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Citations de LeRoi Jones (22)


On demande au Noir américain de défendre avec la même énergie que son compatriote blanc le système américain. Il n'y a pas de doute que le Noir de classe moyenne contribue et continuera à contribuer à cette défense.

Mais il y a peut-être un point d'interrogation dans l'esprit des nombreux pauvres Noirs et aussi dans celui de beaucoup de jeunes intellectuels noirs.

Que leur demande-t-on de sauver ? C'est une question intéressante et l'Amérique ferait bien d'y fournir une réponse.


Ecrit en 1963....
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Le fait majeur est que la seule musique dite populaire de ce pays qui ait une valeur réelle est de descendance africaine.
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Les premières tentatives faites par les Noirs pour embrasser la religion du Christ blanc furent repoussées cruellement parce que les théologiens chrétiens étaient convaincus qu'ils n'étaient que des bêtes :

" Vous ne donneriez pas les Saintes Ecritures à des boeufs ".

En outre, les chrétiens blancs pensaient que si les Africains se convertissaient et cessaient donc d'être des païens ou des sauvages, leur maintien en esclavage perdrait toute justification.
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Il y a toujours eu une frontière que le Noir n'a pu dépasser, que ce soit musicalement ou socialement. Il y a toujours une limite à toute dilution ou excès de références culturelles ou spirituelles.

Le Noir ne pouvait pas devenir blanc et c'était sa force. C'est à l'existence de cette frontière, de ce no man's land que sont dues la logique et la beauté de sa musique.
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Si le bebop était outrancier, c'est qu'il le fallait pour restituer au jazz sa fièvre et sa beauté.

Le bebop était un festin pour les jeunes Noirs encore capable de ressentir une émotion en dehors de la culture populaire américaine, cette corne d'abondance pleine de pacotille.
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Il est aussi absurde pour un Occidental de déclarer que la voix du ténor wagnérien est supérieure à celle de l'Africain ou du chanteur de blues qu'il le serait pour un non-Occidental de décrier la Neuvième Symphonie de Beethoven sous prétexte qu'elle n'a pas été improvisée.
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L'idée que la pensée occidentale pourrait être "exotique", si on la regardait d'un autre point de vue, n'effleure jamais la plupart des Occidentaux.
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"L'un des traits les plus marqués du Blanc occidental, c'est depuis toujours la conviction, [...] que ses idées, sur le monde sont éminemment enviables et, qui plus est, que ceux qu'elles n'attirent pas ou qui, du moins, ne les trouvent pas admirables sont des sauvages ou des ennemis."
LeRoi Jones cite HERSKOVITS
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Un homme n'est pas fait pour travailler toute sa vie sans pouvoir se tourner vers aucun des autres champs de l'existence.
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L'imitation de la société blanche devient bientôt pour eux une fin en soi et plus ils étaient placés haut dans l'échelle sociale, plus cette imitation était fanatique [...]. Ce phénomène provoqua dans le caractère du Noir une rupture psychique qui eut certainement des répercussions dans tous les domaines de son existence.
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Comprendre qu'on est noir dans une société où c'est une tare, c'est une chose ; mais comprendre que CE N'EST PAS VOUS qui êtes en faute, mais cette société, et qu'elle est profondément déformée par cette faute, voilà qui vous en sépare encore plus.
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Un fait qu'on oublie presque toujours, quand on discute de la "place" du Noir dans la société américaine, c'est qu'il n'en a eu réellement une qu'en tant qu'esclave. Après l'abolition de l'esclavage la société n'avait plus de place à lui donner.
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Mais dès le début de son "réalignement" face à une Amérique à qui elle pouvait réclamer "l'égalité" et non plus des avantages, ses membres s'étaient posés en aspirants-CITOYENS plutôt qu'en affranchis ou en ex-esclaves;
[...]
Mais quand ils arrivent aux frontières de cette "citoyenneté", quand leurs prétentions à l'égalité avec le reste des Américains d'une part et à la supériorité sur leurs propres frères d'autre part se révèlent n'être qu'illusoires puisque finalement notre société ne les traite de "simples Noirs", ils se contentent d'être des "citoyens de seconde classe". Cela du moins leur fait croire qu'ils ont un pied dans la porte, même s'il leur faut encore se battre pour faire entrer le reste, pénétrer derrière la paisible façade de la bourgeoisie blanche.
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A ses débuts, l'église était tout de même le seul lieu où le Noir pouvait extérioriser des sentiments que l'esclavage tendait naturellement à réprimer. Il y allait, littéralement, pour être libre, et pour se préparer à la liberté qui lui serait donnée dans la Terre promise. Mais à mesure que l’Église noire prenait de l'assise, elle se mit à se conformer de plus en plus à l'image qu'elle se faisait de l’Église des Blancs et ses objectifs changèrent. Elle commença à produire des positions sociales. Les ministres, les diacres, les doyens, les administrateurs et même les bedeaux des églises baptistes et méthodistes constituèrent une hiérarchie, et cette hiérarchie domina toute la société noire. Les "rechuteurs" ou relaps (les fidèles qui commettaient des péchés) et les "païens" furent relégués au plus bas de l'échelle sociale. Et à l'époque de l'esclavage, les églises dominées par des nègres de maison ou par des affranchis établirent des distinctions plus strictes encore que les autres entre les catégories sociales. Au bout d'un certain temps l’Église en arriva à s'intéresser autant aux questions sociales qu'aux questions religieuses, bien qu'elle exprimât encore cet intérêt en des termes religieux. Ainsi ce qui fut présenté à un nombre croissant de fidèles de bonne volonté sous le nom de "progrès" ou "d'avance" finit par ne plus signifier qu'imitation du Blanc - en pratique sinon en théorie.
[...]
Mais la fin de l'esclavage allait saper, de bien des façons, la culture qui s'était ainsi développer sous l'égide de l’Église. A partir de ce moment les masses noires purent trouver EN DEHORS de l’Église des moyens de mieux remplir leur vie. Il se mit à y avoir de plus en plus de "rechuteurs" et de plus en plus de musique du diable.
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Le blues n'est pas, et n'a jamais prétendu être, un phénomène purement social, c'est en premier lieu une forme poétique et en second lieu une façon de créer de la musique.
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Beaucoup de critiques étaient des Blancs appartenant à la classe moyenne qui "collectionnaient le hot" (autrement dit les disques de jazz), et il n'y a pas de groupe d'opinion plus particulariste que les gens qui ont une marotte. On vit surgir une série de "petites revues" destinées à ces collectionneurs et posant comme principe qu'il n'était pas possible de jouer du "véritable jazz" si on avait moins de cinquante ans.
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L'Amérique blanche n'a jamais eu qu'une connaissance superficielle de l'Amérique noire [...]. Tandis que l'Américain noir a toujours DU savoir à quoi pensait l'homme blanc, même si en tant qu'esclave il était loin de savoir ce qu'était réellement l'Amérique.
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On ne peut pas dire simplement : "l'esclavage a créé le blues", et en rester là.
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En dépit de la "fierté" et de la "conscience" de race dont se targuaient ces porte-parole de la Renaissance noire, il restait dans la pensée de la classe moyenne noire une odeur de pourriture : l'idée qu'il fallait d'une façon ou d'une autre MÉRITER l'égalité.
Dans l'esprit des tenants de cette Renaissance, on pouvait discerner trois réactions distinctes selon la strate culturelle à laquelle ils appartenaient. La nouvelle intelligentsia engendrée par la classe moyenne avait inventé l'idée et le terme : Noir nouveau (Alan Locke) pour communiquer AU MONDE BLANC que la tactique adoptée pour monter dans le train de la vie majoritaire américaine avait changé, et l'important était ici la NÉCESSITÉ de le lui signifier. C'était encore une réaction consciente à l'Amérique blanche et une nouvelle adaptation du rôle que jouait avec embarras le bourgeois noir à l'intention d'un public blanc toujours attentif. Il y eut soudain dans cette intelligentsia une estime bruyante mais un peu forcée pour tout ce qui était noir. Les écrivains de "l'école de Harlem" s'efforcèrent de célébrer la vie des masses noires, mais ne parvinrent à en faire qu'un thème littéraire d'apparence EXOTIQUE.
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