Citations de Louise Portal (101)
Il est vrai que la présence de l'amour guérit bien des silences.
Apprendre à laisser vivre les autres sans toujours tenter de leur épargner les épreuves, les écueils. Laisser les gens vivre leurs chagrins et le miroir se briser. Sans intervenir, me dis-je.
Je suis sa moitié, sa sœur jumelle. Depuis son départ, je hante les contrées éloignées de cette âme écorchée, à la recherche d’une réconciliation possible.
Un miroir cassé est signe de transformation, plus besoin de garder une image.
Tant de vies avaient traversé ce village au chemin unique. Des années de bonheur et des années de drames. Chaque maison possédait son récit, ses secrets. Ses ombres et ses lumières. Passages de vies et de morts. A chacun sa quête, à chacun ses outils. Pour certains : ceux de la connaissance et de la compassion ; pour d'autres : ceux de l'ignorance et du jugement. Choisissons-nous d'agir ou de réagir ? De vivre ou de survivre ? D'écouter ou de résister ? D'ouvrir ou de fermer ? De croire ou de renier ? Chaque instant est porteur du choix que nous faisons. Chaque fois que nous choisissons de répondre par la colère ou le ressentiment nous participons à la violence du monde. Chaque fois que l'humilité et la générosité deviennent actions, nous participons à la douceur du monde. Irène avait compris cela en méditant quotidiennement dans son jardin, à regarder la vie pousser. Avec les mains humbles qui désherbaient, sarclaient, cueillaient.
Quand on a profondément aimé, rien ne peut effacer le souvenir des jours heureux que l’on préserve comme une manne d’espérance en la bonté des êtres.
(...) pourquoi avons-nous si peur de la mort ?
(...) le moribond est partagé entre le désir de s'embarquer et l'espoir qu'ont ses amis, sa famille, la médecine, de le retenir. La peur de la mort, c'est de ne pas être libre de choisir.
La maison est un refuge qui raconte qui nous sommes.
C’est tout de même avec tristesse que l’on quitte ce qui longtemps nous a fait souffrir.
Le silence aussi est parole, me dis-je. Il exprime souvent plus que bien des phrases.
Aimer en secret ou aimer en silence est finalement, je m'en rends compte,le lot de beaucoup de gens.
Un écrivain n'a pas droit à la retraite, si ce n'est celle, quotidienne, de vivre à l'écart du monde pour faire son œuvre.
Ce que l'être aimé nous a donné demeure à jamais gravé et vit en nous pour l'éternité.
Voilà qu'aujourd'hui, dans cet après-midi d'automne fauve, je roulais vers l'inévitable: reconnaître que l'amour avait existé mais qu'il pouvait aussi mourir, souffrir, se perdre, se transformer. L'amour était quelque chose de vivant et non pas un sentiment rêvé. p.45
Se laisser surprendre et répondre à l'appel. Élucider l'énigme.
Pour traverser la souffrance, l'accepter, il faut tenter de l'accueillir dans sa dimension spirituelle.
Je suis devenue une femme plus épanouie et plus tolérante face aux vicissitudes qui se présentent au fil de mon existence.
Vous m’avez guidée, apprivoisée.
Je vous en suis très reconnaissante.
Faire confiance à ce qui a à être. Croire que toute chose, tout événement possède son mystère et sa raison d’être. Que l’unique devoir que nous ayons est d’accueillir et honorer la vie et le divin qu’elle contient.
Mon amie m’aura appris cela.
Je l’admirais. Sa fougue, sa liberté d’être. Les hommes, en grand nombre, la courtisaient. Aimée n’avait peur de rien. Elle avait du bagout, la bouche gourmande et un rire contagieux. Oui, comme je l’admirais !
J’étais plus douce, plus réservée. Moins exaltée.
Pour mieux comprendre son passé et s’ancrer au loin de sa famille dans une sérénité retrouvée, mon amie devait vivre la maternité à son tour. Être une maman et apprendre à tout pardonner. Les manques et le trop-plein. C’est aussi cela devenir le nid, la matrice, la couveuse, la chaude présence. Un rôle pour la vie. Pour toujours.