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Vous avez envie d'aventure au bout du monde ? En voici une, authentique : la vie du plus grand écrivain chilien !
« le Passant du bout du monde » de Francisco Coloane, c'est à lire en poche chez Libretto.
La mer, possessive et violente lorsqu'on navigue sur ses eaux, nous apparaissait de si loin comme une irremplaçable compagne, une immense étendue paisible, dont la vue rassurait, éveillant un indéfinissable sentiment d'espérance.
p. 129
Parfois, à notre insu, nous contemplons les animaux, comme si nous leur posions une question, et même s’ils ne nous répondent que par un regard inexpressif, il s’établit néanmoins une sorte de courant qui touche notre âme ; une faible lueur tremble et nous découvrons ce que nous cherchions, peut-être un simple apaisement.
Nous étions à la mi-décembre et la nuit, sous ces latitudes, est presque inexistante ; les jours se mordent la queue, car, à peine le crépuscule commence-t-il à étendre ses ombres que la clarté laiteuse de l'aurore les efface.
“De sombres pensées commencèrent à lui traverser l’esprit ; elles allaient et venaient, insistantes et chaque fois plus sombres. il tenta de les chasser en se remémorant les étapes qui l’avaient conduit vers ce bout du monde où il se trouvait maintenant, allongé dans l’obscurité. Il parcourait le passé à grandes enjambées, et dans sa mémoire d’homme en proie à l’insomnie surgissaient çà et là, comme des illuminations, les raisons occultes de ses actes, qu’il croyait englouties dans les eaux troubles de l’oubli.”
La mer avait retrouvé son calme et la nuit son silence : la lune dorait la surface lisse des eaux. Pourtant, quelque chose d'indéfinissable flottait dans l'air. Le souffle du mystère après son passage.
J’ai toujours su que je pouvais me débrouiller sans la littérature car, outre écrivain et journaliste, j’ai été charpentier, ébéniste, gazier et peintre en bâtiment. Tant que j’avais les mains libres et souples, et des pieds en bon état, j’étais capable de faire n’importe quoi pour gagner ma vie.
p. 83
- Nous sommes comme les glaces, dit Manuel à voix basse. La vie nous fait parfois chavirer et nous change de forme.
Lorsque Martin comprit les intentions de son ami, il fixa sur lui cet effrayant regard. Ce fut le dernier avant que la mort ne l’emportât ; mais sa fulguration emplit la cabine s’incrusta sur les murs et ne laissa plus jamais Foster dormir en paix.
Cinq marins et un cercueil vert
page 102
On m’a souvent demandé comment j’écris, quelles sont mes habitudes, mes manies. Il semble que nombre de mes collègues s’adonnent à des rites particuliers devant la page blanche, prononcent des formules, se livrent à des actes étranges destinés à convoquer les Muses ou je ne sais qui. Certains fument, d’autres boivent du café, ou boivent tout court. Moi, je me suis habitué à écrire au lit.
p. 135
Trois jours et trois nuits, les vents déferlèrent sur les crêtes de l’île avec un extraordinaire acharnement. On ignore pourquoi ils déchargent ici leur furie. Leurs assauts cessèrent au quatrième jour, et dans ce calme tant attendu apparut le casque d’or du soleil dont les rayons firent brasiller la plaque argentée des eaux.