Au cours de ses aventures, il avait eu affaire à plusieurs spécimens de la gent dragonne. Les gentils lui avaient préparé des grillades. Les moins gentils s'étaient efforcés de le réduire en cendres.
Trixie s'empara du couvercle d'un gros bocal de confiture et s'en fit un bouclier.
_ Je reviens tout de suite.
Et elle sortit affronter les monstres. Bouche bée, Louis la regarda se tailler un chemin à coups de spatule parmi la jungle maléfique.
Le roi Paulo se préparait à se coucher quand un messager se présenta au château. Il venait de chevaucher dix jours sans s'arrêter. Pour atteindre sa destination, il avait franchi des montagnes montagneuses, des vallons vallonnés et des pierriers pierreux, puis des torrents turbulents, des lacs lugubres et des marais mouillés. Il avait aussi affronté des ouragans outrageants, des bizzards blizarres et des cyclones sismiques (ainsi que quelques cyclopes cyniques). Tout ça pour livrer son message au Fort-de-Guingois.
Clonki n'est pas un bavard. Parler, ce n'est pas son truc Même hennir, il évite. Mais il a un hobby : il compose de la poésie. Ce qu'il préfère, ce sont les haïkus. En voici un don il est particulièrement fier.
MON BEAU TOURNESOL
NE CRAINS PLUS LE GÉANT VERT :
JE L'AI ZIGOUILLÉ
Il était une fois, moi naquis. Au début, moi étions ravi de grogner et de renâcler comme mes copains porcidés. Mais un jour vint un homme de métal. Il me fassions manger une drôle de patate pétillante et, soudain, je ne pensions plus aux truffes, aux glands et autres friandises. Je pensions au Sens de la Vie, et je sachions que racine carrée de neuf égale trois.
Pendant son temps libre, le roi Paulo aime faire des discours, organiser des banquets et jouer aux jeux vidéo. Parfaitement, aux jeux vidéo ! Il est d'ailleurs très fort, surtout à la course de carrosses sur piste jonchée de champignons géants et de tout un tas de bazar.
"Une fois leurs étalons trop épuisés pour avancer, Louis et M.Catalogue les échangèrent contre des vaches. Ils les chevauchèrent jusqu'à épuisement, puis les troquèrent contre des kangourous. Au chaud dans leurs poches ventrales, ils bondirent deux jours durant. Puis, quand les kangourous refusèrent de faire un saut de plus, Louis et M. Catalogue se procurèrent un tandem. Et quand le tandem dérailla de fatigue, ils acquirent à la place un chariot tiré par cent furets. Qu'ils échangèrent à leur tour contre deux nouveaux chevaux, et c'est ainsi qu'enfin, ils regagnèrent le royaume de Butte-aux-Glands."
Gobelins, sorciers, dragons... rien ne résiste à Sir Louis, le chevalier du roi Paulo le passable. Sauf les guêpes, bien sûr, desquelles il a une peur bleue. Digne héritier de sa mère, il résout intelligemment toutes les énigmes et décortique les situations les plus compliquées avec intelligence et bravoure.
Lorsqu’une affreuse donzelle géante menace le Royaume, Sir Louis ne met pas longtemps à comprendre comment en venir à bout. Cependant, il est loin d’être au bout de sa quête, et encore moins au bout de ses surprises...
Un rythme fou fou fou pour ce roman loufoque ! Le découpage du texte en chapitre est très original, certains d’entre eux étant conçus comme des petites farces entre deux chapitres plus narratifs. Du coup, on peut regretter un manque de structure, mais cela participe à l’impression de rapidité et apporte beaucoup de fraîcheur dans le récit.
Sir Louis a plutôt la tête sur les épaules (autant que possible dans ce décor moyenâgeux). Ses compagnons, anciens et nouveaux, sont complètement déjantés, et ils prennent beaucoup de place dans l’histoire (un peu trop, peut-être ?).
Si vous n’aimez pas l’humour absurde, passez votre chemin. Dans le cas contraire, vous risquez de vous régaler : jeux de mots, situations cocasses, interventions de petits personnages spectateurs...
Les auteurs nous promettent une abominable suite pour très bientôt.
"Commençons par le roi Paulo. Il règne sur le royaume de Butte-aux-Glands. Je sais, c'est un nom ridicule. Pas la peine de me regarder comme ça, je n'y suis pour rien ! Paulo est un bon roi. Attention je n'ai pas dit "formidable", ni "exceptionnel". Mais il pourrait être pire. C'est pourquoi ses sujets le surnomment Paulo le Passable. (Il vaut toujours mieux que son père, feu le roi Larry l'Agresssif).
" Il était gentil jusqu'à ce qu'un beau jour, il décide de devenir méchant, pour voir. Nul ne sait ce qui provoqua ce brusque revirement de sa part."