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3.91/5 (sur 908 notes)

Nationalité : Suisse
Né(e) à : Genève , le 21/06/1973
Biographie :

Marc Voltenauer est un auteur de roman policier suisse.

Né d’une mère suédoise et d’un père allemand, Marc Voltenauer a vécu à Versoix, au bord du Léman, les vingt premières années de sa vie.

Enfant, il est partagé entre sa passion pour le foot et son attrait pour une carrière de pasteur, peut-être pour suivre les traces de son grand-père, évêque au sein de l’église luthérienne de Suède.

Après des études de Théologie à l’Université de Genève, Marc Voltenauer s’engage pendant huit ans comme Secrétaire général des Unions Chrétiennes de Genève et opte ensuite pour un poste dans les ressources humaines au sein de la Banque Cantonale de Genève, qu'il occupe pendant huit ans.

Après un tour du monde d'un an avec son compagnon, il devient responsable adjoint au niveau de la conduite des filiales au sein des pharmacies Sun Store.

C’est là qu'il décide de se lancer enfin dans l'écriture. Il trouve son inspiration dans le pittoresque village montagnard de Gryon.

Un an plus tard, "Le dragon du Muveran" (2016) s'est imposé comme un polar magistral.

"Qui a tué Heidi ?" (2017), son second roman, donne une épaisseur trouble à son personnage récurrent.

En 2019 sort son troisième roman "L'Aigle de sang".

son site : https://www.marcvoltenauer.com/
page Facebook : https://www.facebook.com/marcvoltenauer/
chaîne YouTube : https://www.youtube.com/channel/UCfqgf5mo2z5c5Gb4IvJPK-w
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Entretien avec Marc Voltenauer, à propos de son ouvrage Qui a tué Heidi ?


13/02/2018

Votre premier livre Le Dragon du Muveran sorti en août 2016 avait rencontré et rencontre encore un franc succès depuis sa parution en poche. Avez-vous pensé à cette attente qui pouvait peser sur vos épaules au moment de l`écriture de Qui a tué Heidi ? ?

J`ai commencé le deuxième avant même d`avoir une réponse d`édition pour le premier. L`envie d`écrire et de construire une histoire est restée la même. Lorsque j`écris, je ne ressens aucune pression, juste le plaisir. Pour le deuxième, j`avais envie de construire en premier lieu une intrigue qui tienne la route et passionne le lecteur, mais aussi de m`améliorer tant au niveau du contenu que de la forme. Cette fois, je me suis plus entouré. Pour le premier, j`étais en contact avec un médecin légiste avec qui nous avons échangé sur tous les aspects liés à son métier. C`était une expérience géniale et enrichissante qui m`a permis d`être au plus proche de la réalité. Pour le deuxième, j`ai renouvelé l`expérience et l`ai même élargie en échangeant avec un commandant de police, un médecin, un avocat, un directeur de prison, etc. La pression est venue les derniers jours, juste avant l`impression du livre. C`est à ce moment-là que le livre m`échappe et que je me demande comment il sera accueilli par les lecteurs…

Dans votre dernier livre, Qui a tué Heidi ?, vous revenez dans le petit village de Gryon situé dans les Alpes vaudoises, un endroit où vous aviez déjà promené votre plume et votre personnage fétiche, l`inspecteur Andreas Auer, dans votre précédent thriller. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur cet attachement particulier pour cet endroit ? En quoi fait-il un cadre idéal pour un roman noir ?

Gryon est un lieu qui m`inspire ! J`ai eu un coup de coeur pour cette région. En 2011-2012, après avoir pris quelques mois sabbatiques pour voyager dans le monde avec mon compagnon, nous sommes rentrés à Gryon et c`est à ce moment que j`ai eu le « flash ». Ici se trouvaient tous les ingrédients pour créer et mettre en place les personnages et intrigues de mon roman : un village, un peu comme un huis clos, l`atmosphère de la campagne, la montagne qui recèle beaucoup d`endroits pour se cacher ou dissimuler. Gryon était décidément parfait, j`avais le cadre idéal.

Avec cette nouvelle histoire, vous faîtes cohabiter deux intrigues qui, pourtant, semblent très éloignées sur le papier. D`une part, l`assassinat d`une vache dans le milieu agricole, et d`autre part, une affaire immobilière aussi juteuse que discrète. Pourquoi cette envie de mêler les énigmes ?

Après Le Dragon du Muveran dont l`intrigue était construite sur un modèle passé-présent, j`avais envie de changer de ressort pour cette nouvelle trame. Construire l`histoire avec deux intrigues qui à priori n`ont pas de lien, ajoute une certaine complexité, mais c`est aussi ce que je trouve passionnant.

Cette double intrigue est en lien avec deux réalités qui cohabitent dans les Alpes suisses. D`un côté, la vie locale avec notamment la vie agricole et ses concours de vaches et de l`autre celle du domaine immobilier avec ses investisseurs étrangers, dont des Russes. On y retrouve ainsi deux agriculteurs en conflit et un tueur à gages russe, Litso Ice qui vient semer le trouble dans ce village sinon très paisible.

Puis un autre personnage... Dès le départ, j`avais choisi d`employer la formulation « l`homme qui… » pour un des personnages sombres du livre. Elle permet de désigner un personnage sans le nommer et surtout elle dit quelque chose d`important sur lui, mais aussi sur ce qui l`habite. Après « l`homme qui n`était pas un meurtrier » dans Le Dragon du Muveran, dans Qui a tué Heidi ? on va faire la connaissance de « l`homme qui s`enivrait du parfum de sa mère ». Le parfum – son parfum – est une évocation de son passé, mais aussi une fragrance qu`il associe avec ses fantasmes les plus sordides.

D`ailleurs, vous présentez ce milieu agricole sous diverses facettes, avec ses tensions et ses moments de fraternité, ses difficultés et ses aspirations. Comment êtes-vous parvenu à livrer ce tableau ? Une immersion en profondeur, une synthèse des propos et témoignages entendus ?

En général lorsque j`écris sur un sujet spécifique ou un lieu, j`essaie de creuser en profondeur : faire des recherches, aller sur place, rencontrer des gens, etc. C`est une partie qui me passionne au moment de construire mes scénarios. C`est ainsi que j`ai été visiter notamment un hôpital, la centrale de police ou encore un centre de médecine légale. J`ai même passé une journée en prison à discuter autant avec les gardiens qu`avec des prisonniers. Heureusement, ils m`ont laissé sortir… Mais le monde agricole ne m`est pas du tout étranger. Traire les vaches ou faire les foins est quelque chose que je faisais déjà enfant et adolescent. Et j`ai aussi participé à des concours de vaches.

Vous instillez dans votre livre, et dans le précédent, un rythme tout particulier, que l`on retrouve généralement dans les polars nordiques. Un intérêt particulier pour cette froide torpeur d`où peut surgir la peur à n`importe quel moment ?

Sans doute une sorte d`hommage aux polars nordiques que j`affectionne particulièrement. Étant à moitié suédois, je les lis en langue originale. Mais je trouvais que la manière dont étaient construits les polars nordiques se prêtait parfaitement au cadre montagnard suisse. Une des clés du polar nordique, c`est son faux rythme. Le polar du nord installe un rythme lancinant. On découvre l`environnement, on apprend à connaître les personnages, on entre chez, dans leur vie quotidienne. Cette apparente lenteur est synonyme de profondeur. Puis à un moment donné l`enquête s`accélère. le rythme devient haletant et la conclusion souvent explosive.

Cette fausse lenteur est aussi en lien avec l`environnement dans lequel s`inscrit la trame. Et dans ce petit village de montagne, on vit dans une apparente quiétude. Certains événements du passé ressurgissent, des conflits latents éclatent, des personnes extérieures viennent s`immiscer dans une ambiance de huis clos, un psychopathe réalise ses pires fantasmes et l`ambiance de huis clos favorise la suspicion au sein de la communauté…

Et si Qui a tué Heidi ? peut être perçu comme une suite directe de votre précédent roman noir, faut-il s`attendre à d`autres prolongements, d`autres occasions de retrouver l`inspecteur Auer ?

Nous allons en effet retrouver Andreas Auer dans une nouvelle aventure prochainement. le troisième tome est en cours d`écriture.


Marc Voltenauer et ses lectures



Quel est le livre qui vous a donné envie d`écrire ?

Ce n`est pas un livre en particulier, mais des livres. Avant de commencer à écrire des polars, j`ai été un grand lecteur, notamment des auteurs nordiques.

Quel est l`auteur qui vous a donné envie d`arrêter d`écrire (par ses qualités exceptionnelles...) ?

Personne ne m`a donné envie d`arrêter d`écrire… Au contraire, lire un livre qui fait preuve de « qualités exceptionnelles » me motive à continuer. L`écriture est un processus d`apprentissage constant.

Quelle est votre première grande découverte littéraire ?

Je dirais Agatha Christie à l`adolescence. Après avoir lu Le Crime de l`Orient-Express, j`ai enchaîné les lectures en compagnie d`Hercule Poirot et Miss Marple.

Quel est le livre que vous avez relu le plus souvent ?

Cela doit être la Bible au vu de mes études de Théologie, bien que je ne l`aie lu qu`une seule fois du début à la fin.

Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?

Même si j`ai adoré le film, je n`ai encore pas pris le temps de lire Le Nom de la Rose d`Umberto Eco.

Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?

Je vous propose de découvrir une auteure de polar suédoise, Mari Jungstedt. J`aime beaucoup ses polars qui se passent tous sur l`île de Gotland qui est chère à mon coeur. À moitié suédois, j`y ai passé tous mes étés depuis mon enfance. Elle met en scène Anders Knutas, un inspecteur très attachant et perspicace. L`île de Gotland est un cadre parfait pour les intrigues policières : une ambiance de huis clos, un habitat morcelé, des hivers longs et sombres et pleins d`endroits magnifiques pour dissimuler des cadavres… Ses intrigues sont menées de main de maître ! Celui qu`on ne voit pas est le premier de sa série.

Quel est le classique de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?

Je n`irai pas jusqu`à dire que la réputation est surfaite, mais je suis passé complètement à côté de Madame Bovary de Flaubert … Je pourrais citer d`autres livres que j`ai été forcé à lire lors de ma scolarité, mais qui ne m`ont pas laissé un souvenir impérissable…

Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?

« La clarté ne naît pas de ce qu`on imagine les représentations de la lumière, mais de ce qu`on prend conscience de l`obscurité. » Carl Gustave Jung.

Et en ce moment que lisez-vous ?

Je viens de finir le dernier Jo Nesbo et je vais m`attaquer au dernier de Camilla Läckberg.


Découvrez Qui a tué Heidi ? de Marc Voltenauer publié chez Slatkine & Cie :



Entretien réalisé par Rémy Watremez

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VLEEL 235 Rencontre littéraire avec Marc Voltenauer, Cendres ardentes, Éditions Slatkine & Cie


Citations et extraits (216) Voir plus Ajouter une citation
Andreas était fasciné par la vie sauvage et la faune. Plus il passait de temps avec les humains en général, plus il avait envie de se retrouver dans la nature en compagnie d’animaux.
(page 237)
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En parallèle à son travail d'assistante sociale, elle s'était engagée dans une troupe de théâtre amateur. Sur scène, elle arrivait à s'oublier. Se mettre dans la peau de quelqu'un lui offrait un exutoire, une manière de se libérer du trop plein d'émotions dont elle ne parvenait plus à se défaire.
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En bon flic, il avait appris à pénétrer l’esprit des criminels, à cerner leur personnalité, à comprendre leur mode opératoire. Entrer dans sa propre tête, c’était une toute autre histoire.
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Une enquête, c’est comme une fourmilière. Si l’on y plonge une branche, toutes les fourmis autour commencent à s’agiter. (page 105)
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Il chargea son caddie de produits suédois dont il raffolait, notamment le blodpudding, une sorte de boudin en forme de demi-lune, fait de sang de porc, de farine de seigle, d’un peu de bière et de mélasse, assaisonné de clous de girofle et de marjolaine.
(pages 64-65)
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Il ne pouvait choisir le jour de son trépas. C’était sans compter les risques du métier. La possibilité d’une mort prématurée. Une balle dans le cœur… Un coup de couteau… et pourtant, ce jour viendrait. Le plus tard serait le mieux.
Et en attendant, vivre ! Vivre et aimer. Pour tenir la mort à distance. Aimer intensément.
(page 154)
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le légiste était un personnage étrange et attachant. Étrange, car avec ses cheveux hirsutes qui ne connaissaient le peigne que de nom et ses lunettes aux verres plus épais qu’une vitre pare-balles il ressemblait à un savant fou, semblant la plupart du temps enfermé et perdu dans son propre monde. Et attachant pour les mêmes raisons. Il se jetait sur une dépouille avec l’enthousiasme d’une hyène affamée, C’était sa raison de vivre.
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Devoir rendre des comptes à une femme était une humiliation pour Måns et c’était pour elle une petite victoire sur l’adversité.
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Les croyances et les convictions étaient pour lui les principaux dangers qui guettaient l'humanité. Persuadé de détenir la vérité, chacun s'enlisait dans ses propres certitudes, renforçant ainsi sa propre ignorance. Hugo aimait bien la sentence socratique, " Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien". Reconnaître son ignorance comme postulat de base était l'attitude nécessaire pour s'ouvrir à une quête du savoir intelligente et demeurer critique à l'égard de soi-même.
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Derrière son secrétaire d'acajou et bronze doré, l'abbé Mauron les invita à s'asseoir sans prendre la peine de se lever. Par-dessus sa longue soutane noire, il portait une chaîne et une croix pectorale en or. Andreas regarda le crucifix accroché au mur avec un Christ souffrant, résigné. Puis son attention fut attirée par une statuette de la Vierge en bois d'olivier qui trônait sur le bureau et pensa, une fois de plus, à la profonde contradiction de l'Église catholique. Figure féminine par excellence, Marie y occupait un rôle central. Pourtant l'institution ecclésiale ne laissait qu'une place mineure aux femmes. À elle seule, la pauvre vierge se devait d'incarner l'unique dimension féminine d'une organisation phallocrate dont l'un des représentants se tenait face à lui.
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