AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Marc Elder (10)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Le peuple de la mer

J'ai plutôt une histoire contrariée avec le Prix Goncourt. Quelques chefs d’œuvre découverts mais sans avoir besoin du prix pour les connaitre (La Vie devant soi, A l'ombre des jeunes filles en fleur) hormis les Bienveillantes de Littell. Des bonnes lectures comme Alabama Song, L'Amant, La Carte et le Territoire. Des lectures plus mitigées, comme Trois femmes puissantes, L'Anomalie, Le sermon sur la chute de Rome. Et une vraie déception avec Chanson Douce. Bref un palmarès contrasté, qui ressemble à un bilan global de mes lectures sans que le prix semble avoir une incidence sur les statistiques.



Il semblait logique de se diriger vers les lauréats plus anciens puisque ce furent ceux qui m'apportèrent plus de plaisir... et de tenter un auteur totalement méconnu, pour donner sa chance au prix de me guider totalement. Mon choix se porta sur Elder et son peuple de la mer, dont je n'avais jamais entendu parler.



Le livre rejoint les bonnes surprises, sans révélation transcendantale mais avec un vrai plaisir de lecteur. La peinture de ces hommes frustres, de ces iliens de Noirmoutier amoureux de la mer, d'un amour passionnel qui mélange donc la peur et le désir, est une vraie réussite. L'auteur sait adapter son style, se faire lyrique et poétique parfois mais le plus souvent bourru. Il dépeint parfaitement la violence de la plupart des rapports, mais toujours empreints de solidarité et de camaraderie. L'alcool lie les personnes tout en les poussant parfois à se battre. On se retrouve quasiment tout du long dans cette ambiguïté de rapports humains où le pire comme le meilleur peut arriver. Même si l'humour et le rire sont très présents, le drame n'est jamais loin.



Le choix du découpage en trois parties est judicieux, trois récits à la fois bien indépendants car ils se concentrent sur trois histoires distinctes, mais totalement reliés par le cadre et les personnages qui se retrouvent en fond. La méthode de narration me semble original pour l'époque même si j'ai peu de points de comparaison, ayant finalement assez peu lu de romans du début du XXème siècle. Les titres des parties (La Barque, La Femme, La Mer) résument d'ailleurs assez bien ce qui se joue dans la vie de ses hommes. Une lutte jalouse entre la Femme et la Mer qui s'arrachent ses hommes, l'une pour le garder à terre, l'autre pour l'emporter au loin. Avec la barque comme alliée de chacune, source de revenus du ménages et trait d'union avec l'amante-mer. Des récits passionnants qui nous racontent ces hommes qui ne savent se raconter que par le récit d'exploits maritimes mais qui ne transmettent jamais leurs ressentis les plus profonds.



Bilan positif donc pour cette lecture, à rapprocher d'Alabama Song en tant que livre que je n'aurais jamais eu le plaisir de découvrir sans ce prix Goncourt à la fois si prestigieux et si décrié.

Commenter  J’apprécie          5311
Le peuple de la mer

Incontestablement, Marc Elder signe là, avec "le peuple de la mer", un roman, plus qu'une peinture sociale, un bon roman mais un roman de terroir plus qu'un récit de littérature maritime.

Car à qui connaît bien les gens de mer et sa littérature de genre, il apparaît évident que Marc Elder y est hors-sol.

"Le peuple de la mer" est le premier roman d'un intellectuel, d'un homme qui, s'il semble assez bien connaître le milieu qu'il dépeint, le décrit pourtant de manière assez caricaturale et grossière.

Il en exagère les vices et les rudesses.

Il fait du Zola plus que du Pérochon.

Car certaines scènes du livre sortent tout droit d'un imaginaire populaire qui s'est ancré à tort dans une certaine littérature du genre.

Quel pêcheur irait s'en prendre à la barque d'un autre qu'il déteste sans se mettre à dos tout le village ?

Quelle bourgade se livrerait au pillage sans avoir été préalablement porter secours aux naufragés ?

Tout ceci est impensable, à l'époque où Elder situe son roman, lorsqu'on sait les risques qu'ont pris, et les sacrifices qu'ont fait certains sauveteurs en mer qui étaient bien souvent des pêcheurs eux-mêmes.

Enfin le vocabulaire et le style du livre ne sont pas ceux d'un marin, mais bien plutôt ceux d'un bon écrivain qui regarde vers la mer.

Certes, Marc Elder fait patoiser quelque peu ses personnages, ce qui ajoute à son roman quelques graines d'authenticité.

Mais ce patois est bien celui de la glaise et non du flot.

Pour autant ce roman est un bon roman, excellent même.

En 1913, après bien des hésitations et de nombreuses tractations du jury, il a emporté le prix Goncourt devant "le grand Meaulnes" d'Alain-Fournier et "Barnabooth" de Valery Larbaud.

"Le peuple de la mer" est articulé en trois scènes d'un même tableau, en trois nouvelles qui forment un roman :

Urbain Coët fait faire une barque de vingt-sept pieds dans le petit chantier naval du père Goustan où trois générations se prêtent la main et le rabot.

Une nuit, un homme a tenté de porter le feu dans la sciure de bois du chantier.

La barque sera baptisé "le dépit des envieux" ...

Jean-Baptiste Piron et Sémelin le taciturne sont gardiens de phare sur l'îlot du Pilier.

A quelques centaines de mètres de là, Gaud et sa femme est "épanouie au grand vent comme une algue en pleine eau".

Et la tête de Jean-Baptiste n'est pas aussi solide que son sang est bouillant.

Le drame passionnel guette ce petit coin de côte déchirée ...

Dominique-Augustin Bernard, ancien brigadier des douanes, vient de prendre sa retraite.

Il ne demande qu'à finir sa vie tranquillement entre sa petite maison et son potager.

Mais la mer semble s'acharner à lui prendre ses fils, implacablement les uns après les autres ...

Ce livre est un récit puissant, sensuel et salé, plein d'une violence primaire et d'une sauvagerie non maîtrisée.

Il contient à la fois des tableaux tristes et sordides, et de de belles et tendres descriptions comme cette jeune veuve qui pleure son amour perdu, comme cette petite maison de retraité entourée de coquillages.

Marc Elder, écrivain nantais discret, en 1913, à mon sens, avec ce livre puissant, a marqué la littérature par l'obtention du prix Goncourt, mais surtout et plus encore celui d'un genre, celui de la littérature régionale que l'on nomme souvent par pudeur "roman du terroir" ...

Commenter  J’apprécie          454
Le peuple de la mer



La mer et la femme ont ce point commun pour les hommes de Noirmoutier, au début du 20e siècle, qu'elles les attirent, irrésistiblement, qu'elles sont leur moteur, leur raison d'exister; mais elles sont aussi parfois leur malheur, leur tourment, la raison de leur chute.



Dans ce roman, lauréat du Prix Goncourt en 1913, l'auteur breton qui est difficilement passé à la postérité, place le lecteur au centre de la communauté des noirmoutrins; ces hommes et ces femmes, rudes à la tâche, avec la mer comme paysage et Dieu comme seul espoir. Ce qui fait de ce roman presque une étude sociologique de ce microcosme au début du 20e siècle. Bien entendu qu'il y a des personnages, mais aucun n'a une psychologie construite, tout le roman part d'un point de vue extérieur. Un peu comme un tableau qui donne une vue d'ensemble, dont on peut apercevoir les détails mais qui reste en surface des personnages qui y sont représentés.

Marc Elder a fait le choix de découper son roman en trois parties, trois tableaux et use d'un style assez naturaliste pour dérouler ses histoires. Si les dialogues sont souvent écrits en patois de l'époque, le reste du texte est riche en vocabulaire, comme peuvent l'être les œuvres d'antan, tout en ne sentant pas la naphtaline rendant la lecture très agréable, même plus de cent ans plus tard.



S'il n'avait pas gagné le Goncourt, je pense que ce roman ne me serait jamais passé entre les mains. C'aurait été dommage, car ce fut pourtant une bien belle découverte, d'un auteur, d'un roman, et des noirmoutrins.





Commenter  J’apprécie          160
Le peuple de la mer

Ce roman, séquencé sous la forme de trois nouvelles liées entre elles, est une belle fenêtre ouverte sur une époque et un monde révolus. On est happé par le parlé simple, le parlé vrai de ces marins de l'ouest. On prend plus qu'un bol d'air dans cette lecture vieille d'un siècle, ce sont des embruns glacés et salés que l'on reçoit en pleine face. Il n'est nul besoin d'être fils de la mer pour apprécier ces pages, tant leur simplicité, authentique, nous parle. On éprouve une vraie tendresse et un profond respect pour ce peuple de la mer, confronté à la rudesse d'une vie réglée sur la puissance et la dureté des éléments, et l'on reçoit une belle leçon d'humilité.
Commenter  J’apprécie          132
Le peuple de la mer

En voyant le titre de ce roman récemment mis à disposition par les éditions ÉFÉLÉ, je me suis laissée tenter sans rien savoir sur ce livre, juste parce qu’avec un tel titre, c’était une lecture à mettre de côté pour un jour où j’aurais été en manque d’air salé. Ce n’est que peu avant de commencer ma lecture que j’ai appris que j’avais entre les mains le livre qui avait obtenu le prix Goncourt en 1913, année que l’on cite en général comme l’archétype des aveuglements de ce jury littéraire, puisque le lauréat est tombé dans l’oubli alors qu’il était en lice avec des romans qui ont fait date, Du côté de chez Swann de Proust et Le Grand Meaulnes d’Alain Fournier.

Je n’ai pas lu Proust et je n’ai pas un souvenir impérissable du Grand Meaulnes, et puis de toute façon je ne suis pas amatrice de Goncourt en général, donc cette polémique littéraire m’intéresse peu, mais je tiens probablement à mon snobisme à rebrousse poil, car je suis contente de dire que moi j’ai plutôt bien aimé ce livre.



Certes, c’est (ce n’est qu’) un roman de terroir, qui se passe à Noirmoutier parmi les pêcheurs de l’Herbaudière, ou plus exactement trois épisodes indépendants ayant pour cadre ce port et ses habitants. Mais je n’ai pas boudé mon plaisir. Les trois nouvelles mettent en scène des aspects différents de la vie des ports de pêche, et sont émaillés de petits éléments concrets qui donnent une couleur d’authenticité au récit. J’ai par exemple appris que les vareuses de ces pique-assiettes de Bretons venant pêcher dans les eaux au large de Noirmoutier étaient ocres (de même que leurs voiles), et que c’est à cela qu’on pouvait les identifier avant même qu’ils ne se mettent à parler leur langue incompréhensible (et les tabasser au passage pour les empêcher de venir casser les prix de vente du poisson aux conserveries locales), puisque les vareuses des Noirmoutrins étaient bleues.

J’ai aimé ces histoires, relativement classiques pour un roman de terroir, mais auxquelles Marc Elder donne un relief particulier. La première, « La Barque », parle de la rivalité, parfois jusqu’à l’absurde, entre bateaux, et est probablement la plus originale des trois nouvelles. La seconde, « La Femme » est un classique triangle amoureux, à mon avis la partie la moins intéressante du livre, car le huis-clos de l’île et du phare ne sont guère exploités (je n’ai pu m’empêcher de penser au film L’Equipier de Philippe Lioret, à tort probablement). Enfin, la troisième, « La Mer » est la description de la fascination irraisonnée pour l’océan, un classique, une partie prévisible, mais que Marc Elder écrit avec beaucoup de subtilité et, m’a-t-il semblé, de justesse. J’ai suivi le débat intérieur de P’tit Pierre comme s’il était le mien, partagée entre l’envie de monter à bord et celle de rester sur le quai.

Marc Elder sait sans contexte décrire la relation ambivalente à la mer, nourricière et faucheuse, proche et lointaine, et il a de plus une bien jolie plume pour décrire les paysages et les ciels. Alors je ne boude pas mon plaisir, ce fut une très agréable lecture, qui m’a déposé un goût d’iode sur les lèvres, alors que la distance qui me sépare de la mer d’Iroise me pèse de plus en plus, et que je ne sais quand je pourrai revoir ces vagues qui me sont chères. J’ai, au moins par la lecture, pu passer quelques jours de mes vacances sur les rivages de l’Atlantique, avec ses temps changeants et sa houle. J’étais sur ces bateaux avec ces hommes et sur la jetée dans la brume avec ces femmes, ambivalence de la mer, tout ce qu’elle offre et tout ce qu’elle prend. « Il y a trop de luttes dans la vie des marins pour qu’ils puissent se séparer jamais de la grande Ennemie, qu’ils aiment à cause de ses ruses et de ses furies même, autant que pour sa coquetterie câline, et ses romances nostalgiques. Ils vieillissent par là sur ses bords, traînent à la plage ou sur le port leurs rhumatismes noueux, parlent d’elle et la couvent des yeux, en buvant à son souffle pour achever de vivre. » (p. 118, Chapitre 1, Partie 3, “La mer”).
Commenter  J’apprécie          100
A Giverny chez Claude Monet - Claude Monet ..

Ce fut un véritable plaisir de me plonger dans ce tout petit livre après la visite de la maison de Claude Monet.



J'y ai retrouvé un peintre que j'apprécie beaucoup qui parle de lui et des hommes qui ont marqué sa vie? C'est beau, c'est tendre, c'est plein de couleurs.

Commenter  J’apprécie          70
Le peuple de la mer

" Le peuple de la mer" de Marc Elder (230p)

Ed. La Découvrance



Bonjour les fous de lectures ....



Livre lu dans le cadre de mon défi "Je lis tous les Goncourt";

Prix reçu en 1913.



"Ce n'est pas l'homme qui prend la mer, c'est la mer qui prend l'homme"

Au large de Noirmoutier, on vit au rythme de la mer.

La mer à la fois rude et tendre, capricieuse ou docile.

Les marins lui consacrent leur vie.

Les femmes attendent ... ou pas.

Les enfants, désirés ou oubliés , résistent... ou pas.

Nous allons suivre trois familles, trois destins de marins.



Très belle écriture envoutante qui retrace parfaitement les émotions de ces rudes marins et de leurs familles ainsi leur fascination pour la mer.



Très belle découverte.



L'auteur a reçu ce prix alors qu'il avait moins de 30 ans et avait volé la vedette à Alain Fournier et Marcel Proust
Commenter  J’apprécie          40
Le peuple de la mer

C'est avec un grand plaisir que j'ai découvert ce texte qui date de 1913 et qui a valu à Marc Elder le prix Goncourt.

A la fois peinture sociale d'une époque et d'un milieu , cet ouvrage nous fait découvrir le monde simple du petit peuple de la mer. Il y a dans cette page une poésie crue qui nous emporte au rythme des tempêtes de suroît et l'on sent l'auteur amoureux de l'océan. C'est d'ailleurs les vastes étendues océanes qui demeurent le personnage principal. C'est la mer qui nourrit les passions, tisse les destinées, donne et prélève selon son gré.

Les hommes passent, la mer demeure, éternelle, attirant à elle leur force vive, les arrachant aux bras qui les aiment.

J'ai trouvé dans les mots de Marc Elder, cette ambiance si particulière du bord des mers : la furie des vagues, le calme anesthésiant du ressac immuable, le cris des mouettes, l'obstination têtue du marin, ses silences plus diserts que ses paroles... Pour le lecteur, c'est assurément un grand bol d'air iodé.

Du point de vue technique, cet ouvrage peut se lire comme la compilation de trois nouvelles qui se répondent et s'articulent l'une l'autre tout en restant indépendantes.

C'est une lecture que je conseille vivement.
Commenter  J’apprécie          20
Le peuple de la mer

La mer et les îles sont des environnements tant magnifiques qu'hostiles (les deux peuvent-ils même aller l'un sans l'autre ? ) et Marc Elder le retranscrit de manière parfaite dans ce roman.

Trilogie de nouvelles sur des pécheurs de Noirmoutier (Herbaudière). La barque, La femme, la mer ne traitent pas de la même histoire, ne se déroulent pas aux mêmes époques, et ne mettent pas en scène les mêmes personnages, mais elles sont toutes cohérentes et reliées par cette tension permanente entre les hommes et l'océan, une sorte d'amour impossible mais pourtant nécessaire tant pour subsister, que par le fait qu'une île n'est île que par la mer.



Chaque nouvelle est admirablement construite. Elles ont toute une ambiance propre, une intrigue, un rythme bien défini et une chute qui en font trois vrais moments de littérature.



Un point qui désarçonne et peut être repoussant et intimidant est le style ... naturel. Les personnages : marins, pêcheurs, sardinières, douaniers, taverniers, enfants,... tous parlent dans leur langue naturelle, sans artifices. Alors certes, certains mots de patois sont obscurs et certaines tournures de phrases surprenantes, mais ce style "local" permet à Marc Elder de nous faire larguer les amarres et de se laisser porter par le ressac de la côte bretonne.



1913 a été une année littéraire exceptionnelle avec le Grand Meaulnes d'Alain-Fournier, et Du côté de chez Swann de Proust, mais ce livre, bien que n'ayant pas l'aura des deux précédents n'a pas démérité son prix et est à découvrir absolument !
Commenter  J’apprécie          10
Le peuple de la mer

Le Peuple de la Mer

Auteur:



Elder, Marc



Le Peuple de la Mer de Marc Elder valut au jeune auteur (29 ans à l'époque) le Prix Goncourt 1913, aux dépends d'Alain Fournier et de Marcel Proust. C'est un ensemble de 3 chroniques : La Barque, la Femme, la Mer, qui racontent la vie des habitants du village de l'Herbaudière, sur l'île de Noirmoutier. L'auteur y décrit les destins qui s'entrecroisent de marins, de pêcheurs ou de gardiens de Phares... Extrait : Coup sur coup, il lui avait fait trois enfants, parce qu’il faut des bras pour manœuvrer les barques et qu’un mousse de plus dans la famille c’est un étranger de moins à entretenir à bord. Car les pêcheurs procréent surtout par intérêt, comme les bourgeois s’en gardent pour la même cause, et non pas tant, selon la commune croyance, à cause des ivresses qui les culbutent, dans une poussée de rut, sur leurs femmes maîtrisées.

ISBN:

978-2-8247-1064-8
Lien : http://www.bibebook.com/bib/..
Commenter  J’apprécie          10


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Marc Elder (60)Voir plus

Quiz Voir plus

La Passeuse de Mots

Comment s'appelle la sœur de Arya ?

Leila
Lili
Lilith
Sally

8 questions
17 lecteurs ont répondu
Thème : La Passeuse de mots, tome 1 de Alric & Jennifer TwiceCréer un quiz sur cet auteur

{* *}