C'est pour cela que l'invitation au sexe est intimidante et qu'elle peut être si émouvante. Se laisser rejoindre dans son désir, surprendre dans son désir, oblige à travailler sur une confiance mutuelle, à négocier avec sa peur. Quand cela fonctionne, cela peut sembler miraculeux : une collision magique, offrant un dosage idéal de risque et de sécurité, de confort et de stimulation. Elle est rare, cette étrange alchimie des corps et des esprits, capable d'opérer cette fusion du familier et de l'inconnu, de l'aisance et de surprise. Et parce qu'elle est rare, elle doit être chérie.
Pour Bersani, nous ne devrions pas nous représenter le sexe comme étant seulement du pouvoir. Il a raison: qui que nous soyons, quoi que soient ou fassent nos corps, nous sommes tous à la merci de quelqu'un d'autre dans les rapports sexuels, et nous y faisons tous l'expé rience de l'impuissance, cette angoisse et cette béatitude originelles; nous y devenons tous infantiles, dépendants.
Désirer, désirer ardemment, c'est être rendu vul nérable; rechercher éperdument l'enrichissement, le contact, la reconnaissance dans l'étreinte de l'autre.
Le sexe est une interaction, résolument sociale et inter personnelle - bien plus proche des autres phénomènes sociaux qu'elle n'en est différente. Le sexe, comme tout ce qui est social, est un processus, un développement, un déroulement. Le sexe est une conversation et, comme toute conversation, peut être prometteur et remplir ses promesses ou les décevoir. Nous pouvons y trouver des profondeurs, des surprises, de nouvelles possibilités, ou bien nous pouvons y rencontrer quelque chose de laid, de méchant ou de cruel, et vouloir en sortir.
Il est crucial que nous créions un monde dans lequel nul n'est choqué par le désir d'une femme ou son affirma tion. Mais nous ne devons pas considérer le désir d'une personne comme un objet facilement identifiable, une part aisément accessible d'elle-même qu'elle peut invo quer sans peine. Le sexe est composé d'innombrables actes d'interrogation, d'expression et d'exploration. Pourquoi devrions-nous savoir ce que nous voulons? Pourquoi ne devrions-nous pas attendre des hommes qu'ils procèdent, avec nous, à cette exploration? La fixa tion qui est faite sur le oui et le non ne nous aide pas à naviguer en ces eaux difficiles;
Parfois, le désir sexuel peut nous prendre au dépourvu; il peut pointer son nez sans prévenir, faire dérailler nos projets et, avec eux, nos croyances sur nous-mêmes. Mais ce vertige, cette euphorie, ne sont possibles que si nous y sommes vulnérables. Si on nous le demandait, nous ne dirions peut-être pas que ce que nous voulons, c'est un rapport sexuel avec un inconnu peu bavard dans un hôtel. Cela pourrait être faux, autant que l'inverse. Le désir n'est pas toujours en évidence, prêt à être connu. La vulnérabilité est l'état qui rend sa découverte possible.
Mais la sexualité féminine ne devrait pas avoir à s'immuniser contre les agressions pour que les femmes ne soient pas agressées. Il n'incombe pas à ces dernières d'avoir une sexualité qui n'admet pas d'abus; il incombe aux autres de ne pas abuser d'elles. La fetichisation de la connaissance de soi ne fait rien pour assurer la possibilité d'un rapport riche, excitant et agréable, pour les femmes comme pour les hommes. Il nous faut explorer l'inconnu.
We may like to believe that the body doesn’t lie, but all the body does is provide us with complicated information. The body is no arbiter, should be no arbiter. If we care about pleasure, and if we care about consent as well as enthusiasm, then the subjective is precisely, vitally, what we should attend to. We should prioritize what women say, in all its complexity, rather than fetishizing what their bodies do in the name of a spurious scientism.
Les chercheurs en sexologie et leur commentateurs enthousiastes, soutiennent que la sexualité féminine doit être rendue visible, mise en évidence; l'excitation doit être pistée et traquée; le désir doit être démasqué et révélé. Mais pourquoi faut-il donc que les secrets du désir soient dévoilés ?