AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Revue L`avant-scène théâtre (76)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


L'avant-scène théâtre, n° 722 : Les trois mousq..

Le rideau se lève.

Il ne s'agit pas, ici, d'une pièce écrite par Alexandre Dumas d'après son livre célèbre, ni même de la version écrite par Auguste Maquet, son presque illustre collaborateur, en 1845.

Il s'agit d'une version scénique, réalisée en 1982, pour le Théâtre National de Marseille par François Bourgeat, Marcel Maréchal et Pierre Laville.

Le rideau se lève.

Chez monsieur d'Artagnan père, non loin de Tarbes.

- Allez à Paris, mon fils, allez à la Cour. Faites votre fortune...

Le père bénit le fils. La mère pleure.

Monté sur une rosse aux poils jaunes, le jeune d'Artagnan part le baluchon à l'épaule, le béret sur le crâne, les bottes trop grandes de son père serrées contre lui...

Le rideau se lève.

Une suite de tableaux se succèdent et nous mènent tout d'abord sur la route de Paris, où d'Artagnan, rencontrant pour la première fois l’infâme Rochefort et la diabolique Milady, se fait dérober sa lettre de recommandation auprès de monsieur de Tréville, capitaine gascon des mousquetaires du roi...

Puis nous le suivons jusqu'au Louvres et dans Paris...

Adapter pour la scène ce formidable monument littéraire, ce roman indissociable de l'imaginaire collectif de notre nation est un pari audacieux et ces trois mousquetaires là font mouche à chaque lever de rideau.

La lecture de ce spectacle, rendu dans le n° 722 de l'Avant-Scène Théâtre en 1983, est agréable même si le format trop court des différentes tableaux nuit parfois un peu à la continuité et la fluidité du récit.

Quand Dumas disait : "Il est permis de violer l'Histoire, à condition de lui faire un enfant", comment aurait-il pu s'imaginer une telle descendance, lui qui ne connaissait ni le cinéma, ni la radio, ni la bande dessinée et qui laissa à Auguste Maquet , en 1845, la gloire, l'honneur et le privilège de transformer son oeuvre monumentale en cinq actes destinés à faire résonner sur scène l'accent gascon de ce héros superbe qu'est d'Artagnan.

Commenter  J’apprécie          640
L'avant-scène théâtre, N°398

Amis de la bande dessinée d'antan, je ne saurais que trop vous conseiller cette petite comédie grinçante (certains diraient cette farce) de Nicolaï Gogol, qui est probablement, j'assume cette assertion sans honte et sans remords, l'un des premiers maillons de la longue chaîne qui conduira aux retentissants succès de la BD franco-belge, du style Tintin ou Lucky Luke.



Vous voulez un argument tangible ? Ok, je m'exécute. Dupont & Dupond, ça vous dit quelque chose ? Et si dans le Révizor c'était Bobtchinski & Dobtchinski (les deux ayant par ailleurs les mêmes prénoms) ? Bien évidemment, ces deux lurons symétriques sont des couillons de base à peu près aussi adroits que les Men In Black de Tintin.



Autre argument, à la lecture, oubliez qu'il s'agit de Gogol et remplacez-le dans votre esprit par Goscinny. Vous verrez, c'est saisissant, on se croirait dans les blagues et les situations rocambolesques de Lucky Luke dans des albums comme le Juge ou Billy-The-Kid, avec son cortège de villageois, de shérifs, de marchands, de soldats ou de fonctionnaires poltrons, hypocrites, intéressés, pusillanimes, traîtres, faux-jetons, et surtout, bêtes à manger du foin.



Bon, je sens qu'il est grand temps que je vous parle de la pièce elle-même. Quelques éclaircissements sur son titre : dans une bourgade de province, où tout fonctionne à la va-comme-je-te-pousse, où tout le monde abuse de son pouvoir, aussi infime soit-il, détourne (et sans complexe aucun) plus ou moins d'argent public et privé selon ses attributions et son statut, tout aurait dû rester paisible s'il n'était cette détestable nouvelle.



On annonce au Gouverneur qu'un Révizor, c'est-à-dire une sorte de super contrôleur envoyé par le gouvernement impérial, va arriver de Pétersbourg pour examiner dans le détail tous les aspects du fonctionnement (et ce faisant épingler les dysfonctionnements) de cette ville, quitte à faire sauter au besoin quelques têtes et à redonner quelques tours de vis.



Vous imaginez le branle-bas de combat dans les chaumières vu que tout le monde, sans exception, à des exactions sur la conscience et des petites magouilles à se faire pardonner. Peut-être est-il bon de ne point trop vous en dire et de vous laisser découvrir comment nos braves fonctionnaires vont s'y prendre pour tenter de soudoyer le révizor et d'acheter sa clémence.



Gogol bombarde à qui mieux-mieux et tous azimuts. Tout le monde en prend pour son grade, gouverneur, juge, inspecteurs scolaire et d'établissement de bienfaisance, directeur des postes, commissaire de police, fonctionnaire, marchands, hommes, femmes, bref, tout le monde est incompétent, corrompu et corrupteur, poltron, stupide, cancanier et, en un mot, a tout pour plaire.



C'est drôle et grinçant de bout en bout, même si l'on peut éventuellement faire un petit reproche à l'auteur, sur l'aspect parfois redondant du burlesque qui alourdit inutilement une pièce en cinq actes, par ailleurs, très réussie et rafraîchissante.



À chaque fois que je lis des œuvres de Nicolaï Gogol, j'ai pleinement conscience de passer à côté de bon nombre des effets comiques distillés en langue russe. J'en veux pour preuve la simple évocation des noms de famille des protagonistes où par exemple le nom du juge Liapkine-Tiapkine fait penser à la chair à saucisse, le directeur des postes Chpékine à une tache, le commissaire de police Oukhovertov à une oreille espionne, le surveillant des établissements de bienfaisance Zemlianika (qui est un ivrogne) à une fraise, l'inspecteur scolaire Khlopov à du coton ou du kapok, les agents de police Svistounov, Pougovitsyne et Dierjimorda respectivement siffler, boutonneux et intimidateurs, etc., etc.



J'hésite entre 4 et 5 étoiles car certes certains passages sont moins bons, mais d'autres sont tellement tordants qu'ils méritent d'emporter ma délibération finale. Je vous le conseille sincèrement, ce Révizor, si vous voulez vous marrez à moindre coût, comme vous empoigneriez une bonne vieille BD de Goscinny pour vous changer les idées, du moins c'est mon avis non révisé, c'est-à-dire, pas grand-chose.
Commenter  J’apprécie          540
Le fils

Le suicide ! Mais c'est la force de ceux qui n'en ont plus, c'est l'espoir de ceux qui ne croient plus, c'est le sublime courage des vaincus. ( Guy de Maupassant )

Dernier volet de la "trilogie involontaire" de Florian Zeller, trilogie familiale qui clôt - le Père - et - La Mère -, dont j'ai récemment parlé sur Babelio, - le Fils - est une pièce qui m'a secoué, ébranlé, profondément touché.

Nicolas 17 ans est le fils d'Anne et de Pierre, séparés depuis peu.

Pierre a quitté Anne pour Sofia, avec laquelle il s'est remarié et tous deux viennent d'avoir un enfant, le petit Sasha.

Anne appelle son ex-mari : Nicolas ne va pas bien, il ne va plus à l'école, passe son temps à marcher sans but, est en conflit avec sa mère.

Pierre dont la nouvelle vie, tant familiale que professionnelle, est épanouie, est, dans un premier temps contrarié, mais après s'être entretenu avec Nicolas, l'inquiétude le questionnement sourdent.

Nicolas qui éprouve un profond mal être demande à venir habiter chez son père, en échange de quoi, il promet de s'amender et de retourner à l'école.

Pierre accepte, et dans les tout débuts de leur deal , les apparences semblent lui donner raison.

Mais derrière une normalité trompeuse, se cache non pas une rechute, mais un mal de vivre qui empire.

Nicolas ment.

Il cache un couteau sous son oreiller et se scarifie.

Il n'est allé qu'un seul jour dans son nouvel établissement scolaire.

Il s'est inventé des amis imaginaires... a continué à passer ses journées buissonnières à errer dans les rues.

L'explication qui s'ensuit entre le père et le fils tourne à la violence.

Nicolas accuse Pierre de les avoir, lui et sa mère, quittés sans l'ombre d'un regret, d'être un salaud... qui le dégoûte.

Au couteau reproché par Pierre, Nicolas oppose un fusil de chasse conservé par son père, lequel déteste la chasse.

De verbale, la confrontation devient physique.

Nicolas fait une tentative d'autolyse ; c'est sa belle-mère qui, ayant oublié son portable, est remontée à l'appartement et l'a trouvé dans sa chambre, les veines du poignet coupées par un rasoir.

Nicolas est hospitalisé puis placé d'office en psychiatrie.

Au bout d'une semaine, Anne et Pierre ont une entrevue avec le médecin. Nicolas est présent.

Le psychiatre fait part à ses parents de son diagnostic... une dépression sévère ... et les met en garde contre une sortie prématurée qui serait synonyme d'un autre passage à l'acte et de conséquences qui pourraient conduire au pire.

Anne et Pierre tout d'abord convaincus et effrayés par le spécialiste finissent par se ranger au chantage affectif et aux manipulations de Nicolas.

Ils signent la décharge fatale.

La loi de conservation des détails dite le fusil de Tchekhov... trouve son illustration à travers le fusil de chasse conservé par Pierre, avec lequel Nicolas met fin à ses souffrances dès son retour à la maison.

Trois ans après le drame, Sofia et Pierre attendent des invités à dîner.

Mais Pierre n'a plus le coeur à la fête.

Rongé par le chagrin et la culpabilité, il noie son désarroi dans un torrent de larmes.

Rideau !

Sofia : - Même si c'est dur, la vie continue. La vie continue, Pierre.

Pierre : - ( repartant de plus belle dans son chagrin ) Non, elle ne continue pas. Elle ne peut pas continuer !

C'est exactement ce que je me dis et ce que je ressens depuis le 1er décembre 2007. Ma fille avait 30 ans. Elle souffrait de la même incapacité à vivre que Nicolas.

Cette pièce est d'une justesse, d'une profondeur, d'une vérité ahurissantes, bouleversantes... comme l'est - le Père -.

Dans cette trilogie, c'est la seule à être linéaire.

Dans cette trilogie, c'est celle qui m'a le plus touché, même si, comme beaucoup d'entre nous, j'ai connu les trois enfers de Zeller... admirable dramaturge.

Pour conclure, quelques mots de Christian Barbier ( le journaliste et homme de théâtre ) qui a posé les mots les plus forts sur cette pièce.

"... Florian Zeller achève sa "trilogie familiale", son triptyque intime avec - le Fils -. La sensibilité y est portée à incandescence, c'est moins le cerveau et ses arcanes que les labyrinthes de l'amour qu'il explore ici. Il tâtonne dans les impasses de l'adolescence, où l'on cherche l'obscur objet du désir et où on ne trouve parfois que la pulsion de mort. La crise de l'adolescence, c'est détruire pour se construire, salutaire saccage, vandalisme vital ; quand cela devient se détruire pour détruire, le pire est presque sûr.

En sa narration linéaire, rare chez Zeller, ce mélodrame profond, cette damnation contemporaine, dont le scénario hante l'esprit de tout père et de toute mère d'adolescent, se mue en une puissante quête d'émotion.

Comme dans la vie quand elle saigne, on ne veut pas croire ce que l'on voit, on cherche à le nier, et l'on attend, angoissé, la fin que l'auteur va écrire en trempant sa plume dans les divers encriers du destin. À tous les pères dont les fils ont plus de quinze ans, Zeller plante un miroir dans le coeur."

Rien à ajouter... lisez... si vous voulez... si vous pouvez...
Commenter  J’apprécie          403
L'avant-scène théâtre, n°149 : L'équipage au comp..

Ce brillant morceau de scène est, à la fois, une pièce à suspens dont il faut éviter de déflorer l'épilogue et un drame psychologique à l'ambiance étouffante.

Nous sommes en 1941, dans la rade d'Alexandrie, à bord du "Valiant", un cuirassé anglais.

C'est la guerre.

Deux plongeurs italiens ont, au péril de leur vie, accroché une mine à la quille.

Ils sont faits prisonniers. L'un est grièvement blessé.

Le commandant du "Valiant" les interroge mais se heurte à leur mutisme.

Ils ne diront rien.

Ont-ils réussi à placer leur engin ? Où l'on-t-il placé ?

Quand doit-il exploser ?

Le commandant a pris sa décision : les italiens, s'ils ne parlent pas, exploseront avec le bâtiment et son état-major.

Plusieurs objections surgissent.

Du médecin-chef, d'abord, dont le devoir est de sauver un homme qui se meurt.

Puis du pasteur qui demande à réconforter l'âme de ce mourant.

Et enfin, de l'officier en second qui évalue les chances de sauver le bâtiment et son équipage.

Pourtant le commandant fait front et s'entête...

"L'équipage au complet" est la la première pièce du romancier, du poète et de l'homme de radio qu'est Robert Mallet.

Elle a été jouée, pour la première fois, le 30 janvier 1957, au théâtre de la Comédie de Paris.

C'est une pièce assez courte.

Un homme, isolé, contre l'avis de tous, prend une décision.

Il repousse l'angoisse grandissante de la mort.

Un équipage subit, crâneur et terrifié, l'issu d'une lutte dont l'issue sera peut-être fatale...

Les tableaux se succèdent rapidement. Le rythme ne faiblit pas.

La présence du danger envahit de plus en plus la scène.

Le lecteur d'aujourd'hui, comme le spectateur d'hier, est tenu en haleine.

A la suite de la répétition générale, en 1957, Jacques Lemarchand a écrit dans le "Figaro Littéraire" que cette pièce, faite d'interrogatoires, de silence et de temps qui passe, était un navire où nous sommes tous embarqués.

La pièce n'a pas vieilli.

Aujourd'hui encore, sa lecture, dans ce numéro de l'Avant-Scène, réserve un grand plaisir.



Commenter  J’apprécie          310
L'avant-scène théâtre, n°1446 : La Machine de T..

Sans grande surprise, la salle était bondée - malgré l'horaire matinal ! - pour la représentation de cette pièce qui a raflé cette année pas moins de 4 Molières - Meilleur spectacle de Théâtre Privé ; Meilleure mise en scène pour Tristan Petitgirard ; Meilleur auteur et meilleur acteur pour Benoît Solès -, et qui a été l'immense succès du festival d'Avignon l'an dernier, avant d'investir le Théâtre Michel.



Angleterre. 1952. Suite à un cambriolage, le professeur Alan Turing porte plainte au commissariat de Manchester auprès du sergent enquêteur Ross. Leur face à face va nous mener sur les traces de ce mathématicien génial, engagé pendant la Seconde Guerre Mondiale pour briser le code d'Enigma, la machine utilisée par les nazis pour crypter leurs communications.



Eh bien, on peut dire que ces quatre prestigieuses récompenses sont plus que justifiées ! Portée par deux superbes comédiens, Benoît Solès (Alan Turing) et Amaury de Crayencour (le Sergent Mike Ross, le voyou, le champion d'échecs), La Machine de Turing est un concentré de suspens et d'émotions. En une heure et demie, l'auteur et acteur qu'est Benoît Solès nous fait entrevoir le destin tragique du professeur Alan Turing, mathématicien britannique bègue doté d'une immense intelligence, son enfance où il fit une rencontre qui le marqua à jamais, ses années à travailler en secret pour le compte du gouvernement britannique, ses amours interdites aux yeux d'une loi (celle de 1885) qui finira par le faire tomber, sa réhabilitation posthume par la Reine d'Angleterre - une fin qui m'aura arraché des larmes de rage, devant une telle injustice. Grâce à la mise en scène de Tristan Petitgirard - qui présente aussi cette année à Avignon sa création Des plans sur la comète -, on est totalement happés dans un engrenage rythmé de flashbacks entre 1952 et ses années au King's College, puis au manoir de Bletchley Park où pendant plus de deux ans, il travailla à briser le code de l'Enigma qui changeait chaque jour, le forçant à réitérer, dès minuit passé, les mêmes calculs, à reprendre les mêmes formules, à l'image de Sisyphe avec son rocher.



Si le nom d'Alan Turing ne vous parle pas beaucoup - c'était mon cas -, vous apprendrez que l'on doit à cet homme extraordinaire l'invention de la machine qui portera un jour le nom bien connu d'ordinateur, mais aussi et surtout, d'avoir sauvé des millions de vies. Pour ma part, je dois aux protagonistes de cette pièce de m'avoir fait découvrir l'histoire de ce génie, de m'avoir fait trembler, de m'avoir fait rire avec ses jeux de mots, de m'avoir ému jusqu'aux larmes.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          291
L'avant-scène théâtre, n°184

Messieurs les jurés, vous venez d'assister pendant cinq jours au déroulement d'une affaire longue et difficile.

Meurtre au premier degré, avec préméditation, telle est l'accusation.

Vous avez maintenant le devoir de vous faire une opinion en séparant les faits des hypothèses.

Votre verdict doit être unanime.

Un homme est mort. La vie d'un autre est en jeu.

Lentement, les douze jurés pénètrent sur la scène, l'un derrière l'autre.

Le premier, président du jury, entraîneur de foot-ball est un sentimental.

Le deuxième est un jeune employé de banque.

Le troisième juré est un homme d'affaires. Il attaque violemment l'accusé.

Le quatrième est courtier. Froid, logique, il accumule les faits.

Le cinquième est né dans le même quartier que l'accusé.

Le sixième juré est un ouvrier maçon. Il cherche à comprendre le mobile.

Le septième est camelot. Amateur de base-ball, il ne pense qu'à filer au match.

Le huitième est architecte. Il est sensible et généreux.

Le neuvième est un vieux monsieur, vif, intelligent et perspicace.

Le dixième juré est garagiste. Il est odieux et de mauvaise foi.

Le onzième a fui le nazisme. Il est sensible et humain.

Le douzième et dernier juré est un publiciste superficiel et inconséquent...

Ce drame, en un seul tableau, de Réginald Rose est un huis-clos brillant et lourd.

André Obey, en octobre 1958, en a fait, pour la scène du théâtre de la Gaîté-Montparnasse, une adaptation française classique et efficace.

C'est cette dernière que l'on retrouve dans ce numéro de "l'Avant-Scène".

Le dialogue éclaire, peu à peu, la psychologie de chacun des jurés.

La pièce se lit littéralement, même si elle n'est pas vraiment du genre, comme un morceau policier.

En 1958, au même moment, à Paris, on pouvait voir les deux versions de l'oeuvre, celle de Sydney Lumet avec Henry Fonda sur les écrans de cinéma, celle d'André Obey avec Michel Vitold sur scène.

Le verdict final ne semble pas faire de doute mais un homme doute...

Commenter  J’apprécie          260
L'avant-scène théâtre, N°333

CE SOIR ON IMPROVISE de Luigi Pirandello, adaptation de Michel Arnaud



Après Comme ci (ou comme ça) et Six Personnages en quête d'auteur, cette pièce achève une sorte de trilogie sur le théâtre dans le théâtre. Deux fictions s'entremêlent : celle d'une pièce sur un drame de la jalousie en Sicile, et celle d'un metteur en scène qui crée une pièce sur ce thème mais toute en improvisation, sauf qu'il intervient à tout bout de champ et que les acteurs ne se laissent pas faire ! En parallèle de l'histoire qui se déroule, le lecteur et le spectateur sont appelés à s'interroger sur les mécanismes de la création théâtrale, démontés ici jusqu'à l'os, et sur le métier d'acteur. Pirandello nous fait douter du réel, et finalement se sert de l'illusion théâtrale pour élaborer sous nos yeux une fiction dramatique crédible. On s'amuse bien, il y a même des scènes qui se déroulent pendant l'entracte, l'une sur la scène avec le changement des décors, et quatre autres, simultanées, au foyer du théâtre. Sans compter une scène où les acteurs sont dans une loge et regardent sur la scène la projection de la fin du premier acte d'un opéra.

Cette pièce est un petit régal.
Commenter  J’apprécie          220
L'avant-scène théâtre, n°165

Le rideau se lève sur un accusé qui n'aime pas la manière dont son avocat s’occupe de sa défense et sur un avocat à qui l'idée de défendre cet accusé n'a jamais rien dit !

Ce drame en trois actes est une adaptation de José-André Lacour du Best-seller éponyme de Herman Wouk.

Le procès, l'épilogue du roman, l'épisode le plus chargé d'émotion, le plus resserré mais aussi le plus adapté à la scène, a été choisi.

"Les acteurs sont entourés, enveloppés de spectateurs, le drame se joue en toute intimité" : il fut mis en scène en octobre 1957 au Théâtre en rond.

Le rideau se lève pour laisser entrer les six membres de la cour, le greffier et le planton.

L'accusé Stephen Maryk et son avocat le lieutenant Greenwald sont déjà sur la scène.

Le 15 décembre 1944, les États-Unis étant en guerre, le "Caine" sortait de l'atoll d'Ulithi. Il convoyait une petite flotte de pétroliers dont la mission était de ravitailler les porte-avions de l'amiral Halsey dans la mer des Philippines.

Le "Caine" est un destroyer de 1200 tonnes à pont ras de la première guerre mondiale.

C'est un des plus vieux bâtiments encore en service. C'est un rafiot.

Équipé en dragueur de mines, il assure des missions aussi diverses que du transport du courrier, de la protection anti sous-marine, du transport de carburant et de munitions, des tirs de soutien dans les petites opérations de débarquement.

Le 18 décembre 1944, un terrible typhon menace.

La flotte doit manœuvrer pour lui échapper.

En désaccord sur le choix du cap à prendre avec le commandant Queeg, le lieutenant Stephen Maryk, officier en second à bord du "Caine", a délibérément, sans autorisation préalable, ni cause justificative, relevé de ses fonctions le commandant, lequel était dûment désigné et nommé pour diriger le dit bâtiment....

Chacun se souvient du film et de l'interprétation formidable de Humphrey Bogart dans le rôle du commandant Queeg.

Beaucoup connaissent le roman puissant dont il est la transposition cinématographique.

La pièce de Théâtre, même si elle moins connue, est tout aussi réussie.

Le texte y est ramassé et efficace.

le dialogue, sobre, ne contient pas un mot de trop.

La tension est palpable.

Puis, dans cet intelligent morceau de Théâtre, au-delà de l'histoire passionnante de ce duel entre deux hommes, l'auteur exécute une fine analyse psychologique.

Et finalement Herman Wouk place le spectateur d'hier et le lecteur d'aujourd'hui devant une réflexion presque philosophique.

C'est un véritable plaisir que de redécouvrir cette pièce dans cet ancien numéro de l'Avant-Scène et de songer que sa lecture ne cède en rien à celle du roman dont elle est inspirée.
Commenter  J’apprécie          220
L'avant-scène théâtre, N°594 : Même heure l'année p..

De février 1951 à février 1975 Doris et George se retrouvent dans le même Motel californien, le temps d'un week-end. Ils sont amants, mariés l'un et l'autre et père et mère de familles nombreuses. Mais cette comédie n'est pas une simple histoire d'adultère. C'est une belle histoire d'amour qui montre l'évolution des deux amants sur plus d'une vingtaine d'années, avec des épisodes cocasses ou tragiques selon les rencontres. Une vie parallèles de deux personnes follement éprises qui ne veulent cependant pas trahir totalement leurs conjoints, et mènent donc par courts mais réguliers épisodes une double vie. Une pièce très agréablement écrite, très véridique. La vie... oh pas celle de tout le monde bien sûr, bien que... n'avons-nous tous pas plus ou moins, un ou des jardins secrets, et pouvons-nous nous vanter de connaître jusqu'à ses retranchements la personne avec laquelle nous vivons parfois depuis plusieurs décennies? Très belle découverte.
Commenter  J’apprécie          210
L'avant-scène théâtre, N°365/366

La première partie de ce numéro double et spécial sur Cocteau est consacrée aux Mariés de la Tour Eiffel. Il ne s'agit pas d'une pièce mais d'un ballet, mais un peu inhabituel. D'abord, même si dans cette revue il n'y a guère de mentions de la chorégraphie, au vue des photos, elle devait relever plus de la pantomime que de la danse classique. Mais en fait ça ressemble plus à un intermédiaire entre théâtre de pantomime avec deux voix off et ballet, car la musique n'intervient qu'entre des intermèdes (ce n'est pas tout à fait juste car ce sont plutôt des temps forts!) Et quelles musiques ! Normalement la revue était accompagnée d'un 33 tours (que je n'ai malheureusement pas !), mais les noms des compositeurs ne sont pas des inconnus : sur 9 morceaux 3 sont de Darius Milhaud, 2 de Francis Poulenc, 1 d'Arthur Honegger (et les autres de Georges Auric et Germaine Taillefer). C'est d'ailleurs la redécouverte en 1956 des partitions manuscrites, perdues après les représentations des années 20, qui a permis de recréer le spectacle en 1966. Pour ce qui est du texte, il est dit par deux acteurs déguisés en phonographes. L'autre particularité majeure est que les acteurs entrent et sortent par un appareil photo à l'ancienne, avec soufflet et cape noire pour le photographe. L'intrigue proprement dite est mince et surtout complètement loufoque et déjantée, entre Ubu et le théâtre de l'absurde. le prétexte en est la prise d'une photo de mariage sur la première plate-forme de la Tour Eiffel. Mais au lieu du petit oiseau c'est une autruche qui est sortie de l'appareil, poursuivie par un chasseur. Avant qu'elle ne rentre, en sortent encore un lion, une baigneuse et un enfant turbulent. C'est plein de jeux de mots sur le sens des expressions toutes faites, les lieux communs et les conventions. Difficile de vraiment se représenter à quoi ressemblait ce ballet à partir du seul texte, mais ça donne en tout cas envie de le voir !
Commenter  J’apprécie          180
L'avant-scène théâtre, n°1415-1416 : Cuisine et..

J'ai découvert par hasard une merveilleuse collection qui s'appelle L Avant-Scène Théâtre : bimensuelle, cette revue propose pour chacun de ses numéros une pièce, un dossier la concernant et les actualités du moment.

Dans ce numéro, deux pièces du talentueux duo Jaoui/Bacri - Cuisines et dépendances et Un air de famille - dont j'avais adoré les versions cinématographiques.

C'est donc avec un vif plaisir gourmet que je me suis plongée dans cette lecture. C'est drôle, touchant parfois, vache quelquefois, tellement bien vu.

Le catalogue de cette revue, majoritairement constitué de pièces contemporaines, propose également des classiques. le petit format carré et la couverture souple font que cette revue est agréable à prendre en main.

En bref, une chouette collection pour découvrir le Théâtre et.. le lire.



Petite précision : 20 numéros sont proposés par an dont deux doubles.







Commenter  J’apprécie          180
L'avant-scène théâtre, N°334 : Zoo story

Une pièce courte mais dense; deux personnages qui vibrent en nous comme s’ils nous renvoyaient à nos propres tensions, à nos luttes intérieures

L’animal humain Peter, dans la petite cage qu’est sa vie, avec sa femme, ses deux filles, ses deux perruches, ses deux télés, un homme responsable, un adulte, ni gras ni maigre, ni beau ni laid, jouant le jeu du zoo social, prêt à se battre pour son territoire - en l’occurrence un banc

Et puis Jerry, qui habite une chambre tellement petite que c’en est comique, qui possède un petit coffre-fort contenant des galets polis par la mer, ramassés sur une plage quand il était gosse, Jerry qui donne l’impression d’une profonde lassitude, d’être parfois « perdu dans ses songes », pauvre, solitaire, sans attache, inadapté, écorché, à la recherche désespérée de quelque chose de vrai, d’intense

Une très bonne pièce, ouverte à de multiples interprétations, qui continue à résonner en nous une fois terminée, à nous poser des tas de questions.



Merci Bookycooky!
Commenter  J’apprécie          183
Basta !

Petit ouvrage très discret trouvé fortuitement sur les étagères de la médiathèque, et ce fut une rencontre fort émouvante.



J'ai bien sûre été attirée par la couverture et la thématique très féministe. Toutefois loin d'être militant le ton était souvent touchant, émouvant, plein de tendresse sur la douleur d'être une femme à la hauteur des attentes familiales et sociétales (ni trop grosses, ni trop prudes, ni trop pute ni trop vieille, etc) ou alors révolté d'évoluer dans un système patriarcal où la concurrence et la loi du plus fort au dépend du plus faible est la règle.



C'est un livre qui mériterait d'être bien plus mis en avant que certains discours ou essais féministes pompeux.
Commenter  J’apprécie          160
L'avant-scène théâtre, n°1246 : Le diable rouge

Le pouvoir est donc, preuves historiques à l'appui, bel et bien maudit !
Commenter  J’apprécie          150
L'avant-scène théâtre, n°1242 : Dîner entre amis

Deux couples d'amis : Greg & Karen, Tom & Lisa.

Tom & Lisa se sont rencontrés au mariage de Greg & Karen, et n'ont pas tardé à suivre leur exemple. Ils se reçoivent régulièrement, et leurs enfants apprécient de pouvoir jouer ensemble.

L'annonce de la séparation de Tom & Lisa sonne comme un coup de tonnerre dans ce petit monde. Impossible pour Greg et Karen de rester neutres. Chacun semble enclin à soutenir son ami(e) - Tom pour le premier, Lisa pour la seconde.

Des masques tombent.



Les réflexions sur la vie de couple sont intéressantes, pouvant faire écho aux expériences du lecteur, qui s'identifiera plus ou moins aux différents protagonistes. L'histoire amène aussi à s'interroger sur l'amitié.



Le ton est sérieux, à défaut d'être grave, sans touches d'humour. L'écriture vive suffit cependant à rendre la lecture agréable.

J'ai finalement été déçu par un dénouement qui n'en est pas véritablement un, comme s'il manquait un ingrédient à l'intrigue.
Commenter  J’apprécie          150
L'avant-scène théâtre, n°288 : Le satyre de la ..

René de Obaldia vient de nous quitter il y a quelques jours, à l'âge de 103 ans, ce qui m'a poussée à relire ses textes. Je connaissais surtout ses poésies, mais je n'en avais pas chez moi. En cherchant bien j'ai trouvé deux de ses pièces dont le satyre de la Villette. Cette pièce a reçu à l'époque un accueil mitigé et controversé, certains critiques y voyaient une atteinte à la morale et aux bonnes moeurs, surtout parce que le rôle d'Eudoxie était, bien sûr, joué par une enfant. La pièce fut défendue par Ionesco et par Marcel Aymé, ce qui n'a rien d'étonnant puis qu'on y trouve quelque chose du théâtre de l'absurde de l'un, et la poésie à la limite du surnaturel de l'autre. Ce qui m'a frappé, c'est aussi la modernité de la critique sociétale sur la télévision, les informations qui arrivent en continu, la notoriété télévisuelle. La pièce date pourtant de 1963, époque où il n'y avait encore qu'une seule chaîne et pas d'Internet ! La petite Eudoxie a quelque chose de Zazie, et finalement c'est elle, bien qu'elle prenne un malin plaisir à prendre les messieurs au piège de leur réputation, qui démasque le véritable satyre de la Villette, et non les policiers. Le personnage de madame Cloquet est un modèle de mère possessive caricaturale. Quand au personnage du satyre, qui trompe son monde dans le premier acte, c'est le seul qui soit totalement réaliste. Comme le dit Urbain, il faut se méfier des apparences : «  Fatalement, du moment où l'on « apparaît » sur cette terre, on a toutes les apparences contre soi. » A redécouvrir pour sa modernité.
Commenter  J’apprécie          130
L'avant-scène théâtre - HS : L'Importance d'Etr..

Bien qu'inconditionnelle d'Oscar Wilde, je n'ai mis qu'une étoile à ce livre car j'ai ressenti une sorte d'insatisfaction, une impression étrange que certaines citations avaient été légèrement modifiées ou tronquées.

En vérifiant sur la couverture, je me suis aperçue qu'il était indiqué : "Nouvelle version et mise en scène de Pierre Laville". Et bien voilà ! Il me semblait bien que quelque chose clochait !



Que ce soit dans un fauteuil ou à table, je n'aime pas l'adapté, le revisité, l'édulcoré, le retravaillé... Il me faut du vrai, de l'authentique, du brut.

Je viens donc de recommander "L'importance d'être Constant" dans son véritable texte cette fois, et en veillant à ce qu'il n'y ai pas un petit malin pour y coller son grain de sel !



A titre d'info, je viens de trouver sur Amazon, le commentaire éclairé d'un internaute qui, vraisemblablement, s'est fait avoir comme moi par la fameuse "nouvelle version" de Pierre Laville. Je le cite :



Amateurs du style d'Oscar Wilde, fuyez cette "nouvelle version" sacrilège !

Sous le prétexte de rendre les comédies de Wilde plus accessibles au public de notre époque, Pierre Laville n'hésite pas à supprimer parfois la moitié des personnages et à réduire aux deux tiers le texte original... attention, on ne fait pas dans la demi-mesure !

Résultat : tous les traits d'esprits mordants, les paradoxes pleins d'ironie dont seul Wilde à le secret, tout ce qui rend le génial dandy unique dans l'histoire littéraire, passe à la trappe sans plus de considération.

Si Pierre Laville voulait "alléger" les pièces de Wilde, son but est atteint : c'est horriblement fade, dépourvu de toute originalité, il ne subsiste plus qu'une maigre intrigue ne valant guère mieux que celles des sitcoms américains. Là où Pierre Laville conserve une trace de l'ironie d'Oscar Wilde, c'est peut-être finalement lorsqu'il ose écrire dans la préface à sa nouvelle version, qu'il l'a "conçue dans l'esprit le plus fidèle aux textes originaux" !

Un peu comme si un peintre actuel se permettait d'aller retoucher la Joconde, tout en professant que De Vinci n'avait certainement pas utilisé les bonnes couleurs pour son chef-d'oeuvre...



Ce pauvre Wilde écrivait : "un poète peut survivre à tout, hormis une faute d'impression" : comment pourrait-il survivre à d'aussi criminelles retouches ?"



Commenter  J’apprécie          135
L'avant-scène théâtre, N°531

La dispute

Un théâtre expérimental dans un théâtre. La dispute est celle qui éclate entre le prince et Hermiane sur l'origine de l'infidélité. Aussi s'engagent-ils dans une expérimentation très osée et très controversée.



Quatre enfants dont deux garçons et deux filles sont placés chacun, dès leur naissance, dans un endroit isolé où le monde extérieur leur est totalement inaccessible. Ils ne connaissent que leur coin et une seule personne mise à leur disposition. Quand ils ont atteint 18 ans, les 4 enfants sont jetés expressément dans le monde extérieur.



Cette mise en scène est réalisée par le prince lui-même où les jeunes gens sont placés dans une architecture conçue et délimitée à cet effet, le prince et Hermiane assistent alors à la découverte du monde et même des choses en soi à travers l'impressionnante découverte du monde de ces jeunes gens....



Dans cette expérience, la problématique va au delà de l’infidélité et même sur la question qui de l'homme ou de la femme a été le premier a faire ceci ou ça. Mais là on découvre une cruauté humaine qui s'étend sur tous les aspects. Que cela m'a ramené aux enfants sauvages de Lucien Malson. On se pose des questions sur l'influence de la nature et de la culture sur l'homme. Car cette expérience au lieu de donner des réponses, elle a par contre suscité des questions qui restent bien ouvertes.



Mais est-il que ce que l'on découvre est tout sentiment ressenti par les jeunes gens se manifeste dans leur phase primaire... On assiste à la cruauté de tout acte qu'il soit dit attribué au bien ou au mal, à la morale ou l'immoralité.... si bien que, prise de cour, sans avoir le cœur d'en supporter un peu plus, Hermiane arrête net ce spectacle expérimental!
Commenter  J’apprécie          130
L'avant-scène théâtre, n°1364

Victor Hugo a rédigé cette pièce rapidement, passionnément, poussé par la mauvaise réception des représentation du - Roi s'amuse - au Français, en réaction face à la censure qu'il venait de subir.

Le - Roi s'amuse - montrait la monstruosité d'un homme du peuple sauvé par la paternité en s'opposant à la vulgarité des princes de France ; - Lucrèce Borgia - dévoile la monstruosité morale de l'aristocratie en cette figure de femme sanguinaire pur produit des vices de son époque, sauvée par le fait d'être aussi une mère.



Le texte d'Hugo est passionnant par la virtuosité de la langue qui s'y déploie, par les figures monstrueuses qu'il décrit : Lucrèce mais aussi son époux, son tueur de serviteur, le groupe de jeunes gens décadents et même Gennaro, héros positif qui finira monstre lui-même, empoisonné par l'atavisme dont il est la victime.

Belle galerie de portraits, galerie de monstres



L'histoire qui se raconte dans cette oeuvre est une grande histoire, elle retrace les frasques de la famille Borgia (en partie fantasmée par Hugo) et ce, de manière romanesque en s'inspirant de la liberté du drame shakespearien et des passions des tragédies antiques. C'est une histoire puissante, apte à fédérer un large public captivé par la maîtrise incontestable d'Hugo pour la narration.



Un texte foisonnant de situations sublimes et de tableaux visuellement captivants. le carnaval de l'ouverture, la scène d'humiliation publique de la femme-bête à la fin de l'acte I , le duel de monstres entre Lucrèce et époux, l'inscription BORGIA sur la façade de la demeure qui une fois mutilée de sa première lettre fait résonner l'insulte ORGIA faite à la maîtresse des lieux, le banquet du dernier acte où les jeune gens s'enivrent de vin, de sexe et de violence, jusqu'au dénouement du piège final qui fait apparaître les cinq cercueils des jeunes hommes condamnés par le poison des Borgia ou le double meurtre de Gennaro et de sa mère.

Commenter  J’apprécie          120
L'avant-scène théâtre, n°1304 : Le repas des fa..

Mauvaise pièce, truquée et pleine de ficelles aussi discrètes que des câbles. Même avec des acteurs corrects, rien ne passe. Le texte est d'une pauvreté affligeante, les clichés servent de mode de pensée, les personnages sont des caricatures ambulantes.
Commenter  J’apprécie          115




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Auteurs proches de Revue L`avant-scène théâtre
Lecteurs de Revue L`avant-scène théâtre (236)Voir plus

Quiz Voir plus

Quand la littérature parle de livres

Dans quel roman dont l'intrigue se passe à Barcelone trouve-t-on le Cimetière des Livres Oubliés ?

La dame n°13 de José Carlos Somoza
La peau froide de Albert Sànchez Piñol
L'ombre du vent de Carlos Riuz Zafon
Le tableau du Maître flamand d'Arturo Pérez-Reverte

12 questions
495 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature étrangère , littérature , livresCréer un quiz sur cet auteur

{* *}