Citations de Magnus Mills (27)
- Putain de putain de putain ! dit-il.
Et je sus exactement ce qu'il voulait dire.
- Salut, Robert , dis-je, mais au lieu des politesses habituelles, iil ne répondit pas ;
Robert était vraiment trés calme, en fait
J'apperçu la tête du marteau à terre.
- Un coup sans bavure, dit Donald.
Voyant qu'il avait du mal à soutenir Robert, je l'aidait à appuyer ce dernier contre un piquet. Donald l'examina soigneusement.
- Comment va -t-il ? dis je
- La question n'a pas de sens. Il est mort
Il me prit le manche et l'inserradans la tête du marteau. Il avait du jeu.
- ça m'étonnerait, di-il, que l'on paye cette facture-là.
Il semblait vivre dans un monde à lui, engagé vis-à-vis de sa bière dans une relation sérieuse et exclusive.
Ce n’est qu’une fois dans le champ, loin des oreilles indiscrètes, que Tam s’exprima.
- Putain de putain de putain ! dit-il.
Toute la ville semblait en goguette. C’était un samedi soir typique d’un bourg anglais. Les foules se déplaçaient de pubs en pubs comme les troupeaux de gnous à la saison des pluies. Nous derrière. Au bout de quelques heures, nous connaissions pratiquement le circuit.
il se redressa presque aussitôt en criant à tue-tête :
— Bande de salauds d’Anglais !
À ma connaissance, j’étais le seul Anglais ici, et je me levai à mon tour, histoire de voir ce qui allait se passer. Tam semblait sur le point d’exécuter un nouveau plongeon, quand Billy s’en mêla :
— Tam, non !
— Bande de salauds d’Anglais ! brailla Tam.
C’était bizarre, son insistance sur ce pluriel. Comme si je n’étais pas personnellement visé.
— Au fait, j’ai une question à te poser au sujet de M. McCrindle.
— Ah oui ?
— Vous êtes sûrs de l’avoir bien achevée ?
— Euh… comment ça ?
— C’est clair, il me semble. J’aimerais savoir si vous avez bien bouclé le travail, c’est tout. Les fils étaient tendus, les poteaux alignés ?
— Oh, euh… oui. Je suis sûr que la clôture était parfaitement aux normes quand on est partis.
— Elle était tendue ?
— À la perfection.
- Qu’est-ce que tu as à part Black Sabbath ?
Richie fouilla dans son maigre butin.
- Maiden, Motörhead, Saxon.
http://www.youtube.com/watch?v=LkzHvkQdC8Q
-Bon, dis-je. Vous voulez bien finir de trier ces machins ?
-Pas spécialement, fit Richie.
Je tentai une approche différente.
-OK. On range et après on va chez M. McCrindle.
-C’est quand la pause ?
-Vous venez de la faire.
-Quand ?
-Quand vous avez déjeuné.
-Ah bon.
-On peut s’en fumer une petite, d’abord ? dit Tam.
-Si vous voulez.
Je m’avançais pour le rattraper et découvris combien il est difficile de maintenir sur ses jambes quelqu’un qui n’en a plus envie. Je l’appuyai à la clôture. M McCrindle avait l’air tout surpris. Ses yeux étaient écarquillés, mais, apparemment, il était mort.
Les projectiles cessèrent de pleuvoir. Je regardai M.Perkins. il était très calme. En fait, il n’était pas seulement calme : il était mort.
En la regardant, je réalisai que, sous ses vêtements, elle était complétement nue.
Vers quatre heures de l’après-midi, pour les encourager, je déclarai qu’après ce morceau-là on pourrait remballer. Jamais je ne les vis travailler aussi vite. Une demi-heure plus tard, ils étaient dans la caravane, prêts à dégainer le shampooing.
En attendant, il sortit du placard ses bottes de cow-boy et les astiqua à mort avec son slip propre.
Lui et Tam fumèrent plusieurs clopes d’affilée. Donald regarda Richie en allumer une.
— Pourquoi tu te ruines la santé comme ça ?
— Parce que personne le fera à ma place, répondit Richie.
C'était un samedi soir typique d'un bourg anglais. Les foules se déplaçaient de pub en pub comme les troupeaux de gnous à la saison des pluies. Nous derrière. Au bout de quelques heures, nous connaissions pratiquement le circuit.
— Qu’est-ce qu’on fait de M. McCrindle ?
— Eh bien, dis-je, on n’a qu’à l’enterrer.
Ce fut ma première grande décision en tant que contremaître.
— T’as pas une clope, Rich ? dit Tam.
Et Richie recommença son manège avec le paquet de cigarettes dans la poche de sa chemise et le briquet repêché dans son jean.
Ils passèrent un moment à fumer en silence.
— Tu en as mis du temps, dis-je en le voyant mettre pied à terre.
— Ah, je sais. Pas moyen de trouver un commerce.
— Il n’y en avait pas un près du pub ?
— J’étais parti dans l’autre sens.
De nouveau, je sentais comme un vague abattement.
— Mais il n’y a rien par là-bas ! C’est la route qu’on a prise hier.
— Je sais. Ça fait une sacrée trotte.
— Alors, qu’est-ce que t’as décidé, finalement ?
— Je suis revenu.
Il y eut un silence.
— Quoi… tu n’as rien rapporté ?
— Non.
— Comment va-t-il ? dis-je.
— La question n’a pas de sens. Il est mort.
Il me prit le manche et l’inséra dans la tête du marteau. Il avait du jeu.
— Ça m’étonnerait, dit-il, qu’on paie cette facture-là.