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Citations de Kim Chew Ng (11)


Tout comme ceux qui n’ont pas de sépulture, dans cette terre des tropiques, les corps se sont rapidement décomposés, si toute la famille a été tuée, alors c’est comme s’ils n’avaient jamais existé. Il ne reste que quelques monticules de terre dans la plantation. Un jour lointain, ils s’effondreront. Mais leurs rêves ne se sont pas évanouis, même après la mort des rêveurs. Les rêves se sont changés en graines que le vent a emportées et dispersées, ils ne se souviennent plus, bien sûr, qu’ils ont été des rêves, c’est comme les herbes folles, il n’y en a pas deux pareils. Après la pluie, çà et là sur la terre l’herbe repousse.
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Un petit garçon, Sin. Il a cinq ans, et déjà il a vu la haute mer. Il y a quelques jours, les grandes pluies ont commencé à tomber pendant la nuit. On eût dit qu’une cascade se déversait sur le toit. La maisonnée dort paisiblement sous le tumulte des eaux, on n’entend plus les habituelles stridulations des insectes, coassements de grenouilles, ronflements des adultes et paroles des dormeurs. Le bruit de la pluie a empli tout l’espace entre ciel et terre. Toute la nuit il a plu. C’était comme s’il n’y avait plus ni limite, ni frontière, ni début, ni fin.
(Incipit)
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Les rêves que l’on fait, on a parfois l’impression que c’est la réalité. Je m’y perds souvent moi aussi. 
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Cependant il advint qu’un jour Sin, posant son talon, entendit un crac, il avait marché sur quelque chose de fragile. Même s’il avait promptement retenu son pied, il était trop tard. Il sentit que la chose était bien plus dure qu’un nid de fourmis, elle était aussi très sèche. Il déblaya la terre, rassembla quelques morceaux, on eût dit un os (les os d’animaux, ce n’était pas ça qui manquait dans la jungle), il appela son père à grands cris. Avec une houe, A-To dégagea l’espace tout autour et creusa un grand trou, apparut alors un crâne, ainsi qu’une colonne vertébrale, déjà tout verdâtres, c’étaient visiblement des ossements humains. Il les enterra donc à nouveau et empila dessus une dizaine de pierres, des grosses et des petites, tenant des bâtons d’encens entre ses doigts il dit à Sin de se prosterner pour demander pardon au mort. Il fallait lui expliquer qu’il n’avait pas fait exprès, personne n’avait laissé de signes de sa présence à cet endroit ; désormais, chaque premier et quinzième jour du mois lunaire, il ferait brûler de l’encens pour lui, les jours de fête il lui ferait offrande de fruits et de poulet. Malgré tout, cette histoire ne manqua pas de turlupiner A-To : désormais, le malheur n’allait-il pas venir à la rencontre de son fils ? Il avait quand même écrasé les os de quelqu’un ! Après l’accident de Sin, il en serait d’autant plus convaincu. Mais pour le moment, il n’en était pas encore là de ses pensées, il se disait seulement que, pour être aussi facilement écrasés par un enfant, ces os devaient être enterrés là depuis bien longtemps, qui sait combien de fois le mort s’était déjà réincarné. Mais quand il entendit Sin décrire le craquement sous son pas imprudent, il sentit comme une aiguille lui percer le cœur, une image flotta dans son esprit, celle du blanc d’œuf qui gicle au moment où l’on casse la coquille.
Sin savait aussi que, quand il faisait pipi dans la forêt, au moment de baisser son pantalon il devait crier d’une voix forte. « Attention ! » afin de ne pas outrager les esprits du lieu qui n’auraient pas déguerpi à temps.
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«  Après la longue sécheresse ,voici des jours de pluie ,continus,
comme si les clartés n’allaient plus revenir
Dans l’arrière - cour les vêtements pendent , pesants
Les grenouilles pondent dans les ourlets des pantalons
Elles bondissent effrayées éclaboussant le mur
Le sol en ciment trempé , glissant ,
reflète ton mal du pays
comme un poisson
dans un marais à sec
Les pages des livres , gorgées d’eau , gondolent
Des pousses d’herbes ont germé dans les mots, entre les lignes
de caractères
Des cernes de bois des étagères sortent
de chatouilleuses
têtes de champignons » ….
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«  Certains des événements qui se sont produits dans cette maison ressemblent à un rêve ».
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Mais leurs rêves ne se sont pas évanouis, même après la mort des rêveurs. Les rêves se sont changés en graines que le vent a emportées et dispersées, ils ne se souviennent plus, bien sûr, qu’ils ont été des rêves, c’est comme les herbes folles, il n’y en a pas deux pareils.
Après la pluie, çà et là sur la terre l’herbe repousse.
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Mais il a une expression rieuse, comme s’il gardait au fond de lui une espèce de joie. Il en va toujours ainsi, il donne l’impression que rien n’est insurmontable. Parfois cependant sur son sourire une légère ombre expire, comme le vol d’un moucheron qui passe.
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Shin savait que, quand il faisait pipi dans la forêt, au moment de baisser son pantalon il devait crier d'une voix forte. "Attention !" afin de ne pas outrager les esprits du lieu qui n'auraient pas degarpi à temps.
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Si la pluie continue à tomber... Nous finirons peut-être par nous transformer tous en poissons.
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Mais leurs rêves ne se sont pas évanouis, même après la mort des rêveurs. Les rêves se sont changés en graines que le vent a emportées et dispersées, ils ne se souviennent plus, bien sûr, qu'ils ont été des rêves, c'est comme les herbes folles, il n'y en a pas deux pareils.
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