AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Lou Eve (28)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Sous les strates

Des sujets différents et très intéressants dans ce roman, notamment l'adoption et l'acceptation de soi, mais aussi l'intégration, les violences faites aux femmes, et leur liberté d'être et de penser. Il est vrai que l'héroïne se classe dans une catégorie "non conforme" et à du mal à évoluer vers un esprit positif, ce qui créer une histoire plate. 
Commenter  J’apprécie          40
Sous les strates

Une histoire forte autour de plusieurs thèmes fondateur : adoption, sexualité, découverte et recherche de soi personnalité multiraciale…

La femme est vraiment mis en avant avec des vécues difficiles mais forgeant son identité.

3 femmes 3 parcours différents mais la même force.

Le début m’a emballé mais je suis moins convaincu par la suite. J’ai eu du mal à situer où l’auteur voulait vraiment nous emmener. Très bonne idée de faire intervenir 3 personnes différentes mais elles ne sont pas traitées de la même manière je trouve et c’est dommage. Cela manque un peu de relief. J’aurai aimé une certaine harmonie entre les différents protagonistes. Mais c’est néanmoins un livre à découvrir rien que pour sa thématique.
Commenter  J’apprécie          00
Sous les strates

Ce roman alterne entre le récit de plusieurs femmes toutes liées par la même chose : Linh.

Linh est une fille qui apprend à se construire avec sa transracialité, son homosexualité et sa féminité.

Ce récit jongle ainsi entre Linh, le personnage principal mais aussi sa mère adoptive Française et sa mère biologique Vietnamienne, et permet donc d'embraser aussi les thèmes de l'adoption et de la maternité.

Il me semble important de préciser que ce récit s'inspire de la vie de son autrice elle aussi lesbienne et adoptée transraciale d'origine vietnamienne. Cela peut expliquer pourquoi ce roman est d'autant plus touchant et pertinent dans les questions qu'il soulève.

La narratrice évoque ainsi dans ce roman la difficulté de se construire avec les moqueries des enfants, l’absence de personne lui ressemblant et dans lequel elle pourrait se reconnaitre, la rupture générationnelle entre Françoise et Linh.

C'est un récit très instructif, qui interroge sur la tolérance et nos comportements. Françoise se veut ouverte mais ce n'est pas aider quelqu’un que de nier sa différence, il en est de même pour l'orientation amoureuse de sa fille..Même guidée par les meilleurs intentions, sa mère est maladroite.

A découvrir !





Commenter  J’apprécie          00
Sous les strates

Linh ne se sent bien nulle part, ni dans sa vie privée où elle accumule les conquêtes masculines, ni dans sa vie de famille où elle se découvre si différente.



Née à Hô-Chi-Minh en 1992, elle a été abandonnée par ses parents vietnamiens et adoptée à 1 mois par un couple de français.



Féministe convaincue, elle découvre qu’elle vient d’un milieu très pauvre dans lequel sa mère subissait une violence conjugale quotidienne. Se rendant compte qu’elle en veut aux hommes pour leur capacité à être violents, elle vit une sexualité compliquée et il lui faudra un certain temps pour découvrir son homosexualité.



Linh cherche à comprendre quels traits de son caractère sont issus de ses origines et renoue avec ses parents naturels pour tenter de « recoudre son histoire ».



En parallèle de l’introspection de Linh, ce roman nous parle de la vie de ses deux mères, Minh, la mère naturelle vietnamienne et Françoise, la mère adoptive française.



Le parcours de ces deux « mamans » est intéressant et relate avec justesse, le chemin qui conduit d’une part à l’abandon et d’autre part à l’adoption. Par contre, le personnage de Linh m’a souvent exaspérée par son égocentrisme et j’ai eu du mal à me passionner pour ses problèmes d’identité.



Si le sujet de l’adoption transraciale est un phénomène de société qui éveille ma curiosité, ce roman ne m’a pas donné envie de m’y pencher plus que ça. Au final, je crois qu’il m’a manqué, dans l’écriture spontanée et réaliste de Lou Eve, des sentiments, du romantisme et peut-être un peu plus de sensibilité.

Commenter  J’apprécie          40
Sous les strates

J'ai entendu lors d'un live Twich le nom de cet auteur et rapidement les thèmes évoqués dans ce récit m'ont interpellés car je ne les trouvent pas si présent dans la littérature que je connais.



L'ayant vu en emprunt à la bibliothèque je n'ai pas hésité à sauter le pas, cette histoire d'une jeune femme adoptée qui plus est dans un auteur pays que celui ou elle est nait m'a interpellé, le sujet de l'adoption étant un thème très fort pour moi.



J'ai aimé suivre dans ce récit les deux mamans, celle biologique de Linh au Vietnam et celle qui l'a adopté en France. Le thème de l'identité est donc ici à mes yeux parfaitement retranscrit.



J'ai aimé ce récit court mais si intense à la fois au côté de Linh sur sa quête de qui elle est dans tous les sens du terme, son besoin d'aller vivre dans différentes villes par exemple, ses amitiés, ses déceptions. Le racisme auquel elle est confronté car elle est jugé différente des autres enfants.



Le titre du récit est également parfaitement bien trouvé et ce roman pourra plaire au plus grand nombre.
Commenter  J’apprécie          100
Sous les strates

J'ai adoré, tout. C'est un premier roman et pourtant qu'il est intelligent, riche et poétique.

Ce n'est pas évident d'écrire un roman choral, qui fait entendre plusieurs voix et qui se tient tout du long. Mais là, chapeau l'artiste. Ce qui saute aux yeux très vite, c'est qu'il y a trois voix, trois points de vue dans ce roman et pourtant, seul celui de Linh est à la première personne. Elle est accompagnée par deux autres perspectives, celles de ses deux mères, mais celles-ci restent mises à distance par la troisième personne qui resignifie et marque l'altérité. Parce que l'on comprend progressivement au travers du récit que maintenir l'altérité c'est affirmer son individualité et sa propre subjectivité, ce dont la narratrice est justement privée par sa condition de femme lesbienne racisée et adoptée transraciale. J'ai perçu ce choix d'écriture comme une manière brillante de faire entendre les voix des femmes dont les histoires s'entremêlent à celle de Linh tout en permettant à celle-ci de rester "la seule narratrice de sa vie" (p.214).

Les transitions entre les points de vue des trois femmes sont pensées dans un style presque cinématographique qui la lecture fluide et emplie de symbolique. Je crois que ce qui m'a interpellé, c'est que les romans chorales ont tendance à se tourner vers une poétique du fragment, qui donnent à l'oeuvre une forme de composition, là où Sous les strates parie sur une poétique du lien.

Ca n'en fait pas un roman naïf pour autant, au contraire, l'autrice ne concède rien. C'est ce qui le rend d'autant plus fort, car c'est loin d'être facile de présenter des expériences de vie aussi complexes de manière si honnête. C'est dur de dire: Oui, tenez, c'est complexe, mais c'est comme ça, je ne simplifierai ni pour vos beaux yeux, ni pour la beauté de l'art.

C'est bien pensé, bien mené, bien écrit. C'est un coup de coeur. Bravo et merci Madame.
Commenter  J’apprécie          00
Sous les strates

A travers une autofiction, Lou Eve raconte sa lente prise de conscience de ses origines, son statut particulier d'adoptée transraciale, l'histoire de ses deux mères et ce qu'elle a tiré de sa relation à ces femmes. L'histoire aussi de sa conscientisation et de son développement en tant que jeune femme asiatique éduquée et diplômée en France.

Elle choisit les trois voix de Linh, son alter-ego, et de ses deux mères, Françoise et Minh, pour nous faire également vivre le parcours de celles-ci, et notamment l'évolution de sa mère de naissance au Vietnam, d'abord femme battue sous la coupe d'un mari alcoolique, puis femme-ressource pour une autre femme dans le même cas. Mère n'ayant jamais oublié sa fille à qui elle tente de faire parvenir des lettres tout au long de sa vie. Françoise, la mère française, pleine de bonne volonté avec son mari Christophe, tente maladroitement de rendre Linh et sa grande soeur fières de leurs origines par la participation à une groupe de familles ayant adopté au Vietnam. Sincèrement convaincue par son amour que s'il n'y a pas de différence pour elle, il n'y en aura pas pour ses filles et la société.

En mettant en exergue son expérience enfantine, adolescente puis de jeune adulte confrontée au racisme, au machisme et au classisme, Lou Eve fait tenir à Linh un discours de narrateur omniscient. C'est ce qui rapproche à mon avis ce "roman" d'Une Poupée en Chocolat d'Amandine Gay, qui elle avait choisi la forme de l'essai pour rendre compte d'un parcours similaire, mais aussi d'une analyse plus profonde des mécanismes à l'oeuvre.



L'histoire des deux femmes et de Linh est forcément touchante, d'autant que l'on sent bien que Linh / Lou Eve n'a peut-être pas encore achevé sa mue pour se sentir parfaitement elle-même, en témoigne une grande colère qui surprend ses parents ou ses amis lorsque elle sort enfin de ce visage resté lisse pendant tant d'années.

De mon côté, j'ai été un peu frustrée de cette absence de choix entre l'essai, le récit et le roman. Il reste une démarche éminemment respectable dont la lecture apporte beaucoup. Merci aux éditions Les Escales et à NetGalley France pour cette lecture !
Commenter  J’apprécie          20
Sous les strates

Vingt-cinq ans, c'est le temps qu'il aura fallu à Linh pour enfin comprendre Minh, sa mère biologique, celle qui l'a abandonnée mais a continué à vivre avec le reste de la fratrie.

Sans doute aussi pour accepter l'amour de Françoise, sa mère adoptive, blanche et française. Celle qui l'aime mais a du mal à la comprendre.

Vingt-cinq ans aussi pour devenir, et enfin être celle qu'elle est au plus profond, au plus intime, une fille qui aime les filles. Une jeune femme adoptée, venue du Vietnam, ni blanche ni asiatique, mais qui petit à petit trouve sa véritable place dans la société.

C'est sa vie, ses doutes, ses aspirations, ses amours et ses interrogations face à ceux qui ne la comprennent pas qu'elle nous propose de découvrir sous les strates de ce qui compose sa véritable personnalité.

L'abandon par une mère désespérée mais aimante d'une petite fille a un moment critique de sa vie de femme.

L'adoption par un couple aimant mais qui n'a peut-être pas pris la mesure de ce que représente être différente dans la province dans laquelle ils se sentaient pourtant bien.

Les questionnement d'une adolescente qui se cherche, qui est contrainte au succès pour exister, jusqu'au moment où d'autres lui ouvrent les yeux sur qui elle est vraiment.



Il y a tout ça et sans doute plus encore. Cette façon obstinée de vouloir devenir lesbienne à tout prix, pas simplement en avoir les aspirations mais l'être et le montrer à la face du monde.

Ce rejet d'une forme de patriarcat tout puissant et conservateur, et de celles qui l'acceptent ou le soutiennent.

Mais aussi ce réel intérêt pour les femmes victimes de violences conjugales, qui lui permet de comprendre enfin la mère et d'avancer vers la voix qu'elle veut tracer.

Je n'ai pas trop aimé cette façon un peu trop prononcée de marteler tout au long du texte ces aspirations et ces rejets d'une partie de la société.

Commenter  J’apprécie          60
Sous les strates

Premier roman de Lou Eve, « Sous les strates » retrace la tentative de Linh, jeune femme vietnamienne adoptée à la naissance, de reconstituer son histoire. Ne se sentant ni à sa place en France, où ses différences sont pointées du doigt, ni à sa place dans son pays d’origine, dont elle ne parle pas la langue, la jeune femme nous permet de mesurer les enjeux de l’adoption transraciale.



Cette quête passe par la superposition de trois voix qui ont en commun de vivre dans un monde patriarcal : celle de Françoise, la mère adoptive de Linh, celle de Minh, sa mère biologique, et enfin la sienne. A cette superposition s’en ajoutent deux autres, une géographique et une chronologique qui donnent tout son sens au titre du roman : on navigue aussi bien entre le Vietnam et la France qu’entre les différentes étapes de la vie de Linh.



Outre l’adoption transraciale, le roman aborde d’autres sujets de société complexes. Féministe et lesbienne, Linh nous permet de nous interroger sur le rôle des femmes et des LGBTQIA+ dans une société gangrenée par le patriarcat.



En plus d’avoir intelligemment choisi une structure particulièrement adaptée pour donner vie à une telle histoire, Lou Eve peut faire valoir une plume agréable qui sait se montrer acérée au besoin. Une belle découverte à ne pas rater
Commenter  J’apprécie          00
Sous les strates

En ce moment, on entend beaucoup parler du kintsugi, cet art qui consiste à réparer un objet brisé en le sublimant avec une colle dorée. En refermant les pages de cette auto fiction, c’est l’image qui m’est venue à l’esprit : l’autrice, Lou Eve (alias @mangouinistan sur instagram) a rassemblé difficultés, traumatismes et récits de vies pour en faire une œuvre littéraire toute neuve et magistrale.



Ngoc Linh a un mois lorsque sa mère, Minh, la confie pour adoption à un couple de français, Françoise et Christophe. Nous sommes en 1996, Minh est dans une situation très précaire, avec un mari violent. Françoise désire un•e enfant plus que tout, ses fausses couches à répétition sont de grandes douleurs.

Linh grandit donc en France, avec ses parents adoptifs et sa grande sœur Lila, elle aussi adoptée. Dès son enfance, elle ressent une dissonance, comprend que ce ne sont pas les autres qui ne sont pas comme elle, mais elle qui n’est pas comme eux•elles. Elle a des amis•es, elle est bien entourée mais il manque tant de pièces dans le puzzle de sa vie…Elle va donc s’atteler à les rassembler. Sa découverte du féminisme et de la notion d’adoption transraciale - lorsque l’enfant adopté•en France vient d’un autre pays - sera déterminante.



Raconté à trois voix - Linh, Françoise et Minh - ce roman est tout simplement bouleversant de sincérité, d’intimité et de colère engagée. Résolument féministe et décolonial, il met en lumière l’adoption transraciale du point de vue de l’enfant, chose encore trop rare. Comment savoir qui l’on est quand on a été arraché•e à ses racines ? Quand la France vous renvoie à votre apparence vietnamienne et le Vietnam à votre capital culturel et social de personne blanche ? Et enfin, comment trouver sa place quand on est une jeune femme adoptée, racisée et lesbienne dans une société encore si patriarcale ? Voilà tout le propos de ce roman, qui touche au cœur.



Si vous ne deviez lire qu’un livre de la rentrée littéraire, n’hésitez plus, c’est le bon !


Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          20
Sous les strates

Avec poésie et justesse, [Lou Eve] retrace la bouleversante quête d’identité de son alter-ego fictif, Linh, adoptée transraciale à la recherche des pièces manquantes de son histoire.
Lien : https://www.madmoizelle.com/..
Commenter  J’apprécie          00
Sous les strates





"Il s'agit d'une autofiction à la construction chorale avec trois voix qui se font écho : celles de Françoise et de Minh, les deux mères (l'une biologique, l'autre adoptive) de Linh, sorte d'héroïne omniscient autour de qui la narration gravite.  Les trois personnages naviguent à travers les années et les endroits ; Linh est la seule qui parle au "Je' parce que le "Je" est si important quand on est une personne adoptée et que les autres parlent à notre place depuis toujours. "



Il s'agit du premier roman de l'auteure. Un roman féminin qui aborde toute une série de sujets tous plus actuels les uns que les autres : le racisme,  l'homosexualité, la violence faite aux femmes, ...



Un petit roman (200 pages) assez efficace qui, pour autant, ne parvient pas à me transporter ou me toucher. Si le récit proposé par l'auteure ainsi que la structure ont, de prime abord, tout pour me plaire, je suis assez détachée de Linh. Je n'éprouve aucune émotion ni empathie. Je la trouve elle-même assez distante...



C'est donc assez mitigée que je sors de ma lecture mais je vous conseille de vous y plonger, elle pourrait vous plaire.





Commenter  J’apprécie          00
Sous les strates

Dans Sous les strates, trois histoires s’entremêlent et trois voix se rejoignent pour dire une chose : aujourd’hui, Linh est exactement là où elle veut être.



Premier roman choral et féministe sur l’identité, la maternité, l’adoption transraciale et les violences conjugales, Lou Eve raconte ici la trajectoire d’une femme racisée et lesbienne. Si ce roman est globalement intéressant, je ne suis pour autant pas forcément d’accord avec tout ce que dit l’autrice.



J’ai bien aimé les thématiques que Lou Eve aborde, elle critique haut et fort le patriarcat, dénonce les violences conjugales mais pointe aussi du doigt les femmes soumises comme la mère biologique de Linh, à la merci de son mari violent et alcoolique, mais aussi sa mère adoptive qui cumule son métier de professeure, et toutes les tâches dévolues aux femmes à la maison.



Elle dénonce également les privilèges accordés aux blancs et estime que sa mère adoptive est une privilégiée. Alors certes, une femme blanche n’est pas en butte au racisme ordinaire mais elle se heurte tout autant au plafond de verre que les autres femmes.



L’autrice revendique son féminisme, l’égalité entre les hommes et les femmes et l’extension du rôle de la femme dans la société actuelle. Elle parle librement de la sexualité, des hommes qui l’ont meurtrie, la découverte de son homosexualité, de son hostilité envers sa soeur, vietnamienne comme elle.



Tout ceci est intéressant mais je n’ai eu aucune empathie envers elle et son parcours, l’autrice reste très factuelle et aucune émotion n’émerge de son récit. Son héroïne a la violence verbale facile et reproche un peu tout et n’importe quoi à ses parents adoptifs qui ont clairement le mauvais rôle alors qu’ils ont essayer de lui apporter la meilleure vie possible. Je l’ai trouvé très ingrate même si son point de vue est entendable.



Le récit se fait à trois voix avec une construction non linéaire ou chronologique. A tour de rôle Linh, sa mère adoptive, Françoise, et sa mère biologique, Minh se racontent à différents moments de leurs vies. Et si j’ai eu du mal à comprendre l’héroïne qui m’a plutôt agacée, j’ai beaucoup aimé les trajectoires de Françoise et Minh, sans doute parce que je suis maman moi-même, ce sont elles qui m’ont touchée dans leurs histoires de maternité, leur quotidien de femmes, des femmes qui font ce qu’elles peuvent avec ce qu’elles ont…



En bref, c’est un roman qui aborde des sujets forts et complexes : le rôle dévolu à la femme dans la société, la maternité, l’adoption, les violences conjugales, le racisme, la recherche d’identité, l’homosexualité, la sororité, la famille… si il m’a manqué de l’émotion et de la nuance, je dois reconnaître que ce roman très actuel mérite largement qu’on s’y intéresse et qu’on le lise.



Lire la suite...
Lien : https://deslivresdeslivres.w..
Commenter  J’apprécie          00
Sous les strates

Aujourd'hui sort chez Les Escales un premier roman (sur)prenant: "Sous les strates" de Lou Eve. J'ai englouti ce roman en quelques jours durant le mois de juillet et en LC avec Pétronille. Tu te demandes peut-être d'où vient Lou Eve? Lou Eve se cache derrière le compte Instagram @mangouinistan. Elle a participé en 2021 à l'ouvrage collectif "Nos amours radicales". Née au Vietnam, elle a été adopté par un couple de Français et vit à Paris. A travers une écriture nerveuse et ouverte, Lou Eve conte l'histoire de Linh et de ses deux mères: Françoise et Minh. A ces 2 voix s'ajoute la sienne, d'abord telle un murmure puis progressivement de plus en plus fort. Il doit y avoir un peu de l'histoire de Lou Eve dans ce récit. Ce livre a une construction surprenante... Comme l'a fait remarquer Pétronille lors de notre LC, il démarre par un prélude et se termine par un autre prélude. Comme si ce qui suite ou précède était en préparation. Un moment, une scène, une étape avant une autre. Une annonce de ce qui suit. Et c'est vrai que ce livre est comme un oignon duquel peu à peu les couches sont ôtées jusqu'à arriver à l'essence, ce que l'on est vraiment. "Sous les strates" est un roman choral percutant pour le lecteur qui par moment peut émettre certaines réserves tant le texte peut paraître brut... Lou Eve fait le choix du détachement. Un détachement feint ou protecteur vis à vis de sujets lourds. Le principal étant l'identité difficile à construire pour Linh. Née au Vietnam et abandonnée pour être adopté contre une somme d'argent par Françoise, Linh grandit au milieu de ce patchwork culturel et génétique. Il y a en elle, un peu de ces deux femmes... La première l'a mise au monde. La seconde l'a recueillie et l'a élevée. A travers le temps et les cultures, leurs histoires se ressemblent et s'assemblent. Elles couvrent leur fille de leurs strates. Le roman évoque également plusieurs thèmes importants: le féminisme, les différences générationnelles, la communication, l'homosexualité, la maternité... Ce roman est une jolie illustration de la quête de soi. Un texte qui nous rappelle l'importance de se retrouver afin d'être à une juste place. Il ne faut pas être adoptée pour s'y reconnaître, y retrouver des traces de notre propre histoire. Un roman qui bouscule les codes et ouvre les portes vers la compréhension de soi. Première étape pour comprendre l'autre...
Commenter  J’apprécie          20
Sous les strates

Un roman choral qui nous emporte dans la vie de Linh. Après la mort de sa mère adoptive, elle va revenir en arrière pour nous raconter son histoire. Elle enfant adoptée transraciale, elle féministe, elle lesbienne, elle qui est juste elle, une jeune femme entière avec ses défauts et ses nombreuses qualités. Elle qui aura eu du mal à trouver sa place, à pleinement se laisser aller à faire des projets. Elle qui va nous faire voyager.



Trois voix, Linh, la fille, Minh, la mère et Françoise, la mère d'adoption. Chacune va nous narrer sa vie, les difficultés traversées et, à leur manière, nous raconter Linh. Elle au centre de tout. Elle qui se débat dans ses sentiments, dans son envie d'appartenir, de grandir, d'être qqn, la meilleure, qui a un idéal.



A travers son histoire, l'auteure aborde des sujets très importants d'une manière très juste et sans barrière. L'adoption et se voir contrainte d'abandonner pour le mieux, l'identité, la violence faite aux femmes, le féminisme à travers plusieurs époques, la maternité, la place de la femme et le fait d'être lesbienne.



Une plume douce et tendre qui sait aussi se montrer plus tranchante dans les difficultés, les disputes, les fêlures. Un roman qui nous emporte car ses trois femmes, chacune à leur manière, sont attachantes. Les hommes n'y ont pas le bon rôle même si certains parviendront, pendant un instant, à atteindre le coeur de Linh.



En un peu plus de 200 pages, ce roman aborde énormément de sujets. Il nous fera passer par une foule de sentiments selon les souvenirs évoqués.



Profonde, belle et parfois intense, cette histoire se dévore. Une excellente lecture.


Lien : https://mespassionsmesenvies..
Commenter  J’apprécie          20
Sous les strates

Un roman choral émouvant et choc évoquant des thèmes actuels comme le féminisme, les violences conjugales et l’adoption transraciale.



Alternant les voix de la mère biologique, sa mère adoptive et elle-même, l’auteure raconte ses difficultés d’intégration dans sa vie française.



Née au Vietnam, adoptée bébé dans une famille française qui a déjà une petite fille vietnamienne, Linh a des difficultés dès son plus jeune âge quand elle est stigmatisée par ses camarades, trop différente des autres.



Sa mère biologique, Minh, restée au Vietnam, culpabilise pour l’abandon de son bébé. Sa mère adoptive quant à elle, essaye de la comprendre quand sa fille se rebelle.



Un roman fort, l’héroïne crie son malaise et ses doutes. Une histoire dure et émouvante comme lors de ce dialogue entre Minh et son amie « je ne sais pas ce que ça veut dire être heureuse, et toi ? », « nous les femmes, tout le monde s’en fout qu’on soit heureuses ».



Longtemps après l’avoir refermé, la douleur de Minh, liée à l’abandon de son bébé, nous hante.



Un roman féministe percutant à ne pas rater
Lien : https://www.despagesetdesile..
Commenter  J’apprécie          00
Nos amours radicales

C'est un livre intitulé "Amours" mais qui parle de violence.

Tour à tour les huit autrices et auteurs répondent à une seule et même question : Comment aimer et avoir une relation amoureuse avec un homme cisgenre dans notre société patriarcale ? Chacun.e a sa réponse résultant de son propre parcours, et personne ne dit la même chose. Certaines préfèrent le célibat, d'autres ont trouvé la perle rare et d'autres encore ont choisi la lutte. Chaque partie est guidé par un fil conducteur, enrichie d'anecdotes personnelles qui rendent la lecture facile et accessible.

L'ordre des écrits est bien pensé, c'est pourquoi je conseillerai de le livre dans l'ordre sans forcément le lire d'une traite. Les premiers sont très éducatifs, sur ce qu'est le patriarcat, les problèmes que cela cause pour tous et toutes et donc la nécessité du féminisme. Ensuite les récits s'intensifient, exposant les violences et les traumatismes à caractère systémique subis par les autrices.

Le ton de ce livre est léger quoi que parfois intransigeant. L'écriture est assez familière et s'apparente à un style oral. Je le conseillerai à des personnes voulant en apprendre plus sur le féminisme, qui veulent construire leur militantisme et bien sûr à des personnes dans une relation amoureuse hétéro.
Commenter  J’apprécie          00
Sous les strates

Un couple de français, ne pouvant avoir d’enfant, se tournent vers l’adoption (années 80). Leur choix se porte sur le Vietnam.

Hô Chi Minh Ville : alors qu’elle est enceinte de son 3ème enfant, Minh qui est victime de violences conjugales, décide de le confier à l’adoption. La petite fille sera adoptée par Françoise et Christophe. Rebaptisée Linh, elle grandira dans la région de Montpellier.

Le roman parle de la difficulté de trouver sa place en tant qu’enfant adopté, encore plus quand on est d’origine étrangère. Elle fera face toute sa vie scolaire à la bêtise et au racisme, même alors qu’elle poursuit de brillantes études à Sciences Po.

« Moi aussi, j’avais ma place dans ce monde, plus que ces filles blanches à sac à main pour qui tout semble si naturel, plus que ce mec de ma classe de seconde qui m’a un jour dit que « tes bonnes notes, c’est parce que t’es Chinoise, vous êtes tous des tronches. » Je veux leur faire du mal et leur montrer que je suis la meilleure. Ce jour là, c’est la première fois que j’avais des envies de revanche.

Sa quête d’elle-même ne fera que s’empirer : « Ca peut être beau, la nuit, mais la mienne est sans fin et peut-être qu’une nuit sans fin c’est comme une pièce où il n’y a aucun bruit à part celui de son propre cœur qui bat. Ca paraît beau sur le papier mais à la fin on devient juste fou. »



Elle demandera à rencontrer sa famille vietnamienne. Dans le même temps, on suit le parcours de sa mère biologique qui tend à se libérer des violences conjugales et va finir par s’engager dans ce combat.

Linh, elle, continue de se chercher. Quelle est sa sexualité ? Elle finira par s’accepter comme lesbienne après s’être engagée contre les violences faites aux femmes.



J’ai apprécié l’écriture et le style de l’autrice. J’ai accroché tout de suite à l’histoire de Linh, de ses deux familles (française et vietnamienne), du parcours tellement différent de ses deux mères et à son combat pour trouver sa place dans ce monde en étant totalement elle-même.



Commenter  J’apprécie          20
Sous les strates

Sous les strates est un beau premier roman. Linh, sa narratrice, y raconte le parcours qu’il lui a fallu pour apprendre à composer avec son enfance en France, ses origines vietnamiennes, son rapport à sa famille d’adoption et sa famille biologique, les brimades des camarades de classe et le racisme des institutions françaises. C’est témoignage fort sur l’adoption transraciale et ses problématiques.

C’est un roman que j’ai trouvé bien construit. Le récit est un va-et-vient entre le point de vue de la narratrice, celui de sa mère d’adoption et celui de sa mère biologique. Cette alternance met en miroir les rêves des deux mères, leurs valeurs et les espoirs qu’elles placent dans leur fille. Comprendre leurs vies et leurs choix permet de comprendre ce que chacune voudrait transmettre à la narratrice, et comment elles ont pu l’influencer plus ou moins directement. Lire les pensées de Françoise lorsque sa fille, devenue une adulte, l’accuse elle et son époux de racisme, est aussi très éclairant. Françoise, convaincue d’être une bonne personne, humaniste et de gauche, a le genre de discours que peuvent avoir la plupart des personnes blanches, bien intentionnées mais parfois trop peu au fait de ce que vivent concrètement les personnes qui subissent le racisme. Les limites et les stéréotypes de son discours ne sont pas explicitement pointées du doigt, mais le reste du récit me semble suffisamment clair pour inciter les personnes peu informées à s’interroger.

Les passages sur le mal-être Linh enfant m’ont aussi paru intéressants en ce qu’ils donnent une idée claire de ce que peut vivre un·e enfant racisé·e en France. Linh peine à trouver sa place en classe face à des enfants qui répètent des insultes racistes et comprend très tôt qu’elle va devoir travailler plus dur que tous·tes les autres pour choisir la place qu’elle voudra occuper dans le monde.

J’ai aussi été très touchée par la portrait des amitiés que Linh construit au fil de son parcours et ses stages à l’étranger. Ces relations semblent à chaque fois lui apporter une petite pièce du puzzle qu’est son identité. Elles montrent qu’en plus de la famille qui l’a vue naître et de la famille qui l’a vue grandir, c’est aussi la famille choisie qui compte dans le développement de soi, de sa personnalité et de ses affinités.

Lou Eve s’est fait connaître sur les réseaux sociaux avec le compte la.charge.raciale. Rebaptisée Mangouinistan, sa page Instagram est toujours un espace de ressources sur les luttes antiracistes et queer. Son premier roman fait partie de la rentrée littéraire et paraîtra le 31 août 2023 aux éditions Les Escales. Merci à elles et à NetGalley de m’avoir permis de découvrir ce texte avant sa parution.
Commenter  J’apprécie          00
Sous les strates

J’ai découvert un roman fort et puissant. Sous les strates est un cri, une prise de conscience, un acte de liberté.



Trois femmes qui tentent de vivre dans un monde patriarcal. La première, Françoise ne parvient pas à devenir mère malgré les nombreuses tentatives. La seconde, Minh résiste à la violence de son époux alcoolique. La troisième, Linh est la fille de ces deux femmes.



Linh tente de trouver sa place et son identité. Elle fait face aux regards des uns et aux préjugés des autres. Elle est perdue entre son pays natal et sa manière de vivre.



Elle tâtonne. Elle fuit. Elle revendique. Elle se tait. Elle ose. Elle se libère.



Ce roman a une construction originale. J’ai vogué de page en page. De pays en pays. De femme en femme. J’ai été révoltée. J’ai été émue. Ce livre m’a fait vibrer.



Des sujets forts et complexes. Le rôle de la femme dans la société. La maternité. L’adoption. Les violences conjugales. Le racisme. La recherche d’identité. L’homosexualité. Et j’en passe. Ce premier roman de Lou Eve est une jolie réussite que je vous conseille vivement (il sort le 31 août 2023, foncez !).



Ces femmes sont comme connectées malgré l’éloignent, malgré les incompréhensions, malgré les différences. Une connexion qui permet à Linh de trouver sa voie.



Alors trouvez le votre. One life !
Commenter  J’apprécie          30




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Lou Eve (143)Voir plus

Quiz Voir plus

Connaissez-vous Molière et avez-vous bien lu son "Dom Juan" ?

Molière est né à :

Châteauroux
Paris
Orléans
Toulouse

20 questions
36 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}