Chez nous de
Louise Candlish
(...) Il y a un mélange de douceur et d'amertume particulier dans l'acte de récupérer ses enfants à l'école.
J'en ai discuté une fois avec [ma femme] et elle m'a dit que non seulement elle savait de quoi je parlais, mais qu'elle le ressentait encore plus profondément que moi (elle disait toujours ça : ce n'était pas que les mères avaient le monopole de la dévotion parentale, c'était juste qu'elles "ressentaient plus profondément" les choses).
Elle m'a dit que c'est parce que les jeunes enfants éprouvent une joie tellement inconditionnelle à vous voir les attendre au portail, et que pourtant vous savez, alors même qu'ils se jettent dans vos bras pour vous faire des câlins, qu'un jour, peut-être pas cette année ni la suivante, mais assurément plus tôt que vous ne l'aimeriez, ils seront gênés de vous trouver là, ou en colère, ou même pris de peur, parce que, pourquoi seriez-vous venus malgré l'interdiction formelle de le faire si ce n'est pour leur annoncer quelque mauvaise nouvelle.