Citations de Julos Beaucarne (87)
Anarchiste, je le suis jusque dans la moelle de mes os ! Anarchiste, selon moi ça veut dire proposer des pistes que les autres n'ont pas encore explorées et enfoncer des portes qui n'ont pas été ouvertes.
le sexe de la pivoine d'eau
est rouge comme une cerise mordue
et parfumé comme un lys
le corps de l'eau y pénètre avec douceur
le coeur de la pivoine d'eau
s'ouvre avec lenteur et sourit
au milieu du mouvement des ronds de l'eau
les insectes incestueux grimpent sur sa
poitrine verte et elle alanguie
goûte la caresse solaire
l'eau des étangs
s'enrichit de son bonheur
et l'amour
de ligne d'eau en ligne d'eau
part parfumer les antipodes
Ton christ est juif, ta pizza est italienne, ton café est brésilien, ta voiture est japonaise, ton écriture est latine, tes vacances sont turques, tes chiffres sont arabes et... tu reproches à ton voisin d'être étranger !
L’amour est la totale totalité totalisant totalement le tout tout le temps.
Tu penseras que ni l’Est ni l’Ouest ne te donnent contentement
Peut-être faut-il chercher plus verticalement ?
Et tu penseras à revenir à la simplicité des premiers jours
Et à l’amour pour que plus rien de pareil n’arrive
Tu installeras en toi le premier matin du monde
Et tu souriras de toutes tes dents de femme délivrée
Avec, devant toi, le monde comme un grand espace vert
Le silence est-il l'ultime expérience et la mort est-elle aussi silencieuse qu'il y paraît ?
Un homme veut partir pour le non-temps ou le oui-éternité, assez de courir après le temps, de gagner du temps, de perdre son temps ...
Sur ma Pompéi ensevelie, j'installe un nouveau pays
Rien n'est perdu tout est à faire
Le désert serait aussi une partie de nous, un territoire bien précis en nous où nous marcherions pauvrement avec cette sensation aigüe de n'être rien et en même temps d'être tout.
Qu'on lise n'importe quel évangile
Selon St Marc selon St Marx
Tout commence par de la mystique
Puis suit l'massacre politique
Je suis l'homme, je suis l'enfant, je suis la femme
noire, la femme jaune, l'homme noir, l'homme
jaune, l'homme blanc, je suis l'oiseau et le poisson
et la tortue et le cheval qui court.
Je suis l'herbe et l'arbre.
Je suis la mer et la montagne.
Ai-je assez remercié mes pieds de m'avoir jusqu'ici porté, mes mains d'avoir si longtemps manœuvré au bout de mes bras, le vent d'avoir joué avec mes longs cheveux de nomade ?
Je n'aurai pas le temps de lire
tous les poèmes du monde.
.
Sans vous commander, je vous demande d’aimer plus que jamais ceux qui vous sont proches. Le monde est une triste boutique, les cœurs purs doivent se mettre ensemble pour l’embellir, il faut reboiser l’âme humaine. Je resterai sur le pont, je resterai un jardinier, je cultiverai mes plantes de langage. […] Il n’est de vrai que l’amitié et l’amour. Je suis maintenant très loin au fond du panier des tristesses.
(en hommage à Julos Beaucarne - extrait d'une lettre écrite après l’assassinat de sa femme dans la nuit du 2 au 3 février 1975)
Les vrais amis sont comme les arbres
Ils ont hâte de te voir
Mais restent imperturbables
Si tu ne passes pas dire bonsoir
Même après une longue absence
Tu peux renouer avec eux
Il n’y a pas d’intermittence
Te revoir les rend heureux
Les vrais amis sont comme les arbres
Plantés très loin ou bien tout près
Sans jalousie et sans alarme
Ils croissent, c’est leur métier
Les vrais amis sont comme les arbres
Ils tendent leurs bras, ne plient pas
Ils grimpent vers la lumière
C’est ce qui les met en joie
Les vrais amis sont comme les arbres
L’univers est dans leur peau
Qu’il fasse pluie, glace ou bourrasque
Ils parfument et tiennent chaud
Les vrais amis quand ils trépassent
N’en finissent pas de fleurir
Dans nos mémoires opiniâtres
Même coupés les arbres prient
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Une belle voix s'en est allée un dimanche sans voiture pour boire de la bière catholique
https://www.youtube.com/watch?v=7bmuhSxGOZ4
https://www.youtube.com/watch?v=hGEWpUIxrXE
J'aurais tant aimé lire les lignes
Subtiles de tes blanches mains
Pêcheur d'amour, tendre ma ligne
Pour te faire mordre mes lèvres au moins
Oui, j'aurais tant aimé descendre
Au plus secret de tes jardins
Écouter le vent dans les branches
De tes longs cheveux châtains
( extrait de " J'aimerais tant te parler tendre")
Au revoir, poète...
Il vient de s'en aller, bon voyage Monsieur Beaucarne, vous étiez un homme de coeur, un homme de paix, un merveilleux poète et chanteur.
“Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents,
Ne vous laissez pas attacher,
ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles…
On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,
alors le fleuve Amour coule tranquille, les jours sont heureux sous les marronniers mauves,
Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,
alors soufflent les vents contraires,
le bateau tangue, la voile se déchire,
on met les canots à la mer,
les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.
La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
ne peut plus supporter le son de votre voix.
Plus rien n'est négociable
On a jeté votre valise par la fenêtre,
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,
Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?
Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même
Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,
Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie, alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,
Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie
et tant de temps à attendre des autres des signes,
des baisers, de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,
Tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connait le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie et dans sa peau…
A chacun sa texture son message et ses mots”
JULOS BEAUCARNE.
Nous sommes 180 millions de Francophones dans le monde.
On parle le Français au Québec, à Rebecq, à Flobecq,
à Tahiti, à Haïti, au Burundi,
au Togo, au Congo, à Bamako,
à Madagascar, à Dakar, en Côte d'Ivoire,
en Haute-Volta, à Brazza, au Rwanda,
en Guyane, à la Guadeloupe, au Sénégal,
à la Martinique,
à Saint-Pierre-et-Miquelon, au Gabon,
en Nouvelle-Calédonie, en Tunisie,
au Liban,
dans les Nouvelles-Hébrides,
dans l'Ile de la Désirade, au Zaïre,
dans l'Ile de la Marie-Galante,
dans l'Ile Maurice,
au Cameroun, en France,
à Gérompont-Petit-Rosière,
à Sorinne-la-Longue,
à Tourinnes-la-Grosse,
à Jandrain-Jandrenouille ;
on parle français
à Pondichéry dans les Indes,
en Louisiane, à Matagne dans les Fagnes,
les Indiens algonquins de l'état de
New-York parlent français
et les Gros-ventres du Montana également.
Nous sommes en tout 180 millions de francophones dans le monde...
Voila pouqwé "No ston firs dyesse wallons"
Julos Beaucarne
1936-2021
Au pays des aveugles tous les borgnes sont sourds.
L'hiver
Le berger souffle dans ses doigts,
Les glaçons pendent, le lait gèle;
La neige est comme une dentelle,
Près du feu s'amasse le bois.
Partout l'eau se fige captive,
Restez chez vous, l'hiver arrive,
Alors la chouette là-haut
Chante to-ho, chante to-ho.
Et c'est bon de l'entendre au chaud.
Le vent dessus les prés gémit,
Et dans le ciel la lune est nue;
Partout l'enrhumé éternue,
Croquez les marrons mes amis.
La nature parait pensive,
Restez chez vous l'hiver arrive.
Alors la chouette la-haut
Chante to-ho, chante to-ho.
Et c'est bon de l'entendre au chaud.