Ken Koyama

« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui on va parler d'un manga titré Ragnagna et moi, signé Ken Koyama.



Fermez les yeux et imaginez. Et si… Et si la mort était une personne ?



-Déidamie ? Ca, c'est que tu as prévu pour le jour où tu critiqueras Death, le spin-off de Sandman* consacré à sa soeur la Mort.



-Ah oui, pardon. Je recommence.



Fermez les yeux et imaginez. Et si… Et si les règles étaient une personne ? Une créature rosâtre en forme de coeur (ou de cul selon le tuto du mangaka), munie de petites jambes pour venir et partir, et de petits bras costauds pour vous tabasser en règle ?



-C'est le cas de le dire, en effet…



-Ragnagna et moi constitue un recueil de nouvelles exploitant ce postulat de départ : vous êtes une femme, tous les mois Ragnagna s'invite chez vous et vous cohabitez tant bien que mal.



-C'est pour ça, la citation que tu as sortie ?



-Je trouve qu'elle résume parfaitement le bouquin. Ledit bouquin aborde d'ailleurs les sujets qui fâchent quand Ragnagna arrive : les douleurs, la fatigue, les perturbations du corps qui se met à réclamer PLUS A MANGER…



-Rien sur la libido pendant les règles, cependant…



-Ca viendra peut-être, ce n'est que le premier tome ! Bref, cela donne un manga à la fois drôle et touchant, instructif sur certains points : j'ignorais par exemple que les femmes japonaises devaient se retirer dans une cabane pendant leurs menstruations.



-Ca se fait au Népal, avec les mortelles conséquences que l'on sait…



-C'est vrai. Pour l'anecdote, j'ai trouvé sur Internet un mémoire estudiantin qui confirme l'existence passée de cette pratique, signé Noriko Shibano. Je viens juste de le commencer et il me paraît très prometteur en termes d'informations.



-Moi, je suis un peu perplexe. Ces femmes sont tabassées par Ragnagna et ne semblent pas lui en vouloir ! Ragnagna les fait souffrir, les empêche de travailler, bref, elle rend littéralement malade, et elle dit « oui, ça me rend un peu triste d'être considérée comme une nuisance ». Ben arrête de tabasser, chalouperie ! le coup du « oh j'espère qu'elles se souviendront de ces moments avec tendresse », je regrette, mais c'est NON.



-Paradoxalement, Ragnagna se comporte en alliée des femmes ! Elle les protège et n'hésite pas à prendre leur défense (et c'est très drôle, d'ailleurs) !



-Ben justement, je n'y crois pas à cet aspect allié-protecteur, parce que les faits le démentent dans la vraie vie. Alors quand je lis que « Ragnagna comprend les femmes mieux que personne », que sa tête est « sans cesse préoccupée par les soucis que lui confient les femmes », non, ça ne fonctionne pas sur moi.



-En revanche, je trouve que l'humour touche juste sur les conséquences ! Personnifier les règles pour mieux en montrer les conséquences avec des effets de cartoon, c'est une idée hilarante !



-Certes, mais je ne vois pas bien l'intérêt de M. Libido…



-Et le manga a le mérite de briser un tabou, de parler des choses ouvertement ! Il dénonce les injustices faites aux femmes de façon explicite. Et j'ai adoré le chapitre sur les règles dans les années 1960.



Je trouve cependant qu'il manque une chose.



-Laquelle ?



-Une interview de l'auteur. Comment a-t-il eu cette idée ? Comment s'est-il documenté ? Comment en tant qu'homme japonais, tu en viens à t'intéresser aux règles ? Je ne dis pas qu'il ne fallait pas le faire parce qu'il est un homme, non. Seulement, c'est un aspect tellement lointain de la vie d'un homme que je me demande comment il s'y est intéressé, il y a peut-être un parcours, une réflexion que j'aimerais bien connaître. »



*La fameuse série de Neil Gaiman, HIIIIIIII !!!!!

J'ai toujours dit que dans les mangas on pouvait trouver n'importe quel sujet qui nous intéressait, que les mangakas avaient le chic pour mettre en scène tous les thèmes des plus classiques aux plus fous. Mais force m'est de l'avouer, je n'avais pas encore vu un titre évoquer l'intimité des femmes comme le fait Ragnagna et moi !



Honnêtement quand j'ai entendu parler du titre, j'ai été plus que surprise qu'un éditeur français fasse le pari de le sortir, mais après l'avoir lu, j'en suis ravie ! On est en plein dans l'air du temps qui veut enfin faire l'éclairage de manière simple, ludique et honnête, sur la façon dont notre corps fonctionne, et pas seulement celui des hommes, celui des femmes aussi, et ça fait un bien fou !



Là où j'ai cependant été surprise, mais dans le bon sens du terme, c'est que ce soit un homme qui soit aux manettes de cette série. En effet Ken Koyama est un mangaka de sexe masculin, qui avait plutôt commis des oneshots humoristiques avant et que je ne voyais pas forcément dans ce domaine. Cependant, il s'en sort avec brio avec un titre honnête, drôle, qui remet tout bien à niveau.



Publié dans un premier temps sur le web, ce recueil d'histoires courtes centré sur les règles a rencontré un beau succès au Japon, pays pourtant assez frileux quand il s'agit d'évoquer le sujet encore tabou des menstruations. Le titre a été publié en librairie, adapté au cinéma et a même remporté le prestigieux Prix Tezuka.



La forme du titre peut surprendre. Avec un dessin plus que naïf, qui ne plaira pas à tout le monde, mais ce n'est pas le coeur du titre, l'auteur met en scène le temps de courtes histoires de 15-20 pages les aventures de femmes diverses et variées qui ont leurs règles. On croise ainsi une femme au foyer, une écrivaine, une employée de supérette ou encore des super-héroïnes. C'est vraiment très diversifié et on passe d'une petite histoire à l'autre sans la moindre difficulté.



Le thème récurrent est bien sûr les menstruations féminines. L'auteur avec des petites mascottes rigolotes met en scène la dureté de celles-ci, présentant avec des métaphores visuelles fort évocatrices la violence des douleurs qu'on ressent quand on les a, la fatigue qui nous accable, mais aussi l'inégalité dans la façon dont cela est vécu par les femmes puisque nos corps ne réagissent pas tous de la même façon. On sent qu'il y a de la documentation derrière car c'est très juste. De la même façon, il aborde aussi le côté plus sociétal de celles-ci avec les réflexions que l'on entend, la vision fausse que s'en font les hommes, les perturbations au quotidien d'avoir du sang qui coule entre nos jambes une fois par mois, etc. C'est vraiment réaliste.



Mais ce n'est pas pour autant plombant ou moralisateur, au contraire, avec beaucoup d'humour l'auteur remet les choses en perspective. Il évoque la souffrance des femmes, l'incompréhension des hommes, mais il ne reste pas que sur cette idée générale. Dans un premier versant, il montre ce qu'il faut faire pour aider les femmes. Dans un autre versant, il montre également l'incompréhension des femmes vis-à-vis de certains troubles physiologiques chez les hommes à savoir la difficulté à contrôler sa libido et sa manifestation lors d'érections incontrôlées. Cela permet d'avoir un titre assez équilibré.



J'apporterais quand même quelques nuances à cela. J'espère que le sujet des hommes et de leurs "besoins/envies" restera en marge car ce n'est pas le coeur de l'histoire. J'ai été un peu mal à l'aise qu'on mette sur le même plan les règles féminines et la libido masculine... même si ç'a été fait avec le plus de tact possible par l'auteur, je pense.



Le petit côté anecdotique des histoires permet d'ancrer celles-ci dans notre réalité, tout comme la variété des profils croisés. L'ajout de mascottes pour les règles des femmes, mais aussi la libido des hommes et leur virginité, ajoute une bonne dose de cocasserie. Ce qui permet d'allier humour et sérieux.



La dernière histoire est cependant celle que je retiendrai le plus, je crois, car elle rompt avec ce schéma pour vraiment nous apprendre quelque chose d'intéressant, du moins pour moi, sur l'histoire des menstruations au Japon. L'auteur s'amuse en effet à reprendre à sa sauce l'histoire de Yoshiko Sakai, la créatrice de la première serviette hygiénique jetable au Japon. Au-delà de cet objet devenu banal pour nous, c'est la mise en scène de la réception d'un projet porté par une femme à destination des femmes qui m'a intéressée, ainsi que la façon dont étaient alors vécues les règles dans ce pays dans les années 60. Cela m'a vraiment donné envie de me documenter sur le sujet.



Ainsi, ne vous fiez pas aux dessins simplistes ou à la mascotte rigolote qui figure sur les planches ci-dessous et en couverture, Ragnagna et moi est vraiment un titre riche et intéressant à lire, témoin de notre société aussi bien orientale qu'occidentale sur un sujet qu'il serait bon enfin de démocratiser et non plus de garder tabou. Ki-oon fait ainsi oeuvre de salut public en renseignant ou initiant ses lecteurs de façon drôle et ludique en plus !
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Ragnagna a toujours fait partie de la vie des femmes, et quand elle débarque, elle ne fait jamais dans la dentelle.



Premier volume de la série où les règles sont personnifiées en une espèce de coeur géant qui bastonne les femmes tout en les aidant.

Je trouve le principe plutôt sympa. Surtout les échanges entre Ragnagna et les femmes mais aussi les hommes. D'autant plus que la série ne s'arrête pas qu'aux règles au final, mais s'attaque aux personnages comme"petit puceau" et "libido" également.

Bon, j'ai plutôt eu l'impression d'une arrivée comme un cheveu sur la soupe mais c'était une bonne idée. Si la série parle des règles, elle parle des règles. Si on veut aussi parler des problèmes masculins, autant aller jusqu'au bout. Il m'a manqué quelque chose.



A côté de ça, oui, il y a de l'humour mais je ne l'ai pas trouvé fifou non plus. Certains passages m'ont fait sourire mais sans plus. C'est déjà pas mal mais je ne dirais pas que c'est "un humour dévastateur". D'autant plus que je n'ai pas tellement accroché avec le visuel non plus. Les personnages sont plutôt approximatifs, parfois déformés. Le trait est simple mais j'ai parfois eu un goût d'inachevé pour certaines cases. Comme si l'auteur en était resté au stade du storyboard. C'était plutôt vide.



Enfin, le propos est mis en forme avec plusieurs scénettes, plusieurs histoires courtes, sans vraiment de liens entre elles. Et concernant les personnages, j'ai parfois eu du mal à associer la description des personnages au visuel. Bref, pour moi, il y a de bonnes idées mais je n'ai pas accroché.



Cela dit, ce n'est pas dénué d'intéret.

Je ne m'attendais pas vraiment de suite à cette série. Il me semblait que tout avait été dit dans le premier tome. Ken Koyama avait d'autres choses à raconter apparemment. Cette fois, il propose une série de courtes histoires dans des genres et des styles très hétéroclites. On va aller d'un voyage dans l'espace à une session de sensibilisation à l'école en passant par une fiction où des humains survivent parmi des zombies. On se demande où est-ce que cela va nous emmener. La réponse est qu'il ne faut pas chercher en trouver. Ragnagna est une compagne à beaucoup de femmes et qui sèment pas défaut des problèmes sur son chemin. Inconfort et douleur sont bien souvent les compagnes des femmes pendant une grande période du quotidien. Le mangaka évoque d'autres sujets avec le kyste ovarien qui n'a rien à voir avec les règles. Toutefois cela reste très dangereux et douloureux. Il n'hésite pas à y mettre de l'humour. Au moment où le personnage principal passe un examen gynécologique on peut lire au dessus d'une image d'un poisson mort : "A cet instant, Ayumi Koga s'est dit qu'elle comprenait ce que pouvait ressentir un poisson sur la planche à découper". Qui aime l'arrivée d'un spéculum dans son vagin? Et il évoque aussi M. Libido qui tient souvent compagnie aux hommes et qui les poussent à agir souvent de façon déplacée et grossière. En cas de conflit, comment les femmes gèrent-elles leurs pertes? Pourquoi ne pas compter sur un mari qui a perdu son épouse suite à une affection. On peut fabriquer ces protections hygiéniques pour plus de confort au quotidien. J'émet néanmoins une réserve sur l'audace ou la folie du scénariste. On montre des femmes qui souffrent tout le temps, qui sont chiantes, caractériels, en pleurs... Que faut-il en conclure? La femme est tout le temps malade et contrariée ce qui en fait une petite chose fragile? Pourtant malgré le mal, cela ne les a jamais empêcher de travailler, d'avoir des enfants, d'entretenir la maison, de sortir... Ce n'est pas un handicap pour tout le monde. Il y a des alternatives avec la pilule par exemple mais avec de aprioris. On a aussi encore les même en France avec le fait que cela rend stérile. On est prêt à tout inventer pour éviter que la femme puisse prendre des contraceptifs. Les politiques nativistes ont la vie dure. Est-ce que j'aurais envie de lire la suite? J'en doute. Le dessin assez enfantin rend la lecture difficile. Et pourquoi les règles sont elles représentées sous forme d'une dent avec un caleçon?
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A ma grande déception, j'ai beaucoup moins accroché à ce tome 2 qu'au 1er tome de Ragnagna et moi. Les historiettes m'ont semblé beaucoup WTF, avec des incursions en science-fiction : "Ragnagna et la fin du monde", ou "Ragnagna dans une galaxie lointaine, très lointaine". Quelques messages militants (avec "Ragnagna et l'idol", qui dénonce ces concours de jeunes filles où les coach peuvent être tyranniques), mais dans l'ensemble, j'ai trouvé que la réflexion sur les règles se diluait un peu. La série est-elle déjà trop longue, et l'auteur en a fait le tour ? J'attends le tome 3 avant de me faire un avis.

J'ai pris ce manga par curiosité : entre son titre, et par extension le sujet, il y a de quoi être intrigué !

Et pour le coup, j'ai trouvé ce premier tome de Ragnagna et moi vraiment très drôle - et parfois émouvant. On va suivre de petites historiettes qui racontent l'arrivée des ragnagnas, et les symptômes liés. J'ai lu, mi-figue, mi-raisin (mais avec un gros fou rire) les scènes de baston de Ragnagna (bah oui, elle fait mal quand elle arrive), qui sont juste ultra violentes, et pourtant... C'est un peu ça ! Ca ne va pas changer la face du monde, mais c'est amusant, c'est original, et ça aborde les règles avec humour, et second degrès.

Et petite larmichette pour l'historiette où finalement Ragnagna ne vient pas... Et qui se termine sur l'arrivée de mini-ragnagna, les premières règles.

En revanche il faut bien avouer que le dessin est immonde. Y'a rien à sauver, c'est moche comme tout, et c'est très dommage : j'ai des collègues qui, repoussés par le dessin, ne tentent pas la lecture, et je pense que de nombreux lecteurs auront la même réaction. C'est frustrant, car si on parvient à dépasser le dessin, le contenu est marrant. Parfois délicieusement absurde, ou très "japonais" dans les relations entre les gens. Et puis outre Ragnagna, on rencontre aussi d'autres personnages, tels que Libido.

Bref, une belle découverte, qui aurait juste mérité un.e autre dessinateur.ice !

Après un premier tome enrichissant et ludique, j'avais quand même un peu de mal à voir comment l'auteur allait pouvoir se renouveler en inventer sans cesse de nouvelles situations où mettre en scène Ragnagna. Ce deuxième tome était donc pour moi une sorte de test de qualité pour vérifier s'il serait capable. Je peux voir dire qu'il l'a réussi haut la main.



Avec le même humour grinçant que précédemment, Ken Koyama nous rembarque dans les aventures de Ragnagna avec tout plein de femmes différentes, dans des situations différentes, pour mieux nous parler de la variété des problèmes que cela peu toucher et c'est encore une fois édifiant !



J'ai beaucoup aimé le voir dans ce tome toucher des thèmes bien plus larges que précédemment. Il ne parle pas que de règles mais de sujets plus vaste comme les connaissances des hommes sur les règles, l'éducation à la santé et au corps féminin, les règles dans le couple, les règles au travail, les maladies liées à l'appareil reproductif féminin, les difficultés à concevoir des enfants, le harcèlement et les moqueries à l'école quand on a ses règles, etc. C'est très riche et toujours raconté sur un ton entre humour et sérieux qui rend la chose légère et instructive à la fois.



J'ai aussi apprécié de voir un auteur qui parfois ne se prend pas au sérieux et imagine des chapitres totalement barré pour parler des règles et de la fertilité aux hommes et leur faire prendre conscience du rôle qu'ils ont à jouer. C'est le cas des chapitres se déroulant dans le futur, dans un monde de zombies et dans l'espace. Ceux-ci sont surprenants et pourtant ont un vrai message à délivrer.



Reste cependant de légers défauts à la série. Elle évoque toujours les règles comme quelque chose de négatif. On ne croise jamais, ou j'ai oublié, des femmes vivant bien leurs règles alors que ça existe. Elle a toujours un dessin aussi maladroit et peu agréable à regarder. Ce côté très enfantin me fait dire que ça rend le titre accessible à tous et qu'on a ainsi tendance à se focaliser plus sur les propos, mais l'amatrice de beaux dessins que je suis trouve cela quand même fort dommage.



Avec ce deuxième tome sur quatre, Ken Koyama continue de proposer une série atypique qui offre une vraie éducation au corps et à l'esprit féminin pour bien des hommes qui ne s'y sont jamais trop intéressés ou pour des jeunes filles qui n'y ont pas encore été trop confronté. C'est enrichissant. L'élargissement notamment sur les maladies propres au vagin et aux ovaires est une excellente idée. C'est très bien de parler de dépistage et de prévention. Cela permet aussi de voir les différences culturelles entre les Japonais et nous sur la question de la pilule ou de la visite chez le gynécologue. J'aime tout ce que j'apprends ici et je vous encourage aussi à vous y intéresser ;)
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Personnellement, je suis très intéressé par certaines questions de société qui, selon moi, concernent tout le monde. La question des règles en fait partie, car si, sauf quelques rares exceptions, seules les femmes ont des règles, j’estime que les hommes sont aussi concernés en tant qu’individus qui vivent en société avec les femmes. De ce fait, je trouve la question des règles et de leur impact sur la vie des personnes qui en ont vraiment importante. J’attendais donc avec impatience Ragnagna et moi, manga résolument humoristique qui aborde cette question.



Ragnagna et moi est à l’origine un webcomic publié en ligne à partir de 2017, qui a rencontré un certain succès, au point de gagner le prix Tezuka en 2019 dans la catégorie recueil d’histoires courtes. La série a également connu une publication au format papier en 4 tomes au Japon ainsi qu’une adaptation en film live, avant de nous arriver chez Ki-oon avec ce premier volume, dans une très belle édition en grand format, au papier épais et à l’impression de qualité justifiant le prix de 15 € pour ce qui est de l’objet. Cependant, n’allez pas croire que ce grand format soit là pour mettre en valeur un dessin somptueux.



Au contraire, ce sera un écueil que l’on pourrait facilement faire : le trait du mangaka n’est pas franchement joli. En tant que publication web, il peut sans doute se permettre une esthétique qui n’est pas des plus travaillée, et c’est un point qui mérite d’être souligné. Pour moi, cela donne un certain cachet au visuel, d’autant plus que du fait qu’il s’agisse d’une série humoristique d’histoires courtes, j’arrive à faire avec une esthétique qui n’est pas des plus flatteuses.



Autre élément qui mérite d’être souligné, ce manga est écrit par un homme. J’ai déjà vu des commentaires pestant contre ceci, et je le comprends en toute honnêteté, car qui mieux qu’une femme qui a des règles pour parler du sujet finalement. De ce fait, on pourrait craindre un ton paternaliste de l’homme qui parle de quelque chose qu’il ne connait pas. Fort heureusement, le mangaka arrive à trouver une façon plutôt juste d’aborder la chose dans ce premier volume, et en tout cas, ma femme qui a lu le titre a vraiment apprécié, surement plus que moi d’ailleurs.



Ceci me permet d’aborder mon rapport aux règles en tant qu’homme. Personnellement, c’est quelque chose qui n’est absolument pas tabou dans mon couple, et qu’on aborde sans aucun soucis avec ma femme. Il m’est déjà arrivé de lui acheter des serviettes, hygiéniques en cas de besoin, de nettoyer sa coupe menstruelle, et je n’ai pas non plus de soucis avec l’idée de laver à la main ses culottes menstruelles. De plus, elle m’a beaucoup parlé des symptômes qui précèdent et accompagnent les règles (que ce soit les douleurs, l’impact sur l’humeur, etc…).



Cela ne fait pas de moi une personne qui peut témoigner de ce que sont les règles, mais cela me donne une forme d’expérience de la chose du point de vue de l’accompagnant. Malgré cela, j’ai bien conscience que je ne peux pas imaginer véritablement l’impact de la chose au quotidien. Mais je pense malgré tout que les hommes sont aussi concernés par la question, comme je l’ai déjà dit, puisque nous vivons en société, côtoyons des femmes au quotidien, et au-delà de ça, j’aime à penser qu’une question qui concerne directement la moitié de l’humanité concerne finalement l’autre moitié également.



Cependant, j’ai vu sur les réseaux sociaux des commentaires concernant certains aspects des règles qui ne sont pas abordés, notamment les diarrhées qui peuvent les accompagner. En dehors d’un côté tabou concernant le caca, il est aussi possible que cet aspect ne soit pas évoqué dans le premier volume mais arrive dans les suivants. Ma femme m’avait d’ailleurs fait remarquer que ce premier tome ne traite pas encore de tous les aspects liés aux règles, mais en attendant de lire la suite, on ne peut que le relever, sans que cela soit pour le moment un soucis, tant que le mangaka aborde ces sujets par la suite (et sur ce point, on ne peut évidemment rien affirmer tant qu’on n’aura pas tout lu).



Mais pour rester sur ce premier volume, nous sommes dans une structure d’histoires courtes, à chaque fois focalisée sur une femme en particulier, mettant en avant un aspect des règles. À chaque fois, on découvre rapidement le personnage central, et Ragnagna intervient pour l’embêter, et mettre en exergue à quel points les règles peuvent être invasives. Le personnage de Ragnagna permet un traitement humoristique de la chose, créant une forme de décalage visuel tout en cherchant quand même à témoigner des effets réels des règles. Par exemple, Ragnagna semble prendre un malin plaisir à frapper les femmes dans le ventre afin de montrer à quel point les douleurs peuvent être réelles.



Cela permet de souligner des éléments bien réels de la vie quotidienne, les indispositions liées aux douleurs par exemples, mais aussi des choses plus fantaisistes, comme dans un chapitre où une femme et un hommes subissent un échange de corps et voient ce que l’autre vit. Sur ce point, ce n’est pas forcément le plus subtil puisque l’homme découvre l’inconfort des règles alors que la femme découvre… le fait d’avoir des érections et des envies sexuelles plus importantes, renforçant sans doute involontairement le cliché qui veut que les hommes aient une libido bien plus conséquente que les femmes.



Hormis ce petit écueil, j’ai globalement trouvé le ton et les informations dispensées intéressantes, notamment dans le chapitre qui parle du fait qu’à une époque, les femmes étaient isolées pendant leurs règles au Japon, ou encore celui centré sur la femme qui a introduit les serviettes hygiéniques au Japon. Cela donne un côté pédagogique bienvenu à l’ouvrage, renforçant son intérêt à mes yeux.



Ainsi, cet ouvrage résolument pédagogique (surtout pour les hommes qui n’ont et n’auront jamais de règles à moins d’être trans) est vraiment intéressant et se lit avec grand plaisir. Pour peu qu’on ne soit pas rebuté par l’esthétique particulière – qui selon moi colle très bien avec l’ambiance – on profite d’un manga qui aborde avec une certaine intelligence un sujet bien souvent tabou, qui suscite surtout une grosse incompréhension de la part de beaucoup d’hommes.



De ce fait, je recommanderai volontiers cette lecture à un lectorat masculin pour un peu mieux appréhender les règles. Si cela permet d’ouvrir un peu le dialogue et de faire office d’objet pédagogique, ce serait selon moi une belle victoire tant le sujet est important (on parle de quelque chose qui concerne quasiment toutes les femmes et peut vraiment être handicapant dans la vie de tous les jours). Vous l’aurez donc compris, je recommande chaudement cette lecture, et je crois bien que ma femme serait d’accord puisqu’elle m’a dit qu’il faudrait que j’achète les tomes suivants !
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Un manga qui traite des règles ! Kioon a fait le pari fou de nous éditer ce titre et pour cela je les félicite !

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Ragnagna et moi c'est un manga avec pleins de petites histoires de différentes femmes à différentes époques voire débarquer Ragnagna ! De leurs premières règles à leurs dernières ! Cest léger c'est drôle ce n'est pas un manuel sur l'éducation des filles aux menstruations mais ce n'est pas ce que j'attendais.

J'ai beaucoup ri et j'ai aussi appris des choses surtout sur la condition de la femme lors de ses menstruations à l'époque Edo !

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C'est à prendre avec du recul, évidemment que tous les problèmes ne sont pas abordés mais d'autres tomes suivront celui ci.

Le dessin est un peu naïf et peut ne pas plaire à tout le monde.

En tout cas j'ai passé un bon moment c'était rigolo, intéressant et enrichissant !

Je pense aussi qu'il est accessible à tout le monde et que même un homme peut s'y intéresser.

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Merci Kioon pour ce titre qui permet de démystifier avec humour les menstruations  !

Une idée de base intelligente et maligne. Plein de bonnes choses mais quelques très gros problèmes quand même. J'ai aimé les scènes sur le passé au Japon et la représentation de Mr règles dans certaines mais c'est inegal. En revanche sérieusement, Mr libido et Mr puceau au même niveau que Mr règle ? Non non non. Il reste encore beaucoup de choses à dire donc à voir sur la suite. Mitigée

Ce premier tome m'avait intriguée lors de sa sortie. Ayant obtenu le prix Tezuka en 2019, et abordant la thématique des menstruations, il y avait moyen d'en faire une lecture instructive. Je n'ai pas particulièrement été séduite par les illustrations à première vue, pourtant elles s'intègrent très bien à la narration. On va suivre le quotidien de femmes aux situations très différentes, et qui vont voir le personnage de Ragnagna surgir au milieu de leur vie. Les hommes eux, auront affaire à Mr Puceau et Mr Libido. Pleins de petites historiettes aussi rigolotes qu'éducatives, qui nous font passer un bon moment, que l'on soit ou non concerné par Ragnagna.

Un peu désarçonnée par ce manga qui m'avait attirée par son thème féministe et décalé. Un manga 100% sur les règles, qui paraîtra sur 4 volumes. Mon avis est que ça part un peu dans tous les sens et on a un peu du mal à saisir le propos. le dessin est grossier et le personnage principal, Ragnagna, ressemble à un vieux chewing gum rose avec un nez en forme de pansement (pourquoi ?). Brut de décoffrage, Ragnagna débarque dans la vie de femmes à différents stades de leurs vies (et même à différentes époques), à grand renfort de coup de poing dans l'utérus et de gazage de chloroforme. Très imagé et drôle ! Dans certains chapitres, nous faisons la connaissance de Mr Puceau (une forme carrée avec un cartable) et de Mr Libido (un pénis), et je me suis demandée deux choses : la finalité des histoires dans lesquelles ils apparaissent, le rapport avec Ragagna. Bien sûr, tout cela m'a quand même amusée.

Le dernier chapitre, surprise, raconte la genèse des premières serviettes hygiéniques au Japon, inventée par une femme, 40 ans après les Etats-Unis. Ce chapitre très instructif tranche avec le style WTF du reste du manga.

Je me demande ce que vont donner les prochains tomes, avec un mélange de curiosité et de peur :-D

Quoi qu'il en soit, je trouve cela positif qu'un manga sur ce thème sorte, et j'espère qu'il sera lu par des filles et des garçons.

Un manga avec pour titre "Ragnagna" a de quoi surprendre surtout quand c'est un homme au commande. On peut se demander comment une telle idée a pu lui traverser l'esprit. Une femme aurait-elle dessiné ces règles en forme de molaire qui marche? Quelque chose me dit que non. Mais c'est original de donner vie sous forme de personnage à un évènement récurrent dans la vie de la plupart des femmes du monde. En plus, c'est montré à travers diverses époques, aussi bien avec des hommes et en prenant aussi l'aspect protection hygiénique. La méthode de récolte du sang a évolué avec le temps pour leur plus grand confort. Mise à part pendant la période dite sale, la femme a pu devenir autonome et indépendante. D'ailleurs, on verra que l'invention de protection adaptée pour la morphologie japonaise a beaucoup changé la donne. Ken Koyoma donne vie aussi à M. Libido, compagnon récurrent de ces messieurs qu'une simple idée excite. Sans oublié M. Puceau qui tient compagnie aux jeunes hommes et qu'un jour ils quitteront pour un nouveau propriétaire. Parfois, on va un peu dans la caricature comme quoi les hommes sont tous des pervers (juste la majorité), que les règles sont toujours douloureuses ou que les femmes sont insupportables pendant cette période. L'avantage est que ce manga est pour tout le monde homme ou femme, adulte ou enfant.
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Je remercie les Éditions Ki-oon pour l’envoi de cette lecture. Ragnagna et moi, c’est un titre que j’avais vraiment, mais alors vraiment hâte de lire.



Nous suivons la vie de différentes jeunes femmes, chapitre après chapitre, comme des petites nouvelles. Dans leur quotidien, quand d’un coup, débarque ragnagna. Que cela soit une femme au foyer, une petite caissière qui n’a aucune confiance en elle, ou même une femme d’une époque ancienne.



Ce premier volume était réellement intéressant. J’ai aimé cette manière de parler des règles sans complexe, sans peur, de voir certains symptômes mis en avant. De plus, tout cela se fait avec une dose d’humour que j’ai bien aimé.



Le titre est aussi émouvant que véridique. J’ai vraiment aimé le découvrir et je suis déjà impatiente de voir les autres sujets et symptômes qui pourront être abordés dans les trois autres tomes.



En bref, c’est une saga qui m’a beaucoup surprise. Je n’en attendais pas grand-chose de base, mais ce titre m’a bien plu ! 🙂
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☼ Mon avis ☼



Avant de commencer ma chronique, je voulais remercier la maison d'Éditions Kioon pour l'envoi du manga " Ragnagna & moi ".

" Ragnagna & Moi " est une œuvre très intéressante autour des règles, c'est un sujet qui peut être tabou pour certains mais pas pour d'autres.

C'est une thématique qui peut être délicate car toutes les femmes n'ont pas forcément envie de parler de leurs règles.

C'est un livre qui se diversifie grâce aux nombreuses femmes qui sont représentées avec des douleurs plus au moins similaire et d'autres plus fortes.

Pour moi Ragnagna & moi, est un bon titre pour montrer aux hommes que parfois cela joue sur nos humours, notre morale et que parfois certains reproches peu nous faire dire des choses qu'on regrette ou qui ont été dit mais pas avec la bonne forme.

Les règles peuvent nous épuiser, nous rendre moins aimable et parfois peu même nous rendre déprimé.

Je suis contente de voir que ce titre montre les règles sur toutes les formes, en plus d'être un livre original sur un sujet qui n'a pas l'habitude d'être abordé.

Il peut permettre à beaucoup de femmes de s'ouvrir davantage sur le sujet.

Comme pour les hommes car eux aussi subissent les comportements de certaines femmes qui ont leurs règles et cela peu ne pas être facile non plus au quotidien.

Comme vous l'avez compris, c'est un livre sympathique à lire, qui change de l'ordinaire et qui permet de montrer des informations intéressantes autour de ses règles qui sont parfois douloureuses.

Dans ce tome, les règles frappent les femmes, cela permet de montrer à quel point la douleur peu variée d'une femme à une autre et c'est assez intéressant de l'avoir interprété de cette manière.

" Ragnagna et moi " est un livre qui se lit assez rapidement et qui à été écrite par un homme ce qui rend la lecture encore plus intéressante.

En tout cas, je vous conseille de le lire au moins une fois dans votre vie.
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☼ Mon avis ☼



Avant de commencer ma chronique, je voulais remercier les Éditions Kioon pour l'envoi du deuxième tome de " Ragnagna & moi ".

Ce deuxième tome centré sur les règles des femmes est toujours aussi intéressant à suivre car les histoires sont courtes et abordent très rapidement les problèmes typiques liés aux ragnana.

Comparé au premier tome, j'ai davantage apprécié les récits de celui-ci car les personnes qu'on rencontre parlent de ce sujet avec plus de profondeur.

Ce titre nous explique et nous éduque d'une certaine manière à mieux comprendre et à accepter les règles.

Je suis contente de voir un récit qui met en avant des élèves, qui ont beaucoup de questionnement sur le sujet et qui pour certains est un thème vraiment humiliant à aborder.

" Ragnagna & moi " est un titre très accessible malgré le sujet qui est encore tabou à ce jour.

Les dessins sont adaptés pour un jeune public et les passages racontés sont simples à comprendre et à analyser.

Par contre les coups de crayon restent enfantins et peuvent rebuter plus d'un lecteur

En tout cas, malgré ça, J'aime l'ambiance de ce manga et j'ai hâte de suivre les autres aventures de ses femmes.
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Un must-have pour les jeunes filles qui découvrent leurs corps.
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Prix Tezuka 2019 dans la catégorie histoires courtes, ce manga tente de briser des tabous encore bien ancrés au Japon (comme en France).
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Ragnagna et moi est donc une incursion dans un des secrets les plus intimes des femmes, utile pour démystifier, avec un certain humour et la vision masculine de l’auteur, une chose parfaitement naturelle.
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Ragnagna et moi brise le tabou des règles avec un humour dévastateur et une candeur désarmante !
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