Citations de Luke Allnutt (36)
Les gens répètent qu'on n'oublie jamais. On se souvient toujours de la sensation de leurs doigts. La douceur de leur peau. Leur sourire si doux, irrésistible. Leur rire qu'on croit entendre dans le salon lorsqu'on fait la vaissellle. On n'oublie jamais.
Tu parles. On oublie, et plus vite qu'on aimerait le croire. On oublie et ensuite on culpabilise, parce qu'on a l'impression d'être un hypocrite et de ne pas avoir vraiment aimé l'être cher.
Raconter son histoire, c'est rester en vie.
Les souvenirs, c'était comme du cartilage – ça résistait à tout, ça ne se laissait pas briser.
Parfois, on reçoit de l'amour des sources les plus inattendues. Mais les gens ne se rendent pas compte qu'ils peuvent vous briser le cœur.
L'amour, est-ce que ce n'est pas être triste de ne pas appartenir au passé de l'autre ?
Le ciel aussi, il est à nous?
Ah, les mères sur Facebook. Cette façon de parler comme si elles avaient inventé la maternité, inventé l'utérus, ce besoin prétentieux de se distinguer de leur propre mère parce qu'elles bouffent du quinoa, se font des tresses branchées et remplissent leurs Pinterest d'idées de loisirs créatifs pour gamins récalcitrants.
Quand la vie n'est secouée que de petites contrariétés sans importance, le temps reste invisible, il coule et circule librement, comme une application qui tourne en arrière-plan sur votre téléphone. Mais, pour nous, le temps devenait palpable, et sa progression inexorable avait quelque chose de menaçant comme l'aiguille des heures sur une gigantesque horloge orwellienne.
Tu as enfoui ton visage dans mon cou, je me souviens, je n'oublierai jamais tes baisers, comme des secrets murmurés, les taches de rousseur cannelle sur ton visage, tes yeux doux comme la mousse du bain.
Avant de se séparer, ils se sont enlacés, les uns après les autres, comme si ils se consolaient de quelque chose. Ils avaient la patience et la dignité de vieillards à qui on ne la fait plus. Martin Catalan a été le dernier à serrer Jack dans ses bras, et ils sont restés ainsi cramponnés un peu plus longtemps que les autres. Jack penché sur l'épaule de Martin, la main de ce dernier posé délicatement sur la tête de Jack, là où se trouvait autrefois la tumeur.
Parfois, on reçoit de l'amour des sources les plus inattendues. Mais les gens ne se rendent pas compte qu'ils peuvent vous briser le cœur.
Ses paupières se sont fermées doucement, et il s'est endormi en un rien de temps. Je l'ai observé un moment, sa respiration de plus en plus profonde, les boucles de ses cheveux comme des points d'interrogation autour de ses oreilles, les petits grains de beauté au creux de son cou. Un petit moi disait Anna. Un petit moi.
J'ai embrassé son front et je suis resté assis un moment dans son canapé d'enfant, avec son imprimé étoiles et comètes. J'ai essayé de rester aussi immobile que possible et de ne plus faire un bruit pour l'écouter dormir, mais ça n'était pas assez. J'entendais encore ma respiration, mes battements de cœur. Alors j'ai retenu mon souffle aussi longtemps que j'ai pu, dix, vingt, trente secondes, et alors je n'ai plus entendu que Jack, l'air qu'il inspirait, les reniflements, les murmures de ses rêves. Les seuls sons au monde qui m'importaient
Nous n'étions pas juste tombés amoureux, nous avions sombré.
" Tu crois toujours que tout va finir par s'arranger, a-t-elle dit avec un demi-sourire.
- Oui. C'est mieux que de croire que tout va finir par merder, non?
- C'est sûr..."
Parfois, je me réveillais en pleine nuit et la lumière était allumée. Anna, silhouette sévère, dos droit comme on le lui avait enseigné, lisait.
Je n'oublierai jamais ce jour-là, Jack, jamais, aussi longtemps que je vivrais. ton rire comme un chocolat chaud quand tu as dansé avec les ombres, et le tintement de la pluie sur les vitres. (p 137)
"Je suis désolée, je ne voulais pas te faire pleurer."
Il y avait une expression, dans une chanson de Blur, qui nous parlait beaucoup : "collapsed in love", sombrés en amour. C'était exactement ça. Nous n'étions pas tombés amoureux, nous avions sombré.
Quoi, nous avions créer cette créature minuscule, ce machin qui faisait des bruits d'oiseaux? Non, impossible... Nous, nous avions crée une nouvelle personne, un être humain avec des doigts, des orteils, un cerveau, une âme. Impossible, et pourtant. Nous avions créé une vie. Nous avions créé Jack.
... si c'était possible en rêve, alors c'était possible tout court. C'était ce que me répétait mon père.
C'est possible en rêve. C'est possible tout court.