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Critiques de Lucien Cerise (9)
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Gouverner par le chaos

Avant de commencer ce billet, il me faut revenir à la genèse d'un désordre. Le mien. J'avoue avoir de plus en plus de mal à appréhender la gestion du monde, qui de crise en crise, me semble foncer vers l'abîme . Le processus s'est accéléré ces dernières années où nos gouvernances ont pris des virages liberticides au mépris de la Loi, ce qui ne laisse pas de me garder perplexe.



J'avais lu il y a quelques années l'excellent bouquin de Naomi Klein, La Stratégie du choc, qui démontrait de façon claire et sourcée comment les "crises" spontanées ou fomentées étaient une aubaine pour le grand Capital. La lecture de ce livre avait été un choc, ( pardon pour le jeu de mot difficile à éviter). Je garde depuis une méfiance presque instinctive pour le narratif proposé lors de chaque traumatisme majeur.



L'ingénierie sociale est une approche managériale du fait social, ou l'art de manipuler les "masses". Il est sidérant, à lire ce livre et d'autres, de constater à quel point cette science fait l'objet d'innombrables recherches depuis les années 20 du siècle précédent. L'avènement du numérique est probablement son acmé, même si notre antique TV en avait été l'un des instruments clés. Rappelons nous le très célèbre "temps de cerveau disponible de la ménagère de moins de cinquante ans".

De télé, je n'en ai pas. Il me reste les livres, et grâce soit rendue à cette manne qui, sans doute, me protège d'un forçage implacable de ma capacité à penser et à ressentir.



Mais il est temps de revenir au livre de Monsieur Cerise.

Une lecture ardue, qui nécessite le temps d'explorer de complexes rouages en revenant à d'autres idées et d'autres penseurs.

On ne peut dénier à l'auteur une grande maîtrise du sujet en dépit de la difficulté du propos qui mêle philosophie, sciences de l'information et de la communication.

Ceci étant dit, je lui laisse la libre interprétation de ses conclusions ainsi que de ses appariements politiques.

Reste que le dit propos est funeste.

Les grecs avaient inventé la Rhétorique et la sophistique ; les jésuites la casuistique. Depuis l'origine du monde, il est de bon ton de construire et maîtriser un discours capable d'enfermer l'autre dans ses rets.

Aujourd'hui, on parlera de communication stratégique, de storytelling, de Reality Building, de Mind Control, de Tittytainment. Autant d'anglicismes pour dire ce que Chomsky avait décrit dans La fabrique du consentement ou Debord dans La société spectacle . La finalité est d'amener les populations là où on le souhaite, en aliénant l'individu vers une régression narcissique addictive.



L'ingénierie sociale présuppose un choc initial, première étape incontournable d'une méthode théorisée par John Kepper, professeur de management à Harvard et qui en compte 8. Réel ou supposé , ce choc devra être suffisamment effractif pour induire une sidération et rendre possible le changement d'habitus inimaginable auparavant. Il est alors facile de déplacer graduellement la fenêtre d'Overton, soit la tolérance d'un individu, et de l'amener ainsi vers des actes ou des acceptations jugées impensables. Du Orwell en pire. Big Brother nous manipule, mais nous l'ignorons.



Ce billet est déjà très long et le sujet si vaste que je pourrai discourir longtemps. Je m'en vais relire pour la énième fois le discours sur la servitude volontaire en remerciant la Boétie, et nous adjurer tous, nous lecteurs convaincus ou non, de persister à cultiver notre jardin à grands coups de regards critiques.

Je remercie babelio et les éditions Max Milo pour l'envoi de cet ouvrage.
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Gouverner par le chaos

Ce livre n'a pas été écrit par la comité invisible mais par Lucien Cerise (bien que publié d'abord anonymement) !!!! Les infos Babelio sur cette page sont donc fausses.



Attention avec ce livre dont le résumé laissé à croire qu'il s'agit d'un texte de gauche radicale alors que son auteur, Lucien Cerise, est en fait un invité régulier des médias d'extrème droite...
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Gouverner par le chaos

Des éléments de langage, un storytelling répété à l’infini de façon monotone, un peu comme un mantra, parviennent facilement à conditionner les réflexes mentaux pavloviens de toute une population. Depuis Bernays (« Propaganda »), on a découvert qu’en situation de grande anxiété, de stress, de peur, le cerveau reptilien l’emporte toujours sur le néo-cortex dialectique. Toute réflexion, toute rationalité deviennent impossibles. Ne reste plus que l’émotion, le ressenti. Le déni de réalité le plus absolu, les situations les plus incroyables et les pires contraintes peuvent être acceptées et même réclamées par l’opinion. De plus, si on relativise toutes les culpabilités, si on libère des prisonniers, si on inflige des peines symboliques quand elles devraient être sévères et des peines sévères quand elles devraient être légères, la justice brouille les cartes, rend tout le monde coupable ou potentiellement coupable. Ainsi arrive-t-on à étendre les murs de la prison à la société tout entière. Le gouvernement par le chaos n’a alors qu’une seule finalité : la tyrannie, la dictature…

« Gouverner par le chaos » est un essai politique court et compact qui présente une vulgarisation des mécanismes d’ingénierie sociale telle qu’elle est de plus en plus pratiquée par nos gouvernants avec l’aide des médias, de Big Data, de Big Tech, de Big Money et autres Big Pharma. Orwell et son « 1984 » sont largement dépassés dans la mesure où Big Brother espionnait le peuple, imposait sa volonté en se montrant et même en s’exhibant. Aujourd’hui, les vrais détenteurs du pouvoir savent tout sur nous mais restent cachés dans les coulisses, laissant le soin à leurs pantins, hommes politiques et autres, de rester sur le devant de la scène. Si on y ajoute une connaissance fine des comportements et tendances de la masse par le biais de la technologie, des réseaux sociaux et autres moyens de traçage, on obtient une sorte de pouvoir absolu reposant sur le mensonge, les psy-ops, les fake-news et autres opérations sous faux drapeaux. Un ouvrage intéressant, un brin technique, qui insiste un peu trop sur l’affaire de Tarnac et du groupe de Julien Coupat et qui aurait pu présenter plus de développements à l’aide d’autres exemples de manipulations. Peut servir d’introduction à un sujet aussi passionnant qu’inquiétant. Ecrit avant l’histoire du Covid, il donne cependant toutes les clés pour la décrypter.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Gouverner par le chaos

Personne n'a encore fait remarquer que le présent livre "Gouverner par le chaos" était relayé par Alain Soral et ses amis, avec en prime des entretiens sur Kontre Kulture, structure éditoriale d'Egalité et Réconciliation, l'association d'Alain Soral, et sur le site internet d'Egalité et Réconciliation.



Personne n'a pris le temps de signaler que Eric Hazan, directeur des éditions La Fabrique, qui publient le Comité Invisible, a dénoncé ce livre, qui se présente comme un prolongement de l'ouvrage "l'insurrection qui vient", comme un faux.



Personne n'a conseillé aux lecteurs éventuels d'aller faire un tour sur la page Wikipédia de ce livre, où l'auteur (Lucien Cerise) est présenté comme un "nationaliste" faisant de l'entrisme intellectuel dans les milieux d'extrême gauche ; on y apprend également qu'il est exclusivement invité à s'exprimer par des médias d'extrême droite.



Personne n'en a déduit que, par conséquent, ce livre était situé à l'opposé des hypothèses politiques du Comité Invisible.



C'est fait. Bonne lecture, en connaissance de cause.
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Marchandiser la vie humaine

Le 29 juillet 2020, les députés ont voté l’ouverture de la PMA (procréation médicalement assistée) à toutes les femmes quel que soit leur statut et avec remboursement par la sécurité sociale. Grâce à la crise sanitaire, le projet mondialiste de marchandisation de la reproduction humaine s’est ainsi brusquement accéléré… En France, un couple sur six n’arrive pas à avoir d’enfant sans intervention de la technologie médicale. La production de spermatozoïdes est en chute libre ces dernières années en Occident. Pesticides dans les végétaux, hormones chez les animaux et produits chimiques divers et variés dans notre nourriture seraient les causes de cette avancée massive de la stérilité humaine, sans oublier la prise prolongée de contraceptifs chez les femmes ainsi que la consommation excessive de drogue et d’alcool pour tous. Cette stérilité peut amener à l’adoption, la plupart du temps à l’étranger (le nombre d’enfants français éligibles restant très insuffisant face à la demande) avec tous les trafics lucratifs et scandaleux que cela implique (Arche de Zoé). Le mariage des homosexuels a également placé dans les tuyaux la GPA (grossesse pour autrui ou grossesse pour de l’argent) avec son lot de souffrances pour les mères porteuses, sans parler de la transformation de l’enfant en marchandise que l’on vend, achète et arrache à sa mère (souvent pauvre) pour le confier à des personnes (toujours nanties) qui l’emmènent dès sa naissance loin d’elle et même vers d’autres cieux.

« Marchandiser la vie humaine » est un essai sur un sujet brûlant, celui de la réduction de l’enfant, mais aussi de la femme et de l’homme au niveau de l’objet, une réification qui devient possible avec toutes les lois sociétales qui, en apparence, apportent un plus, en particulier aux femmes voulant disposer de leur corps, mais en réalité aboutissent, étapes par étapes, à une forme d’esclavage moderne et à une négation du caractère sacré de la vie humaine. Le tout pour satisfaire un certain droit à l’enfant en bafouant les droits de l’enfant. S’il évoque discrètement les possibles affreuses dérives, comme la pédophilie, la prostitution en réseaux ou les trafics d’organes, le livre ne s’étend pas particulièrement sur le sujet. Le lecteur remarquera également plusieurs contributions permettant d’illustrer ou compléter le propos en fin de volume. Lucien Cerise, avec un article plein de tonus et de bon sens comme à son habitude. Françoise Petitdemange et Sébastien Renault présentent d’autres aspects de la question comme les volets juridiques avec quelques affaires retentissantes de couples d’homosexuels ayant profité de grossesses de mères porteuses à l’étranger et ne pouvant pas rentrer en France avec le fruit des entrailles d’une autre. Armada, quant à lui trace un parallèle assez troublant entre la traite négrière et cette marchandisation. (Affreux néologisme d’origine anglo-saxon, noterons-nous au passage, qui n’a guère d’équivalent en vrai français si ce n’est « trafic », « vol » ou « contrebande », qui ne sont pas des euphémismes, eux.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Neuro-pirates

Bien écrit, intéressant sur le fond, le plus grand défaut de ce livre édité par Kontre Kulture en 2016, est d'être un recueil de textes qui oblige le lecteur à s'infliger de trop nombreuses répétitions. L'absence de systématicité est ainsi tout à fait préjudiciable à cet ouvrage qui aurait pu être le livre initial d'un chemin initiatique guidant le lecteur néophyte un public contemporain dit « dissident », dans les méandres de la manipulation des masses. On eût même pu imaginer que ce livre eût été le premier tome d'une collection dédié à ce sujet chez Kontre Kulture. Malheureusement ce n'est pas le cas. Certes, cet ouvrage s'inscrit dans la continuité de Gouverner par le chaos, publié de manière anonyme en 2010, dont il n'est qu'un long appendice, mais il eût fallu, là encore, résumer l'ensemble du premier texte dans la préface et organiser le propos de ce livre complémentaire pour que tout cela soit plus riche et plus lisible. Même s'il affirme « ce n'est plus vraiment un recueil, mais plutôt un livre écrit sur quatre ans1 et en couches successives » [p. 16], autant dire que ceci est faux.



En effet, publiés tels quels sans travail éditorial, le tout manifeste une paresse ne présumant rien de bon sur le fond du propos. Ainsi, alors qu'il multiplie les apparitions de la dissidence au point de paraître avec Xavier Poussard, Valérie Bugault ou le très attendu Michel Drac, l'un des experts ès-manipulations de ce petit milieu, cela fait maintenant six ans, en 2021, que Cerise a publié une conférence se terminant par un « je passe maintenant la parole Paolo Cioni » [p. 46] suivi de rien. C'est assez ridicule. Les exemples identiques abondent dans les 450 de ce livre pourtant très beau – les couvertures de Marie, pour Kontre Kulture, sont toujours un régal esthétique – et imprimé sur un papier de bonne qualité.



L'ouvrage rassemble donc vingt-sept textes séparés en quatre parties. La première, « ingénierie sociale », est la plus intéressante et aurait mérité d'être structurée de manière cohérente et suivie afin de constituer ce manuel introductif aux grands textes traitants de manipulations des masses, de Gustave le Bon à Zbigniew Brzeziński. La deuxième partie, « entretiens », est la plus pénible, la plus dispensable car la plus redondante dont le matériel aurait mérité d'être refondu dans la première partie. La troisième partie, « géopolitique », redevient intéressante qui aurait dû être la partie empirique venant exemplifier la théorie de la première partie. La quatrième partie, « divers », porte bien son nom qui traite de sujets du plus intéressant au plus anecdotique et qui aurait dû, elle aussi, être refondue dans le cadre de la (deuxième) partie pratique.



Les thèses de Cerise sont qu'il faut :

* revenir à un nationalisme protecteur, qui s'inspire de la théorie du soin (“care”), de la permaculture et d'un conservatisme de bon sens

* éviter toute approche culturalo-raciale et sociétale (féminisme, sexualités marginales) au profit d'une approche sociale (ce en quoi il est un disciple de Michel Clouscard en même temps qu'Alain Soral et Francis Cousin)

* critiquer les fausses catégories et notamment dépasser le clivage droite / gauche en politique

* lutter contre l'ingénierie sociale négative et créer de l'ingénierie sociale positive.

* toujours chercher un tiers qui manipule les deux belligérants, dans un conflit



Le livre n'est donc pas inintéressant mais il aurait mérité d'être retravaillé pour donner un contenu moins redondant et plus systématique.
Lien : http://san3tiago.com/neuro-p..
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Marchandiser la vie humaine

SYNOPSIS : Les laboratoires pharmaceutiques forment un empire extrêmement influant dans le monde actuel. Pour se maintenir à flot, les laboratoires usent de stratégies peu compatibles avec un certain devoir de santé publique : prolongation des brevets, augmentation du prix des médicaments, récupération des fœtus avortés… Ces réseaux piétinent la dignité de l’homme, enrichissent certain, et réduisent l’être humain à un objet.

Ce livre est une enquête au cœur de ce lobbying, avec la participation de juristes et journalises.

A LIRE AVEC MODERATION, car le sujet est sensible et dur. Les propos sont parfois un peu trop pamphlétaires, et dérangeants. Même si les sources sont citées, on regrette le manque de recul dans le ton employé. Il n’en demeure pas moins un livre utile et instructif.

3/5

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Gouverner par le chaos

petit livre vite lu.

Rien de fou, pas un pamphlet car trop simpliste. C'est de la bien pensance de complotiste, des idées balancées ça et là sans consistance. Du sombre, du défaitiste sans solution... en gros lis ça et demmerde toi.

je doute sur la question du comité invisible car ca ferait une belle chambrée de mecs de droite.

En tout cas le lire ne coute rien vraiment et ca change de se retrouver à la place de la victime.



Lisez plutôt Chomsky
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Gouverner par le chaos

Je l'ai reçu via la masse critique de Babelio. J'avais envie de lire un livre sur la psychologie à l'échelle d'un pays et je me suis dit pourquoi pas!

J'ai été franchement dérangée par la prise de position de l'auteur. J'aime lire des revues de littérature, des articles de recherche, etc. Le format n'est donc pour moi pas nouveau. Cependant, je n'ai pas adhéré aux intrusions de l'auteur qui ,bien qu'il insiste sur la paternité de ses propos qui n'engage que lui, me faisait l'effet de me parler directement. Je ne suis pas à l'aise avec cette narration agressive qui me fout le bourdon.

Je suis allée au bout du livre avec difficultés.

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