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Citations de Laure Manaudou (20)


"Je n'ai jamais aimé nager. Ce que j'aimais, c'était gagner. Arriver la première, toucher le mur et lever les bras au ciel, encore et encore. Je voulais être la meilleure. J'y ai consacré toutes mes forces."
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Je me sens prête. Aux journalistes, j’annonce la couleur : je veux être championne olympique. Je le dis sans fausse modestie ni vanité. C’est ce que je veux, voilà tout. Je ne suis pas venue pour faire de la figuration, encore moins du tourisme.
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Chez moi, on ne claque pas l’argent. Ils sont tellement droits, tellement honnêtes qu’ils ne s’autorisent pas à jouir des quelques avantages que ma situation leur offre. Grâce à mon contrat d’égérie Lancel, je peux par exemple entrer dans n’importe quelle boutique, choisir ce qui me plaît, et repartir avec.
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Je n’ai jamais été très studieuse. À l’école, je suis là sans être là. Je m’ennuie vite. Je déteste apprendre par cœur, l’histoire, la géographie… Ma vie est ailleurs. Dehors. Dans la petite cour où je joue aux billes, à 1,2,3, soleil !, aux osselets, à l’élastique ou à la corde à sauter, cette corde dont les poignées sont équipées d’un compte-tours qu’on fait tourner à vide pour tricher.
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Je n’ai jamais aimé nager. Ça n’est pas pour rien que j’emploie le verbe « aimer ». Depuis longtemps, c’est l’amour qui motive mes choix. C’est l’amour qui décide à ma place, pour le meilleur et, parfois, pour le pire. Mes histoires de cœur ont fait la une des journaux, plus souvent encore que mes performances sportives. Je n’ai jamais cherché à faire parler de moi, mais je ne me suis pas cachée non plus. Je me suis trompée souvent, mais j’aime aimer. Je ne crois pas que ça soit un crime.
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Laure Manaudou s’est plantée, Laure Manaudou a déçu, Laure Manaudou est finie. Je n’arrive pas à chasser de mon esprit mon échec, la litanie de mon amertume. Je ressasse les phrases cruelles, les mots blessants lus avidement sur les forums Internet. Comme si je me mutilais moi-même, je n’ai pu m’empêcher d’aller regarder ce qu’on disait de moi, de lire, page après page, commentaire après commentaire, les réactions et les critiques qui décuplent encore l’humiliation et la douleur. Les formules chocs des journalistes, qui n’ont pas eu de mots assez durs pour me faire tomber du piédestal où ils m’avaient mise, quatre ans plus tôt.
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Dans une discipline où l’on ne gagne pas bien sa vie, où les sponsors ne se bousculent pas, c’est historique. Énorme, au point que j’ai du mal à me rendre compte de ce que ça représente. Bien sûr, je peux me payer rubis sur l’ongle une belle maison à l’âge de vingt-trois ans. Mais pour le reste, c’est abstrait. L’idée de pouvoir entrer chez Gucci pour choisir la paire de lunettes de soleil qui me plaît et repartir sans la payer me paraît plus réelle, comme un rêve de petite fille lâchée dans un magasin de jouets. Ça, c’est tangible, et ça m’enchante !
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Avec Nicolas, c’est à la vie, à la mort. On s’aime autant qu’on se déteste. Je n’ai pas souvenir d’avoir eu, petite, d’autres compagnons de jeu. À cette époque, on se suffit, mais on se bat tout le temps. C’est peut-être de cette rivalité que me vient mon instinct de compétition.
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Finalement, Barbara a arrêté la natation. Je n’ai aucune idée de ce qu’elle est devenue. Elle et son père ne s’en doutent pas, mais je crois que je leur dois la carrière que j’ai eue. C’est contre eux que j’ai aiguisé l’acier de mon ambition. C’est pour les vaincre que j’ai découvert en moi la détermination qui allait me permettre de prétendre à un rêve : les jeux Olympiques.
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Quand on est avec quelqu’un, qu’on a des sentiments, on ne s’imagine pas que ce genre de chose puisse arriver. Je voudrais mettre en garde les jeunes filles, leur dire de faire attention, de penser aux conséquences quand on se laisse aller à ce genre de petit délire avec son amoureux. On n’est jamais à l’abri d’un mouvement d’humeur, d’une sale petite vengeance. On traîne ça ensuite comme un boulet, à vie.
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Amoureuse, c’est tout ou rien. Et quand j’aime, je me fous de tout le reste, pourvu que ça aille bien côté cœur. Je suis une grande sentimentale, ça n’est pas un secret.
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À quoi ça tient, l’amour ? Pourquoi on s’aime tant, et puis un jour plus rien ? Pourquoi la peau de l’autre, dont vous ne pouviez pas vous passer, vous devient étrangère presque du jour au lendemain, sans raison apparente, au point que le dégoût s’installe ?
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De retour d’Italie, je fais halte à Ambérieu pour inaugurer le nouveau complexe nautique baptisé en mon honneur. Je savoure ce moment, moi qui en ai tant bavé dans ce club dont mon père est désormais le président, et mon grand frère l’entraîneur diplômé depuis un an. Désormais, mes ennemis de l’époque barboteront dans une piscine à mon nom, sous mon portrait géant. J’avoue : l’idée que ça les emmerde me procure un certain plaisir…
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Quand on est sportif, on a une confiance absolue dans son corps, dans ses capacités physiques. On s’imagine qu’il ne peut rien nous arriver, que notre corps ne nous trahira pas. Que tout ira bien, toujours.
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Quand on triomphe, on est soupçonné de dopage, et quand on perd, eh bien… on n’est rien, un nul, une merde. Dans tous les cas, on a tout faux. C’est assez français, cette façon de s’approprier collectivement la victoire et de rejeter la défaite des athlètes sur leurs seules épaules : « On a gagné, ils ont perdu. » Ça m’énerve. On n’est pas des machines, pas des robots. C’est bête à dire, mais un sportif de haut niveau, c’est un être humain, faillible, qui ne peut pas gagner à tous les coups. Moi, j’ai mal habitué les journalistes, j’ai commencé ma carrière très fort, j’ai tout gagné. Mais le jour où je me suis plantée, ça a été la curée.
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Quand on part pour une grande compétition, le premier truc qu’on fourre dans nos valises, c’est la robe de cocktail et les talons hauts minutieusement choisis qui nous mettront en valeur le dernier soir, quand on fera la fête. Nous savons que nous allons passer la semaine dans l’eau, pas glamour pour un sou. Les télés, les photos de presse nous montreront ainsi, bonnet moulé sur la tête, pince-nez, lunettes de natation enfoncées sur les yeux, pas maquillées, androgynes dans nos combinaisons et nos vestes de survêtement. Et comme des filles de vingt ans, nous sommes soucieuses et pressées de pouvoir montrer le meilleur de nous-mêmes à l’issue de la compétition. Que tout le monde puisse voir que nous pouvons être jolies, nous aussi.
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Je suis souvent sollicitée pour baptiser des piscines, mais je ne vois pas l’intérêt d’avoir quarante bassins à mon nom. Seules celles d’Ambérieu et de Melun le portent, parce que ça a du sens pour moi.
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Je progresse et je passe dans le groupe supérieur. Changement de régime. Ça se dégrade nettement. Ça devient même l’horreur. L’entraîneur, Gérard, entraîne aussi sa fille, Barbara, qui a mon âge. Elle est tout ce que je ne suis pas. Tout le club l’adore, la chouchoute, s’extasie dès qu’elle ouvre la bouche, qu’elle met un orteil dans l’eau, qu’elle bat des cils. C’est la petite princesse chérie, quand je me sens vilain petit canard. Moi, je finis régulièrement derrière elle, et ça me met dans une rage… J’en pleure. Je pleure de ne pas être à sa place à elle, la chérie, qui est copine avec tout le monde, que tout le monde adore et couvre d’attentions alors que, à mon frère et à moi, on nous adresse à peine la parole. Aujourd’hui encore, lorsque je vais à la piscine d’Ambérieu et que je croise tous ces gens, on ne se salue pas. Ils ont été tellement méchants, tellement injustes. On n’était que des gosses, des gamins !
Gérard passe son temps à nous gueuler dessus. Il ne doit pas vraiment apprécier que je me rapproche, lentement mais sûrement, des temps de sa fille. Il voit que je la talonne, alors qu’il sait mieux que quiconque que je prends l’entraînement par-dessus la jambe et que je continue à lambiner dans les vestiaires pour retarder le moment de plonger. Il sait très bien que j’ai un potentiel et que, pour le moment, je me contente du service minimum. Mes frères et moi, on peut se permettre de travailler moins que les autres, ça ne nous empêche pas d’avoir de meilleurs temps que la plupart des nageurs. C’est injuste. Ça énerve tout le monde, forcément.
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Plus que tout, je redoute l’ennui. J’en ai ressenti assez pour toute ma vie. Parce que c’est vraiment ennuyeux, la natation. Lorsque j’entends des enfants me dire qu’ils en sont passionnés, je n’en reviens pas. Je me demande toujours ce qu’il y a derrière, quel est le moteur secret qui pousse un gamin à se jeter à l’eau, ce qui l’anime vraiment dans tout ça. Parce que nager, quelle tannée ! Je comprends qu’on se passionne pour la danse, pour l’équitation, pour tous ces sports esthétiques où l’on fait corps avec la musique ou avec l’animal.
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Je n’ai jamais aimé nager. Je suis arrivée à la natation par hasard, presque par accident, à un âge où l’on ne décide pas de grand-chose.
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