Lorraine Kaltenbach

Pour elle, le vrai scélérat avait été d'emblée Victor-Emmanuel, le cousin de Turin. Le "Galantuomo" - l'honnête homme! - avait déclaré "désapprouver l'expédition des Mille, et avoir cherché à l'empêcher". Mensonge ! Ce traître à sa caste était en train de rallier le drapeau de la révolution et de soulever un peuple contre son roi. Or, Marie-Sophie en était convaincue, ce peuple en colère ne demandait qu'à être bien gouverné et non à gouverner lui-même. Et cette lubie d'unité nationale n'était qu'une idée littéraire conçue par-cela seuls qui connaissaient les livres., et avant tout la langue de Dante et de Machiavel. Les Napolitains n'entendaient rien à tout cela. En soulevant des bas-fonds les idées et les hommes, ce monarque piémontais servait sa seule cause et celle d'une bourgeoisie poussée par son orgueil vers les ambitions du pouvoir.

Hélène, mon arrière-grand-mère a longtemps ignoré que Daisy était la nièce cachée de Sissi. Enfant, elle regardait sa cousine sans étonnement, sans chercher à deviner son secret. Tout ce qu’elle voulait savoir, c’était la date et l’heure de son arrivée à la gare, toute proche, de Revel.

À Gaète, c'est elle, l'âme de la résistance et le vrai mâle des deux, une véritable centauresse ! Ici, elle s'est transformée en soldat, abandonnant ses somptueuses crinolines pour revêtir une amazone, couverte par un grand manteau calabrais.

" Les souvenirs des aïeux sont les archives des peuples et la généalogie du monde. Que chacun ait donc la sienne, conserve le nom et l'histoire de ses pères. Il doit les léguer aux siens pour première fortune."

Opinion de M. Cristophe, Jacques Boucher de Perthes

Le Risorgimento, c’est ainsi qu’on allait appeler, désormais, la conquête de l’unification des territoires et la renaissance de l’Italie. Un jour, tout le monde se le promettait, la lumière de la liberté chasserait les ombres grimaçantes du passé. Rêve de Dante et de Machiavel, songe de Pétrarque et de Leopardi, frisson de vingt siècles, l’unité exaltait toutes les têtes…

Bientôt son âme au ciel était rendu
Ange qu'un ange attendait plein d'espoir,
Volant vers nous au-dessus de la mer,
Hier ensemble, il m'a semblé les voir.

Mamy était un petit chef-d’œuvre de civilisation…

… Quatre-vingts ans auparavant, cette vieille dame ridée comme une pomme d’hiver, avait connu l’ambiance frénétique du Montparnasse des Années Folles. Elle portait alors du Mitsouko, des colliers jusqu’au nombril et un chapeau cloche enfoncé sur ses yeux pâles.

La seule foi vivante semble être le culte de l’argent et le respect des grosses fortunes, eussent-elles été conquises par les plus odieux coups de Bourse.

Je pense que cette femme ne s'accroche plus qu'à un espoir, celui de se rapprocher de l'enfant qu'elle a eue avec Emmanuel. Voilà ce qui lui donne le courage de se reprendre à la vie. Contrairement à sa sœur aînée, l'impératrice errante de l'Adriatique et de la mer Egée, l'instinct maternel est ancré dans ses entrailles.

Dans ce pays où, du temps de la grande révolution bolchevique, toute manifestation de vie privée était jugée contre-révolutionnaire, Poutine a élevé un mur entre le monde et ses filles. La famille d’un dirigeant russe ne joue aucun rôle public, et encore moins politique. Cette règle non écrite est une tradition séculaire. Seul Gorbatchev y a failli. Il a été grandement critiqué pour cela. Pas de confidences, pas d’épanchements. Chaque fois qu’on l’a sollicité pour parler de ses enfants et de ces épisodes de sensibilité qui ont sur un homme une influence décisive, le président de la Fédération de Russie s’y est refusé.
« Je ne discute jamais des questions liées à ma famille. »

Marina n’a pas 18 ans qu’elle a déjà une demi-sœur, Barbara, fruits des amours de Berlusconi avec Veronica Lario. Son mariage en secondes noces avec l’actrice ne calmera pas ses ardeurs. Par nature, le roi Silvio va où le portent ses désirs. Angela, Cicciolina, Mara, Michela, Antonella, Elena, Evelina, Camilla, Gabriella, Virginia, Marta, Iris, Noemi, Nadia, Sabina, Nicole, Maza, Graziana, Stefania et tant d’autres… L’énumération de ses conquêtes ressemble à une invocation.

Le premier homme de l’humanité dans le cosmos ne sera pas un aventurier cupide, mais un fils de charpentier et de paysanne, tout droit sorti de son kolkhoz, forme supérieure et socialiste d’exploitation paysanne. Son acte de bravoure sera accompli dans le seul intérêt des travailleurs, de la paix et du progrès de la civilisation.

L’Éducation nationale, l’école obligatoire, la substitution de l’autorité parentale à l’autorité paternelle, l’explosion des divorces (cf. « Nabilla et Khoutir Benattia ») et de la monoparentalité (cf. « Marion Maréchal-Le Pen et Roger Auque »), la réforme du nom patronymique, l’essor des différentes formes de procréation assistée, ont vidé le contenu de la puissance paternelle d’antan.

Amour, admiration, possessivité, violence, abandon, adoption, filiation naturelle, disparition, absence, inceste, trahison, parricide, etc. L’extrême diversité de la relation père-fille, l’obscurité qui l’enveloppe, jette sur ce lien invisible bien des complications et des mystères. Pour être familière à toutes les femmes et à beaucoup d’hommes, cette attache ne s’envisage que par l’étroite embrasure de l’expérience personnelle. À moins d’aller regarder par le trou de la serrure comment cela se passe chez les autres…