Citations de Lauren DeStefano (191)
Je finis par comprendre que je m'agrippe à lui tout autant qu'il s'agrippe à moi. Nous voici tels qu'en nous-mêmes, deux petites choses mourantes, dans une monde finissant comme tombent les feuilles à l'automne.
[Les nuages] ont été témoins de notre destruction du monde.
Si je pouvais tout voir, comme le font les nuages, me contenterais-je de faire le tour du seul continent qui reste, toujours éclatant de couleurs et de vie en toute saison, tâchant de la protéger?
Ou rirais-je de l'absurdité du monde, allant où le vent me porte, dans l'atmosphère en perpétuel mouvement de notre planète?
L'automne a toujours été ma saison préférée.
C'est l'heure où la nature brille de ses derniers feux, où l'on dirait que ses efforts ont été préservés pour ce finale grandiose.
Je n'ai jamais trouvé ça effrayant. Ma plus grande peur, c'est de voir s'écouler une année de plus, si loin de chez moi.
Elle sourit à notre époux tout en évoluant, et celui-ci rougit, conquis par sa beauté. Mais je sais ce que signifie réellement ce sourire. Je devine ce qui l'amuse dans cette soirée : le fait que sa défunte épouse hante ces lieux, qu'il soit à l'agonie, et qu'elle fasse tout pour que sa douleur ne s'efface jamais.
Son sourire est une vengeance.
Tout ce que j'ai trouvé pour me consoler, c'est me perdre dans le fantôme d'un monde qui n'existe plus.
J'ai toujours été fascinée par l'océan, par le fait qu'en crevant sa surface, on tutoie l'éternité, et qu'il fait le tour du monde pour revenir à son point de départ.
J'ai toujours été fascinée par l'océan, par le fait qu'en crevant sa surface, on tutoie l'éternité, et qu'il fait le tour du monde pour revenir à son point de départ.
-Mais les ascenseurs sont les seules voies d'accès à l'extérieur?
-Oublie les ascenseurs, martèle Rose. La seule voie d'accès à l'extérieur, c'est ton mari.
Je me demande si mon nouveau mari a grandi dans cet univers : piégé dans un manoir labyrinthique, avec des illusions en guise d'apprentissage du monde extérieur.
Dans ma réclusion, je cherche l'évasion dans l'histoire d'un monde libre et sans frontières, un monde révolu.
-Regarde, dit Linden. Regarde comme c'est magnifique.
-Le lever de soleil ?
(...)
Le seuil d'un nouveau jour, déclare Linden. Et le fait d'être en assez bonne santé pour y assister.
-Mon père était peintre, il a fait de son mieux pour m'apprendre son art (....) Il disait que tout peut devenir une toile; c'est vous ma toile maintenant.
Les portes s'ouvrent.
La clarté est effrayante.
C'est à la fois la lumière de la venue au monde, et le tunnel aveuglant qui précède la mort.
L'amour est une chose naturelle. Même l’espèce humaine n'a plus rien de naturel. Nous sommes de pales copies mourantes. Quelle ironie, que cela finisse par ce simulacre de mariage.
Un souvenir de ma mère, nimbé de lumière, refait surface. Une image lumineuse, où le bleu domine. Elle était occupée à accrocher des tourterelles en verre, au-dessus de la fenêtre de la cuisine, à l'aide de fil à cerf-volant. Un genre de carillon. J'entends sa voix mélodieuse me parvenir tandis que je souffle dans mes doigts pour faire des bulles de savon, assise sur le plan de travail.
"Prends toujours bien soin de ton frère. Il n'a pas ta force."
L'absurdité de cette remarque m'avait fait glousser. Rowan était plus fort que moi, bien sûr. Il avait toujours été le plus grand des deux, il était capable de plier une branche pour que je cueille les plus jolies feuilles d'automne. De tenir fermement une canne à pêche lorsqu'un poisson luttait, sans faiblir ni laisser la prise filer dans l'océan. Quand j'en avais fait part à ma mère, elle m'avait répondu:
"Ta force est d'une nature différente, mon cœur. Chacun de vous est fort à sa manière.
Maddie est si minuscule qu'une fois allongée sur un coussin, elle a les pieds qui en dépassent à peine. Elle étudie tour à tour les objets entassés dans la pièce, puis suit des yeux la lueur des flammes qui danse sur les murs et le plafond. C'est une observatrice insatiable; son esprit est un oiseau pris au piège de son crâne, qui virevolte sans jamais parvenir à se libérer.
Les hommes mettront le prix pour voir ce qu'ils n'ont pas le droit de toucher.
"Les amants sont des armes, mais l'amour est une blessure."
_ Filer avec un domestique, Bouton d'or, dans le dos de celui qui a fait de toi son épouse? Ton mari a-t-il cherché à te prendre de force? A moins qu'il n'ait pas pu te satisfaire, ce qui t'a conduite à retrouver ton valet de cœur en secret... En secret, au beau milieu de la nuit, histoire de faire crisser la soie de tes robes dans ton placard, comme un couple de sauvages
Mes joues me brûlent, mais ce n'est pas comme la gêne que je ressentais quand mes sœurs épouses me taquinaient à propos de mon absence d'intimité avec Linden. Là, c'est dégoûtant et envahissant. Déplacé. Et la puanteur de la fumée de Madame rend ma respiration difficile. La hauteur me donne le vertige. Je ferme les yeux.
"Veux-tu savoir ce que c'est réellement que l'amour? demanda un jour mon généticien de père à mon frère, alors que nous les regardions danser. Je vais te dire de quoi il s'agit. ça n'a rien d'une science. C'est aussi naturel que le ciel."