Nous sommes des sang-mêlés, François Crouzet et Lucien Fevre
Demandez-vous d’abord si ce qui vous arrive est vraiment aussi paralysant que vous le croyez ou si vous ne seriez pas, sans vous en rendre compte, en train de définir la réalité à votre manière. Est-il bien vrai que votre vie soit gâchée parce que vous avez perdu votre emploi? […] Posez-vous des questions précises, nettes, et acharnez-vous à y répondre avec sincérité et réalisme, même si cela vous fait temporairement plus mal que de vous apitoyer sur votre malheur. […] il sera déjà bien suffisant que vous n’aggraviez pas votre souffrance en la magnifiant et en l’entretenant par vos pensées irréalistes et vos regrets stériles.
La source des émotions se trouve dans les pensées et les croyances de chacun et non dans les événements ou les personnes extérieures.
Dans le domaine de l'amour, en particulier, l'exigence sous toutes ses formes détruit le bonheur très considérable que cette émotion peut apporter et transforme en supplice ce qui aurait pu être une source de joie et de plaisir.
Identifier le problème consistera donc primordialement à mettre le doigt sur la frustration. Comme cette dernière origine, comme on vient de le dire, de la non-satisfaction du désir, la personne devra (1) identifier ce désir le plus nettement possible et (2) prendre conscience clairement du fait que son désir n’est pas satisfait. Ce qui revient, en termes concrets, à tenter de répondre à la question suivante: «Qu’est-ce que je veux que je n’obtiens pas actuellement?»
À cette question, une même personne pourrait parfois apporter des milliers de réponses. Il n’y a pas de limites à nos désirs et, théoriquement, notre appétit est tel que le reste de la planète ne suffirait pas à le combler. Il s’agira donc de spécifier ce qui semble le plus désirable, c’est-à-dire ce dont l’absence produit la plus désagréable et la plus durable frustration. Cela revient à tenter d’établir une hiérarchie dans les désirs et les objectifs. En effet, l’accomplissement de certains désirs peut amener un plaisir intense mais de brève durée ou encore être accompagné d’effets secondaires désagréables ou nuisibles à l’atteinte d’objectifs plus stables et plus considérablement gratifiants.
Il cessa de conduire sa vie comme un maître d’armes, ses fils purent souffler un peu et sa femme retrouva le goût de vivre avec lui. Le bonheur, qu’il cherchait comme chacun de nous, lui apparut plus accessible, maintenant qu’il n’était plus alourdi par la masse de ses croyances absurdes.
C'est dans ce monde radicalement imparfait que chacun de nous passe sa seule vie, en contact constant avec des êtres tout aussi imparfaits que lui. Il y vivra avec sa tête et avec son cœur, en tentant d'utiliser cette double capacité à son meilleur avantage et à celui de ses congénères.
Aucun livre ne peut changer vos idées, vos émotions ou vos actions. Tout ce qu'un livre peut faire, c'est vous fournir des indications sur la manière de vous y prendre pour arriver à ce changement, mais tout reste à faire une fois qu'on a tourné la dernière page, tout comme la farine, les œufs, le lait et les pommes restent bien sagement à leur place pendant que vous lisez la recette du clafoutis. Vous y mettrez-vous? Vous seul pouvez répondre à cette question, mais il vaut mieux que vous soyez clairement conscient que vous n'obtiendrez aucun changement durable de vos actions sans un investissement peut-être considérable d'efforts de votre part.
Se blâmer soi-même de quoi que ce soit n’est ni noble ni utile mais constitue plutôt une déperdition insensée d’énergie et un handicap sérieux à toute démarche de changement. Si vous voulez sincèrement changer certains de vos comportements et de vos croyances, voilà où vous avez avantage à faire porter vos efforts d’abord. Une fois que vous serez parvenu à affaiblir notablement cette tendance apprise à vous blâmer de vos erreurs, vous pourrez songer à entreprendre les démarches qui entraîneront les changements que vous désirez obtenir.
Je suis l'auteur de mes propres émotions par la maniere dont je pense.
Je me suis efforcé de ne pas rire des actions des hommes, ni
de les déplorer, ni de les mépriser, mais de les comprendre.
SPINOZA