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Citations de Lexie Tibo (24)


LA DESENFANTEE

Un choix
Une lubie
Une hésitation
Rien de tout cela
Une assignation à supporter
Une charge massive sise au bassin.
Cette invasion sournoise qui débuta à la trentaine
Tu sentais une petite bosse vers le bas-ventre
Tu soupçonnas les effets de ta gourmandise
Tu ne pouvais imaginer autre chose
Puisque tu ignorais tout de cette affection
Pas antécédent familial connu.
Il est admis une part d’hérédité
Voire de la nervosité
Dit la spécialiste que tu rencontras
Après de pénibles flux
L’origine ethnique est citée comme facteur de risque
Tu appartiens aux groupes désignés
Serais-tu mal née ou juste mal soignée
La science depuis fit des progrès
Ils arrivèrent trop tard pour toi.
Tu fus diagnostiquée à Lyon mais d’abord suivie à Londres
Où tu vivais alors que tes douleurs devenaient intenables
Tu reçus un traitement inadapté
Ton état général s’aggrava
Engageant ainsi un rêve professionnel
Tu dus renoncer à ta formation de styliste
Contrainte de revenir en Gaules
Pour endurer cette incursion tranchante
Aucun des organes concernés ne fut épargné
Tout autre recours est un vain songe
Ta double peine.
Lasse tu déconsidéras les impairs : As-tu des enfants ?
Tu as aimé des neveux et des nièces
Si bien que tu serais tentée de répondre oui
Puis tu invoquas ta position d’éducatrice
Ces interrogations découlent de tes compétences.
Tu obtiens toujours des marques d’estime
Pour la fête des mères : bonne fête petite maman !
Mais tu maintiens que tu n’en es pas une
Aucun livret de famille ne l’atteste
Inconcevable de cocher sur des formulaires
La case correspondant au nombre d’enfants
Pourtant tu te verrais bien la noircir
Avec un entier naturel non nul
Puisse ton célibat ne soit pas un frein.
Tu ne pourras jamais enfanter
Mais tu peux devenir mère
Tu penses aux berceuses que tu chanteras
Aux histoires que tu raconteras
Aux preuves d’affection que tu montreras
Au mouron que tu te feras
À cette grâce qu’il te sera donné
De t’en faire pour un être
À vie.
Te voici donc devant cette cour de doléances
Pour ce projet de maternité d’un autre genre
Y trône la tour des demandes d’agrément
Tu devras tenir neuf mois pour un éventuel aval
Neuf mois pour une autorisation d’adopter
Neuf mois pour une grossesse ordinaire
Neuf mois de gestation pour toutes
Ici s’arrête l’égalité de parcours.
Tu seras sondée par des désignés
À domicile et dans leurs quartiers
Souhaitant s’enquérir de tes capacités
Tes feuillets professionnels seront scrutés
Comme preuves de dispositions financières décentes
C’est ainsi.
Alors tu t’interroges sur les mères biologiques
Qui méconnaissent tout de ces étapes
Une union féconde
Et elles sont consacrées
Tu t’agaces et tu t’indignes
Puis tu finis par acquiescer
Quelle iniquité !
Tu t’engages sur ta soif d’aimer et de transmettre
Sur la foi de ton vécu auprès des tout-petits
Avec des lettres de moralités d’amis
Et munie des pièces nécessaires.
Décidée à accueillir ce premier enfant pour lequel tu vibres déjà
Déterminée à ranger ce costume de désenfantée.
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Crépuscule d’un peuple qui jadis ne savait de la guerre que les récits de caravaniers et tardivement d’échos des fréquences rurales. Ils ne la connaissaient qu’à travers les déclarations des autres. Ils ignoraient que la souffrance n’avait pas seulement pour origine la perte d’êtres chers et le rapt de biens. Elle incluait la cohabitation permanente avec la peur, celle du lendemain.
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En attendant, le codiverbiste regagnait son domicile avec sa série. Il en avait pour une semaine. À ses débuts, il usait de quatre fois plus de temps pour débusquer les mots mystères. C’est dire les progrès enregistrés en trois ans d’exercice. Pas de télévision, ou peu sauf la météo, afin de savoir s’il avait besoin de se munir d’un parapluie quand il irait se procurer ses magazines. Il n’a jamais été mélomane, excepté une curiosité pour les homélies funèbres, par égard pour les morts, avait-il coutume d’expliquer. Peu de lecture en dehors de la rubrique nécrologique et du turf.
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C’est précisément méconnaître l’histoire de Dorom et de ses cités voisines. Elle n’intéressa peut-être pas les grands envahisseurs potentiels. Ni la paix, ni le vivre ensemble n’étaient commercialisables. D’ailleurs nulle part, ils ne sont intégrés dans les critères de classement des agences notations du niveau de développement. Les pays avancés mais en guerre passèrent toujours devant Dorom et le Voltan.
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Était-elle simplement le reflet d’une époque qui avait vite fait de distribuer des points de sollicitude à toute souffrance médiatisée ? Ou simplement une jeune fille en quête de reconnaissance qui s’était laissée anéantir par ses propres fabulations ?
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Maddy pointa du doigt les origines ethniques qui pouvaient retarder le processus, en raison de la rareté de donneurs compatibles dans son cas. Ainsi, la famille biologique de Natacha serait un recours envisagé. Toutefois, Céleste, la sœur de la défunte mère avait marqué nettement sa réserve sur l’éventualité d’une prise de contact. (...) De l’angoisse liée à l’état propre de leur fille s’ajoutait une autre équation familiale complexe à résoudre.
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(...)
Fidel
Prononcer ton prénom encore me rappelle à quel point le destin se joue à peu de chose. Toi dont j’ignorais la moindre information jusqu’au jour où tu t’éclipsas pour de bon. Et pourtant, nous nous connaissions de vue. (...)
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_ Il n'y aura aucun enterrement à Koubi, je ne vais pas procéder à ce rapatriement. Non pour une question d'argent mais de principe. Je n'exécuterai pas cette dernière volonté qui induit une certaine allégeance à son égard…
[…]
_ Tous les enfants respectent les dernières volontés de leur père, non ?
_ Tous les pères se préoccupent de leurs enfants. Ils essayent même d'assister à leur mariage par exemple, non ?...
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"Ma couleur"
A l'origine, le grand dessein nous a tous créé avec pour mission d'accompagner ses créatures, à travers les variantes de la vie, vers leurs destinées.
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"2050 sur la Terre"
La Terre, jadis surnommée la planète bleue devenait multicolore. Les cimes des arbres, la surface des océans et des sols furent revêtus de cet asphyxiant. Il s'incrustait de force dans la panse des animaux.
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"Vingt-quatre heures dans le camp de M'boti"
Il était de ceux qui naquirent avec la mauvaise couleur de peau. Parmi des nuances de teint noir. Cette peau d'un blanc cireux, conséquence d'une anomalie génétique. Une dépigmentation cutanée singulière que Dame soleil ne ménage pas. Les albinos
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"Nos espoirs envolés"
As-tu remarqué comment une personne pour qui tu as de l'estime, te fait en revanche comprendre que tu es un fardeau ? Toi et tes marques de respect ? Par un geste d'une efficacité imparable: un tour de tête à quatre-vingt-dix degrés.
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"J'ai perdu mon fiancé"
Mais alors, troque-t-on de peine comme on change de robe ? Qu'espérait-elle obtenir ici ? Une nouvelle identité de victime que personne n'irait vérifier ?
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Encore quelques minutes. Des minutes à se remémorer l'indicible. Il y a deux actes mais le second lui crée plus de tourments. Pourquoi elle ? Non elle veut dire pour quoi lui et à elle ? Impensable. Il n'est pas infréquentable dans l'absolu mais assez inconvenant envers elle. Il entendait la dresser. Aussi, ses avis s'immisçaient dans les remontrances maternelles. Selon lui rien n'allait chez elle. Ni en classe, ni à la maison. Elle en est excédée. Personne ne venait jamais la défendre. Jamais. Pas même sa mère. Et pour cause, c'est son cousin germain. Elle l'aime bien celui-là. Julien. Elle, sa fille ? C'est autre chose.
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"L'indéfendable"
Certains grandissent avec un héritage qui ne se quantifie pas. Cette sorte d'assurance naturelle qui leur donne la force d'agir en toute circonstance sachant qu'ils seront rattrapés quoi qu'il leur arrive.
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"La néante"
Comme les aléas de l'existence deviennent propices à la révélation de la seconde nature des Hommes.
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Comment un garçon pouvait se retrouver délaissé quand on sait l’importance que ceux-ci ont pour des familles chinoises par rapport aux filles. Pour la transmission du patronyme et la providence familiale. La Chine ayant limité ses programmes d’aides sociales, c’est donc sur les garçons que les parents se reposaient pour espérer avoir une vie de retraite décente. Les trois n’allaient pas tarder à comprendre la probable raison de cet abandon.
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"La mangeuse d'âmes"
Le sursit ne fut hélas que de courte durée. Un autre nourrisson décéda. La veuve fut contrainte de quitter Miigu. Et fait rarissime, avec ses deux enfants.
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"Le berger et le chevalier"
On raconte encore de nos jours que ce baobab qui n'a jamais retrouvé ses feuilles, porte encore les stigmates de cette querelle.
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"La merveille de Susong"
Na jouissait déjà d'une réputation de femme tenace. Bien avant son mariage. Sa mère n'avait pas survécu à sa naissance, en raison d'une hémorragie interne.
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