Citations de Kyra Davis (43)
Comment pouvais-je à ce point manquer de cœur ? Une femme avait été tuée, cela aurait dû me suffire pour ressentir de l’affliction. Ses proches se fichaient — et ils avaient bien raison — de savoir que l’assassin était un pauvre tâcheron sans imagination !
On récolte ce qu’on sème. Qui pouvait m’avoir écrit cela ? Je frissonnai une fois de plus. De peur… ou de froid, tout simplement ? Ce que je risquais surtout de récolter, c’était un gros rhume, si je ne me décidais pas à fermer cette fichue fenêtre.
J’ai toujours détesté les gens qui savent se montrer aussi conciliants. Le moyen de continuer à les haïr sans passer pour une infecte misanthrope ? En outre, une idée s’imposait à moi. Il allait devenir difficile de résister à Darinsky à présent qu’il n’était plus un homme de Néandertal mais un authentique homo sapiens… et que nous étions par conséquent devenus sexuellement compatibles.
Ce n’est pas vous que je critique, c’est votre travail. Contrairement à ce que vous pensez, on ne peut pas assimiler l’un à l’autre. On n’est pas ce que l’on fait. Cela dit, je ne suis pas inquiet pour vous. La plupart des personnes ici présentes ne partagent pas mes vues.
Sa paume était chaude, ferme, enveloppante… exactement comme je les aimais. Avec lui, la poignée de main était un véritable préliminaire. Il était peut-être temps d’envisager une promotion pour son propriétaire. Tiens, c’était mon jour de bonté : je le faisais passer de la case Néandertal à la case Cro-Magnon.
Quelle déveine ! Le plus bel homme de la création me remarquait, moi, entre toutes les femmes qui peuplaient cette salle bondée, il traversait la pièce pour venir à ma rencontre… et il flashait sur mon coiffeur.
Tout ce qui t’intéresse dans cette histoire, c’est ce que tu peux en tirer pour un roman. Et je te signale que si je devais m’impliquer dans cette affaire, cela n’aurait aucun rapport avec la couleur de la peau de la victime d’une injustice.
Ce type ne peut pas être sensible à mon charme, c’est mathématique. Et je ne te parle pas de leur scooter. Mon Dieu, Sophie ! Il m’a vu. Il vient de monter sur son engin. Dépêche-toi !
Il y a des jours où on a l’impression que la terre entière se ligue contre soi. Je repoussai le journal et m’abîmai dans des réflexions moroses. Allais-je laisser ma victime agoniser longtemps, ou son meurtrier aurait-il pitié de ses hurlements de douleur ?
J’adorais le harcèlement téléphonique, j’en mettais plein mes romans. Dans la vraie vie, en revanche, je trouvais la plaisanterie nettement moins amusante. Je fusillai l’appareil du regard. Cela dut l’intimider, car il cessa de sonner. Je m’éloignai en haussant les épaules. Encore un gosse qui aurait vu Scream une fois de trop, me dis-je en prenant mon sac et en quittant l’appartement.
J’étais dans un tel état de tension que je n’avais plus aucune envie de regarder un film. Je songeai que j’aurais mieux fait d’exploiter l’horreur que m’inspirait la mort tragique de Tolsky pour booster ma scène de crime, que je trouvais un peu fade. Au moins, j’aurais l’impression d’agir au lieu de m’apitoyer sur ma carrière prématurément brisée par la faute d’un dépressif suicidaire et égoïste.
Mais, cette fois, je suis certaine qu’il ne s’agit pas d’une hallucination. Le frappuccino que je tiens à la main est tout ce qu’il y a de plus vrai, et l’odeur de moisi des fenêtres aussi ! Scott a tout d’un agent immobilier bien réel qui tente de convaincre un vrai couple de Japonais entre deux âges que cette maison n’est pas contaminée par l’amiante. Sous l’emprise de la drogue, les gens voient des diamants dans le ciel et des cavaliers fantômes par temps d’orage. Ils ne voient jamais des agents immobiliers en chair et en os, ni des maisons à cinq pièces hors de prix qui auraient bien besoin d’un nouveau parquet… Tout me porte donc à croire que ce que j’entends, ce que je vois et ce que je sens est atrocement vrai.
La bonne nouvelle, c’est qu’il ne m’a pas encore vue. Je tourne le dos et tente de soulever en douceur mes talons à semelles compensées pour quitter la pièce sur la pointe des pieds.
Il arrive souvent que les gens qui nous aiment nous fassent du mal en essayant de nous aider. Les gens qui nous détestent sont bien plus fiables.
La rue est à tout le monde.
Il est très facile de convaincre les gens de ce à quoi ils ont envie de croire !
Une fois ma toilette terminée, je réussis à arrimer ma tignasse derrière ma tête à l’aide d’une barrette. Quelques mèches rebelles refusent d’être retenues prisonnières, mais je ne m’obstine pas à les dompter. J’aime l’image renvoyée par mon miroir. C'est le reflet d’une femme amoureuse.
Ce n’est plus un péché quand on prévient les gens qu’il y a omission !
J’essaie de toutes mes forces de me rappeler mon rêve, mais en vain. Il s’éloigne de moi. Plus j’essaie de l’approcher, et plus il s’enfuit, loin, hors d’atteinte. Au bout de quelques minutes, je me résigne à me contenter de ces fragments de souvenir qu’il a laissés dans son sillage.
Pour qu’un esprit résiste à l’attirance de l’au-delà, il faut que son lien avec un être toujours vivant soit bien plus fort que la haine qu’on peut éprouver pour un politicard qui veut augmenter les impôts ! Un esprit doit éprouver de la répulsion, être si profondément blessé par son existence qu’il ne peut reposer en paix avant d’avoir totalement détruit l’objet de cette répulsion.
Les apparitions de fantômes ont été signalées dans le monde entier, c’est vrai. Mais les histoires de maisons hantées, c’est un phénomène du monde occidental. Ça vient de notre attachement exagéré à la notion de matérialisme.