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Citations de Lionel Ray (229)


Nous la rivière
  
  
  
  
Nous la rivière
l’antique jeunesse
dérivant.

nous les nuages
et nous les mots perdus
l’élan l’effroi.

nous l’automne et l’épine
la lumière recluse
l’invisible vie.

et le soleil atténué
la phrase des corbeaux.

nous les nombres et la
distance le temps désenchanté
l’herbe amère.

nous enfin dans l’effacement des lignes et
le sable sourd
le large oubli.
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Poussières d’étoiles

Tout s’est passé là-bas à hauteur d’arbres
Les années fuyaient en tout sens
Le temps nous avait oubliés.

Il aurait suffi d’un seul regard
Et le mot à mot du crépuscule
Aurait tinté à nos oreilles.

Nous aurions eu l’âme pleine d’oiseaux sauvages
Et de falaises
De villages de sentiers.

Il y a tant de choses que nous ne savions pas
Il aurait suffi d’écouter en soi
Le dialogue de l’aube et des voix.

Et cette musique des appels nocturnes
Le parler des feuillages des cuivres et des automnes.

Nous n’étions rien que poussières d’étoiles
Rien de plus que cela
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Comme on glisse hors de soi…


Comme on glisse hors de soi
aux confins de la veille et du songe,
on regarde une autre demeure, un corps chantant.

Qui est cet homme proche de toi
si peu semblable et pourtant ressemblant,

Dans le tumulte des soifs et des mondes,
broyant le grain des paroles,
cherchant la source brève, la présence sans nom ?
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La neige du temps
RÉSURRECTION


extrait 2

Nous connaîtrons des ruissellements d’aristoloches
[…]

Des cristallisations de volubilis des lectures d’eau morte
Entre estampes et caprices désastres et triomphes
Et les oiseaux qui s’évaporent sous le soleil

Des effondrements de ciels profonds et soudain
Habitables En attendant le colloque des traces
Des coulures les semis des étincelles

Enfin les plus hautes tours Il y aura des matinées
Heureuses au fil des rivières nous saluerons
La patience des heures les dernières glaces

La musique sinueuse des labours et la germination
Enfin d’un éternel sommeil
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"BUCOLIQUE"

Flammes et cendres braises
Sous les pains qui croustillent
Une porte ouverte le volet qui bat :
Maison parmi glaïeuls et fougères.

Toit moussu nuage des lichens
Vieux murs brouillon de lianes
La lumière frappe à la volée
La fleur des vitres qui se fane.

Et l'on entend de très vieux airs
C'était hier ou autrefois
Résonances des ombres des antiennes
Rideau des glycines et des voix.

C'est le miroir du temps qui passe
L'interminable mélodie
Des heures et des jours noués à l'espace
Des fines étoiles de la nuit.

De tout cela qui n'est que songe
C'est la poussière qui perdure
L'ensorcellement du mensonge
Le grand orchestre des aventures.
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Sitting Bull - Etats-Unis (1831-1890)

Quel traité le blanc a-t-il respecté...

Quel traité le blanc a-t-il respecté que l'homme rouge ai rompu ? Aucun.
Quel traité l'homme blanc a-t-il jamais passé avec nous et respecté ? Aucun.
Quand j'étais enfant, les Sioux étaient maîtres du monde ; Le soleil se levait et se couchait sur leur terre; Ils menaient dix mille hommes aux combats.

Où sont aujourd'hui les guerriers ?
Qui les a massacrés ?
Où sont nos terres ?
Qui les possède ?
Quel homme blanc peut dire que je lui ai jamais volé sa terre ou le moindre sou ? Pourtant ils disent que je suis un voleur.
Quelle femme blanche même isolée, ai-je jamais capturée ou insultée ? Pourtant ils disent que je suis un mauvais indien.
Quel homme blanc ne m'a jamais vu soul ?
Qui est jamais venu à moi affamé et reparti le ventre vide ?
Qui n'a jamais vu battre mes femmes ou maltraiter mes enfants ?
Quelle loi ai-je violée ?
Ai-je tort d'aimer ma propre loi ?
Est-ce mal pour moi parce que j'ai la peau rouge ?
Parce que je suis un Sioux ?
Parce que je suis née là où mon père a vécu ?
Parce que je suis prêt à mourir pour mon peuple et mon pays ?
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Résidence dans les froissements

CONTRE LE VIDE


L'œil s'égare. Un froid soudain par le monde.
Ne plus savoir. Ne rien vouloir. Rien. Non.

L'oubli. Une machine à vide, tournant.
Où suis-je ? Et quand ? Et qui ? Corps absent, étranger,

Au bord du jour, entre terreur et pitié,
Visible en aucun lieu dans l'effondrement

Dans l'informe dans l'effacement corps
Changeant indolore debout jusqu'à cette chambre

Imaginaire, corps dissocié, démenti.
Ce que j'attends ne vient pas, ne viendra pas.

Corps sans atteinte délié nocturne
Qui toujours crie et ne crie pas, dans le fouillis

Obscur des fables la profération des miroirs
L'émergement de l'autre l'abîme le même.

p.50
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SEULE PRÉSENCE


Entre l'azur et rien la couleur indivisible
La poudre qui se dépose sur les gravures silencieuses

L'eau furtive l'inépuisable Nuit.
Derrière moi et toujours, devant moi à jamais,

Le sang durci des masques gelés les clous les croix.
Le pas tempéré des heures des jours des mois.

L'ombre assise mêlant ses mains au silence
Que nous sommes. Comment faire pour que les paroles

Comme une poignée de paille en nous ne brûlent
Et ne deviennent cendres ?

p.37
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Saisir l'approche
Tout ce dont la nuit s'allège

Écrire
Comme on déchire
Comme on écarte
La nuit

Puis ce tressaillement
Dans l'eau verte :
Une épine
Dans la voix.

p.57
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La nuit venant au jour s'y refléter la nuit
Au centre solaire de cette roue, étonnée

D'être, à la semblance du poème, ventre abîme,
Cherchant en soi l'ailleurs : qui donc es-tu qui suis-je ?

Ô Terre
Dans le temps hors du temps
Donne-moi ce don, la grande bouffée intarissable !

p.82
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LE FLEUVE

D'abord le fleuve étonne : comme au sortir de la nuit
Le jour sans plumes avec des politesses d'oiseau.

p.10
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Tu sens monter en toi les souvenirs :
un bleu couleur d’étoile
comme est la foule.

Puis avec la nuit viennent
d’autres nuages qui
te ressemblent.

On entend des cris
du côté des ombres,
des clefs
qui n’ouvrent plus aucune porte.
Peut-être est-ce la lune
avec soi qu’on emporte
au plus loin du temps avec
sa vieille charge de silence
sans trace aveuglément.
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Vous, absence, vous, ombre
  
  
  
  
Vous, absence, vous, ombre.
invisible rose.
bouche à jamais secrète.

qui dirait que le temps
vous ensemence
et que ce feu obscur
suscite
plus loin que toute mémoire
vos royaumes, vos courses, vos ciels.
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Dans les yeux la page et l’alouette
  
  
  
  
Dans les yeux la page
et l’alouette
hélice sans poids
le ciel simple.

j’improvise
dans le proche et le lointain
l’espace possible la vie béante
la lumière et l’accident.

dire que tout ceci
s’écrase dans le froid
se dissout
les mots perdent mesure
où nous ne sommes pas.

puis le sommeil reprend force
la grande phrase anonyme
la nuit neutre.
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...Le plaisir
étonné des phrases, cette éclaircie

Dans le paysage des paroles. Mais rien ne vaut
la ruche des voyelles, rien la braise insaisissable
de tant d'impatience, sel flambant, soleil sombre.
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Terrible est le visage du temps…


Terrible est le visage du temps
tapi en toi
dans un détour de l’être
et qui attend, prêt à surgir.

Cette lumière oscillante, ancrée
en toi comme un dard,
immobile, et qui veille.

Peut-être le chant avant toute
humaine parole est-il cette lueur
qui soudain glisse
sur un fil d’ombre.

Et ce visage inconnu tu le reconnaîtras
comme tien au moment du passage
et du renoncement.
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V

Visage d’ombre et de cendre
usé de tristesse détruit.

Tu parlais d’un voyage
d’un grand oiseau blessé
ce n’était que la page
et son panache de fumée.

Regarde au miroir des phrases
chambre d’échos
les mots anciens
les blessures de l’eau
le retour des heures
la nuit la douleur.
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UNE VOIX


Une voix comme une chaîne (il dort)
Des traces d'orage des branches brisées

Comme une plainte dans la déchirure de l'eau
Des engouffrements ce corps abandonné :

Il regarde l'éclairement du ciel la lune des fous
Son visage comme un cri (il dort)

Dans le sommeil des yeux l'écriture innombrable
Des grilles de meurtres la jouissance des forêts

Dans l'épaisseur dans les griffes du bleu et du noir
Perdu dans sa voix dans son emmêlement

Des ronces et de sauvagerie, il écoute ce nom
Nocturne qui cache tous les autres, comme

Un reflet d'elle, exact, inoubliable, ce nom-image
Ô mon miroir ! image femme de moi-même,

Ce nom comme un chemin comme une clef
Ou une chambre : qu'est-ce que je sais de toi ?
                 (il dort)

p.15
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Tu serais un arbre calme
modulant feuille à feuille des syllabes
éparses, étranger aux heures,
par un clair après-midi de juillet.

Tu serais l'étreinte de l'eau
et du vent, si proche du chant,
à l'embouchure de quelque fleuve secret,
si frêle aussi à l'horizon d'une voix

Qui cherche le chemin pressenti
Tu serais ce que tu n'as jamais dit,
jamais vu ni rêvé ni pensé,

Tantôt fouet, tantôt silence,
souriant miroir où quelquefois passent,
Sur fond d'enfance, des images légères.
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Contre la vitre vient battre
le bruit du monde.
Ce qu'il y a d'éveillé en toi,

Comme l'écho murmurant
d'une source, accompagne l'écriture

Des oiseaux. Le corps est devenu
plaines et montagnes. Sur l'axe du temps
tourne la roue des aubes.
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