AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Kae Tempest (190)


Ce n'est pas chose aisée d'être pleinement ancré dans l'instant présent.
Commenter  J’apprécie          20
L’empathie, c’est se souvenir que chacun a une histoire. Une multiplicité d’histoires. Et se souvenir aussi de laisser assez de place aux autres pour qu’ils puissent raconter leur histoire avant de raconter la sienne.
Commenter  J’apprécie          120
Je vois le lecteur comme une porte qui s'ouvre pour laisser entrer le sens.
Commenter  J’apprécie          10
Devenir une femme, ça demande beaucoup d'efforts, autant d'efforts qu'une ballerine. Tu dois travailler dur. Ce n'est pas de tout repos. Si tu y parviens, cela semblera tout naturel. Mais ce qui nous distingue des danseuses, ma puce, c'est que faire les choses comme il faut ne nous vaudra jamais aucun applaudissement.
Commenter  J’apprécie          300
L'agence pour l'emploi le tue. L'amour de Becky le tue. Retrouver chaque soir la chambre qu'il occupait petit garçon, ça le tue aussi. Tout le tue, et pourtant sa vie ne finit pas de n'en plus finir : le matin arrive et il est encore là, les yeux ouverts. Vivant.
Commenter  J’apprécie          274
Elle refuse de se résumer à la somme des éléments qui la composent.
Commenter  J’apprécie          210
Personne ne fait grand cas de ce que tu as dit ni du ton que tu as employé pour le dire. Tous ces gens sont trop occupés à se prendre la tête sur ce qu’ils ont dit eux ou sur le ton qu’ils ont employé. Même s’ils t’étrillent sur les réseaux sociaux, ils n’en veulent qu’à eux-mêmes et, par ailleurs, ce n’est pas l’opinion des autres qui te définit. Qu’est-ce qui te définit, alors ? Cet instant précis, là, maintenant. Lâche prise.
Commenter  J’apprécie          00
Toute son enfance est passé en un éclair
Lorsqu'elle s'est réveillée sur le dos dans une clairière.
Maintenant il est temps d'être moi

Combien de toi vas-tu porter,
Pleurant, voulant à tout prix se marier ?
Combien de toi vas-tu pondre à la chaîne ?
Éteins la lumière pour la nuit.
Elle s’est consumée mais ça va aller.
Elle se lève.
Enfant de son temps.

Matin rouge.
Sang sur les pointes des ronces,
Et sur l’auvent s’écoule
Tout notre mépris. Nous sommes nés en des
Jours qui te gaveront de porno et d’ennui
Petits visages gris défilant en escadron au son de chants de guerre
Écrits par des monstres cyniques,
Le dernier tube qui cimente la routine.
Vends-nous le fichier.
Et tue tous nos rêves.

Elle s’élève.
Elle verra à travers les déguisements.
Ils enfoncent des poignards dans ses cuisses.
T'as vu le gonflement de son iris ?
Elle survit.
Elle courra jusqu’à ce que les villes soient vaincues.
Et que tous les enfants soient de nouveaux des dieux.

- Etreins toi
Commenter  J’apprécie          10
C‘était assez drôle en réalité.
On était assises à la table de la cuisine,
une sororité,
buvant du vermouth.

J‘ai ouvert la fenêtre,
craché ma fumée dans la nuit,
passionnément ivre.
Amoureuse de deux femmes et séductrice du mieux que je le pouvais.

À un moment
je t’ai demandé de graver ton nom dans la chair de mon bras
avec la lame d’un cutter.

Tu as demandé si j’étais sûre.
J'ai dit oui je l’étais.
Je t’ai regardée et c’était un oui profond.
Tu étais excitée
comme tu l’es
quand les choses sortent du commun.
Alors tu as fait pénétrer la lame et tu m’as saignée
et ça a fait mal comme tout faisait mal avec toi.

J'ai souri charmeuse
et j’ai mis du sang partout.

L’autre femme dont j’étais amoureuse
a rempli d’encre ma plaie ouverte
et ensemble
vous avez frotté des cendres de clope sur les lettres encore saignantes.
En vous souriant.
Et en me souriant.

— India
Commenter  J’apprécie          20
Tu conduisais, mes jambes étaient posées sur tes cuisses.
Je roulais tes cigarettes tandis que tu passais ta main sur mes chevilles,
et tu as pris la plante de mon pied
pour m’embrasser entre les orteils avec ta langue
et j’ai rigolé comme si j’étais une jolie fille.

Et pendant que tu suçais mes doigts de pied et conduisais la voiture,
Je me suis défiée de fixer un côté de ton visage.

Dans d’autres voitures, sur d’autres routes, dans d’autres villes,
je suis sûre que d’autres amants se regardaient du coin de l’œil,
souriant comme des crétins, enfonçant leurs cuisses dans leurs sièges,
mais aucun n’avait le sang figé,
la chute, le kif et la sensation de vide que j'avais, là.
Commenter  J’apprécie          10
Quand j’étais jeune
je pouvais parler avec les animaux,
ces jours-ci
je ne sais pas quoi dire.

Ils reniflaient mes oreilles avant,
mais maintenant
ils sentent ma peur
et s’en vont.

— ce que nous perdons
Commenter  J’apprécie          20
Je n’ai pas écrit depuis une éternité
parce que je préfère te regarder toi plutôt que des feuilles de papier.

Mais ce qui serait génial ce serait
d'écrire un poème qui pourrait avoir la moitié de ton courage

quand tu es nue.
j’essaye une minute —

Ton amour est mon métal, tes baisers mes rivets.
Tu es comme l’océan sous une nappe de pétrole.

Rien à foutre du poème.

Il y a un lit ici
et tu me veux dedans.

— Rien à foutre du poème.
Commenter  J’apprécie          30
Tu baîlles. Je regarde ton menton obéir à ta bouche
à travers mes paupières pas encore sûre d’être réveillée.
Des petits plis papotent doucement sur ton visage.
La chaleur que tu dégages va réchauffer cette maison.

Je te regarde revenir de là où tu as été.
Ça te colle à la peau. Tes épaules nues rayonnent,
reflètent l’aube, la retiennent et la ralentissent.
Tes sourcils jouent tes rêves scène par scène.

Tu t’enfouis puis émerges riant, m’écrases,
affamée, ta bouche-baiser veut être nourrie.
Lente et douce, tu t’étales sur moi
tes lèvres guident les miennes comme des aiguilles du fil.

Parfois je t’aperçois et je suis stupéfaite :
le t’ai vue mais ne t’ai pas regardée depuis des jours.


- En me réveillant ce matin avec toi
Commenter  J’apprécie          10
Au début elle était inquiète, bien sûr.
Traînait sa carrure comme des chaînes.
Était-ce réel ou magie ?
Elle se regardait dans les vitres des voitures.
Elle entendait les conducteurs l’appeler chérie.

Elle s'est jetée dans les rituels.
A tenu la caisse pour lit et victuailles.
A travaillé comme si elle était née pour travailler
Et bientôt elle a senti, comme on le sent tous :
Que si c’est arrivé, alors c’est pour de vrai.

À quoi sert un corps en des temps comme ceux-ci
C’est à toi de le deviner ou de le savoir.
Son corps, un rite nouveau et ancien
Elle sentait son désir enfler.
Mais ne pouvait concilier ses désirs
Avec ce qu’elle se savait être.
Elle se laissait toucher
Mais pas pour le plaisir. Juste comme ça.

Nouvelle chair pour l’ancienne,
Elle a appris à connaître ses limites, à contrôler
Ses plus profondes agitations.
Chercher la richesse pour se remonter.
Elle refusait de se sentir coincée.
S’en sortir suffit à certains
Mais elle cherchait meilleure fortune.

Assise dans les meilleurs bars à vin
Sirotant un verre scintillant
Elle se souvient des temps anciens
Lorsqu'elle était jeune, un garçon qui grimpait
Sur les filles pour les sentir se frotter.
Et comment elle a lutté pour
Dominer. Ces jours-là, divins.
Tout dur et cru, et couvert de crasse.

Ces jours sont en elle, hurlant encore,
Oui elle est calme et humble maintenant,
Mais cette musique obscure, sauvage et stridente
Retentit encore dès que la nuit tombe.

Ces jours la suivent encore
Titubent lubriques dans les rues
Grognant sur elle, gagnant du terrain,
Tandis qu’elle ouvre les bonbons chics et roses
Offerts par des prétendants qui méprennent ses charmes
Pour quelque chose d’étrange qu’ils voudraient pour eux.
Ces simplets qui pensent partager
Un pas que personne n’a jamais dansé.

Son corps pique, elle serre les dents,
Combien de nous devons-nous être ?
Elle sait qu’elle est pleine de quelque chose
De nouveau ignoble libre et profond.

Le garçon en elle est fort parfois
Et réclame une fille à toucher
La fille en elle est pleine de rage
Et désire intensément les choses qu’elle hait tant.

Elle doit valoir mieux que sexe et corps ?
Le sexe et son corps c’est tout ce qu’elle a.
Comme toute âpre leçon, apprends-la doucement.
Âpre, jusqu’à ce qu’elle ne le soit pas.

- La femme Tirésias
Commenter  J’apprécie          10
Le langage vit quand tu le parles. Fais-le entendre.
Commenter  J’apprécie          10
La poésie tremble isolée, saisie seulement pour être dépecée.
Commenter  J’apprécie          10
Le monde est un endroit terrible pour les gens sensibles mais plus on pense perdre la tête, plus on s'efforce de la garder.
Commenter  J’apprécie          30
C'est pas grave de se sentir seul.
La plupart du temps on l'est.
La poésie est là pour ça.
Commenter  J’apprécie          30
Pas grave qu'on perde aujourd'hui.
On n'est pas encore demain.
Commenter  J’apprécie          30
Ceux qui viendront après nous
Traquerons des traces de pas sur les plaines
Et assembleront des fragments de nos habitudes
Trouvées sur internet

Un smartphone fossilisé préservé derrière une vitre
Pourque les nouveaux jeunes passent devant une sorties scolaires,
En baillant.


- En suivant les dinosaures
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Kae Tempest (628)Voir plus

Quiz Voir plus

Expressions bruxelloises

Que signifie "skivelavabo" ?

un évier cassé
un visage asymétrique
une position de ski
un cadeau empoisonné

10 questions
100 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}