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Citations de Kimberly McCreight (209)


Quand je suis parvenue au sommet de l'escalier, elle a écrasé sa cigarette sur le perron, passé son bras sous le mien et m'a conduite à l'intérieur. Son salon était plein à craquer de meubles, de babioles et de corps : mecs et filles empilés sur des canapés et étalés par terre. La pièce était aussi complètement enfumée. Sgit, cigarettes. Presque tous avaient une bière à la main. J'avais dû m'arrêter car Dylan m'a doucement tirée en direction de la cuisine.
« T'as jamais vu de bringue, ou quoi ? » s'est-elle esclaffée en se dirigeant vers le frigo, d'où elle a sorti une bière blonde de Brooklyn.
Si, j'avais déjà été à des bringues : bringues pyjamas, bringues ciné, bringues d'anniversaire et même bringues garçons-filles. Jamais à une bringue comme ça.
Dylan a décapsulé la bouteille d'un coup sec et me l'a tendue comme s'il s'agissait d'un chewing-gum. Je l'ai prise. Du moins, je crois, vu que la bouteille était là, dans ma main. Elle était froide, visqueuse et plus lourde que ce que j'aurais cru. J'ai serré fort les doigts pour ne pas qu'elle m'échappe. J'avais déjà bu du vin à Noël, et Sylvia et moi, on s'était enfilé une fois un shot de whisky dégueu de son père. Mais je n'avais encore jamais bu de bière, et certainement pas une à moi toute seule à une bringue bourrée de gens coolissimes.
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- Amelia et toi étiez meilleures amies ?
- Ouais, soi-disant depuis la maternelle, genre.
- Amelia était-elle déprimée ou contrariée par quelque chose ?
- On est des ados. On est tous déprimés.
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"Chacune d'entre nous, individuellement, est tellement plus que sa capacité à lire les gens. Nous sommes fortes et faibles. Nous sommes spéciales et ordinaires. Nous sommes bienveillantes et généreuses et nous faisons des erreurs."
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Des gloussement éclatèrent au fond de la salle. Barbara regarda les enfants en souriant et s'essuya les yeux : elle pleurait à chaudes larmes. Si précieux. Si petits. Si éphémères. Ils étaient en maternelle, mais d'ici peu ils s'allongeraient et perdraient leur zozotement de bébé. Ils deviendraient de grands enfants, avec des opinions et des arguments clairement formulés, et ils passeraient davantage de temps à vous échapper qu'à se blottir contre vous.
(...)
Mais telle était la nature de la maternité : les serrer fort pour les laisser partir.
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Est-ce que tu as peur d'avoir des sentiments pour moi ? poursuit Jasper sans me laisser terminer ma phrase, ce qui n'est pas plus mal parce que je ne sais pas quoi dire. Parce que figure-toi que oui, si je reste avec toi, ça risque d'arriver. Alors si je ne t'intéresse pas, dis-le franchement et je me casse. Mais ne reste pas là à prétendre que me dire de partir est un acte de générosité alors que c'est la chose la plus égoïste du monde.
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Quand quelqu'un dit la vérité, ça ne veut pas dire qu'il sait ce qui va se produire.
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J'aimais qu'elle soit complètement paumée, poursuit-il. Comme ça, je pouvais la sauver sans arrêt.
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J'ai toujours pensé que la seule chose pire que de n'avoir aucune issue de secours, c'est de croire qu'on en a une qui n'existe pas.
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Et maintenant on dirait bien que je vais avoir le plaisir de voir ma mère mourir deux fois : d'abord dans un mensonge, et maintenant dans la vérité.
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Encore maintenant, j'ai l'impression que les couleurs du monde sont délavées.
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JE SUIS DEBOUT DANS LE NOIR, frigorifiée, pieds nus sur les galets tranchants, et je contemple la longue étendue d'eau sombre qui s'étale devant moi. Je me demande si je peux vraiment arriver jusqu'à cette petite lumière que je distingue au loin sur le quai. Elle me paraît bien trop distante et l'eau est d'une immobilité effrayante, comme si elle attendait que quelqu'un d'assez idiot ait l'idée de s'y lancer.

Je ne suis pas très bonne nageuse, et je ne suis pas très vaillante. Je n'ai jamais parcouru une telle distance. Jamais tout habillée en tout cas, et jamais de nuit. Au-delà de cette eau inconnue, avec tous les tours que peut jouer une lueur à l'horizon, qui sait ce qui pourrait mal tourner ? Mais nous n'avons pas le choix. Ils sont à notre poursuite. À ma poursuite, pour être exacte. Ils sont déjà là. Des voix dans le lointain, qui s'approchent, terrifiantes. Ce n'est qu'une question de temps.

Mais savez-vous ce qui est le plus fou ? Si je fais abstraction de tout ça, je crois vraiment au fond de moi que je peux parcourir le kilomètre et demi qui me sépare du quai. Je le sais, c'est tout. Peut-être que c'est tout ce qui compte. Parce que si j'ai appris quelque chose durant ces dernières semaines, c'est que la force est un autre mot pour désigner la foi. Le véritable courage, c'est de garder espoir.

Et maintenant, me voilà seule avec mes doutes au bord de l'eau. Je sais que je ne dois pas me laisser submerger par la peur. Non. Je dois me fier à mon instinct.

Alors, je prends une profonde inspiration avant de faire un pas en avant, le regard fixé sur l'horizon. Et je me mets à nager.
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« La vie est un rêve.
C'est le réveil qui nous tue. »
Virginia WOOLF, Orlando
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- Je peux te promettre que l'anxiété que tu ressens en ce moment même, Wylie, est la tienne et non la mienne. Conclusion : la réponse est oui, tu es angoissée, et oui, tu possèdes une intelligence émotionnelle très élevée. La frontière entre les deux, c'est à toi de la définir.
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Ceci est une œuvre de fiction. Ce que vous allez lire n'a pas eu lieu. Pas encore.
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"Je peux me débrouiller toute seule, ça ne fait aucun doute. Mais je préférerais être accompagnée quand je frapperai à cette porte. Et j'aimerais mieux que la personne qui m'accompagne soit Jasper. Je sens que c'est ce qu'il a besoin d'entendre. Il a besoin que je le dise à haute voix : je veux qu'il soit avec moi.

- Pour être honnête, j'aimerai que tu m'accompagnes. Toi particulièrement, parce que j'ai confiance en toi et qu'avec toi je me sens... mieux.

Je grimace. Waouh, pour quelqu'un qui ressent les sentiments de tout le monde, je suis toujours aussi nulle pour exprimer les miens.

- Mais si tu ne viens pas avec moi, je ne t'en voudrais pas. Et je ne considèrerai pas que tu m'abandonnes. Je peux faire ça toute seule, et quoi qu'il arrive, je le ferai.

Jasper me glisse un regard furtif, avant de reporter son attention sur le pare-brise. Il finit par acquiescer. Sa colère a disparue, remplacée par un petit accès de satisfaction. De chaleur. C'est exactement ce qu'il avait besoin d'entendre."
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Techniquement, je n’arrête pas les cours, je cesse juste d’y aller, ai-je rétorqué avec un sourire forcé. (En réaction, le docteur Shepard a froncé ses sourcils parfaitement épilés.) Et puis ce n’est pas comme si je n’avais pas fait d’efforts.
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Le fait que mon père soit un homme froid présente un avantage indéniable. Il ne s’est pas effondré après l’accident. Je ne l’ai vu qu’une fois commencer à perdre les pédales – au téléphone avec le docteur Simons, son meilleur/seul ami/mentor/père de substitution. Et même alors, il s’est ressaisi très rapidement. Il m’arrive quand même de me demander si je n’aimerais pas qu’il craque de temps en temps, juste histoire de me serrer contre lui à m’en étouffer et pour que je devine dans ses yeux qu’il sait à quel point je suis dévastée. Parce qu’il l’est, lui aussi.
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C’est une règle chez nous : pas de téléphone portable dans la salle à manger. Elle a été instaurée il y a très longtemps, même si personne ne la respecte vraiment – ni ma mère, ni mon frère jumeau, Gideon, ni moi. Mais ça, c’était avant. Il y a deux types d’événements à présent : avant et après. Entre les deux, une période tragique, l’accident de ma mère survenu quatre mois plus tôt. Depuis, la règle du « pas de téléphone » est devenue beaucoup plus importante pour mon père. Comme plein d’autres détails. J’ai parfois l’impression qu’il essaie de reconstruire notre vie avec des allumettes. Et je l’aime encore plus fort pour ça. Mais aimer quelqu’un ne veut pas dire le comprendre. Ce n’est pas vraiment grave, au fond, puisque mon père me considère comme une énigme lui aussi. C’est comme ça depuis toujours. Et maintenant que maman est morte, je pense que plus personne ne me comprendra.
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Il y a encore bien des choses que je ne comprends pas. Un paquet, même. Mais j’ai tout de même une certitude : malgré toute la peur que je lis dans les prunelles de cette femme, je dois à tout prix la persuader de nous aider. Nos vies en dépendent. Et pour ça, il faut qu’on sorte d’ici.
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« Nous devons croire que nous sommes tous doués pour quelque chose et que nous devons tout mettre en œuvre pour l’obtenir. »

Marie CURIE
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