J`ai commencé le deuxième avant même d`avoir une réponse d`édition pour le premier. L`envie d`écrire et de construire une histoire est restée la même. Lorsque j`écris, je ne ressens aucune pression, juste le plaisir. Pour le deuxième, j`avais envie de construire en premier lieu une intrigue qui tienne la route et passionne le lecteur, mais aussi de m`améliorer tant au niveau du contenu que de la forme. Cette fois, je me suis plus entouré. Pour le premier, j`étais en contact avec un médecin légiste avec qui nous avons échangé sur tous les aspects liés à son métier. C`était une expérience géniale et enrichissante qui m`a permis d`être au plus proche de la réalité. Pour le deuxième, j`ai renouvelé l`expérience et l`ai même élargie en échangeant avec un commandant de police, un médecin, un avocat, un directeur de prison, etc. La pression est venue les derniers jours, juste avant l`impression du livre. C`est à ce moment-là que le livre m`échappe et que je me demande comment il sera accueilli par les lecteurs…
Gryon est un lieu qui m`inspire ! J`ai eu un coup de coeur pour cette région. En 2011-2012, après avoir pris quelques mois sabbatiques pour voyager dans le monde avec mon compagnon, nous sommes rentrés à Gryon et c`est à ce moment que j`ai eu le « flash ». Ici se trouvaient tous les ingrédients pour créer et mettre en place les personnages et intrigues de mon roman : un village, un peu comme un huis clos, l`atmosphère de la campagne, la montagne qui recèle beaucoup d`endroits pour se cacher ou dissimuler. Gryon était décidément parfait, j`avais le cadre idéal.
Après Le Dragon du Muveran dont l`intrigue était construite sur un modèle passé-présent, j`avais envie de changer de ressort pour cette nouvelle trame. Construire l`histoire avec deux intrigues qui à priori n`ont pas de lien, ajoute une certaine complexité, mais c`est aussi ce que je trouve passionnant.
Cette double intrigue est en lien avec deux réalités qui cohabitent dans les Alpes suisses. D`un côté, la vie locale avec notamment la vie agricole et ses concours de vaches et de l`autre celle du domaine immobilier avec ses investisseurs étrangers, dont des Russes. On y retrouve ainsi deux agriculteurs en conflit et un tueur à gages russe, Litso Ice qui vient semer le trouble dans ce village sinon très paisible.
Puis un autre personnage... Dès le départ, j`avais choisi d`employer la formulation « l`homme qui… » pour un des personnages sombres du livre. Elle permet de désigner un personnage sans le nommer et surtout elle dit quelque chose d`important sur lui, mais aussi sur ce qui l`habite. Après « l`homme qui n`était pas un meurtrier » dans Le Dragon du Muveran, dans Qui a tué Heidi ? on va faire la connaissance de « l`homme qui s`enivrait du parfum de sa mère ». Le parfum – son parfum – est une évocation de son passé, mais aussi une fragrance qu`il associe avec ses fantasmes les plus sordides.
En général lorsque j`écris sur un sujet spécifique ou un lieu, j`essaie de creuser en profondeur : faire des recherches, aller sur place, rencontrer des gens, etc. C`est une partie qui me passionne au moment de construire mes scénarios. C`est ainsi que j`ai été visiter notamment un hôpital, la centrale de police ou encore un centre de médecine légale. J`ai même passé une journée en prison à discuter autant avec les gardiens qu`avec des prisonniers. Heureusement, ils m`ont laissé sortir… Mais le monde agricole ne m`est pas du tout étranger. Traire les vaches ou faire les foins est quelque chose que je faisais déjà enfant et adolescent. Et j`ai aussi participé à des concours de vaches.
Sans doute une sorte d`hommage aux polars nordiques que j`affectionne particulièrement. Étant à moitié suédois, je les lis en langue originale. Mais je trouvais que la manière dont étaient construits les polars nordiques se prêtait parfaitement au cadre montagnard suisse. Une des clés du polar nordique, c`est son faux rythme. Le polar du nord installe un rythme lancinant. On découvre l`environnement, on apprend à connaître les personnages, on entre chez, dans leur vie quotidienne. Cette apparente lenteur est synonyme de profondeur. Puis à un moment donné l`enquête s`accélère. le rythme devient haletant et la conclusion souvent explosive.
Cette fausse lenteur est aussi en lien avec l`environnement dans lequel s`inscrit la trame. Et dans ce petit village de montagne, on vit dans une apparente quiétude. Certains événements du passé ressurgissent, des conflits latents éclatent, des personnes extérieures viennent s`immiscer dans une ambiance de huis clos, un psychopathe réalise ses pires fantasmes et l`ambiance de huis clos favorise la suspicion au sein de la communauté…
Nous allons en effet retrouver Andreas Auer dans une nouvelle aventure prochainement. le troisième tome est en cours d`écriture.
Ce n`est pas un livre en particulier, mais des livres. Avant de commencer à écrire des polars, j`ai été un grand lecteur, notamment des auteurs nordiques.
Je dirais Agatha Christie à l`adolescence. Après avoir lu Le Crime de l`Orient-Express, j`ai enchaîné les lectures en compagnie d`Hercule Poirot et Miss Marple.
Cela doit être la Bible au vu de mes études de Théologie, bien que je ne l`aie lu qu`une seule fois du début à la fin.
Même si j`ai adoré le film, je n`ai encore pas pris le temps de lire Le Nom de la Rose d`Umberto Eco.
Je vous propose de découvrir une auteure de polar suédoise, Mari Jungstedt. J`aime beaucoup ses polars qui se passent tous sur l`île de Gotland qui est chère à mon coeur. À moitié suédois, j`y ai passé tous mes étés depuis mon enfance. Elle met en scène Anders Knutas, un inspecteur très attachant et perspicace. L`île de Gotland est un cadre parfait pour les intrigues policières : une ambiance de huis clos, un habitat morcelé, des hivers longs et sombres et pleins d`endroits magnifiques pour dissimuler des cadavres… Ses intrigues sont menées de main de maître ! Celui qu`on ne voit pas est le premier de sa série.
Je n`irai pas jusqu`à dire que la réputation est surfaite, mais je suis passé complètement à côté de Madame Bovary de Flaubert … Je pourrais citer d`autres livres que j`ai été forcé à lire lors de ma scolarité, mais qui ne m`ont pas laissé un souvenir impérissable…
« La clarté ne naît pas de ce qu`on imagine les représentations de la lumière, mais de ce qu`on prend conscience de l`obscurité. » Carl Gustave Jung.
J'apercevais parfois cette petite fille au bout du chemin ...