Il l'embrassa comme jamais auparavant. Son long baiser parut ne jamais devoir s'arrêter. Les mains de Daniel errèrent sur tout son corps, de plus en plus curieuses et pressées d'explorer ses courbes. Elle se fondit contre lui tandis qu'il lui caressait les cuisses, les hanches, les épaules, pour mieux la faire sienne. Luce palpa ses muscles saillants sous sa chemise en coton, ses bras fermes, son cou, le creux de ses reins... Elle l'embrassa fébrilement sur la joue, les lèvres. Dans les nuages, les yeux de Daniel étaient plus pétillants que la plus belle des étoiles. Enfin, Luce se sentait à sa place.
- Tu veux savoir un truc sur les anges ? On est absolument parfaits, comme oreillers.
- Il faut que j'y aille, annonça-t-il.
- C'est incroyable ! s'exclama-t-elle en se détournant. Tu débarques comme par enchantement, tu déclenches une dispute et tu t'en vas. C'est vraiment le grand amour !
Il la prit par les épaules et se mit à la secouer jusqu'à ce qu'elle consente à le regarder.
- C'est le grand amour, tu le sais bien, affirma-t-il avec une telle ferveur que Luce fut incapable de dire si elle était transportée ou si elle souffrait davantage.
Ses yeux scintillaient d'une lueur violette, non pas de colère mais d'un désir intense. Un regard qui vous fait aimer une personne si fort qu'elle vous manque même quand elle est là.
Daniel se pencha pour l'embrasser sur la joue mais, au bord des larmes et gênée, elle se détourna. Elle l'entendit soupirer, puis elle perçut son battement d'ailes.
Non.
Quand elle fit volte-face, Daniel filait dans le ciel, entre la lune et l'océan. Ses ailes blanches brillaient. Au bout de quelques instants, elle ne parvint plus à le distinguer des étoiles...
Il faut que je parte, dit il enfin. Je ne devrais même pas être ici, mais je n'arrive pas a rester loin de toi. Je m'inquiète pour toi a tout moment. Je t'aime, Luce. Au point que ça me fait mal.
Il se retourna vers elle. Son visage exprimait une terrible souffrance. Comme si Luce venait de lui arracher le coeur.
- Ce qui s'est passé ce soir doit rester entre nous, d'accord? déclara Cam. Et dorénavant sois sympa, reste sur le campus, où tu n'auras pas d'ennuis.
Elle s'éloigna du halo des phares de la fourgonnette volée pour gagner le bâtiment.
Cam se remit au volant. Avant de repartir, il baissa sa vitre.
- Au fait, il n'y a pas de quoi! railla-t-il.
Luce se retourna:
- Hein?
- Je viens de te sauver la vie..., répondit-il avant d'accélérer.
- Je souffre, de même que tous ceux qui m'aiment, parce que tu es damné. Pour toujours. Par ma faute. Il grimaça comme si elle venait de le frapper.
- Tu veux rentrer chez toi, dit-il.
- Je veux partir, exigea-t-elle en donnant des coups de pied dans le sable. Je veux que tu me raccompagnes, quoi que tu aies fait pour m'impliquer dans tout cela. Je souhaite juste mener une vie normale, rompre avec des garçons normaux à cause d'un grille-pain et non pas à cause des secrets surnaturels de l'univers dont tu ne daignes même pas me parler.
- Attends, répondit Daniel, soudain blême et les épaules crispées.
Ses mains tremblaient. Même ses ailes avaient perdu de leur superbe. Luce eut envie de les toucher, comme si elle pensait qu'elles lui diraient si la douleur qu'elle lisait dans le regard de Daniel était réelle. Mais elle ne recula pas.
- On est en train de rompre, là? s'enquit Daniel à voix basse.
- Est-ce qu'on est vraiment ensemble ?
Il se leva et prit le visage de la jeune fille entre ses mains. Elle n'eut pas le temps de l'éviter et sentit toute chaleur quitter ses joues. Elle ferma les yeux et tenta de résister à la puissance magnétique de son contact, mais il était trop fort... Il effaça la colère de Luce, réduisant en lambeaux toute son identité. Qui était-elle, sans lui ? Pourquoi son attirance envers Daniel anéantissait-elle toujours ses réticences? Raison, instinct de survie : aucun sentiment n'était de taille à lutter. Cela faisait sans doute partie du châtiment de Daniel. Simple marionnette entre ses mains, elle était liée à lui à jamais. Elle savait qu'elle ne devait pas le désirer de tout son être, mais elle ne pouvait s'en empêcher. Le regarder, sentir ses mains sur elle... Rien d'autre n'existait, alors. Pourquoi était-il aussi dur d'aimer Daniel ?
- C'est quoi, cette histoire de grille-pain? Tu veux un grille-pain? murmura-t-il à son oreille.
- Je ne sais pas ce que je veux...
- Moi si, lui assura-t-il en soutenant son regard. Je te veux.
- Je sais, mais...
- Rien ne pourra me dissuader, quoi qu’on te dise, quoi qu'il arrive.
- Mais je veux plus que du désir. J'ai besoin qu'on soit ensemble, vraiment ensemble.
- On le sera bientôt, c'est promis. Cette situation n'est que temporaire.
- Tu me l'as déjà dit...
L'amour est plus fort que la peur
Qui nous sommes change tout le temps, dit Eureka. Seul notre nom reste le même.
L'amour est une promenade sans fin sur une route tortueuse
Peut-être était-ce ça la magie : être capable de remarquer dans l'obscurité la lumière que la plupart des gens ne voient pas
Tu dois survivre car je ne veux pas vivre dans un monde où tu serais absente
La connaissance est intimement liée au pouvoir; or le pouvoir corrompt, et la corruption amène avec elle la honte et la ruine. L'ignorance n'apporte certes pas la félicité, mais peut-être est-il préférable de vivre dans l'ignorance que dans la honte.
La curiosité est un amant fourbe.
Crains les larmes d'une jeune fille au cœur brisé.
On ne s'attend jamais à ce que les autres, en particulier vos amis, vous trahissent. Et le jour où ils le font, il est trop tard.
L'amour. Ce qui rend une vie digne d'être vécue. Ce qui est seul capable de nous transporter là où nous avons besoin d'aller.
Rien ne cause plus de mal à l'humanité que le silence.
Je ne pourrai jamais rien détester chez toi. Tu chantes délicieusement faux.
Je me fiche des surnoms que les gens donnent à ceux qui sont différents, tout ça parce qu'ils en ont peur.