Citations de Loup Durand (57)
Sa seule passion, s’il en a une, est précisément là : dans son goût pour les lentes et méticuleuses machinations; où l’on prévoit tout et essentiellement les moindres réactions adverses. Il a l’amour des puzzles qu’il aime concevoir encore plus que les reconstituer.
Quand il rencontre l’homme, le Jaguar l’évite. Même blessé, il est rare qu’il réagisse. Il ne devient mangeur d’hommes que dans des circonstances tout à fait exceptionnelles.
Le cri du Jaguar ne ressemble en rien au classique rugissement des fauves. En fait, le Jaguar est un animal silencieux. Il se contente, au plus, de grogner sourdement. Mais beaucoup de voyageurs prétendent qu’on peut le repérer grâce au vacarme auquel se livrent les singes hurleurs sur son passage.
Il aurait pu chercher pendant un siècle, jamais il n’aurait trouvé de meilleur prétexte pour vagabonder. Un homme a besoin de liberté, après tout. Pas comme les femmes.
Tous ces hommes qui, dans la vallée, lui avaient passé sur le ventre, l’avaient laissée inerte. Quand ils ne lui faisaient pas mal, elle pouvait s’estimer heureuse. Et la découverte était là : ça pouvait être agréable...
Il est bavard comme un saumon.
Et l'ingéniosité se donne libre cours. N’importe quoi, sur n’importe quelle distance, pourvu qu’il y ait au bout trois sous supplémentaires qui feront survivre la famille. On récite des psaumes, on chante des cantiques, on fait vénérer une prétendue vierge miraculeuse en attendant celle de Bernadette à Lourdes qui, Dieu merci, ne va pas tarder (1858) et grâce à laquelle on pourra bientôt débiter l’eau du Salat, ou du Lez, en flacons.
Après les migrations d’été et d’automne, celle d’hiver. Elle est plus restreinte, parce que plus rude. Elle est la ressource du dernier recours, quand les greniers des bourdaous sont vides, et la vraie famine sur le seuil.
Quand il n’y a pas de solution, c’est qu’il n’y a pas de problème.
Réfléchis, petite : tu n’as plus de lait, tu n’as donc pas le choix : il te faut redevenir grosse pour être encore utile. Par contre, si tu es accommodante , je pourrais t’engrosser tout aussi bien qu’un autre. Et si tu es grosse, tu auras de nouveau du lait, et tu pourras de nouveau redevenir nourrice. En somme, c’est un service que je te rends...
D'autant qu’au Livre saint, il ajoute d’extravagantes histoires de son cru; dans lesquelles il est un jour Espagnol fils d’hidalgo (il parle très couramment espagnol, outre gascon, français et quelque catalan), tantôt Anglais (il ne parle pas encore anglais mais quelle importance ?), tantôt même Allemand. Dans tous les cas poursuivi par un destin tragique qui vous tire les larmes. En bref, il est encore dans sa période affabulatrice.
Il ne se limite pas aux psaumes. Qu’il découvre une ferme où les femmes sont seules, pour quelque raison, et le voilà parti sur le Cantique des Cantiques : Qu 'il me baise des baisers de sa bouche, tes amours sont plus délicieuses que le vin, l’arôme de tes parfums est exquis...
Essayez d’imaginer un nouveau monde... Avec des rivières claires, des forêts sur des milliers de lieues, des vallées merveilleusement fertiles... Et personne, pas un seul être humain depuis la création du monde n’y a encore posé le pied... Même l’air y est différent, on dirait du cristal tant il est pur... Parce que personne ne l’a respiré avant vous...
On est original et créateur, révolutionnaire si vous voulez, à proportion de la part d'enfanc qu'on a conservé en soi.
Il reve l'impossible parcequ'il n'a pas encore appris que l'impossible existe.Il est pur,il est implacable et froid,il n'a ni regret,ni remords.
Ne pense plus à elle, tu ne la reverras jamais. Elle est sortie de ta vie.
Contact à deux heures. Un effleurement. Rien de très distinct.Il repartit, modifiant sa route,au travers d'un groupement d'érables que personne n'avait jamais saignés et pour cause, je suis sur mon territoire.