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Critiques de Lorenzo Cecchi (21)
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Comme un tango

Tout d'abord , qu'il me soit permis d'adresser un grand merci aux éditions belges " Traverse " , à l'auteur Lorenzo Cecchi et à l'équipe de Babelio qui m'ont adressé ce très beau livre dans le cadre de la dernière masse critique.

Si je vous dis que je suis arrivé à une heure assez tardive sur cette masse critique , et qu'il restait bien entendu moins de choix qu'à l'ouverture des opérations, vous allez bien me faire remarquer ironiquement que j'ai été attiré par sa très belle couverture . Et bien non ...enfin pas que ...mais je vous avoue qu'à défaut d'être " alléché " j'e n'en ai pas moins été intrigué. Alors , je renseigne tout le monde , il s'agit d'un tableau intitulé " Sophia " et dont on relate " l'histoire pas banale " dans un des chapitres de l'ouvrage . Je n'en dirai pas plus , si ce n'est que , contrairement à ce que laisserait supposer la couverture , il n'y a vraiment rien de choquant dans les pages que j'ai lues , que dis-je , dévorées goulûment sans m'arrêter. ( Si , si ...)

Ce livre n'est pas vraiment un roman , pas vraiment un documentaire , non , c'est l'histoire de parcelles marquantes d'une vie , celle de Vincent , une vie qui puise ses racines sur la terre italienne et se développe en territoire belge .

Sous nos yeux , ce sont des anecdotes , des péripéties, des moments drôles ou tristes , gais ou émouvants dans lesquels évolue une foule de personnages attachants ou horripilants mais jamais " neutres " . On passe du rire aux larmes avec eux , avec le temps qui passe , on partage les joies , les drames , bref , on se trouve vite " embarqué " , on devient un membre à part entière de la smala , on " tue le cochon " , on devient paysan , puis barman ou autre au gré des fortunes ou infortunes .

J'ai adoré ces quelques heures passées avec Osvaldo, Mirella , Vincent et bien d'autres . Cela faisait bien longtemps que je cherchais un livre susceptible de m'emmener dans " un ailleurs " plus léger que celui qui règne dans les romans noirs , les thrillers , les tragédies que j'aime habituellement .Une bien belle découverte pour moi , une belle " poche de respiration " sans connotation puisque le " pauvre " Osvaldo est voué à mourir victime de la silicose .

Enfin , autre source de plaisir , l'organisation du récit . Des chapitres plus au moins longs , agencés en fonction la chronologie , d'un thème, d'anecdotes , des chapitres où, subitement un personnage prend la parole et ou même l'auteur se permet d'intervenir brièvement ( vers la fin notamment ) comme si nous étions devenus membres de cette " sacrée famille " et que les événements racontés nous concernaient directement .Et puis , pour moi , une écriture au diapason .Belle et riche d'un " joli vocabulaire " , bien maîtrisé. Je dirais , " une écriture " suffisamment fine et châtiée , jamais vulgaire ni pesante, encore moins pédante , non , bien " soignée " et ça, j'aime.

Voilà MON avis , voilà MON plaisir .Je ne sais pas si ce livre plaira à tous mais , pour ma part il m'a ravi .Comme quoi , pour les masses critiques , il n'est pas forcément obligatoire de se lever à 7 heures ce qui , entre nous , m'arrange bien . Même à 10 heures , " bonne , très bonne pioche " Encore merci , , monsieur Cecchi . .....A bientôt . Pour les étoiles, 5 pour ma part , pour tout ce plaisir procuré.
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Comme un tango

Merci aux Éditions Traverse et à l'opération Masse critique pour l'envoi de ce livre, précédé d'une préface enthousiaste de Patrick Delperdange.



Lorenzo Cecchi nous livre dans la première partie de son roman, au travers de son protagoniste, Vincenzo, ses souvenirs sur sa famille, et plus particulièrement sur son père Osvaldo, un regard tendre et tout en pudeur sur l'immigration italienne en Belgique.

le portrait d'Osvaldo est savoureux, homme de caractère, il quitte Morrovalle, son village italien pour travailler comme mineur à Charleroi.

J'ai apprécié son courage et son profond désir d'assurer un avenir à ses proches. Quels que soient les coups du sort, que les situations soient graves ou drôles, sa réaction a entraîné mon adhésion.

Il a connu en effet des épisodes douloureux : viré de son travail, et quelques jours après la tragédie de Marcinelle.

Par petites touches, l'auteur nous fait comprendre la richesse de ce noyau familial et social où l'on se soucie des autres.



Dans la seconde partie, l'accent est braqué sur Vincenzo, son métier, ses rencontres avec des artistes, ses relations féminines, son départ de Charleroi pour le Brabant Wallon.

La place de la ville de Charleroi est importante, on sent l'affection que lui porte l'auteur.





J'ai aimé lire ce livre, il est bien écrit, il est arrivé à captiver mon attention alors qu'il pourrait être perçu comme un relevé d'anecdotes sortant peu, sauf exceptions, de l'ordinaire.



Je l'ai aimé également car il a fait ressurgir en moi de nombreux souvenirs : au sortir de l'université, j'ai trouvé un emploi à Charleroi, et assez vite, j'ai été instamment prié de déménager de Bruxelles vers Charleroi, où j'ai eu l'occasion de rencontrer et d'apprécier le courage et l'entraide de nombreuses familles italiennes, et également de rencontrer un des artistes cité dans le roman.

J'avoue toutefois ne pas avoir partagé l'attachement de Lorenzo Cecchi pour Charleroi, je comprends l'avis de sa compagne « D'après Brigitte, il fallait y être né - comme votre serviteur - pour trouver quelque charme à Charleroi, ville morne et grisâtre… »



Un très bon moment de lecture en résumé, mais je me demande ce qu'il en restera dans quelques années, on retient plus aisément des faits plus marquants.

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Contes espagnols

Le fil rouge de ce recueil de neuf nouvelles ? L'Espagne, évidemment, même si le fil en question est parfois tendu fort lâchement, serpentant de références des plus poétiques (les madrigaux de Gesualdo, vassal napolitain du roi Philippe II au 16ème siècle) en clins d'oeil plus terre à terre (la sauce andalouse, typiquement belge, ou la villégiature à la Costa del Sol, typiquement belge itou*). L'Espagne est donc plus un prétexte que le vrai sujet de la dissertation, mais quoi, c'est grave, Señor Doctor ? Mais non, caramba, parce que ce recueil nous vaut quelques tranches de vie plus ou moins ordinaire, sur le travail (ou son absence), sur l'amour et ses déboires, sur les plaisirs de la vie (gastronomie, musique), et même sur la mort. Ca se lit à toute allure, même pas le temps d'un vol Charleroi-Malaga, on ne sait pas d'où ça vient, on se demande où on va, mais on est embarqué dans une feria où l'auto-dérision cède le pas à l'absurde et vice-versa. Tout cela écrit par un auteur manifestement issu de l'immigration italienne au pays du surréalisme. Olé !



*Torremolinos, vous vous rappelez ? https://www.youtube.com/watch?v=fCxYJa1dR1w
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Faux témoignages

"Faut-il partir ? Rester ? Si tu peux rester, reste ; Pars, s’il le faut."

(Charles Baudelaire, Les fleurs du Mal).





Rarement faux témoignages auront tant les accents du vécu. Ils sont dédiés à Jules Boulard, "allumeur de réverbères". Une image reprise dans la préface, qui raconte comment, après quarante ans, le narrateur retrouve ce maître, celui qui lui avait confié quelques écus de langue française et reçoit de lui l'incitation à écrire ses souvenirs comme on allume des réverbères[1]. Voici cette chronique familiale, due à Lorenzo Cecchi, reprise sous forme de huit séquences, souvenirs familiaux des années 1947 à 1974, depuis Morravalle, village italien des Marches, avec Osvaldo venu en Wallonie pour travailler dans les charbonnages, jusqu'à ce fils d'immigré, étudiant en sociologie et serveur de café.



Extrait: "Osvaldo et Giovanni ont fait souche en Belgique dans cette région dont ils ne soupçonnaient même pas l’existence et qui s’appelle Wallonie. Leurs descendants sont nés à Charleroi, Ottignies, Liège, enfin là où l’on trouve des maternités. Leurs petits-enfants ne savent rien d’eux et ne les ont pas connus."



J'ai bien connu cette population italienne, elle fait partie de ma jeunesse liégeoise et si Cecchi mentionne les rues et les lieux carolorégiens, comme le Bois du Cazier de sinistre mémoire, la société qu'il raconte est aussi celle qui peupla maints quartiers de Liège à partir des années cinquante. On se souvient des "baraquements" qu'ont d'abord occupés les Italiens. La plupart, tous, sont des Belges à présent. Naguère les cours de récréation, féroces, résonnaient fréquemment de «sales macaronis» et ils étaient «sur la moutouelle». Tel est devenu garagiste, tel est aujourd'hui ministre. Et lorsque celui-ci rappelle sans chichis à la télévision son parcours d'adolescent montois, les cœurs s'attendrissent : voilà des gens bien de chez nous. La mise en lumière de ces temps modestes, où les maisons se construisent à la sueur des familles, où l'on se marie et fait des enfants, où on boit du vin et des liqueurs le dimanche, où on fait l'apprenti maçon pendant les vacances en Italie, voilà sans doute ce qui rend le livre de Lorenzo Cecchi très attachant, parce qu'il y a un peu d'eux en nous.



Mon regret est que ces chroniques achoppent un peu trop abruptement sur les anecdotes du café Le Prince Baudouin, devant lequel le narrateur passe maintenant quand il se rend à la librairie Molière: "C’est toujours un aquarium, mais à présent les vitres sont teintées. On y distingue moins l’intérieur et les poissons sont moins visibles, mais toujours là."



Il n'y a peut-être plus rien à écrire ? C'est vrai, la suite est certainement trop proche de nous pour bénéficier de la patine nécessaire à ce genre de littérature. Il n'empêche, l'auteur semble parti sans refermer la porte.





[1] Dans les années cinquante, le soir entre chien et loup, nous voyions par la fenêtre une silhouette un peu inquiétante munie d'une lance. Notre père, le doigt levé, les yeux ronds nous disait qu'il s'agissait de Feuerman. Si nous n'étions pas sages, Feuerman viendrait. L'allumeur de réverbères faisait plus peur à mon petit frère qu'à moi, mais à la tombée de la nuit, j'observais son passage avec un respect craintif. Il aura fallu la préface de Cecchi pour raviver ce souvenir qui, je le croyais presque, tenait du conte d'enfants.





Remerciements aux éditions ONLIT qui m'ont permis de découvrir ce livre numérique.




Lien : http://www.christianwery.be/..
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Paul, je m'appelle Paul

Quel plaisir de lecture!

Une belle histoire de secret qui va se révéler au fur et à mesure, en distillant ses effets, une écriture superbe (dommage pour les coquilles, surtout à la fin de l'ouvrage).

Le héros de cette histoire, Paul, est l'alter-ego d'un homme politique belge ayant existé, mais l'auteur prend énormément de libertés avec sa biographie, n'en gardant que quelques éléments emblématiques (boucherie, enlèvement). Et c'est peut-être ça qui m'a le plus gênée, faire naître VDB à Marcinelle et le faire grandir à Liège, alors que ce qui le caractérise pour moi, c'est son accent brusseleir. Désolée, mais ça colle pas.

A côté de cela, l'histoire est absolument prenante et, grâce à la fluidité de l'écriture, ça se lit en un rien de temps.

Ce n'est pas mon premier livre de Cecchi, mais c'est pour moi le plus abouti.
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Protection rapprochée

Lorenzo Cecchi nous propose une galerie de personnages bien trempés. Parfois originaux, cabossés par la vie ou tout simplement bien normaux mais à qui il arrive des choses un peu étranges, décalées.



Je ne suis pas fan du genre "nouvelles", c'est un peu plus compliqué pour moi mais j'avoue que l'humour de Lorenzo, je l'apprécie. Il nous raconte parfois des histoires bien étranges, à la limite de l'absurde mais ne sommes-nous pas le pays du surréalisme ?



J'aime sa façon de nous présenter ses personnages, sa plume acérée, la proximité, l'intime qu'il crée avec ceux-ci. Les situations sont parfois loufoques mais on ressent l'humain.



- Cela commence fort avec le titre éponyme, Mireille qui fait du rififi en boîte de nuit, un protecteur inattendu pour mieux trouver sa place.



- "Tout me gonfle" m'a vraiment amusée, lorsqu'un parent d'élève harcèle la directrice d'école, à la fin ça la gonfle vraiment !



- "Le licenciement ": c'est un peu l'arroseur arrosé ! Albert Fortier veut engager Philippe Dewitte mais cela ne tourne pas comme cela devrait...



- Il fait l'éloge du travail dans "Des jobs, des jobs, qu'ils disaient"



- Ma préférée est peut-être celle-ci : "Le trou" Lorsque Carmelo vivant dans les Corons se met à creuser pour vouloir trouver un filon !



- Dans "L'avocat marron" être avocat par lâcheté et ne rêver que d'une chose : se retrouver derrière les barreaux !



- "A fréquenter des boiteux, on finit par boiter" : l'amitié peut parfois être sans limite et pousser à accepter beaucoup



- J'ai aussi beaucoup aimé "La veille du jour où tu es né" : la réalité des ravages de l'alcool et l'amitié.



Bref un recueil sur l'être humain, il y a quelque chose de touchant dans chaque nouvelle. Avec son style bien personnel, un vocabulaire direct, cru parfois, Lorenzo nous propose de découvrir des facettes de l'humain.



J'ai beaucoup apprécié les dessins qui agrémentent chaque nouvelle. Merci Michel Jamsin, ces croquis sont justes et pertinents et illustrant avec brio chaque nouvelle.



Ma note : 8.5/10


Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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La solitude des anges gardiens

La solitudes des anges gardiens est un recueil de quatre nouvelles qui nous plongent au cœur du monde ouvrier des immigrés italiens dans la Belgique de la fin du vingtième siècle.

Il n'y a pas de revendication de classe dans ces nouvelles mais elle dépeignent avec franchise la vie prolétarienne des uns, la misère entrepreneuriale des autres dans un contexte défavorable.

Des vies pas faciles, des histoires d'amour blessé, qui tournent aussi mal qu'on peut le redouter.

Pas de misérabilisme mais pas d'espoir non plus.

Lorenzo Cecchi offre au travers de ces nouvelles qui sonnent comme des faits divers autant de clichés photographiques d'un milieu dont il semble ne rien ignorer.

Étant moi-même issu d'une banlieue rouge, pas en Belgique mais en France, ouvrier jusqu'à ce jour, j'avoue que ce livre ne m'a pas vraiment offert une parenthèse dans mon vécu. Mais il déborde d'authenticité et il saura certainement satisfaire un lecteur (ou une lectrice) qui recherche ce genre d'ambiance.



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Nature morte aux papillons

Voici un roman que j'ai choisi dans la liste de Dialogues Croisés au hasard, sur le thème et parce que j'aime bien faire des découvertes, et aussi parce que j'ai déjà lu un ou deux livres de cet éditeur et que j'aime bien son nom, Le Castor Astral. Que des arguments objectifs ! Je reçois à la maison (Merci Caroline) les épreuves non corrigées, et en les ouvrant, quelle ne fut pas ma surprise de voir que "Cet ouvrage de la collection "Escales des lettres" est publié sous la direction de Francis Dannemark" (p.2). Et oui, le Francis Dannemark dont j'ai adoré le dernier roman : La véritable vie amoureuse des mes amies en ce moment précis. Nous étions donc fait pour nous rencontrer. Je me suis dit que s'il dirigeait cette collection, ce livre de Lorenzo Cecchi devait être bien. Je partais donc avec un a priori positif. A priori confirmé par la lecture. Mais on est loin du roman de F. Dannemark : aucune ressemblance.

C'est un roman qui parle de la difficulté de s'engager, de trouver la bonne personne avec qui construire sa vie. Celui d'une génération sans doute déboussolée par mai 68 et la révolution sexuelle des années qui suivirent (je dis, ça parce que je l'ai lu, moi, j'étais trop petit, né en 1966 !). Ce qui est intéressant c'est que l'auteur fait de ses héros masculins des êtres faibles, en plein questionnements, pas franchement matures ni prêts à affronter la vie (mesdames, ça doit vous faire sourire qu'un homme ne réalise cet état de fait que maintenant, ce qui abonde dans le sens de l'immaturité dont je parle plus haut). C'est la femme qu'elle soit Carine, celle qui protège, celle qui materne ou qu'elle soit Suzanne, celle sur laquelle Vincent fantasme, la femme fatale, sexuée, qui est libre et qui décide de sa vie.

Vincent s'interroge tout au long du livre (ça peut parfois être un tout petit peu long sur la première partie, ça ne l'est pas sur la seconde). Ses hésitations sont argumentées, il ne prendra aucun risque : trop cérébral, le jeune homme ! Trop renfermé ; parfois, comme dans l'extrait qui suit, je me suis revu à 18/20 ans (maintenant, ça va mieux -quoique...- l'âge venant la personnalité s'affirme, mais dans une foule, je fais souvent -volontairement- "tapisserie"

Je le disais un peu plus haut, là où la première partie souffre de quelques longueurs, la seconde en est exempte. Celle-ci se déroule une petite dizaine d'années plus tard, à la trentaine. Vincent apparaît toujours désabusé : il revoit, après une longue absence, Nedad et Suzanne. Mais je ne vous en dirai pas plus, je laisse le suspense s'immiscer en vous.

Parlons de l'écriture de Lorenzo Cecchi, qui écrit en français, ce n'est pas un roman traduit. Il sait écrire de belles phrases, avec parfois des mots savants dont on devine le sens si on ne les connaît point. Il sait aussi parfois y glisser des expressions ou des vocables familiers voire grossiers qui donne à son style un côté oral, courant. J'aime beaucoup cette alternance de belles phrases et de tournures familières, ça me fait penser à du Desproges, l'humour en moins. Plus exactement, pas le même humour. Celui de L. Cecchi est celui du désespoir, sarcastique et ironique, un rien désabusé (j'aurais pu dire cela de Desproges aussi, remarquez bien), mais là où l'un est fait pour faire rire de manière efficace, l'autre est plus saupoudré, plus léger.

Pour finir par une boucle bouclée, je confirme que ma découverte (dont je parle au début de ce billet) de cet auteur par Dialogues croisés est un essai largement transformé.
Lien : http://lyvres.over-blog.com/
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Dans l'enclos

Petit condensé de courtes historiettes concernant des personnages, la plupart du temps burlesques, qui pourraient être nos voisins. En majorité, ces récits très courts se déroulent en Belgique. Le lecteur peut alors visionner des endroits qu'il connaît et cela augmente encore la proximité avec les protagonistes. Sous chaque prénom se cache une personnalité souvent usée par la vie, sans espoir, issue d'un milieu socio-économique complexe. Certaines nouvelles sont étranges, d'autres cruelles, mais toutes décrivent des âmes humaines torturées.

J'ai bien aimé.



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Petite fleur de Java

"Petite fleur de Java " de Lorenzo Cecchi (193P)

Ed. Onlit



Bonjour les fous de lectures....



Lorenzo Cecchi est un excellent conteur que l'on retrouve toujours avec plaisir.

Le court récit " Petite fleur de Java" basée sur le dédoublement de personnalité est suivi de deux nouvelles sur le sujet des migrants, sujet cher à l'auteur.



Léo a été un VIP fringuant à qui tout réussissait.

Cela c'était avant ... avant quelque verres de trop, la voiture, l'accident... la métamorphose.

Léo ne se plait plus, se rêve en chef indien... petit à petit la transformation opère.

Léo Jekill... Tchiconqui Hyde.

La folie sera sans retour.



Lecture rapide et plaisante même si ma préférence v sans aucun doute au livre " Je m'appelle Paul" du même auteur
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Paul, je m'appelle Paul

Au début du livre, un homme se présente : André Aubert, peintre. Il contacte un journaliste Jean Luc Jandrain. Il lui propose une forte somme d'argent contre une critique dans son journal concernant son travail. Il lui reste 6 mois à vivre.







L'ambiance est très polar. Atmosphère sombre, questions, l'auteur m'emporte. Lors de la rencontre, les deux hommes s'observent, se méfient puis c'est la révélation. Un secret de famille. La vraie identité de ce peintre. En quelques minutes s'établissent les raisons de ce roman. Une histoire, l'histoire de VDB : homme politique belge faisant souvent l'actualité belge. Lorenzo Ciecchi ne raconte pas son histoire mais une histoire, celle qu'il se permet d'imaginer. Alors, à deux, le journaliste et Paul (il s'appelle Paul) décident de narrer la vie de cet homme.



J'ai très bien retrouvé l'univers des deux hommes, un chapitre "Je" pour Paul, un chapitre "Il" pour le journaliste. Une communion, une confession de l'un à l'autre et de l'autre au lecteur. Un drame familial, 4 morts, un rescapé : Paul, enfant. Que s'est-il passé cette nuit là ? Un accident ? Un meurtre?





Le garçonnet est là, sur la voie de chemin de fer, étendu. Le train va bientôt passer, Monique le sait. Elle trépigne. Tu vas te faire écrabouiller ! La petite tire sur la veste de son pyjama. Elle n'arrive pas à le faire bouger d'un millimètre. Il est trop lourd, elle est trop faible. La panique la fait pleurer. Elle enrage aussi. Tu vas mourir !





Paul est placé chez sa tante Armelle à Liège. Il y grandit, entouré de jeunes femmes qui louent leurs services à des messieurs. Sa tante à la main un peu légère sur le petit garçon. Pourtant, l'auteur n'en fait pas une victime, c'est un petit gars ! Et les petits gars ne rechignent pas, ne se plaignent pas. Les baffes ça s'encaissent , le meilleur reste les petits secrets et les petits jeux que l'on ne s'interdit pas.





Je me suis remis à causer voilà deux ans en fin de sixième. Maman est venue me voir en rêve et m'a dit que je pouvais énoncer autre chose que mon prénom, maintenant qu'elle était certaine de me savoir en sécurité même si sa soeur buvait beaucoup, mais elle n'avait pas d'autre frangine à m'offrir.





Le roman est en deux parties. La première se termine lorsque Paul devient un homme. Dans la seconde, l'auteur raconte la position professionnelle de Paul, ses projets, ses envies, sa vie amoureuse. Il parle aisément de l'adultère, de l'homosexualité. Lorenzo Cecchi évoque des sentiments, non de statuts même s'il aborde le regard des autres.



J'assiste à un tête à tête poignant entre les deux hommes. L'un est près de la mort, l'autre cherche à lui faire admettre qu'il n'est pas un vieil homme mourant, réduit et affaibli par une vie qu'il a subi. Il a été une carrure, un homme avec une prestance, naviguant quelquefois dans l'égocentrisme et forgé dans le personnage qu'il s'était créé.





L'inaction, l'oisiveté dans laquelle te maintient ta prison te rend mélancolique. Cela ne te vaut rien. Remonter le temps, te souvenir du passé, ce n'est pas ton truc, cela ne l'a jamais été. D'ailleurs, tu le constates, les souvenirs qui viennent te hanter aujourd'hui, Paul, t'apparaissent flous. Tu ne revois même plus la binette de Luigi. Il est vrai que tu les a peu appelés, tes souvenirs, au cours de ton existence ; la mémoire grince si on n'ouvre pas sa porte régulièrement.





Puis, Paul raconte un souvenir, après une ultime révélation, Jean Luc mettra le mot de la fin.





Ma conclusion : Un très bon livre, une histoire jonglant entre imaginaire et une certaine vérité. Laquelle ? Celle d'un homme, d'un parcours ou d'un personnage ?



Allez savoir! je pense que Lorenzo Cecchi a glissé quelques pensées, quelques idées sur la vie et son expérience. Il raconte et balance un itinéraire parce qu'en somme tout à un début et une fin.
Lien : https://aupaysdesbooks.wixsi..
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Petite fleur de Java

J'ai trouvé ce petit roman original, rythmé, un Dr Jekyll et Mr Hyde moderne et je ne m'attendais pas du tout à ce final, j'ai été bien surprise.
Lien : http://www.yuya.fr/chronique..
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Petite fleur de Java

2 novellas, la première sur l'influence de l'aspect extérieur d'une personne et la façon dont on la voit sur ses actes, la seconde, divisée en deux parties, avec des histoires de migration qui entrent en parfaite résonance avec l'actualité. L'intelligence et la narration de Cecchi au service d'histoires simplement humaines.
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Petite fleur de Java

Le moins que l'on puisse dire est que Lorenzo Cecchi est un admirable conteur. Inspiré d'un fait vécu, il s'est mis dans la peau d'une personne qui ne reconnait plus son image dans le miroir et qui en arrive à croire en l'existence d'un "autre". Sans jamais basculer dans le mélodrame, il nous fait vivre au plus près l'altération de la personnalité de Léo, le basculement de sa santé mentale et les changements imperceptibles de son comportement.



La lecture est rapide, rythmée par les souvenirs et images qui hantent Léo depuis longtemps et nous emporte dans la spirale infernale que connait cet homme que rien ne prédisposait à la violence. Un très joli titre pour un texte d'une grande sensibilité qui touche et ne peut laisser indifférent.
Lien : http://carnetdelecture.skyne..
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Comme un tango

Osvaldo est un mineur italien (de Morovalle dans la région des Marches). Emigré en Belgique, il travaillait dans la mine du Cazier au moment de l'accident qui a eu lieu dans celle-ci. Mais après y avoir survécu, il meurt de la silicose à 48 ans.



Pour lui rendre hommage, son fils Vincent écrit sa vie ainsi que celle de sa mère Mirella avec qui Osvaldo était marié. Il s'agit d'une vie de jeune homme adulte difficile. En effet, Gédéon, père d'Osvaldo et grand-père du narrateur tyrannise la maison. Après une dispute durant laquelle il a levé la main sur son père, Osvaldo décide de partir en Belgique pour travailler comme mineur.



Nous suivrons ainsi les différents événements qui jalonnent la vie d'Osvaldo et de sa nouvelle famille en Belgique.



Cette histoire est une fiction mais elle traite d’une histoire cependant bien réelle : l’immigration italienne en Belgique, les mines où travaillaient-comme en France- nos voisins transalpins.



Cela a été une lecture plutôt agréable, intéressante d’un point de vue documentaire. Cela m'a aussi permis de changer un peu de mon genre de prédilection (la littérature noire, thrillers et polars), de sortir de ma zone de confort pour lire autre chose.

On retrouve dans ce roman de nombreuses références artistiques et musicales.
Lien : http://amandinelegge.e-monsi..
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La solitude des anges gardiens

Quatre nouvelles nous plongent en apnée dans des existences de quidams. Quatre familles dont le destin va être chahuté par les aléas de l’existence, des événements sur lesquels elles n’auront guère de prise. Ces familles italiennes vivent toutes du côté d’Ancône, de l’Ombrie ou en Belgique. Mœurs et peinture de société, tranches de vie, souvenirs et narration fictive, Lorenzo Cecchi nous invite à franchir le seuil de ce qui s’apparente à l’intimité de foyers, à découvrir des codes et à se faufiler dans leur univers de travail. Bien entendu, les questions existentielles se mettent en exergue : la vie, la mort, l’amour. Grâce à une plume vive, l’auteur dresse des chroniques qui sentent bon le passé, l’odeur des olives, de la pizza et des citrons verts. Puis, il y a les rencontres avec ceux venus d’autres horizons, dont les polonais. Au fil des récits, on découvre que les passions régentent tout, avec de la jalousie, des envies, du dégoût, de l’incompréhension ou des regrets, au point de difficilement cerner à quel moment une certaine réalité dérape vers la fiction pure. Sans effets de style et sans rebondissements cinématographiques, ces histoires s’attachent à rendre les personnages pleinement humains, avec leurs forces et leurs failles. Constat qui permet au lecteur de s’identifier et de s’imprégner de leurs émotions.
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La solitude des anges gardiens

Lorenzo Cecchi est comme son nom l'indique d'origine italienne bien que né en Belgique. Les quatre nouvelles contenues dans son livre racontent la vie de personnages profondément italiens, par leur histoire personnelle (la découverte qu'un sympathique voisin cache un passé fasciste, dans la première nouvelle), les déboires conjugaux et financiers de Francesco en Belgique, dans la deuxième nouvelle, l'amour de Roxana la roumaine et d'Armando le maçon dans la troisième, et le destin de Tristano le carreleur dans la dernière.

Ces gens ordinaires sont décrits avec humanité avec leurs contradictions, leurs hésitations et les brusques changements de fortune qui bouleversent leur vie. Le titre du livre n'a pas grand chose à voir avec le contenu sauf à considérer que les destins de ces hommes reste le privilège de mystérieux anges, gardiens d'une obscure et parfois miraculeuse justice...
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La solitude des anges gardiens

Ces quatre nouvelles nous font partager la vie d’hommes en Italie ou en Belgique de l'après-guerre jusqu'à très récemment.

On y parle du travail, de celui qui nous prend tout entier ou de celui qui nous lâche aussi, de la crise, de l'amour et de la douleur qui rendent fou et même du crime organisé.



On ne peut pas ne pas s’imaginer que Lorenzo Cecchi n’y a pas mis du sien (quoi de mal à ça ?) en particulier dans le businessman de Charleroi.



Toutes ces nouvelles, de bonnes longueurs, de vraies histoires bien développées se lisent les unes après les autres. C'est comme si on avait mis la main dans un paquet de biscuits : une fois qu’on a mis le nez dedans, difficile de s’arrêter !



Vite lu, vite oublié ? Et bien, non ! Une fois le livre refermé et même après plusieurs semaines, ces histoires, ces personnes produisent encore comme un écho. On se surprend à penser à eux dans telle ou telle circonstance.



D’ailleurs, c’est quoi cette histoire d’anges gardiens qui souffrent de solitude ? Est-ce parce qu’ils n’ont rien à faire ? J’en doute car on aurait tendance à voir leurs interventions dans au moins deux des nouvelles. Est-ce qu’ils se sentent seuls parce que justement les êtres dont ils ont la charge ne reconnaissent pas leurs actions ? Peut-être ... A vous de juger.



Un dernier mot pour parler du style de Lorenzo Cecchi : il est chaud, rond et quelque fois, son humour très second degré nous ravit.



Alors, l’Italien est-il soluble dans le Belge ? Soluble, non, car La solitude des anges gardiens n’est pas ce qu’on appellerait de la littérature belge à proprement parlé. Mais quand on mélange les deux, l’émulsion prend bien et ça donne une bonne sauce qui laisse un arrière-goût très agréable.



Un bémol pour la couverture qui n'a aucun rapport avec le contenu et qui fait dans le mélodramatiquement gratuit.





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Nature morte aux papillons

"Nature morte aux papillons " de Lorenzo Cecchi (192p)

Ed. Le castor astral



Bonjour les fous de lecture...



Voici un livre dont le thème central est l'amour et surtout le peur d'aimer, de s'engager.



Vincent, étudiant à Bruxelles, balance entre deux femmes.

Il y a Carine qui le protège, le materne et l'agace et Suzanne, la bombe sexuelle, la femme libre qui dispose des hommes comme elle veut.

Suzanne, objet de tous les fantasmes de Vincent.

Suzanne qui, à la fois l'attire comme un pot de miel attire les abeilles et d'un autre côté l'effraye.

Il y a aussi Nedad, le compagnon d'échecs de Vincent.

Nedad se destine à la sculpture, mais quand Nedad a abusé de l'alcool sombre, il se met à philosopher et voir tout en noir.

Tous ces personnages se croisent au hasard des jours et entraînent Vincent dans un questionnement de soi.

Il nous fait part de ses hésitations, de ses renoncement, ses noirceurs et ses désespoirs.



Le livre se partage en deux parties

La première, jeunesse de Vincent, peu paraître un peu longue et répétitive.

La seconde, 30 années après, est beaucoup plus dynamique.



Ecriture libre et directe, essai réussi pour ce premier roman de Lorenzo Cecchi qui confirmera son talent avec, entre autre , " Paul, je m'appelle Paul" que je recommande chaudement.



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Faux témoignages

"Faux témoignages" offre un récit assez attachant sur la jeunesse d'un fil d'immigrés italiens ayant grandi à Marcinelle, au cœur des charbonnages wallons, dans les années 1950 et 1960. La tragédie du Bois du Cazier, le 8 août 1956, catastrophe dans laquelle plus de 250 mineurs ont péri, est brièvement évoquée, mais c'est surtout la vie quotidienne des familles que Lorenzo Cecchi nous fait revivre. Avec une certaine nostalgie mais aussi une bonne dose d'humour, les narrateurs de ces "faux témoignages" évoquent plusieurs destins individuels au sein de cette communauté d'immigrés italiens, en Belgique mais aussi "au pays".



Le style, très personnel, est plutôt attachant même si le changement de points de vue et de registre est parfois un peu troublant (on passe de "chenu" à "que dalle" p. 70, de "fils de bourges" p. 80 à "je fus convié..." p. 81). Un récit d'une centaine de pages qui se lit rapidement et avec plaisir, à recommander à ceux qui ont vécu cette époque en Belgique.
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Quand les enquêteurs parlent...

— Il s’en est fallu d’un cheveu ! Sans son regard rapide, sans ses yeux de lynx, XXX XXXX, en ce moment, ne serait peut-être plus de ce monde ! Quel désastre pour l’humanité ! Sans parler de vous, Hastings ! Qu’auriez-vous fait sans moi dans la vie, mon pauvre ami ? Je vous félicite de m’avoir encore à vos côtés ! Vous-même d’ailleurs, auriez pu être tué. Mais cela, au moins, ce ne serait pas un deuil national ! Héros de Agatha Christie

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