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Critiques de Laurence Voïta (22)
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...Au point 1230

Que je vous raconte...

Tout a débuté par un coup de fil :

- Tu connais Laurence Voïta ?

- Non.

- Je crois que dimanche tu vas au salon « Le livre sur les quais » à Morges près de Lausanne ?

Cette auteure y sera en dédicace ce même jour, n’hésite pas ! Fais ça pour moi, cela me ferait plaisir. Bip-bip-bip...



J’aime bien les injonctions qui induisent des conjonctions. Ce fut, en plus d’une journée ensoleillée, une rencontre solaire. Laurence Voïta a un sourire en harmonie avec ses yeux qui ne démentent ni sa courtoisie ni son authenticité.



Après avoir obtenu une charmante dédicace à l’avantage de mon interlocutrice et, pour me venger de sa sommation consentie, j’ai lu : …Au point 1230.



J’ai profité d’un joli moment de lecture avec une intrigue originale où l’abandon volontaire d’un billet de loterie gagnant va générer après l’assassinat d’une jeune femme une enquête policière des plus fouillées. Laurence Voïta dissèque chaque intervenant au scalpel de son écriture intrusive, je me suis promené sur les caractères, j’ai escaladé les tempéraments en me baladant sur les humeurs et les sentiments. J’ai rencontré des personnages secondaires à la valeur primordiale qui donnent de l’épaisseur à cette traque policière.

J’ai fait la connaissance de Bruno, le flic à l’ancienne bienveillant avec son staff de débutant.

J’ai aimé sa connivence de papy gâteau avec sa petite fille Julie.

J’ai vécu au jour le jour leurs questionnements, les fausses routes et les évidences.

J’ai souri aux remarques entre collègues sur les comportements excessifs de certains.



Je reconnais que par cette approche psychologique couplée à la précision de ses écrits, Laurence Voïta m’a permis de pénétrer cet aéropage d’enquêteurs comme s’il s’agissait de mes propres collaborateurs et de m’avoir donné la satisfaction d’élucider le meurtre de Nathalie aux baskets roses différemment qu’à grand renfort de rebondissements tous plus artificiels les uns que les autres.

Un roman policier policé et raffiné qui n’en est pas moins ingénieux et torturé.





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Aveuglément

C'est le premier roman que je lis de Laurence Voïta du coup je ne savais pas trop à quoi m'attendre.

Mais alors que nous raconte cet "Aveuglément"

L'ancien commissaire Bruno Schneider est guéri de la blessure de sa dernière affaire mais n'a plus d'énergie. Son ancienne collègue, Sophie Costa, lui apprend qu'un homme que tout le monde pensait mort depuis sept ans, Marco, est réapparu. Les motivations de ce dernier sont inconnues et il peut représenter un danger.

José, nouvellement aveugle après un AVC, revient en ville. Marco le bouscule et leurs destins vont s'en retrouver entremêlés. Il faut dire que ces deux-là se sont bien trouvés au moment opportun. Chacun avec ses doutes et ses incertitudes... Le premier est un homme qu’on croyait mort, le second un aveugle qui réapprend à vivre.

Pour cette enquête, Laurence Voïta nous emmène à Vevey sur les rives du lac Léman. Et pour une parisienne c'est une vraie bouffée d'air pur et un dépaysement total. J'ai aimé être brinqueballée dans cette imbroglio qui tourne autour de la disparition, du secret de famille mais aussi de l'emprise...  

J'ai aimé cette fiction racontée en parti par un aveugle. J'ai aimé ce petit côté paradoxal, qu'un homme ayant perdu la vue soit le témoin privilégié de cette histoire.

Ce que j'ai aimé aussi c'est le soin que porte notre autrice à tous ses personnages. Elle joue parfaitement avec leur psychologie du moment. Car tous, si on y regarde de plus près, sont, à cet instant de l’intrigue, en état de faiblesse. Tous ont un traumatisme à surmonter.  Et ces failles donnent de la consistance à l'intrigue. Et tous, ensemble ou séparément, vont être pris dans un engrenage tragique…

Et tous ont un rôle crucial à jouer dans une intrigue criminelle où la tension psychologique est à son comble. Car ce que nous démontre là notre autrice c'est que la violence n'est pas seulement physique mais qu'elle peut être psychologique et que celle-ci peut être pire et totalement bousculer nos certitudes.

Ah, et dernier point et pas des moindre, j'ai vraiment apprécié la plume de Laurence Voïta. J'ai aimé son écriture juste, sensible et profonde à la fois. J’ai été touchés par la justesse de ses mots, par son style direct.

Oui c'est une vraie révélation et une surprise aussi, car ici, je m'attendais, allez savoir pourquoi à un polar bien plus classique.  Ce roman aura été un véritable plaisir de lecture avec en prime une bien belle découverte.

Merci aux éditions Favre et à l'auteure pour tout ceci.
Lien : https://collectifpolar.blog/..
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...Au point 1230

Si l'on fait un état de lieu de la littérature noire en Suisse romande on ne pourra pas s'empêcher de penser à une espèce de ruée vers l'or chaotique avec ce déferlement de polars qui atterrissent sur les étals des librairies en découvrant des romanciers débutants et des auteurs plus confirmés dans le domaine de la littérature blanche qui s'essaient au mauvais genre. Les maisons d'éditions romandes ne sont d'ailleurs pas en reste en créant des collections noires demeurant parfois sans suite avec un roman au compteur. Parmi ces auteurs, on trouve même quelques policiers qui se lancent dans l'exercice pour des résultats mitigés avec cette désagréable sensation de lire un rapport de police ou un manuel des procédures de l'ISP (Institut Suisse de Police). La chasse au bon filon, au succès à la Feuz ou à la Voltenaueur où la notoriété se construit au détriment de l'écriture, c'est ainsi que se définit la littérature noire helvétique en éprouvant la sensation d'une foire d'empoigne autour de l'ambition affichée du plus grand nombre d'exemplaires vendus qui trouverait sa raison d'être dans le sillon fertile du polar. Un triste tableau qui laisse présager le pire, même si l'on trouvera quelques réconforts à lire les références du polar helvétique que ce soit Jean-Jacques Busino, Corinne Jaquet ou Michel Bory dont les 13 enquêtes du commissaire Perrin viennent d'être rééditées chez BSN Press. On espère également retrouver très prochainement les récits de Joseph Incardona, de Louise-Anne Bouchard, de Marie-Christine Horn ou de Frédéric Jaccaud pour ne citer que quelques uns des auteurs suisses nous gratifiant de romans noirs ou de polars de qualité. Nouvelle venue dans le paysage de la littérature noire helvétique, on accueille désormais Laurence Voïta nous proposant Au Point 1230, titre d'un polar détonant autour d'un ticket gagnant de la loterie. Une romancière comblée, puisqu'elle décroche, avec ce premier roman policier, le prix du polar romand 2021, vitrine du festival Lausan'noir qui n'a finalement pas eu lieu cette années pour les raisons que l'on connaît.



On découvre sur une petite plage du Lac Léman le corps sans vie d'une joggeuse chaussée de baskets roses. Les premiers constats ne laissent planer aucun doute, il s'agit bien d'un meurtre et c'est l'inspecteur Bruno Schneider et son équipe qui se voient attribuer une enquête difficile où il faut définir les mobiles du crime. Mais qui pouvait bien en vouloir à Nathalie Galic, une prof sans histoire qui enseignait la biologie au gymnase ? Les fausses pistes s'enchaînent et les soupçons se portent rapidement sur Grégory Manz, conjoint de Nathalie, dont l'attitude défiante trouble les enquêteurs. Trouveront-ils la réponse sur ce sentier de montagne, au point 1230, l'endroit où Jacques Banier a abandonné volontairement son billet de loterie gagnant ? Que ne ferait-on pas pour encaisser un gros lot de plus de 3 millions de francs ? L'inspecteur Schneider devra compter sur la perspicacité de tous ses collaborateurs pour dompter ce fameux hasard ou ce destin qui ont poussé un individu à devenir un meurtrier.



Que ferait-on de l'argent d'un gros lot de la loterie ? C'est autour de cette question que Laurence Voïta construit son intrigue policière aux entournures originales en dressant une série de portraits à la fois saisissants et réalistes qui nous interpelle par la finesse de leurs réflexions. La romancière, également dramaturge, sait distiller l'introspection des différents personnages en nous conduisant aux conclusions d'une enquête qui va nous livrer son lot de révélations surprenantes. Avec Au Point 1230, on se penchera tout d'abord sur l'étrange triangulation que forme Jacques Banier, l'homme qui renonce à son gain du loto et Nathalie Galic qui retrouve le ticket abandonné et tente de retrouver son propriétaire pour partager les gains alors que son compagnon Grégory Manz tente de la dissuader d'effectuer une telle démarche. Autour de cette joute entre les trois protagonistes, Laurence Voïta nous convie dans l'intimité de la classe moyenne helvétique aux détours de leurs hésitations, contradictions et autres attitudes déconcertantes face à l'attrait du gain bouleversant la quiétude d'un quotidien bien ordonné. L'autre intérêt du roman réside dans l'alternance que constitue l'enquête que mène l'inspecteur Schneider accompagné d'une équipe d'enquêteurs intéressants à l'instar de Sophie Costa sa jeune et impétueuse collaboratrice qui doit faire face à Gérald, son imposant collègue, flic aigri aux opinions régressives tandis que le jeune Jean-Loup Blanchard tente de s'imposer dans l'équipe avec des idées sortant de l'ordinaire. Subtilement, au gré d'échanges parfois vifs et de réflexions originales, on suit ainsi la progression d'investigations aboutissant à quelques retournements de situations qui ne manqueront pas de surprendre le lecteur jusqu'au terme d'un dénouement tout en nuance, teinté de regrets que Julie, la petite fille de l'inspecteur Schneider, mettra en exergue du haut de la naïveté de son jeune âge.



Sans révolutionner le genre, Au Point 1230 est un roman policier plaisant, équilibré et brillamment construit se lisant d'une traite tant Laurence Voïta parvient à susciter de l'intérêt jusqu'à la dernière page ce qui n'est pas une mince affaire pour un récit dépourvu de la moindre goutte de sang.





Laurence Voïta : Au Point 1230. Editions Romann/collection MystER 2020.



A lire en écoutant : La mer n'existe pas de Art Mengo. Album : Live au Mandala 1997 Sony Music.
Lien : https://monromannoiretbiense..
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...Au point 1230

Un roman addictif que je n’ai plus lâché une fois commencé. Très bien construit autour d’un cadavre découvert sur fond de billet de loterie gagnant. Des personnages bien pensés, avec de l'épaisseur. Le tout mené par une très belle écriture. Une savoureuse découverte que ce polar romand !
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Personne ne sait que tu es là



J'ai découvert une nouvelle romancière quisse. C'est son troisième roman mais c'est la première fois que je la lisais et je dois dire que j'ai beaucoup aimé.



Dans ce roman, on assiste à la fois à une quête familiale et à une enquête policière. Bruno Schneider est une ancien inspecteur et chef à la retraite depuis peu. En rangeant le grenier, il tombe sur la valise de sa mère dans laquelle elle enfermait toutes ses tristesses. Il y découvre des négatifs de photos anciennes, représentant des gens qu'il ne connaît pas. Il va ainsi essayer de découvrir qui sont ces personnes.

Parallèlement, une de ses anciennes collègues lui demande son aide dans l'affaire d'un jeune homme mort sous un pont et avec un tatouage étrange à l'annulaire.



J'ai beaucoup aimé suivre ces deux histoires en parallèle. Ce Bruno est vraiment touchant. L'écriture est fluide, avec des descriptions, notamment des paysages, qui nous aident à nous plonger dans l'ambiance. L'histoire se déroule en Suisse, dan le canton de Vaud et dans l'Oberland bernois.

Une belle découverte, je relirai cette auteure avec plaisir.
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...Au point 1230

Critique de Laura Maxwell, 18.08.2020 : "Roman d’enquête qui conjugue une intrigue captivante avec une belle plume. Véritable page-turner où la trame est rondement menée, tout comme l’écriture, les dialogues et les portraits brossés avec soin, certains, si habilement, qu’ils finissent par nous attacher, comme ce pauvre Blanchard qu’on aimerait bien voir réapparaitre dans un prochain ouvrage.



Ce roman enquête sur 276 pages sur … le meurtre … ou l’assassinat, on ne sait pas encore (l’assassinat possédant un élément aggravant en plus, une absence particulière de scrupules) d’une jeune femme aux baskets roses retrouvée sans vie sur une plage du lac Léman ; on remonte donc avec l’inspecteur Bruno Schneider et son équipe de la Police judiciaire les pistes qui feront la lumière sur ce crime.



En parallèle de l’enquête se glissent des scènes antérieures au jour fatal où le lecteur fait connaissance avec la victime, ainsi qu’avec les autres protagonistes et principaux suspects. Il faut dire que chacun a un mobile imparable : l’argent s’en est mêlé et pas des moindres, un billet de loterie, le gros lot, plus de 3 millions de francs, une somme considérable et providentielle qui vient bousculer les habitudes, tourmenter les esprits, provoquer une montagne de questions jusqu’à un examen de conscience. Car cette fortune providentielle a bien des risques – ou des chances, suivant où l’on se place – de les rendre fous. Et chacun a peut-être bien ses raisons de s’être débarrassé de la jeune femme aux baskets roses … trop jolie pour être honnête …



Mais alors est-il vraiment raisonnable d’abandonner ce gros lot au point 1230 quand on est une jeune femme solaire d’égale humeur, au sourire trop parfait ? car … Il ne l’a pas regardée mais elle a pourtant su qu’il la voyait. Son pouls s’est affolé, nouant sa gorge et rougissant son visage ; elle a pensé se sentir mal. Mais il est parti vite et elle a repris pieds…



Un livre tissant tout en finesse des fils narratifs, des scènes parallèles qui se rejoignent au point 1230 précisément. Alors enfilez vos baskets et cheminez jusqu’à cette éminence montagneuse qui vous apportera le dénouement attendu !"
Lien : https://ellealu.com/2020/08/..
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La Gingolaise

"Je suis certaine quant à moi qu à sa place, au tout dernier moment, j'aurais voulu qu'ils sachent. Qu'ils sachent devant moi, pour jouir de leur surprise! Mais pouvoir affirmer sa fierté d'être une femme n'est peut-être qu'une notion moderne? Qu'a donc vécu Marie Anne pour se battre avec tant de fougue et d'enthousiasme? Qui plus est pour une terre qui n'est pas la sienne ? Avec une détermination qui ne se démentira pas. Jusqu'à la mort. Et mon propre rejet de toute forme de férocité ne serait-il donc que culturel ? Aurais-je pu être comme elle à une autre époque? Avec le même aplomb et le même sentiment que mon combat est juste? Je l'observe encore et encore, avec le peu que je sais d'elle."



Une citation un peu longue pour entamer cette bafouille mais que je trouve tellement représentative de l'ouvrage atypique que nous propose Laurence Voïta. Alors qu'elle est en train d'écrire son nouveau polar, l'autrice tombe sur un bref article présentant un soldat suisse du XVIIIe siècle, Charles Garain, combattant pour le roi d'Espagne et qui à sa mort à 17 ans s'est révélé être une femme. Cette histoire s'impose à elle, elle ne peut plus la sortir de son esprit et décide de se lancer à la recherche de cette femme dont on ne sait rien.



La gingolaise, du nom des habitants du village de Saint-Gingolphe, à cheval sur la frontière suisse et française. C'est de là qu'a prétendu être originaire le jeune soldat. A l'époque, des mercenaires suisses étaient engagés pour 5 ans au service du Roi d'Espagne ou du Roi de France, une manière d'échapper à la misère.



Laurence Voïta va broder autour des informations qu'elle possède, lire beaucoup d'ouvrages traitant de l' époque et imaginer la vie de cette jeune femme qui, pendant un an, a réussi à berner tout le monde, ne dévoilant son secret à personne. Qui était-elle ? Pourquoi vouloir à ce point combattre ? Comment a-t-elle pu ne jamais rien dévoiler de sa condition féminine en vivant dans la promiscuité au milieu de tous ces hommes ? Au milieu des faits historiques, l'autrice créée Marie Anne, lui imagine une famille, une enfance, des compagnons. Et elle partage ses réflexions autour de la condition des femmes au XVIIIe siècle, des différences de mentalité avec notre époque. Et c'est ce qui fait l'originalité et la pertinence de l'ouvrage, un texte hybride entre roman historique, récit fictif et réflexions sociologiques. Vraiment intéressant !
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Aveuglément

Alors que tout le monde le croyait noyé dans le Léman, Marco débarque à Vevey un beau jour de novembre. de retour après sept ans, errant dans les rues de la ville, il observe surtout un groupe d'enfants dans la cour de l'école. Mais que cherche-t-il ? Pourquoi revient-il après tout ce temps ? En parallèle, nous suivons également José, un homme d'un certain âge s'étant retrouvé aveugle à cause d'une maladie orpheline, qui se lie d'amitié avec une vieille dame. Les deux nouveaux complices se retrouvent sur un banc pour scruter les passants et braver la solitude.



Retraité depuis peu, l'inspecteur Bruno Schneider a du mal à se remettre de la dernière enquête à laquelle il a participé, tout comme une de ses anciennes collaboratrices, Sophie Costa. L'ancienne équipe a passablement changé depuis quelques mois et le coeur n'y est plus. La jeune policière se réfugie dans la pâtisserie en compagnie de son chat.



Même si nous sommes en présence de deux policiers, et contrairement aux précédents ouvrages les mettant déjà en scène (…Au point 1230 et Personne ne sait que tu es là), le nouveau récit de Laurence Voïta ne se focalise pas sur une enquête. Sans meurtre, sans cadavre, Aveuglément se situe plutôt du côté du roman à suspense et du thriller psychologique. Il faut dire que le talent de la Vaudoise n'est plus à prouver dans ce domaine : elle sait décrire très finement ses personnages, allant en profondeur dans leur vécu, dans leur passé et dans leurs modes de fonctionnement.



Tout en subtilité, douceur et mélancolie, Laurence Voïta déroule une histoire poignante et touchante. Plongeant le lecteur dans le passé de Marco et de ses anciens amis, l'écrivaine retrace les secrets de famille à l'origine du mal. Dans cette petite ville de la Riviera où tout le monde semble être lié, les mensonges pèsent lourd, provoquant des effets parfois terribles et irréversibles…



En résumé : un excellent roman qui fait la part belle à la psychologie des personnages !


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Personne ne sait que tu es là

Comme à son habitude, je trouve que Laurence Voïta fait preuve d’une grande habilité avec les mots, avec ses personnages, une intrigue prenante. On découvre à travers la lecture de ses textes une grande auteure romande. Il faut s’accrocher au début pour ensuite ne plus pouvoir s’arrêter ! A recommander !
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...Au point 1230

Le thème est original : un homme décidant de renoncer à son gain de loterie et de perdre son billet dans la montagne. Comme moi, vous penserez tout d’abord que ce Jacques est un fou furieux ! Tout le monde ne rêve-t-il pas de gagner le gros lot ? Qu'est-ce qui peut bien pousser quelqu'un à ne pas vouloir encaisser des millions ? Les raisons de son choix sont valables et on peut les comprendre au final mais et acte aura pourtant des répercussions inattendues et tragiques sur d’autres personnes. Les héros s’enfoncent dans le mensonge, ce qui les rend tous plus suspects les uns que les autres.



Dans cette petite ville de la Riviera vaudoise, l’inspecteur Bruno Schneider et son équipe sont sur le pied de guerre. Le chef a de la bouteille, il est respecté, et même parfois craint par ses collaborateurs plus jeunes. Certains ont fait ce métier pour suivre ses traces. Un peu revêche, il est pourtant dans le privé un grand-père au cœur tendre, qui fond face à sa petite-fille, Julie, comme lui immense fan de trains électriques.



L’enquête n’est pas très rythmée, ni explosive, elle passe au second plan à mon sens, l’auteure s’employant surtout à tisser les liens et à apporter au lecteur les pièces du puzzle de la vie des personnes impactées par le meurtre. Tout comme dans son premier roman, l’excellent Vers vos vingt ans, Laurence Voïta confirme son talent à dépeindre la psychologie des protagonistes et sa plume apporte une grande sensibilité dans ces drames. L’intrigue est bien menée et on ne s’ennuie pas. Je me réjouis d'ailleurs de lire la suite des aventures de Bruno Schneider. En effet, Personne ne sait que tu es là, le prochain ouvrage de Laurence Voïta sortira en avril, également aux Editions Romann.



En résumé : un polar suisse romand calme et pourtant entraînant, empreint de beaucoup de sensibilité et d’humanité. Je vous recommande sa découverte !



Prix du Polar Romand 2021, décerné par le jury du festival Lausan’noir


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La Gingolaise

En plein processus d’écriture pour son quatrième polar, Laurence Voïta éprouve des difficultés, ses personnages semblent lui résister. Depuis qu’elle a pris connaissance du destin de Charles Garain (orthographié parfois Guérin), les pensées de l’auteure s’évadent et un autre récit s’immisce dans sa tête. Il faut dire que l’existence de ce jeune homme a de quoi intriguer car on a découvert à sa mort en 1781 – à seulement 17 ans – dans une bataille à Minorque, que Charles était en réalité une femme !



La principale source d’information est un texte en espagnol, que nous retrouvons dans les annexes du livre avec une traduction. Ces quelques lignes retranscrivent l’essentiel de l’histoire qui a subsisté, mais les éléments sont bien maigres. Laurence Voïta part alors en quête d’informations sur Charles, se documente, rencontre des gens qui peuvent l’éclairer, fouille les archives pour tenter de comprendre la vie de cette jeune femme se faisant passer pour un homme. Charles ne se dévoile pas facilement, mais ne laisse pas pour autant la romancière en paix. Ainsi, lorsque la réalité se soustrait, elle laisse son imaginaire faire le reste.



Laurence Voïta invente donc un passé à Charles en tant que Marie Anne, repensant son enfance et ses amitiés. Issue d’une famille paysanne du Chablais français, l’adolescente aurait fait croire être originaire de la partie suisse du village de Saint-Gingolph, afin de pouvoir être engagée dans les forces helvétiques. A l’époque, les troupes suisses étaient réputées pour être des mercenaires redoutables et étaient engagées par les cours européennes pour étoffer leurs armées. Petit bout de femme, elle se fait passer pour un homme, sans que personne ne le remarque, et se battra coûte que coûte pour être admise. Entre son engagement, le long et dur voyage pour rejoindre l’Espagne et sa mort prématurée, elle n’aura passé au final qu’une année à vivre son rêve mais elle aura marqué les esprits par sa combativité et sa motivation sans faille.



Avec ses nombreuses zones d’ombres, Charles/Marie Anne devient grâce à la plume fine de l’auteure un personnage attachant, dont on aurait envie de connaître tous les secrets. Au-delà de l’aspect passionnant de l’existence de cette femme soldat et de son époque, le processus de création littéraire se révèle très instructif. De voir combien les romanciers sont habités par leurs histoires et leurs personnages exerce sur moi une vraie fascination. En partageant tout au long du récit ses doutes et ses questionnements, et en mélangeant faits historiques et fiction, Laurence Voïta a su rendre son texte vivant et à l’ancrer dans le XXIe siècle.


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Aveuglément

L'auteure a une plume sensationnelle. Son écriture est profonde et sensible si bien que peu importerait l'intrigue puisqu'on pourrait simplement se laisser bercer par les mots. J'ai un petit bémol toutefois: l'abondance des personnages, dès le tiers du roman, tend à faire perdre le fil. Le premier tiers du roman m'a vraiment emporté. Par la suite, insidieusement, à cause de cette pléthore de protagonistes rendue cependant nécessaire par la complexité de l'intrigue, le lecteur paresseux que je suis était moins captivé. Un peu dommage, car c'est si bien écrit.
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Personne ne sait que tu es là

Dans ce roman, nous retrouvons les personnages de l’excellent …Au point 1230. Bruno Schneider a pris sa retraite, laissant son ancienne équipe un peu tendue et désœuvrée face à leur nouveau supérieur, un homme sans relief. Tout ce petit monde doit prendre ses marques, même Bruno dans son nouveau quotidien à la maison. Suite à la découverte de photos de famille, il se lance dans une quête sur l’histoire de sa mère. Se plonger dans le passé de ses aïeux et découvrir des secrets, un thème nostalgique et poétique cher à l’auteure et au cœur également dans son premier roman, Vers vos vingt ans.



Comme dans ses précédents romans, la plume de Laurence Voïta est envoutante. Certes, Personne ne sait que tu es là est un polar mais l’enquête est calme, presque secondaire tant l’auteure développe ses personnages avec beaucoup de psychologie, de finesse ce qui les rend très vivants et attachants. Elle sait à merveille écrire des polars à la construction somme toute classique et en même temps très touchants, grâce à des héros bien campés et grâce à ses mots, donnant une histoire pleine de force et d’humanité.



La résolution de l’affaire n’est toutefois pas en reste et s’avère bien plus complexe que de prime abord. Avec ce récit à la fois noir et réaliste mais aussi sensible et poétique, Laurence Voïta a su encore une fois m’embarquer dans son univers.



En résumé , un très bon polar, atypique, sombre et empreint d’une belle sensibilité ! Une auteure Suisse romande définitivement à suivre !


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Personne ne sait que tu es là

J’ai eu de la peine à entrer dans ce roman. Je suis arrivée à la page 129 et j’ai dit stop. Deux histoires en une : une enquête policière et une recherche de parentalité. C’est long, ça traîne et on n’avance pas. Trop de digressions. C’est dommage car j’ai lu le premier livre de l’auteur avec plaisir. Ce manque d’action dans un roman policier est surprenant. Les policiers sont mous…
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Vers vos vingt ans

De vieux albums photos de Mathilda et Jean, ses grands-parents adorés, disparus récemment, ainsi que des lettres, vont plonger Myriam dans la vie de ses ancêtres. On les suit depuis leur rencontre, dans les années quarante, sur la Riviera vaudoise.



Myriam va ainsi les découvrir au fil des pages : les années de guerre, le couple qui se construit, l’enfant qui tarde à arriver, les amitiés, les voyages, les drames… Mais ce n’est certainement pas grâce à sa mère, Anne, qui ne voudrait pour rien au monde l’aider à raviver les souvenirs. Cette dernière, froide et distante avec sa fille depuis toujours, ne comprend pas l’engouement de Myriam pour cette plongée dans le passé. Anne a en effet tout à perdre à ce que sa fille déterre sa vie et fasse remonter son secret. Et quel secret ! Le genre de révélation qui fait voler en éclat une famille, comme un raz-de-marée dévastateur, une vérité qui fera chavirer Myriam, ainsi que le lecteur.



La plume de Laurence Voïta est douce et dépeint très bien la nostalgie. Au fur et à mesure que Myriam tourne les pages des albums, les éléments de la vie des grands-parents sont révélés. On pourrait penser que le récit va alors être linéaire mais l’auteure réussit à apporter, entremêlées subtilement, des parties de la vie d’Anne, leur fille, et on commence à entrevoir les raisons de son comportement. La genèse du secret est amenée par petites touches, petit à petit, jusqu’au choc final !



C’est très émue que j’ai refermé le roman. Mes grands-parents étant de la même génération que ceux de Myriam, j’ai beaucoup pensé à eux lors de cette lecture. Très touchante, cette histoire de famille parlera donc à tous ceux qui ont admiré et aimé profondément leurs grands-parents.



En résumé, un coup de cœur pour ce magnifique roman suisse qui m’a beaucoup touchée !


Lien : https://tasouleslivres.com/v..
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Vers vos vingt ans

Sur "Vers vos vingt ans" de Laurence Voïta : "Les humains entre eux, c'est de l'horlogerie fine. L'auteure a dès lors le souci d'utiliser une langue claire, précise et soignée, qui prend son temps pour dire tout ce qui se passe derrière les visages, lieux et personnages illustrés sur les photos d'antan."



Fattorius, critique littéraire
Lien : http://fattorius.blogspot.co..
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...Au point 1230

Jacques vient de gagner le gros lot à la loterie. Mais il comprend que cet argent ne le rendra pas heureux. Après une longue réflexion, il décide de perdre son billet gagnant dans la montagne... Malheureusement, quelques jours plus tard, c'est précisément à cet endroit qu'on retrouve le cadavre d'une joggeuse en baskets roses... Qui était-elle vraiment ? Ce meurtre est-il lié au fameux billet de loterie ? Comment peut-on renoncer à une telle somme d'argent ?

L'enquête est menée par la brigade de Bruno Schneider, un flic à l'ancienne, rude, mais au cœur tendre comme en témoigne la relation qu'il entretient avec sa petite fille.



Avec une enquête à la thématique originale, des personnages bien construits, Laurence Voïta offre ici aux amateurs de polars un livre très réussi. Pas de sang, ni de scènes sordides, tout se joue dans les liens qu'entretiennent les protagonistes et ça fonctionne plutôt bien !



Ce polar a valu à Laurence Voïta de remporter le prix du polar roman 2021, et c'est, à mon avis, amplement mérité !
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Personne ne sait que tu es là

Première lecture de cette écrivaine romande, qui situe habilement le décor de son roman dans sa région, la riviera vaudoise.

J'ai découvert une écriture très variable, de beaux moments mais aussi des phrases parfois un peu « malheureuses » et inutilement longues. Les dialogues, en revanche, sont vifs, courts, touchants et vrais. Fine observatrice des relations humaines, l'auteure nous propose un récit avec une certaine profondeur.

Plus qu'une enquête policière, ce roman parle de filiation et des relations humaines; familiales, amicales, entre collègues. De secret de famille, même...



Après une première moitié un peu laborieuse qui donne l'impression de « flotter », le roman prend son envol à mi-chemin… pour terminer en beauté !

Le personnage principal, l'ancien inspecteur Bruno Schneider fraîchement retraité, tourne en rond dans ses pensées, dans ses souvenirs et dans la poussière de son grenier ; ayant trouvé de vieilles photos ayant appartenu à sa mère Eva, sans qu'elle y figure, il sent vaguement qu' il y a des choses à découvrir, mais quoi ? Heureusement, sa femme Carla et sa petite fille Julie mettent du piment dans sa vie ; les dialogues avec ses deux trésors sont de vraies pépites. A cela se mêlent les souvenirs d'anciens cas de braquage, décrits plusieurs fois. Après disons les premières 100 pages on commence à se demander où l'auteure veut en venir… Mais...



La suite entre-mêle la recherche privée de l'ancien policier et les activités de ses anciens collègues, dont la jeune Sophie qui l'implique dans une nouvelle enquête autour d'un cas peu clair. La dynamique s'installe dans le récit avec deux voyages à Spiez, plus de vivacité dans les réunions de travail des 5 policiers dont on comprend un peu mieux le fonctionnement. La psychologie de chacun-e est bien campée.



Jusqu'au moment où les liens surprenants entre le passé et le présent se précisent…. pour Bruno dans sa quête privée et pour l'équipe policière dans le cas qui l'occupe...



Une très belle trouvaille : La maquette des trains, montée au grenier. Terrain de jeu et de complicité entre Bruno et son adorable petite fille Julie ( de très très bons moments de lecture), il représente un monde à part, avec ses figurines, ses animaux, ses sapins, ses maisons miniatures. Cette maquette joue pour moi un rôle symbolique ; au fil des pages, elle me fait penser au décor d'une constellation familiale. La fin du livre ne m'a pas donnée tort…



Une jolie lecture, une bonne découverte.



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Aveuglément

La Vaudoise revient avec «Aveuglément», un livre à suspense autour d’une vérité qu’un homme veut cacher à tout prix.
Lien : https://www.tdg.ch/laurence-..
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...Au point 1230

En lisant le résumé, je m’attendais à me retrouver prise dans une banale enquête policière. Mais ce roman m’a complètement prise au dépourvu car il est loin d’être ordinaire.



Le ton est donné dès le départ avec la découverte du corps de Nathalie Galic sur les bords du lac Léman et ce billet de loterie gagnant auquel Jacques renonce.



J’ai beaucoup aimé cette intrigue déjà par ce bulletin de loto abandonné sciemment. Vous en connaissez beaucoup qui renoncerait à trois millions de francs ? Jacques, lui, le fera. Pour quelles raisons ?



L’inspecteur Bruno Schneider et son équipe vont nous embarquer dans leur sillage sur les traces du meurtrier de Nathalie.



En dehors de cette enquête, j’ai beaucoup apprécié les différents personnages aux profils psychologiques bien différents mais tellement attachants. Mention spéciale pour Julie la petite-fille de l’inspecteur qui du haut de ses 8 ans analyse les choses avec des yeux d’enfants.



Et vous que feriez-vous si vous gagniez au loto ?

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