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Critiques de Julien Villa (7)
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Rodez Mexico

Le Zapata du Larzac.



Marco mène une vie paisible dans son petit pavillon rose saumon avec sa mère. Entre son travail de jardinier pour la mairie, ses potes, des soirées bien arrosées et quelques pétards.



C'est après l'une d'elle qu'il recevra une révélation en tombant par hasard sur un film du sous-commandant Marcos pendant la révolte du Chiapas au Mexique.



Son destin est alors tout trouvé. Marco, agent communal près de Rodez, se découvre en révolutionnaire. Une vocation qu'il pourra mettre en oeuvre lorsque la municipalité se décide à les renvoyer de leur logement pour agrandir la zone d'activité commerciale.



Un roman juste mené par un esprit loufoque et burlesque qui pose des questions sur nos vies tellement marchandisées qu'elles deviennent chosifiées. Une véritable bouffée d'oxygène.

“Est-ce-que ta vie te plaît ?” le roman d'une lutte sans fin et d'un espoir éternel.

Et un coup de cœur de cette rentrée !

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Rodez Mexico

Julien Villa nous offre avec ce premier roman déjanté, sur fond de folie qu’un Cervantès ne démentirait pas, un récit ubuesque et jubilatoire.



La guérilla urbaine qui agite les plus obscurs recoins de l’hexagone, alors qu’une canicule inattendue en janvier perturbe les repères, touche Marco plus qu’elle ne le devrait. C’est une autre guérilla qui met le feu aux poudres, révélée un soir de beuverie par un court métrage de mauvaise qualité : Marco découvre son double transposé, Marcos et les acteurs de ce drame du passé qui conduisit Zapata et Pancho villa à rassembler une armée de libération des peuples autochtones du Chiapas. Marco devient Marcos, et lève lui aussi son armée, à Rodez, sur le rond point le plus proche de sa maison familiale menacée de démolition.



On suit avec le sourire aux lèvres les délires révolutionnaires du jeune employé municipal, dont les convictions parviennent à déstabiliser les instances officielles, et qui entraine à sa suite une équipe aussi solidaire qu’aveuglée par les propos fermes de leur sous-commandant !



Rodez-Mexico marque par son originalité, son humour, mais aussi l’art d’y insérer des fragments de l’histoire du Mexique, que l’on découvre en même temps que Marco, sans que l’on ressente l’effet copié-collé. On apprend beaucoup du mouvement zapatiste et de la personnalité de ses promoteurs.



Une belle découverte, qui révèle le talent de conteur du jeune auteur.



288 pages Rue de l’échiquier 8 septembre 2022


Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Rodez Mexico

Pour Marco, jeune jardinier municipal dans le Grand Rodez au pied du Larzac, les jours se suivent et se ressemblent : pointer au travail, rouler sur sa tondeuse électrique, dépointer puis aller boire des bières et fumer des pétards avec ses trois amis d’enfance.

« Est-ce que ta vie te plaît ? » Quand Annie prend Marco en autostop et lui pose la question, une brèche s’ouvre : cette question, il ne se l’est jamais posée. Le soir (arrosé) de ses trente ans, arrivé on ne sait comment sur les plateaux du Larzac, une révélation le frappe : c’est le sous-commandant Marcos, zapatiste qui a milité aux côtés des révolutionnaires au Chiapas, qui sous son passe-montagne le regarde. Lui parle. Dès lors, quelque chose en Marco remue, et sur les traces de son alter-égo mexicain, il découvrira Marx, la théorie de la valeur contre celle de l’argent, et ouvrira un nouvel œil sur le monde.

Quand il reçoit un avis d’expulsion du pavillon hideux dans lequel il vit, afin que la municipalité puisse continuer son projet d’aménagement du Grand Rodez, c’est l’indignation des peuples déplacés qui explosera en lui.

Rodez-Mexico est le roman d’un réveil, d’une subversion burlesque et hallucinée, d’une révolte contre l’impitoyable normalisation de l’avancée moderne. Dans ce premier roman réjouissant, Julien Villa, dramaturge, joue de son talent pour le dialogue et nous réjouit avec le lyrisme inspiré de son héros, qui flirte largement avec l’absurde. On recommande, on espère, on appelle ce renversement ! Ya basta !

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Rodez Mexico

Lorsque l’imaginaire néo-zapatiste du Chiapas s’abat sur une zone d’aménagement concerté du Grand Rodez, les voies de la prise de conscience politique deviennent impénétrables, hilarantes et curieusement rusées.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2022/11/05/note-de-lecture-rodez-mexico-julien-villa/



Bénéficiant d’un emploi à mi-temps de jardinier municipal de la ville de Rodez, le Marco Jublovski, allant tranquillement sur ses trente ans, coule des jours paisiblement avachis, logé par sa gentille veuve de mère, secrétaire à l’hôtel de ville ne laissant pas indifférent le premier édile ruthénois lui-même. Un soir de premier de l’An, au retour d’une rave party au causse du Larzac, à 80 kilomètres de chez lui, c’est l’illumination : par des sentiers tortueux, où le rêve peut jouer son rôle, il découvre l’existence du sous-commandant Marcos et de l’EZLN, l’armée néo-zapatiste résistant aux exactions des propriétaires terriens, des entreprises tentaculaires et des forces de police alors largement corrompues, au Chiapas. Une procédure d’expropriation lancée sur la petite maison familiale, située au coeur d’une ZAC qui doit maintenant céder la place aux aménagements du Grand Rodez, va mettre le feu aux poudres : avec ses quelques rares amis d’enfance, parmi lesquels on comptera deux génies méconnus de la techno-banda, et le soutien de quelques bibliothécaires bienveillants, permettant de bâtir en quelques semaines une culture politique et révolutionnaire de bric et de broc, pour sustenter ce qui naît du rêve néo-zapatiste éveillé, voici que Marco crée bientôt, d’abord discrètement puis sous le feu croissant des médias, une zone autonome temporaire bien décidée à transposer l’élan du sous-commandant au milieu des parkings et des hangars commerciaux.



Avec ce premier roman, publié chez Rue de l’Échiquier en x 2022, Julien Villa réussit un pari que l’on aurait pu de prime abord juger impossible : bâtissant une farce carnavalesque de haute volée, dont les héroïnes et héros seraient évidemment appelés des « bons à rien » par la vulgate aux commandes de notre monde, maniant les grands traits d’une fresque murale colorée en résonance avec celles de Diego Rivera comme de Mathieu Colloghan, il mobilise avec une verve folle les figures bien réelles du Mexique révolutionnaire, depuis les figures tutélaires telles qu’on peut les lire par exemple chez Paco Ignacio Taibo II (« Pancho Villa, roman d’une vie », 2006) jusqu’aux guérilleros bien contemporains de l’EZLN néo-zapatiste, avec leur capacité rarissime à relier les luttes entre elles, à faire de la résistance un mot riche et fort, à actualiser un héritage révolutionnaire authentique tout en cherchant l’harmonie avec la nature (les conversations sylvestres de « Don Durito de la forêt lacandone » ne sont pas ici un vain mot) et avec le vivant, loin des avidités coutumières et banalisées. Ayant parfaitement saisi que l’humour est une partie intégrante, peut-être même centrale, de l’imaginaire né (ou réapparu) au Chiapas (comme en témoignent par exemple le très bone « Néozapatisme : échos et traces des révoltes indigènes »), le passionnant « Marcos – La dignité rebelle » d’Ignacio Ramonet, ou encore le lumineux « Marcos, le maître des miroirs » de Manuel Vázquez Montalbán), Julien Villa peut laisser infuser ses personnages dans une étrange concoction onirique où alcool, substances récréatives et livres « interdits » (si l’on devait en croire les pieds nickelés policiers en charge de certaines investigations comme celles de Tarnac – ainsi que nous le rappelle David Dufresne), laissant percoler une discrète théorie contemporaine de l’éducation populaire, pour adapter la narration zapatiste à un contexte parfaitement foutraque, résolument hilarant et néanmoins, pas si gentiment que ça, subversif. Comme nous l’avait aussi montré, sur un terrain de lutte différent, le Arno Bertina de « Des châteaux qui brûlent », la farce sérieuse est bien une arme si on sait la manier : ce « Rodez-Mexico » en constitue une bien belle démonstration.


Lien : https://charybde2.wordpress...
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Rodez Mexico

L'histoire est intéressante, je ne connaissais pas cette partie historique du Mexique. Ce roman m'a donné envie de me renseigner sur le sujet.



Il y'a une touche d'humour, c'est sympa.



Marco est légèrement décalé, il s'imagine des choses, ça donne un effet psychédélique.



Je recommande ce roman, il m'a fait passer un bon moment.
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Rodez Mexico

En fin de rave sur le plateau du Larzac, Marco voit, dans une grotte troglodyte, la projection d'un documentaire sur le sous-commandant Marcos et la révolte zapatiste du Chiapas dans les années 1990. Il se découvre un lien avec ce quasi-homonyme.

Après un an à se cultiver, ce jardinier municipal aveyronnais va peu en peu se transformer en révolutionnaire. Mais révolutionnaire de quoi, pour qui ? Est-il en train de sombrer dans la folie, avec son passe-montagne et ses histoires étranges racontées en espagnol ?

Avec Marco, Marcos rencontre Don Quichotte et le lecteur doit accepter de ne pas savoir sur quel pied danser, entre réalité, combat social, délire et passage à l'âge adulte. Faut-il lâcher et dire "ya basta" comme Marco et ses amis ruthénois ?
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Rodez Mexico

Rodez-Mexico parle de la colère d’une génération désenchantée, de son élan de vie et de son goût pour le fantasque.
Lien : https://www.liberation.fr/cu..
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