A la gloire des criminels
Si le
crime n'existait pas il y aurait moins de livres moins de grands
films nous dit
Bernard PIVOT. Pour parler des
crimes et surtout des grands criminels, des auteurs :
Lucie FAURE avec un
roman "
Un Crime si juste", James de COQUET "La
justice poursuivant le
crime",
Pierre BELLEMARE avec son complice
Jacques ANTOINE "Les
Dossiers extraordinaires de
Pierre BELLEMARE",
Loup DURAND pour son
récit...
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page 35 [...] - Asseyez-vous sur la chaise en face de votre avocat.
La femme obéit.
La gardienne à cheveux gris va vers le pupitre, murmure quelques mots à l'oreille de sa collègue, et sort après m'avoir adressé un signe de tête.
Mary Weawer me regarde. Elle parait calme, parfaitement maitresse d'elle-même. Elle est à peu près de ma taille, peut-être légèrement plus grande. Ses cheveux sont bruns, avec des reflets roux. A la seule exception d'une mèche blanche au-dessus du front, juste à la racine des cheveux. La bouche est grande, aux lèvres pleines, sans maquillage. La machoire est volontaire.
Elle a posé ses mains sur la table devant elle. Des mains grandes et fortes, presque masculines.
- Qui êtes-vous ?
Bien qu'elle baisse la voix en parlant, celle-ci est encore légèrement rauque.
- Je m'appelle Liedinski. Je suis avocat.
Elle me regarde fixement, le regard hostile.
- Mon avocat s'appelle Stayman. Que venez-vous faire ici ?
La sècheresse de son ton me déconcerte. J'hésite un instant.
- Votre cousin ... John Manning ...
- C'est lui qui vous envoie ?
J'acquiesce d'un mouvement de tête.
De nouveau, le silence. Mary Weawer ne me quitte pas du regard. Elle réfléchit avec une sorte de calme, d'absence totale de nervosité, qui ne laissent pas d'être impressionnants. Une femme -quel âge a-t-elle ? vingt-six ans a dit Manning- une femme sure d'elle-même, chez qui aucune considération sentimentale ne semble pouvoir altérer les facultés de raisonner, froidement.
- Quelles sont vos intentions ?
Je me décide à rencontrer son regard : ses yeux sont d'un gris sombre qui tirent par moments vers le brun. Pour l'instant, ils sont totalement impénétrables.
De ma poche, je tire le paquet de cigarettes et les allumettes que j'ai achetés avant d'entrer. Je les lui tends :
- Voulez-vous fumer ?
- Non. [...]
Il s'accroupit, subissant un moment de dépression très profonde ainsi que l'on reçoit une vague de la mer.Je suis un monstre. Et comme à chaque fois lui revint le surpuissant et terrible désir. Le vertige. Traversant la rivière aux Saumons, au lieu d'aller à l'est en sorte de rentrer chez lui,il pouvait poursuivre plein nord. Vers le Grand Nord et son silence. En laissant tout derrière toi, tu t'enfonces dans le grand silence et permets à ta folie de te prendre tout entier, à jamais.
C'est un monstre. Il le sait. Et il en est très malheureux. On l'est déjà, quand on est un individu normal, lorsqu'on atteint un certain degré de lucidité.
Le cri du Jaguar ne ressemble en rien au classique rugissement des fauves. En fait, le Jaguar est un animal silencieux. Il se contente, au plus, de grogner sourdement. Mais beaucoup de voyageurs prétendent qu’on peut le repérer grâce au vacarme auquel se livrent les singes hurleurs sur son passage.
- monsieur Benedict, vous croyez qu'il
pourra réussir?
- mon cher dawlish, vous êtes le plus
sinistre con que j'ai jamais connu! comparé à vous un ouvre boite est pétulant d, intelligence. si TNT va réussir?
oui, parce que c'est un surhomme.
Le communisme est une utopie telle que le monde n’en a jamais connu, et il ne saurait y avoir qu’une manière d’imposer une utopie et de la faire perdurer : la terreur permanente et le sang.
Essayez d’imaginer un nouveau monde... Avec des rivières claires, des forêts sur des milliers de lieues, des vallées merveilleusement fertiles... Et personne, pas un seul être humain depuis la création du monde n’y a encore posé le pied... Même l’air y est différent, on dirait du cristal tant il est pur... Parce que personne ne l’a respiré avant vous...
Aller dans le Grand Nord est pour lui un vertige. Comme une envie de tomber. Il doit y résister, quelque puissant que soit l'appel. C'est la fin du monde là-bas. Sans arbres ni rien sauf le grand silence.
Contact à deux heures. Un effleurement. Rien de très distinct.Il repartit, modifiant sa route,au travers d'un groupement d'érables que personne n'avait jamais saignés et pour cause, je suis sur mon territoire.

Il se passait toujours quelque chose d'étonnant au moment de la tombée de la nuit sur la forêt, et en particulier sur la forêt encerclant les temples. Durant la journée, la forêt était sinon tout à fait silencieuse mais du moins calme, uniformément emplie d'un bruissement faits de millions de pépiements et de cris ténus qui se confondaient et finissaient par composer un fond sonore que l'on n'entendait plus. Dans les quelques minutes précédant immédiatement la venue de l'obscurité, en revanche, à un certain moment, tout se taisait d'un seul coup, comme obéissant à un signal. Le silence devenait sur-le-champ absolu, presque angoissant. Cela durait trente, quarante secondes, parfois mais rarement plus. Et puis, avec la même simultanéité extraordinaire, tous les oiseaux se mettaient à crier au maximum de leur puissance, à s'en déchirer la gorge, dans un vacarme assourdissant qui, gagnant de proche en proche, semblait se développer sur des kilomètres carrés de jungle. Là encore, le phénomène durait peu. Il cessait en une seconde, tel le son coupé d'une radio. Et quand il avait cessé, on découvrait que la nuit était venue entre-temps, qu'elle obscurcissait la cime des tecks et qu'elle était déjà pleine du feulement des carnassiers en chasse.