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Critiques de Koulsy Lamko (19)
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La Phalène des collines

Il faut parfois savoir se laisser porter, prendre sans examiner un livre, venant d’une collection qui sait nous faire voyager. Je ne répèterais jamais assez l’immense valeur de ces petits poches colorés, « Motifs » bigarrés rendant grâce aux littératures voyageuses, sans les charger de trop d’exotisme.



Et puis si l’on peut faire résonner un titre avec un autre, jeter des ponts entre les lectures, juste pour voir, alors cette Phalène, grand lépidoptère crépusculaire, ne peut qu’éclore des « Nuits du papillon », ma précédente critique.



Ephémère et fragile, elle représente l’esprit d’une reine abattue, femme ordinaire et magique, victime expiatoire d’un génocide décidément impossible à romantiser, de ce Rwanda alors pays d’adoption de notre poète-dramaturge tchadien, inlassable voyageur, dont c’est le premier roman.



Façonné d’une langue superbe, profonde et érudite, comme la pratique si bien ces lettrés francophones hors de l’hexagone, variant sans cesse les registres, du magique au trivial, de la simple moquerie à la plus profonde imprécation, ce livre hésite sans cesse sur le ton à donner, se proposant de parler de manière allusive de l’après, indescriptible effroi qui ne sera ici que rarement affronté, tombant alors dans le cru d’une réalité dont ne restera que le « Kitsch » dont parle Kundera dans « L'insoutenable légèreté de l’être », une image d’Epinal forcément injuste à la mémoire des morts de ces atrocités.



La structure du récit, séparée en deux tableaux parallèles, évoque alternativement cet esprit restant frivole dans la mort, papillon moqueur livrant ces facéties aux vivants ; de l’autre côté, ce qui pourrait être notre écrivain, ou en tout cas cet étranger, courant sans cesse après une réalité que jamais il ne pourra rattraper.



Le tout semble souvent confus, vibrionnant sans jamais décider de se poser, de prolonger ces amorces de chants ou de creuser ces destins ; bref, ce récit papillonne un peu trop.



On y ajoutera le choix de l’éditeur (ou de l’auteur) de ne pas traduire, contextualiser, ou même justifier ces nombreux mots en langue Kinyarwanda (dans le sens que leur emploi semble plutôt « anarchique » que relevant d’un véritable sens), et l’on tombe du côté des écrits qui aurait eu besoin d’un véritable travail entre écrivain et éditeur, un équilibre amené de l’extérieur, une exhortation à davantage de structure.

La poésie ne semble pas suffisante à faire voler ces feuilles de papier, ce qui n’empêche d’y apprécier ses nombreuses saillies pétries d’une langue magnifique et évocatrice.
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Les racines du Yucca

Le narrateur est un écrivain allergique au papier. « Tout bien pesé, mon allergie au papier n'était peut-être qu'un syndrome parmi tant d'autres. Le syndrome de l'impasse ! » (p. 257) Son médecin lui conseille de voyager, de quitter son quotidien et son confort pour combattre ses manies et ses phobies. L'écrivain part pour le Yucatan, pour animer des ateliers d'écriture. Là-bas, il rencontre Teresa qui lui présente le journal de guerre qu'elle a écrit pendant la guerre du Guatemala dans les années 1980. « Je tenais à apporter mon concours à la réécriture de son texte. » (p. 38) Il y a aussi Maria qui lui confie sa jeunesse malmenée et qui s'est jurée de ne plus se laisser faire.



Puisque le papier le repousse et peut lui être fatal, l'écrivain apprend à aligner les mots autrement. Face à lui-même et à sa voix, il dépose ses phrases dans un dictaphone, manuscrit moderne. Il décide de raconter l'histoire de Léa, une amie d'antan au destin ambigu. « J'eus l'intime conviction de ce que ni mon livre sur Léa mon amis d'enfance, ni le travail d'accompagnement que j'exerçais auprès de Teresa ne se feraient dans la sérénité d'un témoignage certes douloureux, mais inoffensif. » (p. 67) Écrire est chagrin, torture intime, crime contre soi-même. Le narrateur déploie sans fatuité une réflexion complexe sur l'écriture, les personnages et la place de l'auteur. « La pause descriptive. Quand le décor est héros, l'on n'invente plus, l'on décrit simplement en faisant taire sa propre imagination. Ne pas se priver de poésie quand la nature réclame d'être peinte en vrai. Mentir vrai, c'est aussi cela l'art du poète-romancier. » (p. 59)



L'auteur est un Africain exilé en Amérique latine qui n'oublie pas sa terre d'origine, aussi violente et perturbée soit-elle. « Dans mon pays de merde que j'adore (et qui se trouve être également le pays de Léa), le vice est magnifié, la vertu ridiculisée. » (p. 135) Mais ce que l'auteur découvre ou comprend auprès de Teresa et Maria, c'est que partout, le monde n'est que guerre et brutalité. L'écriture et la littérature ne protègent pas, mais elles conservent la fierté et le libre arbitre : elles offrent à l'homme qui sait manier les mots de se dresser contre l'innommable. Mais encore faut-il respecter la parole, ne pas la galvauder et ne pas la gaspiller.



Koulsky Lamko signe un texte superbe aux accents humanistes. Mais j'ai souvent été gênée par le rythme dolent du récit. Au gré des chapitres, parfois, je me suis ennuyée, en dépit de quelques passages éblouissants. Une lecture en demi-teinte et je m'en accuse : ce texte aurait mérité une lecture au calme, mais je l'ai parcouru dans un contexte agité. Il faudra que j'y revienne.
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Les racines du Yucca

Un écrivain africain vivant à Mexico est atteint d'un mal incroyable : une allergie au papier ...



C'est cette première phrase de la quatrième de couverture qui m'a laissé espérer à un roman intéressant, quoique à tendance loufoque. Celui-ci retrace le voyage de cet écrivain jusqu'à un village du Yucatán, où se sont réfugiés des rescapés de la guerre du Guatemala des années 1980. Au fil du temps, les habitants se confient, racontent leurs pertes, les massacres, les horreurs, leur fuite. Les souvenirs tissent un grand canevas qui retrace ce que fut cette guerre civile.



"La vie nous éduque au détour de chaque jour qu'elle nous offre. Dans les camps de réfugiés, nous avons connu l'angoisse, la désolation, la désespérance, la maladie, la faim; mais nous avons survécu à tout cela. Afin de témoigner pour tous ceux qui ne sont plus. Et pour qu'ils ne méritent en rien une telle fin tragique, témoigner de ce que la balle de l'assassin vil et peureux qui les a fauchés ne viendra jamais à bout de la vie. Le manioc, le yucca, est une plante tenace, rebelle à la destruction. Il suffit qu'une racine, une tige arrachée rencontre l'humus de la terre pour que toute la plante revive. Nous revivrons à jamais.



Fasciné par ces récits, l'écrivain décide d'aider les habitants, une femme en particulier, à donner forme à ses souvenirs, à faire son deuil. Mais ses propres démons ressurgissent.



Totalement décousu, je n'ai pas du tout apprécié ce roman. Comme si je l'avais survolé, sans me sentir concernée le moins du monde. L'auteur a tenté de porter un regard croisé entre l'histoire du Guatemala et la propre histoire de l'Afrique, confrontée aux mêmes guerres et désastres, "ce pays de merde qu'il adore". Il me semble être totalement passée à côté de son propos ce qui me fait douter de la qualité de son récit.



En effet, malgré quelques beaux passages, comme les dialogues avec les chauffeurs de taxi, dont il apprend beaucoup, ou un beau poème en anglais, le ton à la fois pesant et érudit, pourtant rempli d'expressions familières, en vrac, m'a profondément gêné. De nombreux chapitres m'ont semblé de trop, comme si l'auteur remplissait les pages, alors qu'il n'a rien à dire. D'autres se faisaient l'écho d'une violence extrême, pas forcément très utile.



Une déception donc ... il n'y a pas d'autres mots.
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Les racines du Yucca

"Un écrivain allergique au papier, qui se retrouvait dans un village de quatre mille âmes, d'anciens réfugiés, dont les deux tiers constitués de femmes et de paysans ...".



Le narrateur parle à la première personne. Il est africain, écrivain, et séjourne au Mexique, "en quête de sensations neuves sur une terre de découverte, d'exotisme et d'aventure." Il s'agit pour lui non de trouver une quelconque inspiration, mais de se trouver lui-même, de renaître à soit. Ses voisins : des réfugiés guatémaltèques, des déshérités, des femmes au destin brisés mais dignes, avec lesquels son destin entre en étrange résonance ("J'eus l'impression vive d'être en terrain connu"), non sans heurts d'ailleurs.



Avec sa langue profondément originale, fondée sur une vraie réflexion, riche et colorée, très plastique, parfois déconcertante mais dotée d'une grande force poétique (voir les passages en vers vraiment séduisants), Koulsy Lamko prend pour propos les questions de la filiation, de l'enracinement, de l'exil. Mais la construction décousue, l'introspection, et le style rendent difficile une adhésion complète à ce "roman" pourtant fondé sur un parti pris d'écriture intéressant.



"Marche, le crépuscule drape ton pas de sa fine toile rouge du pays de tes rêves."
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Les racines du Yucca

"Mon humble voeu secret était qu'au terme de sa lecture du livre, le lecteur se rende compte que j'avais écrit pour dire que cela ne servait à rien de raconter l'horreur du monde et que les mots ne suffisaient pas , n'avaient pas le dos assez large pour porter les corps et les cœurs déchirés."

L'auteur qui a vécu pendant la guerre civile au Tchad , exilé, imagine dans ce roman qu'il ne peut plus écrire son histoire du fait d'une allergie au papier. Sur les conseils de son thérapeute, il rejoint un village de mayas, exilés suite à la guerre du Guatemala des années 80 dans ce village mexicain de Kesté.

En aidant Teresa à écrire ses mémoires de réfugiée traumatisée par les horreurs de l' extermination des mayas, et en écoutant Maria, il tente d'exhumer son histoire personnelle et celle de Léa, son amie d'enfance, dont le père et le mari ont été tués sauvagement par ce guerrier qu'elle prendra ensuite comme concubin. Et reviennent sans cesse cette adulation pour son bourreau et l'image de "ce pays de merde que j'adore."

Car l'amour de sa terre est telle le lien avec la mère, l'exil est un suicide. Il est difficile de se plier à une autre culture, une autre langue et se sentir toujours traiter de nègre ou d'étranger.

Mais, après l'allergie au papier, la volonté du narrateur d'être le passeur de mémoire sera empêchée par le mauvais fonctionnement d'un magnétophone, comme si cette histoire ne devait pas être écrite pour " ne pas transgresser le silence des vies cachées".

Le style est d'une grande richesse avec un mélange d'un vocabulaire riche et de langage de la rue. Il écrit avec nostalgie, poésie, et rage. Le récit est toutefois déstructuré, l'auteur se laissant souvent aller dans la description de ses cauchemars. Il insère ses impressions en tant qu'écrivain, décrit les fiches qui guident son écriture. Mais cette déconstruction reflète l'état de ses souvenirs.

Les racines de yucca est un livre difficile à aborder pour sa construction et son contexte mais il témoigne avec passion et réalisme de la douleur des exilés, des paysans torturés, des civilisations anéanties pour l'appât de la terre en vue du commerce et du profit.
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Les racines du Yucca

L’auteur a du talent, et fait preuve d’une certaine originalité. J’ai eu beau vouloir laisser faire l’imagination, la lecture de ce livre m‘aura laissée sur le bord de la route, sans vraiment en comprendre ni les tenants, ni les aboutissants. C’est frustrant, mais c’est ainsi, à chaque livre son lecteur. Et celui-là n’était visiblement pas pour moi.
Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Les racines du Yucca

A Mexico, un étiothérapeute diagnostique chez un écrivain d'origine africaine en mal d'inspiration, une allergie au papier. Il lui conseille d'aller se mettre au vert au plus vite. Arrivé à Santo Domingo de Kesté, au fin fond du Yucatan, il rencontre quelques Mayas, survivants de la guerre du Guatémala, qui lui racontent leurs tribulations et leurs souffrances. Il se retrouve en eux et fait un parallèle entre les situations politiques de l'Afrique et de l'Amérique du Sud. Les guerres, la violence, le déracinement, les exactions de « L'Hydre » (comme il l'appelle sans préciser plus, à chaque lecteur de mettre un nom sur la coupable...) sont les mêmes de chaque côté de l'Atlantique.

Il faut préciser qu'étant juré pour le Prix Océans, je me suis obligé à lire ce texte de bout en bout. Et ce ne fut pas une petite affaire, mais un véritable pensum. Il va sans dire qu'en temps ordinaire, j'aurais abandonné dès le premier tiers tant je n'ai pas accroché à cette absence d'histoire, à ce patchwork prétentieux fait de bribes, de tout et de rien, rempli de digressions, de descriptions inutiles, de détours et d'accumulations de petites scènes de violence souvent répétitives jusqu'à l'obsessionnel. Nul doute que M. Lamko estime proposer un style narratif absolument génial de sophistication et de poésie. Permettez-moi de n'y voir que préciosité pédante, lourdeurs approximatives et bouffissures absconses. On a quelquefois la très pénible impression que c'est écrit pour écrire, rempli pour remplir, fait de bric et de broc, tel le brouet aussi infâme qu'indigeste de celui qui parle pour ne rien dire, saisi de logorrhée nombriliste et qu'on y applique à la lettre le fameuse sentence du regretté Michel Audiard : « Ce n'est pas parce qu'on est c... et qu'on n'a rien à dire qu'il faut fermer sa g... » J'ai noté au passage (ce qui explique tout peut-être) que ce pseudo-chef d'oeuvre avait été produit « dans le cadre d'une résidence d'écriture » hollandaise, euphémisme pour parler de ces bourses d'écriture qui sont rarement gages de qualité, mais très souvent tout le contraire.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Les racines du Yucca

Avant d'entamer la critique de ce livre, je précise que je l'ai reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique.

Je souhaite d'abord m'attarder sur l'objet en lui-même: j'aime beaucoup cette maison d'édition (Philippe Rey). Le papier est de qualité, la couverture également, l'écriture ni trop serrée, ni trop épaisse, comme il faut. J'étais donc ravie de recevoir un beau livre. Soit dit en passant, le livre comportait un bandeau, sur lequel se trouvait une photo de l'auteur. Pas de phrase accrocheuse ou d'appel commercial. Mesuré.

Bref, après une approche agréable du livre, passons à l'histoire. J'avais choisi ce dernier pour ce thème surprenant: un auteur allergique au papier. Mais où cela allait-il nous mener? Verdict: bien plus loin que je ne l'imaginais! Le narrateur se rend alors à Santo Domingo de Kesté où il va rencontrer des femmes et leur histoire terrible mais aussi sa propre histoire. Le cheminement est long. Il est entremêlé des récits de ces femmes qui ont vécu l'horreur du temps de la guerre au Guatémala. Comment se reconstruire après de tels événements?

Le narrateur va s'égarer plusieurs fois, il emprunte différents chemins, il est une oreille attentive mais il revit aussi sa propre histoire, il puise au plus profond de lui même les mots. Mais peut-on tout mettre en mots?



J'ai aimé l'écriture poétique et vivante de l'auteur, les différents récits m'ont touchée, l'engagement de l'auteur m'a plu. Cependant, j'ai parfois perdu le fil conducteur, je me suis égarée sur les chemins. J'ai mis du temps à lire ce livre et je pense que d'ici quelques temps, une relecture me permettra de rester sur la grand-route.

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La Phalène des collines

Très beau récit (conte? poème?) sur le génocide au Rwanda.

Un phrasé chantant et odorant, acéré et âpre quand on ne s'y attend pas.

C'est l'Histoire vivante.
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Les racines du Yucca

"Processus de zombification quasi irréversible", tel est le diagnostic du médecin sur l'étrange mal qui ronge le narrateur de l'histoire, en lui précisant : "En ce moment précis où je vous parle, vous êtes vide de tout : un mort en sursis, un vrai mort puisque vous donnez l'impression d'être de ce monde alors que vous avez amorcé le voyage vers l'autre rive."



Cette maladie mystérieuse, qui aurait pu être intéressante et avoir un rôle dans l'histoire est reléguée au second plan et n'est jamais exploitée par la suite, ce qui est dommage. Pour essayer de l'éradiquer, le médecin conseille à son patient de voyager : il n'y avait pas besoin d'une telle maladie pour le lui suggérer.

Et c'est une impression de rendez-vous manque qui m'a poursuivie tout au long de ma lecture de ce livre.

Je voulais lire une certaine histoire et c'est une autre que l'auteur a écrit.

Ainsi, j'aurais aimé lire celle de Teresa et au final elle n'est que légèrement esquissée, ou alors celle de Léa, mais là aussi, l'histoire reste en surface sans chercher à aller plus loin.

Quant à celle du narrateur, je n'ai ressenti aucune empathie et je suis restée étrangère à lui, d'autant plus que je n'ai pas réellement apprécié son style littéraire ni le découpage du récit.

Ce livre est constitué d'histoires alléchantes qui éveillent un moment la curiosité du lecteur et qui au final flottent en surface sans jamais connaître ni développement ni conclusion.

Il n'y a pas que les histoires qui sont effleurées, même les trames de fond que sont les imaginaires latino-amérindien et africain ne sont jamais développées.

Ce livre croise sans doute trop d'histoires pour que l'auteur ait réussi à en mener une à son terme.



Comme le yucca, je suis restée tenace à la lecture, mais elle fut laborieuse et je suis restée absolument hermétique à l'histoire développée dans ce roman.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Les racines du Yucca

J'aurais aimé pouvoir apprécier ce roman sur un écrivain africain vivant à Mexico et atteint d'une étrange allergie au papier...

D'abord parce que le motif principal du livre est le pont entre les cultures et les continents, et notamment entre les peuples colonisés et opprimés, voire massacrés.

Ensuite parce qu'un écrivain allergique au papier c'était une promesse d'un bon ressort comique (ou au moins tragi-comique).



Pourtant, je suis bien obligée de dire que je n'ai pas aimé ce livre et ce pour plusieurs raisons.

- Le style de l'auteur m'a paru très inégal, souvent trop relâché et parfois beaucoup trop lyrique, à la limite du ridicule.

- Le message politique est trop appuyé pour être efficace et les propos du narrateur sont parfois plus de l'ordre du discours politique que du roman.

- Les personnage secondaires m'ont semblé très faibles. Je n'ai pas réussi à m'intéresser au destin tragique de Teresa et Léa (sur laquelle l'auteur tente d'écrire un roman)

- J'ai été mal à l'aise face à des descriptions de scènes extrêmement violentes, en particulier à l'encontre des femmes qui pour moi frôlaient la complaisance malsaine (même si je ne doute pas que l'intention de l'auteur était de dénoncer).

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Comme des flèches

Une pièce de théâtre avec de long monologue, ça ne me déplaît pas et même ça m’a plu de ne pas devoir changer de personnage trop souvent. Il y a peu de personnages, six, dont Elle, Amina et Lui, Bouba, les autres sont secondaires. Cette histoire d’amour ne peut aboutir car dès le début on est à l’enterrement, Elle retient ses larmes et ressent le poids des traditions, elle sera obligée de se marier avec un homme pour qui elle importe peu, par religion.

Le livre est vraiment tout petit, 37 pages, donc l’écriture ne ressort pas vraiment. La tristesse d’Amina la même a avoir une vision, à se perdre dans ses pensées pour un ultime dialogue avec son amant, j’ai trouvé que c’était une bonne idée. Peu à peu on apprend de quoi est mort Bouba même cela se devine facilement.

Sans être mauvais la pièce ne brille pas non plus, il y a quelques belles phrases mais je n’ai pas été plus convaincu que ça.

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Les racines du Yucca

Je n'aime pas du tout ressentir cette sensation en lisant un livre : passer complètement à côté de celui-ci.

Pourtant, les premières pages étaient prometteuses, le style, à la fois poétique et alerte, me promettait une belle rencontre littéraire, de même que le thème, à la limite du paradoxe : un écrivain allergique au papier !

Et puis mon attention est très vite retombée. Que cette allergie soit un prétexte pour aborder d'autres sujets, soit, il est toujours intéressant de voir un écrivain emmener son lecteur vers le véritable sujet du livre par des voies détournées. Sauf que dans ce cas, je n'ai pas très bien compris où l'auteur voulait en venir. Montrer que les hommes sont partout les mêmes, violents, cruels, racistes, quel que soit le pays, le continent ? Démontrer les difficultés à écrire ou à dire ce que l'on a vécu ? Je note d'ailleurs que ce sont essentiellement des femmes dont nous lisons les témoignages - les mots pour prouver la violence que les hommes ont exercée sur elle.

Au final, les tours, les détours, les digressions en un mot ont été si nombreux que je me suis perdue. Je ne doute pas cependant qu'une autre rencontre littéraire avec cet auteur ne soit possible.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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Les racines du Yucca

Les racines de Yucca, Koulsy Lamko.



Quelle lecture pesante. Je regrette d’avoir à le dire, mais j’ai eu beaucoup de mal à le terminer. Je m’interroge toujours sur ce livre, que je vais probablement devoir relire dans quelque temps, après avoir digéré cette première lecture.

Il s’agit de l’histoire d’un narrateur écrivain, souffrant d’une bizarre allergie au papier, qui sur ordre de son médecin, voyage pour revivre, pour accoucher de ses démons en aidant une réfugiée guatémaltèque à extirper ce qui se cache au fond d’elle-même. Mais même ce fil conducteur est décousu. Qui suivons-nous ? Cet auteur, qui navigue entre sa terre-mère et sa terre d’adoption ? Maria, qui le guide, tout en lui dévoilant sa propre vie chaotique ? Térésa et son douloureux passé ? Tout s’entremêle sans véritable unité et me laisse sceptique. Thérapie multiple au cours de laquelle chacun se soulage en parlant aux autres ?

Le style me laisse perplexe, tout comme le vocabulaire employé parfois obscure. Ecriture qui se veut poétique, mais qui devient pesante et ennuyeuse.

L’auteur s’assimile-t-il au narrateur et à ses difficultés d’inspiration ? Cet auteur allergique au papier sous toutes ses formes trouve une solution en ayant recours à un dictaphone, mais suite à un malaise, il perd l’usage de la parole. C’est vraiment l’écriture qui se refuse à lui !!!

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Les racines du Yucca

Un écrivain africain se découvre une allergie au papier. Sous les conseils de son docteur, il quitte Mexico et se retrouve dans un village du Yucatán. Il y rencontre des rescapés de la guerre du Guatemala, dont Teresa, auteur d'un journal de guerre. Fasciné par ces écrits, l'écrivain va aider Teresa à construire son récit. En même temps, l'idée d'un roman lui vient à l'esprit...



Le roman aborde des thèmes difficiles comme le génocide, l'exil, la perte des racines, tout en conservant une pointe d'humour qui allège le récit. En effet, le narrateur rencontre des personnages hauts en couleurs qui peuplent le récit et y vont de leur petite histoire. En même temps, l'écrivain essaie de vaincre son allergie au papier et lui vient l'idée d'écrire un roman sur Léa, une de ses connaissances, devenue concubine du meurtrier de son père et de son époux. Il y a donc plusieurs bouts d'histoire qui se croisent : celle de l'écrivain, celle de Léa, celle de Teresa...



J'ai bien aimé les réflexions de l'auteur sur l'oralité de la littérature africaine et sur l'importance de la langue maternelle, notamment pour des exilés. Koulsy Lamko lui-même a quitté son pays natal, le Tchad, pendant la guerre civile, et a habité de nombreux pays. Mais j'ai été rapidement lassée par l'écriture de l'auteur qui se perd parfois dans des délires poétiques. Je regrette un manque de construction, voulu par l'auteur, qui ont rendu ce roman déroutant. Je n'ai pas accroché, à tel point que je ne suis pas parvenir à lire Les racines du yucca jusqu'au bout, roman sûrement pas fait pour moi.
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La Phalène des collines

Les écrivains Tchadiens, je les lis souvent. Le moindre que je puisse dire est qu’ils ont une façon spéciale à raconter des histoires. Parmi les plus spécial, il y a Koulsy Lamko, avec son œuvre La phalène des collines. Nous sommes au Rwanda, quelques années après le génocide. Une phalène, oui, j'ai bien dit phalène, suis une équipe d’enquêteurs venu de l'Europe pour enquêter sur les crimes contre l’humanité. C'est une époque où les blessures sont toujours crues.
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Les racines du Yucca

Un écrivain africain, vivant en Amérique du Sud, souffre d’un mal étrange : un allergie au papier dans un premier temps, mais lorsque qu’il prend des gants pour tenir la cellulose ceux-ci deviennent irritant, comme si c’est, en fait, à l’écriture qu’il est allergique. Sur les conseils de son médecins il part dans la région du Yucatan où se sont réfugiés les rescapés de la guerre du Guatemala afin de recueillir leurs souvenirs et d’animer des ateliers d’écritures? Cette guerre a été particulièrement traumatisante par les exactions infligées aux civils et particulièrement aux femmes. Teresa soumet à l’auteur son récit de guerre. L’auteur se trouve alors confronté au doute : qui est-il pour “ré-écrire” un texte tel que celui-ci, un texte tellement intime et douloureux qu’en travailler la forme pourrait le dénaturer. Mais il doit le faire, il doit aider cette femme à exprimer par écrit son histoire malgré la douleur que ce la peut lui provoquer, il va l’amener à allez chercher au plus profond d’elle-même ses souvenirs et à revivre son traumatisme. Cela va entraîner l’auteur dans le même exercice d’introspection que son “élève” et va réveiller de vieux démons.



Autant le fond est passionnant, autant la forme ne m’a pas convaincue. les chapitres s’enchaînent sans réels liens et ce rend la lecture anecdotique. Le rythme de lecture est constamment casé par des apartés et cela ne m’a pas permis de m’attacher aux personnages. La lecture est également rendue confuse par de très nombreuses circonvolutions.
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Les racines du Yucca

Déçue, vraiment très déçue. J'attendais ce livre avec enthousiasme, conquise par la quatrième de couverture. Et pourtant, moi qui suis une dévoreuse de livres, j'ai eu beaucoup de mal à lire celui-ci. J'ai du vraiment me motiver pour avancer.

Autant je l'ai trouvé bien écrit, autant le style m'a dérangé, ce qui est assez contradictoire. Je m'explique : c'est un très bon écrivain, qui maîtrise la langue, les images, mais sur la longueur cela m'a semblé très lourd, et a rendu le récit confus.

Voilà, vraiment, j'ai été déçue, et n'ai pas pris plaisir à le lire. Peut être est-ce parce que j'avais fondé de grands espoirs dessus, je ne sais pas.
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Sahr, Champs de Folie

50 ans d'histoire du Tchad dans les songeries et les imprécations d'un ivrogne échappé par miracle de la morgue...



L'écrivain tchadien Koulsy Lamko (exilé depuis 1983 dans divers pays) s'est lancé avec "Sahr" dans son œuvre de loin la plus ambitieuse à ce jour. Annoncé comme le premier volume d'une trilogie, mais se lisant d'emblée très bien tout seul, il ne s'agit de pas moins que de reparcourir cinq ou six décennies d'histoire tchadienne (voire africaine) par les yeux fantomatiques et la bouche vitupérante d'un probable ivrogne, échappé de justesse de la morgue où il avait atterri par erreur...



"De toutes façons, maintenant que la ville entière est convaincue de ton incinération, personne ne te cherche derrière ces lunettes coquilles de moules et ce bonnet velours, vert pomme lépreux. Tout au plus ta présence silencieuse, tes hardes nauséabondes intrigueront l'un ou l'autre de ces joyeux poivrots. Mais très vite, l'œil curieux te prendra pour un nouveau fou dans le quartier, t'assimilera aux autres détraqués de la cité. Désormais, tu feras partie du décorum. Sans plus !"



"A cette époque-là, un adolescent, enfant prodige germé, poussé comme une herbe folle sur les détritus, ensorcelait cabarets, bar-dancings et terrains de sport. P'tit Gil qu'on l'appelait. Il n'avait jamais senti l'odeur d'une classe d'école de musique classique, n'avait jamais dessiné ni arpèges, ni clef de sol. Mais, allez-y entendre les soupirs de toutes les filles aux mœurs légères, les azaba gobees et les poules d'accueil qui voulaient vous le picorer lorsqu'il pinçait les cordes de sa guitare au bar Neloumta-Cécile. Elles étaient toutes folles de lui, caquetaient autour de lui, s'en balançaient la croupe avec plus de frénésie, gigotaient de plus belle, véritables prêtresses vaudou en transe. (...) Elles en oubliaient, pour les plus jeunes, le harcèlement des gobees, ces bérets verts de la Légion Érangère Française qui écumaient la ville et les ramassaient pas paquets dans les jeeps gris-vert en direction de Camp-Doyaba."



Maniant avec une adresse et une verve impressionnantes un ensemble de registres sérieux et comiques que ne renierait pas un Rabelais, usant d'énumérations, de poésies, de diatribes échevelées, de monologues intérieurs pleins de doutes et de brumes, Koulsy Lamko nous entraîne à sa suite, tourbillonnants, âge après âge, de "république du coton gangrène" en "république des bouviers nomadisants", en passant par les "temps de révolution culturelle", les "temps des chicoteurs", les "temps des mangeurs de rats à cramer" ou encore les "temps des clans pétroliers". Un changement de dimension qui donne envie de suivre l'auteur très attentivement désormais !

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