Kate Colquhoun

Basé sur un fait divers qui a fait grand bruit à l'époque (1864), le livre retrace fidèlement et chronologiquement le crime d'un banquier dans un train de la city, par un emigré allemand.

Plus qu'une simple enquête policière, c'est surtout un récit sociologique et historique, où l'on retrouve les difficiles relations entre l'Angleterre et l'Allemagne, le Londres victorien, les transatlantiques, les débuts du chemins de fer, la révolution industrielle, le tout illustré de photos et gravures passionnantes.

A partir d'un simple fait divers, un homme retrouvé mort dans un train à Londres en 1864, Kate Colqhun a tracé un tableau complet de la société victorienneet de son économie, trop complet même, car on est perdu dans tous les détails de l'enquête, des différents personnages et évenements et finalement, on s'y ennuie presque. J'ai bien failli l'abandonner comme Emeralda.

L'auteur n'a pas apporté de fantaisie, ni d'humour, c'est très aride.

Mais cela reste un bon témoigange sur l'époqie victorienne.

Kate Colquhoun londonienne est historienne et chroniqueuse dans des journaux britanniques.

Dans son 3ème livre, elle s'empare d'un crime réel : l'assassinat de M.Briggs dans un train de banlieue à Londres le 9 juillet 1864.

Ce crime a suscité un grand émoi dans la population londonienne et dans tout le Royaume-Uni; d'abord parce qu'il a frappé une victime honorable, cadre financier de la City, marié et père de 6 enfants, assassiné dans un wagon de 1ère classe à son retour du travail; ensuite par qu'il s'agissait du 1er crime officiellement exécuté dans un train de voyageurs en Gde Bretagne.

Après une 1ère exposition des faits et conditions du crime, l'auteure développe une description argumentée du cadre historique :

- le Londres et ses banlieues en l'an 1864.

- le développement des activités industrielles et commerciales.

- l'affirmation de la City comme pôle financier et centre de la presse nationale.

- l'extension des quartiers suburbains sous l'effet de l'immigration.

- le développement rapide des chemins de fer nés ici (1er transport de voyageurs en 1825), qui dans les années 1860 commencent à concerner de plus en plus de citoyens principalement pour aller au travail.

Kate Colquhoun poursuit par la narration de l'enquête, qui est rapportée heure par heure pour les premiers jours, puis chronologiquement au fil des informations nouvelles. Les détails sont minutieusement décrits; les rapports médicaux, policiers et judiciaires sont décortiqués.

Le mystère et le suspense atteignent leur apogée lors du voyage Liverpool - New-York de 3 navires : le 1er ayant à bord le principal suspect Franz Muller, les 2 suivants des policiers et témoins importants du crime. En cette année 1864 les liaisons télégraphiques sont terrestres, les liaisons transatlantiques par câble sous-marin ne seront opérationnelles qu'en 1866; il est donc impossible pour les autorités britanniques d'échanger avec les 3 navires et d'informer les autorités new-yorkaises de la situation.

Une fois le suspect arrêté à New-York et rapatrié à Londres, la procédure judiciaire se poursuit activement jusqu'au procès fin octobre 1864.

Au-delà de l'intérêt de ce procès individuel avec ses zones d'ombre et ses témoignages contradictoires, l'auteure rapporte les questions de fond qu'il a soulevées dans la société et chez les autorités judiciaires :

- quel degré de preuves les jurés d'assises doivent-ils prendre en considération pour juger ?

- faut-il revenir sur la convention légale qu'en cas d'assassinat reconnu, la seule peine applicable soit la condamnation à mort ? avec son corollaire la relance du débat sur la peine de mort dans une démocratie.

- doit-on maintenir la possibilité pour les citoyens d'assister à l'exécution du condamné par pendaison ? exemplarité de la vision du châtiment ?

- doit-on laisser la presse agir à sa guise notamment par la diffusion d'informations et de témoignages prématurés au début des enquêtes criminelles ?

En conclusion, brillant exposé qui éclaire à partir d'una affaire individuelle les grandes questions de justice et de morale qui se posent à la société.

Pour être franche, le statut du Chapeau de Mr Briggs n'est pas "lu", mais "à finir". Je me targue pourtant de n'être pas rebutée par les lectures littéraires, mais là .. il n'y a aucun dialogue, la mise en page est extrêmement serrée, et le roman tient davantage du documentaire sur l"angleterre victorienne que du polar. Ouf ! pourtant tout était fait pour me plaire : l'ambiance (les trains, l'Angleterre, un peu de Sherlock dans un londres de Dickens), le style (des détails documentés, des réferences à Wilkie Collins LE précurseur du polar psychologique), l'éditeur (Christian Bourgois). Bref, vous l'aurez deviné, je ne suis pas emballée.

La reconstitution du meurtre de M. Briggs et du procès de Franz Müller rappelle quel bouleversement a pu provoquer la modernité […]. Surtout, Kate Colquhoun laisse en grand le mystère d'un homme qui aurait échappé à Scotland Yard s'il n'avait voulu un chapeau plus chic que le sien.
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Ce livre m'a déçue. J'ai eu la désagréable impression que l'auteur ne savait pas se situer entre une énigme policière et un documentaire. Si l'idée est intéressante, je me suis ennuyée avec des redits perpétuels, des personnages faiblards et une intrigue qui ne progresse pas. Le style est plat, sans relief.

Dommage

Puisant aux archives, rapports de police et articles de presse, l'auteure refait l'enquête pas à pas, mettant en scène ses divers acteurs, policiers, témoins, suspect...
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