, magie noire, en référence à la vie de George Sand et une visite documentée sur le Berry. La bande dessinée est divisée en deux partie, coupant les pages en deux : en haut, l’aventure une peu loufoque, Le Professeur Klutch et ses acolytes enquêtent sur l’apparition d’un fantôme dans le village où est enterrée George Sand. En bas de page, un document agrémenté de photos sur le Berry, genre panonceaux d’écomusée. C’est une visite très intéressante, amusante et ludique, l’histoire est assez rocambolesque, on s’instruit en s’amusant. Je n’avais pas vu, en l’empruntant, qu’il s’agissait d’une publication soutenue par la Direction de L’inventaire du Patrimoine de la Région Centre, et dans le genre “outil didactique”, c’est plutôt bien réussi.
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Narration très linéaire mais plutôt efficace même si c'est cousu de fil blanc et que les ressorts dramatiques sont largement prévisibles. Le Graphisme apparaît un peu "gras" quand on s'attendrait à quelque chose de beaucoup plus léger pour un personnage issu d'un songe aérien comme l'est la pièce originale, La Tempête. Donc rien de vraiment enthousiasmant mais ça se lit facilement...
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Des illustrations aux couleurs chaudes rappelant les 70's qui viennent égayer une histoire pétillante sur le pouvoir des mots. Lorsque la créativité artisanale laisse place à l'uniformité automatisée, tout devient terne et triste...Les mots, produits par le vent, sont légers, gais et colorés, ceux de la machine ennuient. La langue est richesse...et pleine de détails, comme chaque page de l'ouvrage...je ne me lasse pas de le feuilleter! A lire, à relire et à offrir!
Merci à Babelio et Balivernes pour cette exquise masse critique!
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Si vous avez dix minutes devant vous, ne faîtes rien. Ou lisez "Le jour où j'ai perdu mon temps".
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On est souvent tellement concentré sur l’Algérie qu’on en oublie presque l’histoire particulière entre notre pays et le Maroc. En effet, ce pays est devenu un protectorat français de 1912 à 1956 pour ne pas dire une colonie dont les habitants étaient privés de droits fondamentaux.
Cette œuvre se concentre sur l’année 1955 au Maroc qui est marquée par des attentats quotidiens. On se rend compte que ce que nous avons vécu récemment à Paris était pourtant le quotidien dans ce pays (fusillade aux abords des terrasses de café). L’histoire retiendra une indépendance acquise de manière plus pacifique qu’en Algérie alors que dans les faits, c’était un peu plus compliqué avec des manifestations réprimées dans le sang.
L’histoire se concentre sur trois jeunes femmes dont une particulièrement qui est le point de départ de ce récit avec un grand flash-back en arrière. Le titre portant sur le jazz n’est pas très approprié. Il sera peu question de ce genre musical. Par ailleurs, on pourra regretter une conclusion un peu hâtive qui ne dévoile pas tout ce que devienne les personnages après cet épisode d’exil.
Cependant, malgré quelques imperfections, c’est un des rares titres à traiter de cette période historique. Cela nous permet d’avoir un autre regard sur ce pays et de comprendre certaines causes. Le graphisme à l’aquarelle avec des couleurs chaudes donnent un aspect de lecture assez agréable. Pour une première de l'auteure, c'est plutôt réussie.
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La livraison d’un colis ramène une vieille dame 42 ans en arrière, à l’époque où elle vivait à Casablanca, à la veille de l’indépendance. Une histoire d’amitié entre 3 jeunes femmes aux vies différentes. J’ai trouvé les dessins un peu trop chargés. L’histoire, quant à elle, est confuse avec des questions sans réponse, comme si une suite était prévue ? !
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Un bel album très instructif. Un quatuor de personnages haut en couleurs. On rit et on s'instruit entre le professeur un peu m'as-tu, le costaud tout dans les bras rien dans la tête, l'acolyte technicien un peu effacé et le chat savant qui donne de petits apartés explicatifs.
Coloré et organisé de façon originale (en diptyque aventure / point culture), j'ai retrouvé de bons souvenirs d'enfance de ballades sur le bord du canal de Loire.
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Sarajevo... Enfin les témoignages arrivent par le 7eme art (Sympathy for the devil avec le portrait du journaliste Paul Marchand) mais aussi avec le 9ème... Avec ce superbe roman graphique. Un témoignage juste et humain qui place le culturel en nourriture essentielle.
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Peut-on faire une B.D. qui soit à la fois très drôle, avec une enquête à suspens et qui apprenne des tas de choses aux enfants ? A la lecture de cette B.D. je peux dire oui sans hésitation.
La série « Les mystérieux mystères insolubles » (dont on peut consulter le blog ici) a été conçue par L’atelier du poisson soluble sur proposition de la direction de l’inventaire du patrimoine de la région Centre… Le pari est entièrement réussi : c’est divertissant et c’est une mine d’informations.
Les lecteurs enrichissent leur culture générale grâce à des vignettes en bas de chaque page : histoire, géographie, littérature, histoire des arts, architecture, technologie, etc…
Les héros sont amusants et les lecteurs peuvent les suivre d’album en album. Dans celui-ci on suit le fantôme de Georges Sand qui hante ses terres berrichonnes.
A la lecture de cette B.D. qui réussit le miracle d’être à la fois artistiquement réussie, follement drôle et pédagogiquement efficace, on se prend à rêver que chaque région en fasse autant et que les enseignants s’emparent de ce formidable outil.
Précisons que les textes sont de Grégoire Kocjan, les dessins de Julie Ricossé et la mise en couleur de Jérôme Dupré La Tour. Bravo à eux, et aussi à l’éditeur et à Marie-Amélie Guichard et Marie-Anne Sarda, coordinatrices du projet.
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Une très belle histoire servie par de magnifiques illustrations à l'aquarelle, et qui m'a fait penser à Jacques Ferrandez.
C'est une plongée dans le Maroc des années 50, le Maroc sous protectorat français, et on y retrouve les même drames que pour l'Algérie lors de son indépendance...les choix, le déchirement du départ, les drames.
L'histoire de ces 3 amies, l'ambiance des années 50, les flashbacks racontés par Louise quand elle est une vieille dame, les belles illustrations, tout contribue à rendre cette lecture passionnante.
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La romance tragique de Samson et Dalila est aussi aussi connue que celle de Roméo et Juliette, Lancelot et Guenièvre ou Tristan et Iseult.
C'est l'une des idylles les plus fortes et les belles de la légende biblique, d'autant que c'est l'Amour qui portera son coup de grâce à sa chute.
Il n'est rien de plus cruel que d'être trahi par l'être aimé.
Sans doute que les jeunes lecteurs auront d'avantage entendu parlé des mythes d'Eve née de la côte d'Adam, de Jonas dans le ventre de la baleine, de Joseph dans la fosse aux lions, de Noé et son déluge, David terrassant son géant Goliath, Moïse ouvrant la Mer Rouge en deux ou Judith délivrant son peuple du terrible Holopherne.
Et pourtant les contes bibliques ont aussi eu leur Hercule, leur Gilgamesh:
il se nommait Samson.
Le dieu de cette légende lui conféra une force surhumaine à la naissance.
Mais comme le héros grec homérique Achille, il fut marqué aussi d'un point faible.
Achille l'avait ,lui, situé au talon, un accident de "fabrication" dirions-nous, tandis que Samson avait une faiblesse logée à la source-même de sa force, dans ses cheveux.
Samson était destiné à servir son dieu, être un "juge".
Pour ce peuple, Juge c'était être à la fois homme de loi et homme de foi, juge et prêtre, un guide spirituel et un chef des armées si le cas le requérait.
Ainsi cela avait-il été décidé avant même sa naissance, il serait " nazir", il ne boirait pas de vin, n'approcherait pas de corps sans vie et ne se raserait pas les cheveux, sous peine d'être désavoué aussitôt.
Samson était aussi la future arme "divine" pour sauver le peuple d'Israël du joug des Philistins du moment.
Comme vu sur les autres mythes bibliques, le Dieu de ses récits apprécie toujours d'éprouver les hommes, pour les rendre meilleur, selon lui ou dans une leçon d'humilité, pour ne pas se considérer comme lui au dessus de toutes choses.
À l'issue de ce roman, jeunes lecteurs, vous considérerez que Samson avait en réalité 2 faiblesses, la seconde étant son bon coeur.
Nous avons l'impression en lisant l'adaptation de l'auteur Michaël Biezin que l'aventure de Samson est jalonnée de tentations, pour le porter dans sa valeur ou le perdre dans son manque de droiture.
Samson prendra ses distances avec la tradition à différents niveaux, achevant un lion à mains nues et le tuant donc (aïe), pactisant avec l'ennemi en pensant à l'ami de demain (ouïlle) et lorgnant un peu du côté de ses femmes (oulala).
Oui, le pré de l'ennemi semblait plus vert et Samson, gonflé d'une assurance grandissante soutenue par sa force, ne trouvait aucun problème à aller compter fleurette de ce côté-ci de la "frontière".
La tentation avait bon goût et elle perdra sans nul doute notre pauvre colosse à l'endroit du coeur, si l'on peut dire.
Non satisfait de se laisser séduire par la jeune philistine Neirah, il succombera complètement au charme ensorcelant de la courtisane philistine Dalila.
Aussi belle que dangereuse, elle était bien consciente de son pouvoir celle-ci, celui de la séduction, tenant son héros dans tous les sens du terme par les cheveux.
Dalila pourrait être considérée comme l'une des seules "espionnes" de mythes , usant de stratégie et de miel pour faire parler, obtenir les secrets.
L'histoire est intéressante, Samson fut choisi avant même de naître et le voici là, à prendre un chemin différent, à décider de sa propre aventure et non celle qui fut écrite pour lui.
Cela nous laisse philosophe.
Et vous, jeunes lecteurs, qu'auriez-vous choisi?
L'auteur nous le représente vraiment comme un jeune adulte exalté et aimant faire la fête.
Il est jovial mais mais pas sot, il n'ait pas de pari qu'il contracte avec l'ennemi sans être sûr d'être seul à détenir la réponse.
C'est plutôt malin ( et peut-être un brin malhonnête, diriez-vous?).
L'arrogance et l'orgueil seront régulièrement taclés du pied dans cette histoire, d'un côté comme de l'autre.
L'appel du devoir viendra débarrasser son menton d'homme de son duvet d'insouciance, couvrant la fin de son histoire d'un voile inattendu et fatal, après avoir subi la trahison.
Samson tordra les cous à tour de bras, sans plus aucune pitié en son coeur, Michaël Bizien usera de judicieux raccourcis afin de porter la légende à la bonne hauteur d'un jeune public collégien.
On peut le dire, Samson sortira une bonne fois pour toute de l'âge indécis.
Il est un peu dommage que la femme soit réduite ici à un outil de soumission et de séduction, c'est la légende qui voudra ça.
On a aimé, vraiment.
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En septembre 2013 Le mychtère du château dichparu ne nous donnait pas la résolution de l’enquête. Qui volait des morceaux de châteaux et pourquoi ? On était passé à Chaumont, Amboise, Chambord…pour constater les dégâts.
Une suite était prévue. Alors direction Blois un an après le début de l’aventure pour connaître enfin le dénouement. Premier conseil il faut relire le premier opus. Sinon on ne comprend pas grand chose, malgré le résumé, volontairement brouillon du début. J’en ai fait l’expérience..
Peupeur sur la viville n’est pas un titre vraiment fidèle à l’histoire. On ne rencontre personne à Blois ou presque. Les agents de la Z.I.Z.E.M.P.C. séparés en 2 mènent une enquête en forme de visite touristique dans une cité bien déserte. Blois c’est évidemment la magie – Robert Houdin – et le chocolat – Poulain -. Ah oui le château tout de même. L’enquête est un peu bâclée, pas très claire, et la fin tout à fait surprenante et déjantée. Le côté déjanté c’est normal. On a affaire à une drôle d’équipe tout de même.
Une petite déception pour cette bande dessinée moins créative que les autres. Il y a quand même de d’humour, et quelques trouvailles… mais c’est nettement moins jubilatoire. Par contre la partie documentaire, » coincée » sous la BD est vraiment passionnante. Que de découvertes sur la ville de Blois. Documents et photos à l’appui. C’est une visite guidée complète, bien renseignée. Historique et architecturale.
Et l’œuf de Jean-Claude me direz-vous? Il est au cœur de l’histoire ainsi que des automates, une carte mystérieuse, des initiales étranges et un mégalo… Ouf le parc Pâtorland n’existe pas, mais le musée de la magie et ses dragons oui. Les protagonistes sont toujours aussi farfelus et Jean-Claude une énigme à lui tout seul !!!
Prochaine direction pour nos amis : Chartres, on les suit ?
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Ce livre pour enfants est une pure merveille qui ravira les amoureux des mots de 7 à 77 ans. L'histoire est magnifiquement mise en valeur par les dessins qui respirent la fantaisie, la bonne humeur et la douceur de vivre.
Les grandes illustrations, présentées sur des doubles pages, sont tout simplement sublimes. Le lecteur ne sait où poser le regard tant le livre fourmille de détails et de clins d'oeil à découvrir au fil des pages.
Ces grandes illustrations m'ont d'ailleurs rappelé les livres "Cherche et trouve" que j'ai tant aimés pendant mon enfance.
@Le moulin à paroles est un beau cadeau que le Père Noël serait ravi de glisser sous le sapin.
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Cette histoire nous entraîne sur les canaux du Centre de la France " Ah, les canaux du centre de la France !…C’est beau, reposant et bucolique." et plus particulièrement sur le Canal de Briare à la recherche d’une lamproie géante qui terrorise les pêcheurs. L’occasion de découvrir comment est conçu un canal, comment fonctionne les écluses. Grosses frayeurs aussi pour nos héros qui n’ont pas vraiment envie de la rencontrer.
"Oh, dis-donc! Y a de l’eau qui passe au-dessus de l’eau" . Jean-Claude vient de découvrir le pont-canal de Briare. Explication de la construction sous le dessin avec des photos et des schémas. On apprend même le nom du concepteur..
Mais la recherche de la lamproie continue et les péripéties vont être nombreuses…Un happy end ( sauf pour Jean-Claude ) complètement déjanté terminera cette aventure totalement improbable… Mais les enfants après avoir bien ri demanderont sûrement à aller visiter cet endroit du Loiret pour baguenauder le long des canaux et découvrir tout un patrimoine méconnu.
Ces albums-BD sont un peu des OVNI, ils ne peuvent que séduire les lecteurs de 7 à 12 ans.
( 4 titres)
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