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Citations de Lydia Lunch (19)


J'étais un prédateur sexuel, dévorée par le désir de me nourrir, de me remplir, de trouver quelqu'un, n'importe qui, quelque chose, n'importe quoi, pour satisfaire mes besoins (....) Je me cherchais en vain, alors que je disparaissais délibérément à l'intérieur des autres.
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Je me sentais comme une simple spectatrice de la catastrophe familiale dont les racines remontent sur de nombreuses générations et imprègnent la matière même de cette maladie chronique et terminale qu’on appelle « famille ».
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Aucun nom n'a été changé
afin de protéger les innocents.
Ce sont tous des putains de coupables.
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J’aime le sommeil, cette insaisissable salope, mais le sommeil me hait. C’est comme ça. Je tente de le séduire, qu’il me tolère un peu plus que quelques heures par nuit, mais mon effort est vain. Cette pute est inconstante. Oh, aucun problème pour m’accorder une brève et chaleureuse étreinte. Cinq minutes après que j’ai posé la tête sur l’oreiller, je nage déjà dans l’inertie profonde des ténèbres. Mais avant que le sommeil paradoxal ait la moindre chance de frotter sa tête contre la mienne, le sommeil, ce putain de pervers, convoque en hurlant son infirmière l’insomnie pour qu’elle fasse sonner sa grosse cloche d’enterrement à mes oreilles, et je ne le suis plus.
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La plupart des gens souffrent d’avoir trop de sentiments. Ils se laissent obséder par des imperfections mineures, se comparent aux images irréalistes affichées par des médias qui ne s’intéressent qu’à la célébrité et valorisent les bénéfices nets au détriment du contenu et du sens. Ils paniquent face à la désapprobation, face à la contradiction. Ils ont peur, s’ils rompent avec le consensus, s’ils font fausse note dans le statu quo ou se retrouvent en désaccord avec un être proche sur ce qui est bien et ce qui est mal, d’être abandonnés et seuls pour se battre.
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Une femme bionique, extraterrestre, égocentrée, mais toujours en lutte en dépit de l’effondrement imminent de mon bien-être physique et mental, qui ricane en voyant la planète tomber en morceaux. Et d’un autre côté, je suis déchirée, fatiguée de me battre et profondément blessée par l’ignorance, la stupidité et l’avidité de l’humanité.
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Étrangement, je prenais pitié des hommes que j’honorais. Je les respectais plus que la plupart des hommes avec lesquels j’entretenais d’autres rapports. Tout était clair : je leur vendais un fantasme pour une demi-heure ou une heure. Ils obtenaient ce pour quoi ils avaient payé. Moi, j’obtenais ce dont j’avais besoin : de l’argent. Ensuite, qu’ils dégagent. Pas de baratin, pas de garde d’enfants, pas de main à tenir. La plupart des hommes étaient trop demandeurs, désespérés, dépendants. Des petits garçons jamais capables de tuer la petite fille en eux. Ils quémandaient toujours de l’amour, de la compassion, une attention constante, une confirmation de leur virilité, une reconnaissance sexuelle, un culte phallique
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J’ai toujours eu une nature masculine. La plupart des hommes ne supportent pas la compétition, elle les rend fous, complètement cinglés. Elle les pousse à se défouler. Dominer, lutter pour garder le contrôle, avec moi, ça ne marche pas. C’est soit un K.-O., soit un combat à mort. La seule chose que mon père m’ait apprise, c’est de ne jamais abandonner, ne jamais se rendre, se battre. Agir comme un homme. Et même si je les plaignais en tant qu’espèce, je finissais par être de leur côté, tout en luttant contre leur sexe. J’y rechargeais ma force vitale, en même temps que j’y trouvais la voie vers un état supérieur.
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Après tout, Dieu a été le premier flic. Le Tyran originel. Un dictateur égotiste dont le sadisme sans bornes a exigé le meurtre de son fils unique et adoré à la seule fin de montrer ce dont il était capable, après nous avoir tous condamnés à pourrir dans l'enfer éternel, telles des marionnettes de viande bouclées dans son donjon privé.
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Le besoin de croire en Dieu est une infection virale, pathologique, une pandémie qui en se répandant, a empoisonné les facultés de raisonnement. La croyance agit comme tampon psychique contre l’angoisse d’une mort imminente et certaine.
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J’ai désamorcé mon horloge biologique sans attendre qu’elle ne se mette en route. L’idée d’un alien se développant dans mon ventre me remplit de terreur. Mortification. Je peux à peine supporter l’idée de vivre dans ma propre chair.
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La musique est le tissu conjonctif qui permet de joindre protestation, rébellion, violence, conscience sexuelle et sens de la communauté. C’est comme ça que ça marche. L’été de l’amour, the Summer of Love. Quel gros bobard ! Reagan venait d’être élu gouverneur de Californie. Lyndon B. Johnson augmentait les effectifs de l’armée au Vietnam, passant outre les manifestations massives qui ébranlaient les news du soir.
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J’ai nargué la mort, et la mort m’a narguée en retour. Mais quand un amant vous étourdit de promesses infinies sur son prodigieux potentiel érotique et n’a jamais de quoi assurer, au final, vous finissez par vous fatiguer d’attendre. Alors, le charme divin qui vous coupait les jambes prend une odeur de rance et vous laisse de glace. Et puis, la mort, c’est pour toujours… La vie – peu importe à quel point vous vous torturez ou laissez les autres dresser le pilori et vous clouer à l’infamie – est putain de courte.
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Hollywood a créé une Sodome avec l’aide d’une machine économique qui se nourrit des os broyés d’offrandes sacrificielles. Sa richesse obscène, sa célébrité imméritée, ses trésors cachés, tout cela côtoie une pauvreté désespérée dont l’étendue est toujours ignorée, refoulée, évitée. C’est la racine de tout le mal qui prospère, gonflant sa panse infectée.
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Quand j’étais vraiment à court, je consacrais quelques journées aux bars à hôtesses, go-go clubs et autres peep-shows. J’aimais me faire offrir à boire, prodiguer de fausses promesses, mener les hommes en bateau, les narguer, soutirer de l’argent à des dégénérés esseulés. Je détestais les horaires trop longs, les patrons pourris, et les voyages à Jersey quand les combines venaient à manquer à Manhattan. J’adorais le pouvoir que me procurait ma chatte, la façon dont les hommes étaient attirés par ses mystères, comme des chercheurs d’or en territoire étranger. Douce fleur du mal, instrument de torture et d’extase
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Avec ma nature tordue, je prends pitié de lui, après tout il n’y a qu’un mauvais pas ou deux qui nous séparent : un loyer impayé, un licenciement avant l’heure. Et un cœur brisé de trop, noyé dans une mare d’alcool. J’ai presque envie de le raccompagner à son domicile, de m’inviter chez lui, pour nettoyer son corps meurtri de vieillard, lui couper les cheveux, le raser, le manucurer.
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Elle était la seule femme dont ils prononçaient le nom. Une connasse irritable avec une mentalité de merde. Je la détestai tout de suite, d’abord parce qu’elle partageait leurs histoires d’abus sexuels sadiques alors que j’y étais étrangère. Ensuite parce qu’il y avait chez elle quelque chose qui me remontait dans le cul. Son faux sourire, son attitude condescendante, sa jalousie mesquine, ses cheveux teints, ses faux ongles, et la manière JAP dont elle avait été élevée : rien chez elle n’était fait pour me la rendre sympathique. Je détestais la manière dont elle frimait, brûlant d’envie de nous entraîner là-haut pour nous montrer les cicatrices fraîches et violacées de ses implants, un cadeau de Papa.
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Des mains qu’il ne pouvait pas garder dans ses poches. Qui ne restaient jamais tranquilles ; qui ne pouvaient pas s’empêcher de peloter, tripoter, polluer. Des mains qui ne pensaient qu’à une chose. Des mains… comme les miennes.
J’avais appris à son contact comment arnaquer, voler, manipuler, et convaincre n’importe qui de n’importe quoi. Des leçons valables, dont je lui suis reconnaissante. J’avais hérité de sa capacité à parler doucement avec une langue fourchue, à naviguer entre l’obsession et la folie, afin d’obtenir ce que je voulais, quand je le voulais.
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Le besoin de croire en Dieu est une infection virale, pathologique, une pandémie qui, en se répandant, a empoisonné les facultés de raisonnement.
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