Hommes-vêtements, hommes-enveloppes : c’est très concret tout ça, ce ne sont pas seulement des images. C’est sur la pelouse d’un parc à Tanger un dormeur qui attend de passer en Europe, son visage est recouvert d’une manche de blouson ou d’un carré de tissus blanc contre le soleil tôt le matin, il a enroulé son corps, chevilles et poignets dans le tissu pour ne pas se réveiller humide
Une frange de cheveux plate, inégalement coupée ferme tout cela par le haut. A côté de lui encore, je me répète, mais il y a essentiellement cela et certains mots ne ferment pas l’image en redondance : il y a la neige. Il y a quelque chose qui rôde ici, c’est une instance d’effacement qui du doigt négligemment, d'évidence nous désigne.
Disons que ces images me fascinent justement parce qu’elles opposent une part de silence têtu aux récits du monde.