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Citations de Lionel Ray (229)


l'hypothèse du bleu
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… la grande échelle du simple :  s'évader vers la page
57 il distribue des indices mêlant lieux et moments
D'infimes traces entre les maison à peine aperçues
Et voici la ville inchangée depuis deux siècles une
Forteresse de poche et les dames patronnesses — il
Avoue « c'est une histoire de pipe et de blague et
j'étais ou je n'étais pas » une présence probable en
Hors-texte dans l'hypothèse du bleu et remonter
Le temps comme on remonte un fleuve
Vous pourriez même le sauter à pieds joints tel
Chapitre qui ne sert de rien contre vous ces mots
Qui sont ainsi ça meurt comme ça vient le vent
Qui les efface poussé par la pluie suivante
Ces paroles qui ont leur syntaxe :   une langue
Qui ne s'apprend pas : la langue de l'oubli
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p.73
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être ou ne pas naître


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… la violence est illisible. l'agresseur qui dans la rue
Souriait aux mères, c'était cela ( jamais une parole
Ne brille) ainsi naît le vieillissement sans référence
Dans une salle minuscule où le don d'insouciance
N'est pas comparable à une pile électrique. ainsi
Tout se passe en dehors de nous : « ils vont être
Mangés » disait le commissaire irréductible regardant
Une carte d'Europe où la Corse ne diffusait plus
Aucun pollen — tandis que d'autres s'épanchaient. on
S'épuise on éructe on fouille on creuse on s'enfouit.
Le jeu des clans dans la proximité asphyxiante
N'avait rien d'une aventure musicale. voyez-vous ça
Les saisonniers les ardents timoniers les nautoniers !
La route ne traverse pas la colère des aveugles
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p.18
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le pourquoi des oubliettes

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… « ceci n'est pas moi » disait-elle et le film précipita
L'échec « où serait le danger ? » on essaya la contrition
Publique trouvant le sujet trop mince et ce fut recycler
Le complot après un ouragan. la même logique persiste
Au détour du hasard : 30 attentats,     la mémoire des
Années de péril : « Oh c'est une vieille histoire » et qui
Trembla, confuse. ceux-là innombrables qui n'hésitaient
Pas et ceux-ci plus secrets formaient la chaîne. elle resta
Solitaire dans ses armoires avec une tasse d'earl grey et
Des questions légères
               tendant la main à mes arbres préférés
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p.31
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La vie que tu inventes
tu la donnes au matin
à l’herbe et à l’oiseau
tu la confies à ce jardin des heures
où s’ouvre la fleur du monde
double : ici la joie toute blanche
et là, rouge et noire, la tristesse
aux paupières froides

p.45
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Il imagine
  
  
  
  
Il imagine
un récit mobile comme une flèche
des étoiles nouvelles
et sous les pierres qu’il déplace
la vie imperceptible.

il regarde obliquement
son passé irréparable
les trahisons l’usure
les images radieuses les autres.

il voyage
à l’écart de soi traversé par la soif.

il dormira
contre la terre comme il fit
enfant
parmi les papillons et les jonquilles
dans le savoir obscur des signes
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À CETTE ULTIME LIMITE…


À cette ultime
limite du regard, le corps couturé
d’ombre, debout dans
le défaut du ciel et des toits,

Sur l’axe du temps, cette image
qui tourne : voix et visions
dans les jardins coutumiers où naissent
des bouquets qui ne s’éteindront pas.

Plus loin dans l’argile inachevée
sinon de vains messages,
la statue du silence

Fait halte. Mais ceux qui nous étaient proches
ont quitté la route pour fuir, étrangers, parmi
les oiseaux faibles et le temps étroit.
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PROFIL ANXIEUX

Toi ma vie comme un oiseau simple
Qui chasse l'hiver, viens approche regarde

Qui je suis avec mon sourire d'aveugle mes mains
Qui ne saisissent que des ombres, toi rugueuse et âpre,

Œillet artificieux, songe à la neige de mars
Aux dieux que j'ai perdus à ces portraits profonds

Massifs qui interrogent le silence des années
Épaisses avec la grise indifférence de ceux

Qui sont partis. Songe aux traces peintes
Sur les murs les cahiers d'enfance le très vieux cèdre

Aux chiffres à nos effrois ces dépouilles pour musée
Lointain ces rêves blancs et noirs et ce qui reste…

Songe songe ma vie à la nuit qui m'éclaire
Tant de débris de grimaces et de dieux périmés.

p.45
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L'ABSENTE


À l'instant d'une pensée ce petit tremblement
Des lèvres, elle se lève s'imagine au miroir

Regarde et sur le point de dire quelque chose qu'elle
Ne dit pas, une pensée déjà brillante et proche

Du soleil, sablier pour la seconde mémoire
Celle des eaux du dessous et l'aventure de vivre

En surgissements en étonnements, pensée qui cherche
En soi les signes une langue sauvage langue des îles

Ou d'enfant aux cheveux défaits avec des voiles
Autour des épaules, grise de poussière, ou cette

Voix dans l'éloignement au téléphone qui vous
Reporte aux jours jacinthe de jadis :

Une musique onduleuse qui pose sur vous
Ses mains transparentes et qu'on entendra plus.

p.49
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des corps sans emploi


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… en manque d'émoi dans une banlieue interlope,
Était-ce abandonné au saccage un bus ou un bloc
Avec ses paroles étranglées ces crises de voix sa vieille
Odeur d'ortie, là où les pourrissoirs programmaient
La désolation. on entendait des prénoms simples
Comme des matins d'avril et sur un terrain vague
Où dormaient quatre caravanes la princesse rousse
Appelée Parola. si lourde avec ses façons de hanneton
Grisé. le cœur pur était une épreuve supplémentaire.
On décida du soleil dans une cave désaffectée
« Était-ce une gravière une plage un glacier » on ne
Savait plus quoi sauf que des gamins sans combat
Riaient dans les hautes herbes fouettées par le vent
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p.23
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Les chemins sont vrais. inconcevables.
La terre donne à voir. il y a l'eau la roue
la soie teinte. la cueillette des taches
sombres et claires. la lumière gèle.

Ce sont chemins échappés. la terre ne manque pas.
effacement des vagues. devenir des pierres.
collines à plumes bleues. tilleuls.
miroirs d'amants d'autrefois.cette buée
du matin jeune sur le cuivre des près.
LES CHEMINS
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Maintenant



Je t’offre septembre
blanc avec ramures
agitées ce reste
de ciel charbonneux
ses fourrures ses cages

je t’offre le sable
matinal parmi
les collines cette bras-
sée de rouges le seuil
fugitif les flaques
je t’offre tout ce que
j’aimais les commen-
cements les maisons
noires les feuilles indo-
ciles quelques nuages
et l’averse ruche
de soleil pactole
je voudrais pour toi
l’écume des foules le
tranchant des pierres ou
le royaume des puits
tant est âpre la
solitude qui me
ressemble comme à
ces étoiles de paille
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Pour la chaleur et pour l'instant, le sel de vivre.
Pour le retour du temps au centre vivant des
phrases. Pour la vie patiente et sérieuse. Dans quelle nuit
ai-je à jamais marché ? Dans quel dormir ai-je à
jamais rêvé ? Au centre vivant de toi. Là

où rien n'est absence. Où tout est vrai. Inchangé.
Ni double ni reflet. Où rien ne vacille plus.
Ce fil unique du vivre et du mourir. Ce bleu
éblouissant. Ce feu sans rive. Cette essence
calme. Cette double durée. Cette question sur la mer.

Ainsi je vis en toi comme au fond des paroles.
Prenant appui sur leur âme de chair. Plus loin
portant mes pas vers des soirs plus intenses.
[...]

Le temps est nôtre inaltérable insoumis.
Notre image dans le chant circulaire. Et chaque
chose y change et s'y répète. Et nous sommes cette
fable de la mer multiples et toujours ressemblants.
Nous sommes à nous-même notre lieu notre sang.

(extrait de "Césures") Pp28-29
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Sur un chemin fabuleux
le travail doux-amer des mots
la musique des matins.

Plus loin que les vents
quel fil mystérieux

Scintille? Quel est cet orchestre
vivant? Et quelle horloge
remonte le temps?
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IMPALPABLE


Impalpable comme
Un vol de martinets entre les toits
Comme l'éclat des voix
Ou le miracle d'une source
Impalpable comme l'accent du secret.

Et la chronique des Heures disparues
La scintillation des chansons anciennes
Impalpable comme l'horizon du temps
Dans la brume d'une enfance
Au carrefour des échos.

Impalpable comme ce rideau de pluie
Et le balbutiement des agonies
Comme le ciel qui tombe en ruine
Et l'étonnement des blanchisseuses
Et la poussière du souvenir.

Toutes les musiques sont douloureuses
Même la quête éperdue du silence.
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UNE SORTE DE CHANT…


Une sorte de chant
pareil au jour qui traverse
un feuillage et descend,
furtif, jusqu’à l’herbe pauvre.

Un chant qui parle d’octobre
et d’eau cachée,
de lointains sans amertume,
fronts mêlés, collines heureuses.

Et ce besoin d’espace entre
les mots, comme une disposition
de traces et de froissements.

Ici entre les fleurs, avec le grain
des ombres, la vie circule et boit,
fugitive, à d’anciennes sources
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Depuis la première guerre photographiée, la guerre de Crimée, et jusqu'au récent conflit israélo-libanais, la photographie est le témoin qui nous renseigne sur l'horreur des guerres mais aussi, quelquefois, sur la beauté de l'humanité, cette beauté fugace qui nous interdit de désespérer et qui ne brille jamais plus fort qu'en temps de drame (Erhan Turgut, préface).
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L'ÂGE D'OR


Une sorte silencieuse de soleil double
Qui nous ressemble qui résiste et ne renonce pas,

Avec autour de lui son fardeau d'hirondelles
Ses blessures sa semence de songe et de savoir furtif :

Écureuil aventuré hors du nid, suspendu comme
Une phrase à une branche au-dessus du tourbillon

Des hivers et des frayeurs, puis cherchant
Dans l'herbe silencieuse sa provision de messages

Enfouis, nourriciers, obscurs. Qui donc es-tu ô joie
Surgie comme un tournesol, œil béant, terrestre,

Première colline du monde ! Les mots bougent à peine.
On écoute leur battement. Si près. Si loin. Ils orientent

L'espace. Et le cœur du monde quelquefois
En eux s'étonne, intensément.

p.38
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TERRE D'AVANT


Terre d'avant les mots d'avant l'oubli terre noire
De l'âme. Sans refus sans personne sans passereau.

Ici nulle nuit nulle aventure rien ne s'efface
Rien ne meurt ne renonce. Terre sans désir sans preuves

Sans pardon. Nous avons voyagé dans le vide
Cette langue d'avant toutes les les langues sans rien savoir

De toute absence de toute présence de toute
Limite. À d'autre les départs et les retours

Le vivre et le mourir les seuils les toits les caves
Les toujours les jamais et l'être et l'apparence !

Ô terre sans fracas sans espace et sans foudre
Où la glace est immensément profonde et bleue

Sphère du temps fermé, bloc de silence gelé,
Tellement pure ! Tellement inexplicable !

p.11
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Lapidaires


Petite ombre du fond de l'œil

Ici survivent
Comme le jour au fond de la terre

Les paroles ignorées.

p.53
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Dans l'écriture
dans le creux des mots
il y a ce que nous sommes
en marche vers d'autres chemins
et la halte
inaccessible.
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