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Critiques de Marc Guggenheim (47)
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N. (BD)

J'ai découvert cette BD à la médiathèque la semaine dernière. Je ne savais pas du tout qu'une nouvelle de Stephen King avait été adaptée dans ce format (ça date pourtant de 2012, je suis totalement à la ramasse).



Je n'ai pas résisté plus de deux secondes surtout que je n'ai pas lu la nouvelle du King et que la quatrième m'a beaucoup intriguée.



L'histoire est bizarre, passionnante, haletante et assez effrayante. La fin ne surprend qu'à moitié mais c'est tellement désespéré qu'au fond c'est jouissif (oui, le lecteur du King est parfois sado-maso, il aime quand tout finit mal).



J'aurais pu mettre cinq étoiles si ce n'est le graphisme que je n'ai pas du tout aimé. Mais alors pas du tout. Alex Maleev est probablement un artiste brillant mais je suis restée totalement hermétique à son style. Je n'ai rien contre le réalisme mais il y a des limites. Les dessins ressemblent à des photos, je me demande d'ailleurs s'il ne s'agit pas de photos sur lesquelles il aurait gribouillé. Gribouillé, j'assume le terme. Faire de gros traits noirs sur un visage en guise de rides, c'est moche et facile.

D'ailleurs, heureusement que l'histoire était vraiment chouette sinon j'aurais abandonné à cause du graphisme.



Quoiqu'il en soit, j'ai maintenant envie de découvrir la nouvelle du King. C'est ma PàL qui va être contente !
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Civil War, tome 2 : Vendetta

Ayant pris du retard sur ce méga cross-over de Marvel, je m’y suis remise avec un peu plus de rigueur.



La première histoire, consacrée à Spider-Man et son coming-out : il enlevé sa cagoule et donné son identité devant tout le monde, puisque la loi de recensement est passée et qu’il est obligatoire.



Ce que j’ai aimé, dans cette partie, c’est le parallèle qui est fait entre le recensement et les régimes fascistes, car, tout comme eux, le choix n’est pas possible : tu adhères ou tu seras pourchassé, tes comptes gelés, ta famille emmerdée…



Comme lors d’un conflit, vous devez choisir un camp et espérer que vous avez fait le bon choix. Si Peter Parker Spider-Man est, au départ, sûr d’être du bon côté, après avoir vu la prison dans laquelle on a enfermé les super-héros qui n’étaient pas d’accord (sans procès !), commence à se poser des questions et à penser rejoindre la résistance.



Cet épisode ne manque pas de profondeur et ont éveillé des échos en moi, me faisant penser à ces prisons, hors d’un état, où des gens sont emprisonnés, sans qu’il y ait eu de procès et qui peuvent être torturés (l’enfermement est une torture).



Si on comprend que la population ait envie de savoir qui se cache derrière les masques des super-héros, on comprend que ces derniers n’aient pas envie de divulguer leur identité, qu’ils soient des méchants ou des gentils. Je ne sais pas quel camp choisir, mais une chose est sûre, la manière dont se déroule le recensement n’est pas saine, pas éthique. C’est clairement de l’injustice et on sent que certains en profitent, de ces bagarres entre mutants.



Ce sera l’objet de la seconde partie, avec Wolverine, qui va mener son enquête et ce ne sera pas facile, même s’il est le meilleur dans sa partie. Si cette partie est hyper intéressante, j’ai détesté les dessins de Humberto Ramos qui transforment Wolverine en espèce de bourrin qui a un visage de Cro-Magnon (et une horrible silhouette).



Ce qui a foutu en l’air toute cette partie, alors que le scénario était des plus intéressants et qu’il mettait en scène un des X-Men et non un de l’écurie des Avengers. Et j’aime le personnage de Wolverine (surtout quand il est joué par Hugh Jackman), son animalité, son côté asocial,… Bref, le dessinateur a saqué mon plaisir de retrouver Serval.



Ce qui est bête, car cette seconde partie mettait en scène les sociétés qui se foutent plein de pognon dans leur poche, lors d’un conflit et qu’elles pourraient aussi jeter de l’huile sur le feu pour que les combats continuent et qu’ils puissent encore se faire des montagnes de fric… Et quand Wolverine enquête, c’est violent ! Autrement que lorsque c’est Holmes, Poirot ou Columbo…



Anybref, un excellent deuxième tome au niveau du scénario et des dessins foireux (ce n’est que mon avis) dans la deuxième moitié de l’album, ce qui a tout déséquilibré, surtout que j’avais eu de quoi ravir mes petits yeux dans l’épisode avec Spider-Man et Iron Man…



La perte de cotation est uniquement due à ces dessins qui ont fait saigner mes petits yeux de groupie…


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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N. (BD)

Il s'agit de l'adaptation en une minisérie de 4 épisodes (parus en 2010/2011) d'une des nouvelles de Juste avant le crépuscule de Stephen King. Dans un premier temps, Marc Guggenheim (scénario) et Alex Maleev (illustrations) ont adapté cette nouvelle "N." en webisodes sur internet. Dans un deuxième temps ils ont retravaillé ce format pour en faire une bande dessinée.



Une coupure de journal apprend au lecteur qu'Andrew Ackerman s'est donné la mort dans son champ le 26 juillet 1916, après avoir abattu sa femme et sa fille. En mai 2008, Sheila écrit à Charlie, un ami d'enfance, pour lui transmettre un dossier trouvé dans les affaires de son frère John Bonsaint qui s'est suicidé peu de temps auparavant. John Bonsaint était un psychologue et il traitait un patient qu'il avait surnommé N. Ce monsieur souffrait de troubles obsessionnels compulsifs (des TOC) assez sévères dont l'intensité augmentait à l'approche des solstices. Il estimait que les premières manifestations de ces TOC coïncidaient avec sa première visite au champ des Ackerman. Avant de mourir Bonsaint avait laissé le dossier de ce patient dans une boîte en carton portant la mention "à brûler".



N'ayant pas lu la nouvelle de Stephen King (écrite pour rendre hommage à Le grand dieu Pan d'Arthur Machen), il ne me sera pas possible de comparer la bande dessinée à la nouvelle. Outre le nom de Stephen King, j'ai été attiré par le nom du scénariste (scénariste de comics et de séries télé), et surtout par Alex Maleev qui a une vision personnelle et construite des illustrations. Il travaille souvent avec Brian Michael Bendis, par exemple pour Daredevil, Halo, Spider-Woman, Moon knight ou Scarlet.



Alex Maleev construit des planches comprenant des 4 à 6 cases chacune. Son style se distingue par 3 composantes majeures. Premièrement il utilise des références photographiques pour élaborer ses dessins ; c'est-à-dire que tout du long le lecteur a l'impression de voir la photographie, sous le dessin. Il indique d'ailleurs dans les pages de fin qu'il a choisi son comptable comme modèle pour jouer le rôle de N. Ces fonds photographiques sont intégrés sans solution de continuité dans les illustrations par le biais d'un travail d'infographie sophistiqué. Maleev retouche à la fois les contours, les ombrages, les couleurs et les décors. Deuxièmement, ce sont les encrages qui attirent l'oeil. En fonction des éléments du dessin, Maleev accentue quelques zones d'ombres pour en faire des aplats de noir qui mangent une partie du dessin, et qui accentuent une texture avec des bords déchiquetés, ou qui donnent plus de poids à un personnage qui capte immédiatement le regard du fait de cette concentration de noir. À l'opposé, il peut adopter des traits très fins pour délimiter de menus détails tels qu'une paire de lunettes posée sur une feuille de papier, les briques d'une façade, le capharnaüm d'une superette, et bien sûr la texture des monolithes du champ d'Ackerman. Troisièmement, Maleev effectue un travail très personnel sur les compositions de couleurs. Il profite de l'infographie pour créer des teintes et des dégradés qui marient des couleurs délavées pour un effet un peu inquiétant et glauque, avec des couleurs plus vives pour accentuer la violence de certaines sensations, ou la vivacité de la lumière.



Pour cette histoire, Alex Maleev a apporté sa vision personnelle aux illustrations. Il a créé chaque case avec un peu plus de retenue que celles de "Scarlet", moins de recherche d'effets artistiques. Le style quasi photographique peut déplaire à certains lecteurs car l'impression de photos retouchées l'emporte sur les autres éléments graphiques. Toutefois, une lecture bienveillante des cases fait apparaître que Maleev ne se contente pas de passer chaque photo par plusieurs filtres prédéfinis, et qu'il effectue un vrai travail de composition. À plusieurs reprises, les illustrations réussissent à faire passer le sentiment diffus de malaise éprouvé par les personnages. Maleev réussit également de belles compositions et quelques images vraiment magnifiques, telle la réflexion du coucher de soleil sur le pare-brise de la voiture que conduit N. en se rendant au champ d'Ackerman (dans le premier épisode). Il y a quelques visuels moins convaincants, tels la double page consacrée à Cthun dans le même épisode.



La tâche de Marc Guggenheim n'est pas simple non plus : il doit transposer un texte d'un des maîtres de l'horreur sans le trahir, tout en trouvant les formes exigées par la bande dessinée et en faisant passer l'horreur ressentie par les personnages. Dans l'introduction il explique qu'il a dû abandonner une partie des dispositifs narratifs de Stephen King (histoire racontée au travers de différents supports, tels que lettres, rapports, etc.) pour une narration plus directe. À la lecture, toutes les séquences ne fonctionnent pas, que ce soit du fait d'une narration prosaïque qui n'arrive pas à faire partager l'état d'esprit d'un personnage, ou que ce soit du fait, plus rarement, d'une illustrations trop premier degré (la représentation de Cthun). Il reste cependant une ambiance prenante, un récit immersif et plusieurs passages angoissants.



Transcrire une nouvelle de Stephen King dans un autre média est un exercice périlleux, Marc Guggenheim effectue une transposition qui tient la route (il s'agit d'une vraie bande dessinée), malgré quelques scènes n'arrivant pas à transmettre l'effroi voulu. Alex Maleev effectue une mise en images pleine de personnalité, avec des passages saisissants et d'autres trop factuels. Si cette adaptation n'est pas parfaite, elle est réussie à plus de 80%.
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N. (BD)

N. est la BD d'une nouvelle parue dans le recueil Juste avant le crépuscule.

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Histoire terrifiante qui se passe dans un champ, Hackerman. Ceux qui s'y rendent sont informés d'un secret qu'ils ne peuvent révéler et ils en finissent par mettre fin à leurs jours.

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Bien entendu, les proches des défunts se rendent sur place pour découvrir ce qu'il s'est passé, et les voilà eux-mêmes gardiens du lourd secret. En fait, c'est une histoire sans fin que nous a conconcté Stephen King, puisqu'il y aura toujours quelqu'un pour enquêter sur les événements tragiques.

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Tout défile à toute allure, on ne s'ennuie pas une seconde. Excellente BD.
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Spider-Man HS nº3

Ce tome fait suite à Spider-Man (V3), Hors-Série N°1 : Spider-Men (2012) de Bendis et Pichelli auquel il est fait référence à plusieurs reprises au cours du récit. Il rassemble les 5 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2017/2018, écrits par Brian Michael Bendis, dessinés et encrés par Sara Picheli, aidée par Mark Bagley & John Dell pour l'épisode 5. Pichelli a été aidée à l'encrage par Elisabetta D'Amico (épisodes 2 à 5). La mise en couleurs a été assurée par Justin Ponsor. Ces épisodes ont bénéficié de couvertures variantes réalisées par Jesus Saiz (*5), Daniel Acuña, Julian Totino Tedesco, David Maquez, Kadir Nelson, Gabriel Dell'Otto.



Tout commence sur la piste d'un aéroport, devant les hangars, Spider-Man (Peter Parker) et Spider-Man (Miles Morales, version 1610) sont ligotés (par des cordes maintenues au crochet d'une grue) et suspendus la tête en bas dans leur costume de superhéros, mais sans leur masque, alors que la carcasse d'un avion est en feu sous leurs pieds (enfin, leurs têtes). Morales indique à Parker qu'il dispose d'un superpouvoir secret : son explosion de venin (Venom Blast). Ils arrivent ainsi à se libérer, mais trop tard pour arrêter l'avion privé qui emmène au loin un mystérieux individu à la tête cachée par une capuche. Tout a commencé une semaine auparavant quand Miles Morales est arrivé en retard à son cours mais pour une fois avec son devoir à rendre, sous le regard moqueur de son copain Ganke Lee. Pendant ce temps-là Spider-Man (Peter Parker) se battait dans une rue de New York, contre Armadillo (Antonio Rodiguez), en se demandant qui peut bien être assez stupide pour revêtir volontairement ce genre costume idiot. À la fin de son combat, il remarque une colonne d'énergie violette s'élevant d'un bâtiment voisin.



De son côté, c'est enfin la récréation pour les lycéens, et Miles s'enquiert auprès de Ganke pour savoir qui est la jolie demoiselle à une table devant eux. Son copain lui répond qu'il s'agit de Barbara Rodriguez, et il s'arrange pour lui présenter. Leur conversation est interrompue par la chute de la tête d'un robot géant dans leur cour. Miles s'éclipse et revêt son costume de Spider-Man. Il s'élance vers la colonne d'énergie violette qui est apparue, et tombe nez à nez avec Spider-Man (Peter Parker). Les 2 prennent conscience que le bâtiment d'où émerge le rayon n'est autre que celui qui abritait un engin qui permettait de passer de la Terre principale (616) à celle Ultimate (1610), ce qui avait occasionner leur première rencontre. Ils pénètrent dans l'appartement inoccupé, et constatent qu'il abrite effectivement l'origine de la colonne d'énergie. Ils se demandent quoi faire, quand Taskmaster émerge de ladite colonne. Le combat s'engage.



Dans la dernière page de la première rencontre entre Miles et Peter (dans Spider-Men en 2012, donc), Brian Michael Bendis alléchait le lecteur en indiquant que Parker cherchait s'il existait un Miles Morales sur la Terre 616, sans indiquer au lecteur ce qu'il trouvait. Il aura fallu patienter 5 ans pour découvrir ce qu'il en est, et l'intérêt du lecteur s'est fortement émoussé, surtout qu'en termes de continuité l'univers 1610 a disparu du fait des événements de Secret Wars (2015) de Jonathan Hickman & Esad Rebic, avec une annihilation racontée par Bendis & Mark Bagley dans Ultimate End. Bien sûr, le lecteur peut compter sur Bendis pour bien écrire Miles Morales, puisqu'il s'agit d'un personnage qu'il a créé avec Sara Pichelli en 2011. Le lecteur retrouve donc un jeune homme encore adolescent, pas très sûr de lui, timide avec la gent féminine, regardant Peter Parker comme un grand frère, tout en étant déjà bien conscient de ses différences d'avec l'original que ce soit en termes de superpouvoirs ou termes d'histoire personnelle. Le scénariste s'amuse avec Peter taquinant Miles à ses dépens, avec la rencontre entre Miles et Barbara Rodriguez, et bien sûr sur les attentes de Miles vis-à-vis de son double 616. Le jeune homme se retrouve également victime de quelques maladresses, que ce soit Peter qui l'atteint avec sa toile, ayant mal visé, ou que Miles termine dans un conteneur à déchets après s'être pris un coup.



Cette deuxième rencontre bénéficie également de la même dessinatrice, qui est également l'artiste qui a mis en images les premières apparitions de Miles Morales. S'il a lu le premier tome, le lecteur se souvient des dessins minutieux et méticuleux, avec une approche différente de représentation entre les 2 Terre 616 et 1610, plus précise et réaliste pour la seconde. En feuilletant rapidement les pages, il se rend compte que les traits de contours de Pichelli sont toujours aussi fins et précis, et qu'elle s'inspire un peu du travail de Stuart Immonen & Wade von Grawbadger pour l'application des aplats de noir, dans leur forme et leur densité. Comme le récit se déroule dans l'univers 616, cela doit également justifier qu'à chaque fois qu'une conversation ou qu'un affrontement dure plus de 2 cases, l'artiste s'affranchit de représenter les décors, se limitant à insérer quelques traits de vitesse ou de mouvement, et laissant Justin Ponsor mettre en œuvre des camaïeux ou des effets spéciaux, ce qu'il fait très bien. C'est tellement flagrant qu'en comparant avec les quelques pages dessinées par Mark Bagley dans le dernier épisode, le lecteur se rend compte que même lui fait plus d'effort en termes de fréquence de représentation des arrière-plans, par contre ils sont plus génériques que ceux réalisées par Pichelli.



Malgré cette petite baisse de densité d'informations visuelles dans les dessins, le lecteur apprécie le rendu global, très agréable à l'œil. Il constate que l'artiste représente vraiment les adolescents en respectant leur morphologie, et pas comme des adultes en plus petit. Elle varie les mises en page, avec des vrais plans de prise de vue pour les séquences de dialogue et pour les séquences d'affrontement. Le langage corporel de Miles Morales est celui d'un jeune homme pas entièrement sûr de lui, pas toujours à l'aise à l'occasion des interactions en société, ayant tendance à utiliser sa capuche comme une protection contre les regards extérieurs. Le lecteur remarque que Miles Morales version 616 a conservé ce geste, créant une forme d'écho de celui de Miles Morales version 1610. Peter Parker (en civil comme en costume de superhéros) adopte des postures montrant quelqu'un de beaucoup plus affirmé, plus enclin à prendre des initiatives en conservant sa confiance en lui. L'épisode 3 comprend une scène de séduction entre 2 personnes assises à la même table au restaurant. Pichelli épate par sa mise en scène bien conçue, évitant l'enfilade de têtes en train de parler, pour un échange entre les 2 individus très expressifs, sans une once d'exagération ou de comique.



Paradoxalement, la dessinatrice se montre un peu moins convaincante dans les scènes d'affrontement physique. Elle met en œuvre une direction d'acteurs qui montre bien les mouvements, et ceux-ci s'enchaînent de manière logique, de telle sorte que le lecteur puisse suivre les déplacements correspondants. Par contre la dimension spectaculaire de ces combats semble provenir uniquement de la mise en couleurs plus pétante, comme si seuls les effets spéciaux font ressortir la force des coups et les aspects pyrotechniques de l'utilisation des pouvoirs. Or, bien évidemment, Brian Michael Bendis assure le quota d'action dans chaque épisode, que ce soit contre un supercriminel de passage, utilisé uniquement atteindre le nombre de pages d'action requis (c'est le cas pour le pauvre Armadillo qui sert uniquement de punchingball), ou contre Taskmaster, mercenaire pour le vrai criminel. Ces combats font partie des conventions des comics de superhéros, et le scénariste n'oublie pas de raconter une histoire aussi. Le lecteur est donc venu pour l'interaction entre les Spider-Men et pour le mystère relatif à Miles Morales version 616. Dans un premier temps, il peut s'agacer des piques systématiques que Parker adresse à Morales, comme s'il fallait qu'il lui rappelle à chaque fois que Miles est encore inexpérimenté, et qu'il se place en grand-frère attentionné mais insupportable par cette forme de condescendance.



Même s'il prend son temps pour être sûr de remplir son objectif de 5 épisodes, Bendis finit par montrer Miles Morales version 616 et par raconter son histoire. Dans un premier temps, le lecteur peut être un peu décontenancé par la tournure que prend cette présentation car le scénariste consacre tout l'épisode 3 au personnage, alors que le lecteur s'attendait plus à une comparaison entre les 2 versions. Contre toute attente, Bendis fait de Morales 616 un personnage à part entière, avec son histoire personnelle qu'il retrace. Elle est bien sûr inscrite dans l'univers partagé Marvel et très liée à un ennemi récurrent de Spider-Man que Bendis a déjà écrit dans une autre série Marvel. Finalement l'histoire de Morales 616 devient aussi importante que les interactions entre les 2 Spider-Men. Bendis amalgame avec un savoir-faire indéniable plusieurs éléments : les interactions entre Parker et Morales 1610, quelques éléments récurrents de ses séries (comme une apparition justifiée de Jessica Drew, avec une très belle page muette d'enquête), et l'histoire de Miles Morales 616. Il fait reposer son récit sur la possibilité d'accéder à d'autres dimensions, pour des enjeux émotionnels présentés avec une sensibilité honnête. Dans le même temps, il ne se contente pas des quolibets de Peter Parker à l'encontre de Miles 1610 car ce dernier prend conscience que son comportement se charge d'une étrange culpabilité par procuration, pour un moment de révélation très perspicace.



A priori, le lecteur est juste venu chercher plus des mêmes choses que contenait le premier tome de Spider-Men. Il est un peu déçu par la prestation de Sara Pichelli qui est en deçà de celle du premier tome, tout en restant très agréable. Il se rend compte qu'il n'a pas de raison de beaucoup s'intéresser à Miles Morales 616. Brian Michael Bendis réussit à la surprendre avec une interaction entre les 2 Spider-Men qui débouche sur une prise de conscience surprenante, et par l'histoire de Miles Morales 616 plus tragique que prévue, et débouchant sur une fin franchement immorale.
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N. (BD)

L'oeuvre de Stephen King est à nouveau adapté ce qui n'est pas la première fois. La couverture est très belle pour souligner l'effroi de ces pierres alignés comme des dolmens. Le récit fut très prenant avec une mise en scène très bien réalisée.



Cependant, j'avoue être resté un peu sur ma faim. Au final, on se rend compte qu'il n'y a que du vent. Nous savons tous qu'il existe des endroits un peu maléfiques en ce monde. Ces endroits sont propices à des événements pas très heureux. Bref, le thème sera celui des lieux maléfiques qui peuvent exercer une certaine fascination morbide.
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Justice Society of America: Supertown

Ce tome contient les épisodes 43 à 49 de la série mensuelle, parus en 2010/2011. Avec une petite connaissance des personnages, il est possible de lire cette histoire à part, sans avoir lu les tomes précédents. Ce récit s'achève dans Monument Point (épisodes 50 à 54 + annual 2).



Le tome commence par une page montrant la conclusion : un fonctionnaire municipal apprend à Jay Garrick qu'il vient d'être choisi pour devenir maire de la ville de Monument Point. Durant les flashbacks, il apparaît qu'un supercriminel impressionnant dénommé Scythe a toutes les raisons de se rendre à Monument Point pour en découdre. Il se heurte là bas à la JSA composée de Flash (Jay Garrick), Green Lantern (Alan Scott), Mister Terrific (Michael Holt), Wildcat (Ted Grant), Lightning (Jennifer Pierce), et Doctor Fate (Kent Nelson). Le combat est titanesque et l'un des membres de la JSA finit à l'hôpital dans un grave état. Les autres membres de la JSA décident de rester à Monument Point contre l'avis de la population, pour participer activement à la reconstruction de la ville qui a beaucoup souffert. Mais dans l'ombre un mercenaire tire les ficelles et prépare d'autres épreuves pour la JSA.



Le début fait penser à une histoire habituelle de la JSA avec quelques éléments rabâchés tels que le grand méchant d'une puissance exceptionnelle dont personne n'a jamais entendu parler, le sénateur aux objectifs qui ne semblent servir ni le peuple, ni la nation, les anciens superhéros fatigués, la pléthore de superhéros peu développés, et même la connexion obligatoire avec la seconde guerre mondiale.



La JSA constitue une série un peu particulière avec un thème imposé : les relations entre générations. Pour la majorité des scénaristes, ils abordent ce thème sous l'aspect de la relation entre les parents et les enfants, parfois en allant jusqu'à la famille élargie et même recomposée.



Marc Guggenheim propose au fil des pages de développer le thème des responsabilités et de l'expérience acquise avec l'âge, dans un autre axe. Jay Garrick et Alan Scott ont dépassé la quarantaine et sont installés dans la vie. La destruction d'une partie de Monument Point les met face à une autre forme de responsabilité : les conséquences de leurs actes sur plusieurs années. C'est ce vrai point de vue et l'attention apportée à ces 2 superhéros qui sortent cette histoire du lot de celles de la JSA pour la tirer vers des zones peu explorées dans les comics de superhéros. Guggenheim n'oublie pas non plus de créer un criminel aux méthodes et à la personnalité qui sortent de l'ordinaire : Doctor Chaos. Ce personnage rehausse les composantes superhéroïques du récit et le fait sortir de la suite de clichés du départ.



Les épisodes sont illustrés par Scott Kolins, sauf l'épisode 3 qui est illustré par Mike Norton. Kolins a choisi un style plus sage et plus descriptif que celui qu'il a pu utiliser sur Flash. Il a conservé sa capacité à rendre explosives les séquences d'action. Il a poussé la conception jusqu'à donner une apparence spécifique aux manifestations de pouvoir de chaque héros, avec une vraie réussite pour Lightning. Tous les coups portés font mal et lorsque l'un des criminels se fait démolir le portrait, le lecteur peut contempler les dents cassés et le sang coulant des plaies. Kolins n'est pas dans un registre enfantin. Il n'hésite pas non plus à dessiner de vraies rides sur le visage de Jay Garrick et sur celui du sénateur. Enfin Mike Atiyeh réalise un travail vraiment complémentaire des dessins en les habillant, les complétant et en assurant la continuité d'ambiance lors de l'épisode dessiné par Mike Norton. Les illustrations de ce dernier disposent d'un peu moins de personnalité que celles de Kolins.



Guggenheim marie habilement les codes des superhéros avec ces personnages un peu plus vieux que la moyenne qui souhaitent trouver une forme d'engagement dans la société qui dépasse la doublette boulot + combattre le supercriminel du jour. Les dessins professionnels et personnels de Scott Kolins permettent d'achever de sortir cette histoire du lot habituel des superhéros.



VOUS ÊTES ICI. - Dans The Bad Seed (épisodes 29 à 33), la JSA se sépare en 2 équipes distinctes. La série principale continue dans Axis of Evil (épisodes 34 à 40). La branche dissidente dispose de sa propre série dont les premiers épisodes sont regroupés dans Constellations (épisodes 1 à 6). La série mère effectue un détour par un crossover avec la JLA dans The Dark Things (épisodes JSA 41 & 42 + JLA 44 à 48).
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Batman: Super Powers

Ce tome comprend une histoire complète de Batman qui ne nécessite pas de connaissance préalable du personnage. Il contient les épisodes 50 à 54 de la série Batman Confidential, initialement publiés en 2011, écrits par Marc Guggenheim, dessinés et encrés, peints par Jerry Bingham, avec un encrage de Mark Farmer pour la deuxième histoire de l'épisode 50. David Baron a réalisé la mise en couleurs des pages encrées et non peintes.



Le récit commence avec l'un des souvenirs les plus pénibles de Batman : la découverte de ce que Zatanna lui avait fait subir avec l'accord de ses coéquipiers de la Ligue de Justice, souvenir retrouvé lors de Identity Crisis (2004, de Brad Meltzer & Rags Morales). Il y a 7 ans (le temps présent du récit) à Gotham, une femme fuit pied nu dans la rue et tombe dans les bras de Batman, presque desséchée. Quelques années auparavant, pendant la période de formation de Bruce Wayne, dans le Xinjiang (l'une des 5 régions autonomes de la République Populaire de Chine), Bruce Wayne arrive dans un village détruit et trouve une femme morte au cadavre desséché. Il demande dans un mandarin hésitant à un survivant qui a fait ça. L'homme répond Huairen. Au temps présent, à Gotham, Wayne procède à l'autopsie du cadavre de la femme, en présence d'Alfred Pennyworth. Il constate qu'il ne reste plus aucun fluide dans son corps. Dans le Xinjiang, le jeune Wayne a facilement retrouvé la trace de Huairen.



À Gotham, Bruce Wayne a organisé un piège pour appâter le coupable dans un laboratoire de Waynetech. Il attend patiemment que quelqu'un morde à l'hameçon. 2 individus armés s'introduisent dans le laboratoire pendant la nuit et commencent à chercher le produit chimique dont l'existence a été rendue public. Batman se lance sur eux, en estourbit un, et essaye de faire cracher le morceau à l'autre, à savoir le nom de son employeur. Mais l'homme de main résiste. Dans le Xiniang, Bruce Wayne est arrivé jusqu'au périmètre dressé par Huairen. Il estourbit quelques gardes et se lance dans l'ascension de la paroi rocheuse au sommet de laquelle se trouve la forteresse de Huairen. Alors qu'il pénètre dans le temple et découvre un homme agenouillé devant une statue de Bouddha, il est observé à son insu par une femme (Ri) étant en communication télépathique avec un dénommé Gyuangxi. Il y a également une histoire complète racontant comment par le passé la Ligue de Justice d'Amérique (composée de Wonder Woman, Aquaman, Green Latern, Flash et Martian Manhunter) se sont battus contre un vampire absorbant l'énergie dans un laboratoire Lex Corp situé dans le désert de la Vallée de la Mort.



Marc Guggenheim est un producteur de séries télévisées en particulier pour DC, ainsi qu'un scénariste ayant travaillé pour Marvel et DC. Jerry Bingham est un dessinateur ayant travaillé pour Marvel et DC, essentiellement dans les années 1980. Il a en particulier mis en image le récit de Batman Son of The Demon (1987, réédité dans Batman: Birth of the Demon) dans lequel Batman passe une nuit avec Talia al Ghul, événement dont se souviendra Grant Morrison des années plus tard et qui lui permettra de révéler l'existence de Damian, un fils caché de Bruce. L'histoire de ce tome se déroule durant les premières années de Batman, comme toutes celles de la série Batman Confidential. L'introduction relative à Identity Crisis déconcerte un peu de prime abord. Le lecteur finit par comprendre qu'elle agit comme une forme de validation a posteriori du bienfondé de la défiance de Batman envers les héros costumé disposant de superpouvoirs. Le thème du récit est donc d'opposer le caractère solitaire de Bruce Wayne et ses capacités humaines, à des groupes de superhéros et à la tentation de l'usage de leurs capacités.



Marc Guggenheim a conçu une structure de récit assez complexe à 3 niveaux. Il y a donc les fils narratifs principaux : celui à Gotham, et celui dans le Xinjiang. L'épisode 50 est un numéro double qui propose une deuxième histoire de 22 pages disposant de sa propre couverture. Ce récit est raconté à la manière d'un comics des années 1950. Les personnages ne sont pas développés, ils restent à l'état de porteurs de costumes avec des superpouvoirs. Il y a quelques bulles de pensée, peu nombreuses. Les dessins sont plus simples dans les contours des formes et dans les décors. Les couleurs sont agrémentés de petits points, comme si elles avaient été appliquées avec les techniques limitées de l'époque. Il a même été ajouté un trait blanc comme si les bordures des pages avaient été mal imprimées. L'histoire est donc simple et se lit rapidement. Elle constitue un hommage aux récits de l'époque, mais aussi l'introduction du supercriminel qui sévit à Gotham, et la présentation de la composition de la Justice League de l'époque, sans Superman, ni Batman. Dans une ou deux autres remarques, le lecteur constate que le scénariste a intégré des modifications de continuité survenues depuis les années 1950, sans que cela ne rompe le charme de cet hommage.



Les 2 principaux fils narratifs se répondent du point de thématique, à la fois du fait que Bruce Wayne (en Chine) et Batman (à Gotham) travaillent seuls, à la fois du fait qu'ils doivent s'interroger sur un partenariat possible avec des individus dotés de superpouvoirs. Toutefois, le scénariste n'a pas construit ses 2 fils en miroir, chacun se déroulant de manière différente. Le fil dans le passé, celui en Chine, conduit Bruce Wayne à avoir la vie sauve grâce à une femme dotée de pouvoirs de guérison, puis à s'associer avec son groupe qui souhaite renverser le même dictateur qu'il n'a pas su vaincre tout seul, et à le soumettre à la tentation d'acquérir lui-même des superpouvoirs. À Gotham Batman mène l'enquête de main de maître, même s'il se fait avoir comme un débutant par des assaillants, faute d'avoir suffisamment d'expérience. En découvrant progressivement ce qui est arrivé à Bruce Wayne, le lecteur comprend pour quelles raisons des années plus tard Batman ne demande pas l'aide des superhéros de la Ligue de Justice, pour quelle raison il continue à travailler seul. D'un côté, le lecteur peut trouver sa lecture un peu hachée en sautant toutes les 3 ou 4 pages d'une époque à l'autre. D'un autre côté, cette structure lui permet de faire le parallèle entre les événements des 2 époques et de comprendre comment l'expérience du passé a permis à Batman de définir sa relation avec les superhéros.



Même si Jerry Bingham ne travaille plus qu'épisodiquement pour réaliser des comics, le lecteur constate dès la première page qu'il n'a rien perdu de ses qualités. C'est un artiste fortement influencé par le travail de Neal Adams encré par Dick Giordano. Le lecteur peut le constater dans sa mise en page (même s'il n'utilise pas les angles de vue appuyés d'Adams), ainsi que dans sa manière d'introduire des aspérités dans les contours encrés. Les dessins utilisent donc une approche descriptive, avec un degré de simplification, mettant en scène des personnage athlétiques, mais sans musculature exagérée au-delà des possibilités humaines. Bingham prend soin de monter l'environnement en début de chaque scène et de l'évoquer par quelques traits rapides par la suite. Les plans de prise de vue sont simples et efficaces, avec une attention portée sur l'enchaînement logique des déplacements, et la grâce de Batman. L'artiste réalise des dessins avec une apparence sérieuse, mais sans tomber dans le voyeurisme gore ou la complaisance violente.



Alors qu'il a dessiné toutes les planches, Jerry Bingham a utilisés 3 approches graphiques différentes. Il y a celle traditionnelle pour le fil narratif, celle aux traits simplifiés pour l'aventure de la Justice League façon années 1950. Le lecteur découvre avec plaisir que les planches se déroulant dans le Xinjiang sont peintes en couleurs directes, ce qui se justifie par le fait qu'il s'agit d'un fil narratif différent. Dans ces séquences, le lecteur peut constater que l'artiste n'oublie pas qu'il est aussi un dessinateur traditionnel, avec des traits encrés, car la composition des cases et des suites de cases reste très construite. Néanmoins, Bingham ne réalise pas des cases comme s'il coloriait des zones délimitées par des contours encrés. Il n'y a donc plus de trait de contour, et les surfaces se distinguent les unes des autres par uniquement par les couleurs. En outre, Bingham utilise une palette beaucoup plus étendue pour les pages peintes, que David Baron pour les pages encrées. Passé le premier épisode, Bingham s'aide de quelques traits crayonnés pour les contours des détails les plus fins. De ce fait, la peinture n'apporte pas une sensation de conte pour le passé, mais un environnement plus substantiel.



Au travers de cette histoire, Marc Guggenheim sonde la question de savoir si utiliser des superpouvoirs constitue une forme de triche, de biais moral, engendrant forcément une forme de corruption plus ou moins larvée. Il ne remet nullement en cause les motivations altruistes des superhéros, mais il met en lumière la nature de la tentation pour un individu normal. Ainsi le discours n'est pas simpliste car le point de vue de l'homme normal, Bruce Wayne, fait ressortir les effets des superpouvoirs, en quoi ils s'apparentent à des miracles ou à des actes contre nature. Au final, il n'y a pas de réponse toute faite ou bien tranchée car Batman doit sa survie à l'usage des superpouvoirs des autres, à la fois en Chine, à la fois à Gotham. Dans le même temps, le scénariste a su concrétiser en quoi Batman n'appartient pas à la même catégorie que les autres superhéros dotés de pouvoirs extraordinaires : il reste un homme normal, soupçonneux de ces individus. Bien évidemment la scène d'ouverture lui donne raison a posteriori.



Dans ce tome, le lecteur découvre une histoire bien ficelée de Batman, plus ambitieuse qu'elle n'y paraît, à la fois dans sa forme picturale qui combine 3 approches différentes réalisées par un unique artiste, à la fois dans sa structure narrative pour mieux faire apparaître des liens de cause à effet distant de plusieurs années. 4 étoiles pour un lecteur venu pour un récit un peu plus noir et plus superhéros. 5 étoiles pour un lecteur sensible à cette manière de singulariser Batman au milieu de tous les autres superhéros.
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Star Wars - Han Solo & Chewbacca, tome 2

Chewbacca est enfermé sur la planète-prison de Gulhadar. Il doit se battre pour survivre dans cet univers carcéral. Il a dix mandats d'arrêt contre lui et est condamné à être confiné pour 25% de l'espérance de vie de son espèce. Pour pouvoir s'évader, il va devoir faire confiance à une jeune femme plein de ressources. Solo, quant à lui, est présumé mort après avoir reçu un tir mortel de Greedo (voir tome 1). Le Faucon Millénium lui, a complètement disparu. Khel Tanna et son équipe le cherchent toujours dans le but de récupérer une urne contenant les restes d'un des rivaux de Jabba le Hutt mais celle-ci contient peut-être bien autre chose…



Cet épisode contient les épisodes 6 à 10 de Han Solo & Chewbacca. Le scénariste Marc Guggenheim et les dessinateurs David Messina et Paul Fry livrent la conclusion d'une mission à priori banale mais qui se révèle bien plus compliquée que prévu. L'action est trépidante mais scénaristiquement un peu légère. On se doute rapidement et c'était déjà le cas dans le précédent tome que la quête cache bien évidemment autre chose. Il est dommage aussi que le personnage de Phaedra soit peu développé au vu de ses nombreuses compétences. En effet, elle a presque le don d'omniscience au vu de ses réactions pendant l'évasion. De plus et vis à vis de son palmarès, il est étrange qu'elle aide bien gentillement le duo sans contrepartie ou sans une entourloupe de dernière minute. Je suis donc un peu déçu

En effet, ce diptyque n'apporte rien de bien particulier mais reste tout de même une agréable aventure à lire en compagnie de deux personnages de la saga.
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Blade - Intégrale

Ce tome contient une saison complète consacrée au personnage, et ne nécessite aucune connaissance préalable pour pouvoir être complètement appréciée. Il contient les 12 épisodes de la série, initialement parus en 2006/2007, écrits par Marc Guggenheim, dessinés et encrés par Howard Chaykin, et mis en couleurs par Edgar Delgado. L'épisode 12 comprend 2 pages dessinées et encrées par Gene Colan. Les couvertures ont été réalisées par Marko Djudjevic. Il contient également le numéro spécial Wolverine vs. Blade special, écrit par Guggenheim, dessiné, encré et peint par Dave Wilkins. Le tome se termine avec le texte paru dans le premier épisode et celui paru dans le dernier, écrit par Guggenheim.



Au temps présent, Blade (Eric Brooks) est en train de se battre contre Spider-Man (Peter Parker) qui a été mordu par un vampire, et donc les canines ont déjà commencé à pousser. Il parvient à l'immobiliser un instant en lui éclatant les genoux, et il peut ainsi s'occuper de Dracula à qui il enfonce un pieu dans le cœur. Blade, le dhampire, continue d'avancer dans les couloirs de l'école publique 1013 de Manhattan et arrive dans la salle de détente où se tiennent les enfants : ils ont tous été transformés en vampire. Il va falloir nettoyer tout ça. Il y a plusieurs décennies de cela, dans le quartier de Soho à Londres, Tara Brooks donne naissance à son fils Eric, mais le cordon ombilical s'est enroulé autour de son cou. Une prostituée ramène un médecin dans la maison close, comme lui avait demandé Madame Vanity la tenancière : Deacon Frost. Il se gorge du sang de la maman, sous les yeux grands ouverts de son fils. Au temps présent, l'équipe du SHIELD est arrivée pour évaluer les dégâts dans l'école publique et évacuer les cadavres. Brooks rassure Clay Quatermain : le sang radioactif de Parker va éliminer l'enzyme responsable de la transformation en vampire. Des agents en armure intégrale récupèrent le cadavre de Dracula, avec le pieu bien fiché dans son cœur.



Dans le passé, Madame Vanity s'occupe du jeune Eric encore enfant comme elle l'a promis à sa mère mourante. En particulier, elle lui donne une dose de son propre sang qu'elle prélève chaque jour, en lui expliquant qu'il s'agit d'un médicament. À bord de la forteresse volante Helicarrier Périclès V du SHIELD, un agent vient prendre la relève de Baker : il le retrouve allongé sur le sol, en caleçon avec un pieu de bois fiché dans le cœur. L'agent qui est aussi un vampire donne l'alerte. Dans le laboratoire biologique, deux autres agents, eux-aussi des vampires, sont en train de prélever délicatement une écharde du pieu fiché dans le cœur de Dracula. Blade fait irruption dans la salle : les agents vampires dégainent leur couteau, l'attaquent et le font passer à travers la baie vitrée. Il se retrouve à tomber plus bas avec plusieurs dizaines d'agents vampires du SHIELD ayant déployé leurs ailes et qui l'attaquent. Au temps passé, Eric et sa mère adoptive rentrent de la bibliothèque, et voient un homme se faire agresser par deux autres. Eric s'apprête à intervenir même s'il est encore trop jeune et qu'il ne fait pas le poids, mais la victime brise sa cane en 2 et poignarde chacun de ses assaillants en plein cœur, d'un seul mouvement. Les deux agresseurs se dissolvent dans un nuage de fumée. Au temps présent, Blade fait ce qu'il peut pour conserver un peu de liberté de mouvement et il actionne un détonateur : des ouvertures apparaissent à plusieurs endroits de la carlingue, laissant passer la lumière du soleil.



Plusieurs possibilités : le lecteur est attiré vers ce recueil parce qu'il aime bien ce personnage qu'il a découvert avec la première série Tomb of Dracula réalisée par Gene Colan & Marv Wolfman, ou par la trilogie de film avec Wesley Snipes (1998, 2002, 2004), ou encore par la série télévisée (2006) développée par David S. Goyer, ou parce qu'il apprécie le scénariste, ou encore l'artiste. Ce personnage a été créé par Marv Wolfman & Gene Colan, et est apparu pour la première fois en 1973, dans le numéro 10 de la série The tomb of Dracula. C'est la raison pour laquelle le scénariste et les responsables éditoriaux ont tout fait pour que Gene Colan dessine quelques pages (2) du dernier épisode. Avec la couverture, le lecteur peut craindre que Guggenheim fasse tout pour intégrer Blade dans l'univers partagé Marvel, et qu'il croise tout plein de superhéros. En fait la rencontre avec Spider-Man est assez brève les 2 fois, celle avec Wolverine a bien lieu avec affrontement de circonstance et résolution inhabituelle. Il y a l'apparition de 2 ou 3 autres individus soit superhéros au premier degré, soit proche du statut de superhéros avec costume moulant, mais ça reste anecdotique, et le scénariste s'en sort très bien pour rester dans un ton adulte et noir, sans que sa narration ne soit tirée vers le bas par des couleurs vives et éclatantes, et des superpouvoirs plus ridicules que la notion de vampire. Blade lui-même est habillé de noir tout du long, avec long imperméable en cuir, ou sweatshirt noir juste-au-corps, sans oublier ses lunettes de soleil, une apparence éloignée d'un superhéros.



Marc Guggenheim est un producteur et un scénariste de plus d'une quinzaine de séries télé, la majorité ayant rencontré un vrai succès, et il a écrit pour plusieurs séries de Marvel et quelques-unes de DC Comics. Il explique dans la postface que son responsable éditorial ne pensait pas que cette série rencontrerait un grand succès et qu'elle s'arrêterait au mieux à l'épisode 6. Le scénariste ajoute qu'il est très satisfait d'avoir pu compléter une année de parution avec le même artiste tout du long. Il raconte en fait deux histoires en une : des missions au temps présent au cours desquelles Blade élimine des vampires et qui finissent par former une intrigue au long cours, et l'histoire du personnage depuis sa naissance avec des événements qui trouvent souvent leur conséquence dans le présent. Le lecteur se retrouve vite impliqué auprès de cet individu qui fait un usage systématique de la force pour détruire une engeance toxique pour l'humanité, des prédateurs cruels. Il acquiert de la personnalité avec son enfance, son adolescence et les drames qu'il traverse. Eric Brook est un individu endurci qui ne s'en laisse pas conter, sans illusion romantique aucune. Il gagne également en humanité par sa relation avec Hannibal King, un autre personnage issu de la série Tomb of Dracula (créé en 19744 dans l'épisode 25). D'épisode en épisode, le lecteur comprend mieux ce qui a pu plaire dans l'écriture de ce scénariste, au vieux professionnel cynique qu'est Howard Chaykin.



Scénariste et dessinateur se complémentent bien, étant en phase sur le plan narratif. Alors que le lecteur habitué de l'artiste pourrait appréhender un décalage entre sa personnalité visuelle et une histoire de vampire flirtant avec le registre superhéros, il s'avère au contraire qu'il apporte une saveur unique au récit. Il retrouve son usage régulier des cases en insert pour donner plus de rythme à la page. Il constate qu'il a dû se montrer très exigeant avec ses assistants car le soin apporté à représenter les décors et les environnements est remarquable. Non seulement, chaque endroit contient des éléments qui le rendent unique, mais en plus il met à profit l'infographie pour appliquer des textures sur de nombreux éléments, leur donnant ainsi plus de consistance, avec des matériaux qui ressortent. Sa reconstitution des décennies passées est remarquable, avec utilisation discrète de référence photographique pour les rues et les façades. Comme à son habitude, il apporte un grand soin à représenter lest tenues vestimentaires, à la fois celles d'époque, à la fois celles du temps présent, plusieurs personnages ayant un goût très sûr en matière de vêtements. Toujours comme à son habitude, il donne des visages assez marqués à ses personnages qui du coup ne sont pas vraiment beaux, portant la marque de leurs défauts de caractère sur leur visage. Il conçoit des plans séquences bien construits pour les affrontements physiques, sans exagérer sur la violence et les blessures sadiques comme il a pu le faire par le passé. Selon toute vraisemblance, l'artiste garde à l'esprit qu'il ne doit pas transformer cette série en une bande dessinée pour adulte. Il a également dû passer des consignes directives au lettreur Rus Wooton pour que les onomatopées et les bruitages soient le plus graphique possibles. La narration visuelle est donc de très grande qualité, premier degré, Chaykin ayant mis la pédale douce sur l'ironie sous-jacente habituelle dans ses pages.



Le lecteur (re)découvre une version adulte de Blade, tueur de vampires, individu solitaire que sa condition de dhampire met à l'écart et des humains et des vampires. L'intrigue prend de l'ampleur au fur et à mesure des épisodes, sans devenir complexe. Le dessinateur ne faiblit pas un seul instant, avec une narration descriptive riche et personnelle. Le lecteur prend grand plaisir à suivre une histoire bien construite, s'habitue vite au mouvement de balancier entre le présent et le passé, et s'attache rapidement à ce héros sombre et tragique, intelligent et futé, qui profite de ses capacités physiques pour encaisser beaucoup. À la rigueur, le lecteur peut trouver que l'arme qu'il se fixe au poignet gauche tire un peu le récit vers le bas, mais les auteurs parviennent quand même à s'en débrouiller. L'épisode supplémentaire est avant tout un prétexte à une nouvelle rencontre entre Balde et Wolverine qui vont s'affronter dans un premier temps, puis rapidement faire équipe contre des vampires. Le style peint des pages est sympathique, mais ne parvient pas à masquer l'absence criante de décors, une narration plus haute en couleurs que celle de Chaykin, mais aussi plus creuse.
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X-Men, tome 3

Il s'agit du premier tome d'une série consacrée à une nouvelle équipe des X-Men, menée par Jean Grey, revenue au monde des vivants dans Phoenix Resurrection: The Return of Jean Grey (2018). Il comprend le numéro annuel 1, ainsi que les épisodes 1 à 5 de la série mensuelle, initialement parus en 2018, tous écrits par Tom Taylor. Le numéro annuel a été dessiné et encré par Pascal Alixe, avec une colorisation réalisée par Chris Sotomayor. Les épisodes 1 à 5 ont été dessinés et encrés par Mahmud Asrar, avec une mise en couleurs d'Ive Svorcina (épisodes 1 à 3) et Rain Beredo (épisodes 4 & 5). Les couvertures ont été réalisées par Travis Charest. Ce recueil comprend également les couvertures variantes réalisées par Arthur Adams, Mahmud Asrar, Phil Jimenez, Dave Johnson, Pepe Larraz, Rob Liefeld, Skottie Young, John Tyler Christopher, Javier Garrón, Brent Shoonover.



Annuel 1 - Jean Grey se tient devant une demi-douzaine de X-Men et leur déclare de but en blanc que c'est bien elle, qu'elle est totalement dissociée de l'entité Phénix et qu'elle n'est pas revenue pour reprendre sa vie d'avant ou pour accepter le monde comme il est. En face d'elle, se tiennent Colossus, Nightcrawler, Beast, Storm, Kitty Pryde et Iceman, ainsi que Old man Logan, Rogue et Magik. Ayant échangé quelques mots avec chacun, elle accepte la proposition de Kurt Wagner de la téléporter ailleurs, sur la pelouse de l'institut Xavier, où ils assistent à un moment de haine ordinaire anti-mutant. Puis Jean Grey reprend ses prises de contact, en commençant par Rachelle Grey. Épisodes 1 à 5 - Jean Grey a décidé d'agir contre le sentiment anti-mutant. Elle a donc composé une nouvelle équipe de X-Men comprenant d'elle-même, Gentle (Nezhno Abidemi), Trinary, Honey Badger (Gabby Kinney) et Wolverine (Laura Kinney), Namor et Nightcrawler (Kurt Wagner). Ils interviennent dans une ville pavillonnaire pour sauver Heather, une enfant, d'un groupe d'humains décidés à la tuer dans son lit.



Deux mois plutôt à Roosevelt Island à New York, 2 individus cagoulés s'étaient emparés d'une voiture en extrayant de force sa conductrice. Ils s'étaient rapidement rendu compte de la présence d'un bébé à l'arrière, capable de hurler de manière à leur faire perdre toute concentration, une manifestation inhabituelle d'un pouvoir de mutant avant l'adolescence. Wolverine/X-23 et Honey Badger étaient intervenues, sans grand succès, recevant l'aide inattendue de Jean Grey et Nightcrawler. Suite à ce sauvetage efficace et rapide, les 2 journalistes de la chaîne ANB s'étaient lancés dans une discussion animée, l'un avançant des arguments anti-mutant, l'autre essayant de ramener les faits à une juste proportion. Peu de temps après, Jean Grey avait décidé d'un plan d'action pour lutter contre ces manifestations haineuses, et protéger de manière efficace les mutants. Elle avait sollicité l'aide d'une demi-douzaine de monarques et chefs de gouvernement dont celui du Wakanda, pour ensuite prononcer un discours aux Nations Unies. Elle avait atteint ses fins, mais avait été filmée à la sortie, donnant l'impression de tuer l'ambassadrice du Royaume Uni, sans provocation apparente.



De 2013 à 2015, les 2 principaux titres X-Men furent écrits par Brian Michael Bendis, à la grande satisfaction d'une partie du lectorat, au désarroi d'une autre qui ne retrouvait pas du tout la métaphore sur l'intégration et la tolérance incarnée par les mutants. Suite au départ de ce scénariste, les responsables éditoriaux ont confié les 2 principales séries (X-Men Gold) l'une à Marc Guggenheim pour des histoires assez tièdes et consensuelles, l'autre (X-Men Blue) à Cullen Bunn un auteur qui écrit plus vite que son ombre. Le lecteur n'est donc pas forcément impatient de découvrir une troisième série avec en plus Jean Grey revenue d'entre les morts, pour un démarrage qui sent le réchauffé. Incapable de renoncer à tout espoir, il entame la lecture du numéro annuel, consacré essentiellement à la reprise de contact de Jean Grey avec ses anciens amis des X-Men, ainsi que le roi des Inhumains, responsable de la mort de Cyclops. Ce premier épisode n'est pas renversant, car la personnalité de Jean Grey est finalement assez diluée. Tom Taylor prend des précautions en faisant dire à Jean Grey qu'elle a décidé d'agir de manière significative pour obtenir des résultats, et de ne pas se résigner à l'état du monde. Il se rend compte que le personnage a été porté mort en 2003, et que 15 ans se sont donc écoulés, permettant d'oublier ses caractéristiques. Il peut donc accepter facilement ce nouveau positionnement.



Pour ce numéro annuel, Tom Taylor réalise une suite de scènes sur le fil du rasoir. Le lecteur comprend bien qu'il lui faut évoquer les sentiments de Jean Grey fraîchement revenue à la vie et peu satisfaite de ce qu'elle découvre, à la fois l'état du monde actuel, à la fois les événements survenus durant sa mort. Il en découle des dialogues assez convenus, manquant de fluidité, mais qui ne sonnent pas faux pour autant. Le récit passe par les points de passage obligés, sans réel faux pas, mais en manquant de naturel ou d'émotion. Pascal Alixe réalise des dessins s'écartant un peu de la norme des superhéros, avec des traits de contour très fins et des surfaces épurées. Chris Sotomayor se charge d'en renforcer le relief en jouant sur les nuances. Il accomplit également un gros travail pour nourrir les arrière-plans souvent vides, et pour aouter les effets spéciaux lors des utilisations de superpouvoirs. Le lecteur éprouve donc quelques difficultés à se sentir réellement impliqué par des dessins à l'apparence un éthérée, et par une narration globale un peu distante.



Le lecteur passe alors à l'histoire proprement dite, toujours en attente de découvrir qu'elle va être la direction générale de la série. Un peu surpris, il se rend compte que c'est exactement l'objectif prioritaire de Tom Taylor. Jean Grey l'a annoncé ; elle le fait. Elle ne souhaite pas voir des mutants être victimes de haine ordinaire. Après quelques sauvetages in extremis, elle décide de son plan d'action, le met en œuvre et obtient des résultats. Le lecteur est assez satisfait de sa ligne de conduite, logique et pertinente. Il comprend mieux la présence de 2 des membres de l'équipe. Il découvre d'où sortent les petits nouveaux. Le scénariste ne se contente pas de resservir des scènes du passé, présentées dans un ordre un peu différent. Il apporte du sang neuf et il reprend la métaphore de la différence et surtout de la haine raciale. Le lecteur se rend compte que Taylor ne se focalise pas tant sur la haine que sur les comportements agressifs. Il met en scène les propos démagogiques déversés par certains commentateurs télé aux États-Unis, ainsi que les comportements dépourvus de toute réflexion, uniquement générés par des réactions émotionnelles nourries par une psychose entretenue par des chefs d'opinion qui savent en tirer un profit, au travers d'une augmentation de leur audimat. En ce sens, le scénariste effectue une transposition directe de l'air du temps, entre Fake News et vantardises mensongères éhontées.



Le lecteur se surprend à reprendre espoir en se disant que les responsables éditoriaux ont choisi le bon scénariste et lui ont laissé assez de latitude pour réaliser une série présentant un intérêt autre que celui de la nostalgie ou de l'opportunisme mercantile. Il redescend graduellement de son nuage au fil des épisodes. Il comprend bien que tout ne pouvait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes et que forcément Jean Grey et son projet se heurteraient à des obstacles. Néanmoins, la manipulation menant à montrer Jean Grey assassinant l'ambassadrice à la télé apparaît comme forcée. De plus, le scénariste ne s'est pas trop foulé en choisissant l'ennemie à l'origine de cette manipulation, et il ne propose pas de motivation plausible. La tension baisse encore d'un cran quand Trinary réussit à libérer un robot Sentinel géant et à en faire le moyen de transport des X-Men, parce que ça sent le réchauffé et la fausse coolitude. Il reprend un peu confiance avec la nouvelle forme de Sentinel, en se disant qu'avec le temps Tom Taylor pourrait être à même de donner plus de consistance à sa série.



Le lecteur a le plaisir de voir que ces 5 premiers épisodes sont dessinés par un seul et unique artiste et qu'il n'y a pas de changement en cours de route, ou d'arrivée de renfort d'un ou deux autres artistes pour terminer les épisodes. Il se rend compte que Mahmud Asrar dessine à la manière de Stuart Immonen. Les traits de contour sont un peu plus appuyés que ceux de Pascal Alixe, avec de légères variations pour leur donner plus de relief. L'artiste reste dans un registre descriptif, avec des surfaces un peu épurées, conduisant à une lecture rapide de chaque page. Il applique quelques aplats de noir en leur donnant une forme assez fluide comme Immonen, mais de manière très parcimonieuse, ce qui donne des pages parfois palpables, et d'autre fois moins consistantes car dépourvues de ces aplats. De manière assez surprenante, il choisit de représenter Jean Grey comme une jeune femme, moins âgée que Kurt Wagner ou que T'Challa, quasiment de l'âge de Laura Kinney, ce qui est assez déconcertant pour un personnage ayant fait partie de l'équipe originelle des X-Men. Sa direction d'acteur est un plus convaincante, à la fois pour les expressions des visages et pour les postures des personnages. En particulier, il montre la grâce de Jean Grey dans ses mouvements. Il représente les décors avec plus de régularité que Pascal Alixe, sans pour autant montrer des environnements à couper le souffle. Les scènes d'action présentent un bon rythme, mais sans image assez mémorable pour rester à l'esprit. Ive Svorcina puis Rain Beredo effectuent un travail de mise en couleurs compétent qui complète bien les dessins, sans les écraser.



Ce premier tome laisse le lecteur un peu sur sa faim. Il découvre avec plaisir que Tom Taylor a su concevoir une direction intéressante pour la série, sans se contenter de réchauffer un supercriminel emblématique pour la confrontation du mois. Le scénariste manque encore un peu d'aisance pour réussir à faire passer l'émotion et la personnalité des protagonistes. Il se repose sur une criminelle aux motivations non explicitées, et ressort l'idée d'un robot Sentinel intégré à l'équipe des X-Men. Pascal Alixe et Mahmud Asrar effectuent un travail de mise en image facile à lire, mais tout aussi facile à oublier, faute d'environnements saisissants, d'affrontements spectaculaires, de nuances dans le jeu des acteurs.
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Justice Society of America: Monument Point

Ce tome contient les épisodes 50 à 54, parus en 2011 ; ce sont les derniers de la série, DC Comics ayant remis à zéro son univers partagé en septembre 2011 avec The new 52. Il fait suite à Supertown (épisodes 43 à 49) qu'il vaut mieux avoir lu avant.



Épisode 50 - Il s'agit d'un numéro anniversaire qui se décompose en 4 parties. Première partie (10 pages dessinées par George Perez) : Marc Guggenheim résume la genèse de Flash (Barry Allen), Batman (Bruce Wayne), Superman (Clark Kent), Green Lantern (Hal Jordan), et quelques autres pour rappeler qu'ils n'étaient pas les premiers et que leur carrière a été inspirée par leurs aînés. Les dessins de Perez sont minutieux et à croquer comme d'habitude. Suivent 6 pages consacrées à Per Degaton, un supercriminel obsédé par les voyages dans le temps, ennemi historique de la JSA (dessins sympathiques de Freddie Williams II). La séquence suivante se déroule pendant les années 1950, alors que les membres de la JSA doivent déposer devant le House Un-American Activities Committee (HUAC). Cette partie est illustrée par Howard Chaykin qui réussit à rendre plausible des adultes costumés devant les membres de l'HUAC, tout en leur donnant des expressions adultes, désabusées et cyniques. 10 pages de délice à base d'ironie et de second degré. Cet épisode se termine par 18 pages mettant face à face la JSA et Per Degaton. Les dessins de Tom Derenick sont embellis par la savante mise en couleurs de Mike Atiyeh.



Épisodes 51 à 54 (illustrations de Tom Derenick pour 51 & 52, puis de Jerry Ordway pour 53 & 54) - Jay Garrick (Flash) a été élu maire de Monument Point. La JSA a installé ses quartiers dans cette ville. Plusieurs tâches les attendent. Tout d'abord, Green Lantern (Alan Scott), Blue Devil (Daniel Cassidy) et Doctor Fate (Kent Nelson) vont essayer de sauver l'âme de Lightning (Jennifer Pierce), pendant que Dr. Mid-Nite et Ri tentent de sauver son corps. Mister Terrific va tenter de découvrir ce qui provoque la dégénérescence de son intelligence et la JSA va percer le mystère de ce qui repose sous Monument Valley, avec l'aide des Challengers of the Unknown (Kyle "Ace" Morgan, Matthew "Red" Ryan, Leslie "Rocky" Davis, Walter Mark "Prof" Haley et June Robbins).



Dans le tome précédent, Marc Guggenheim a rapatrié l'autre moitié de la JSA qui avait été baguenauder dans une série dérivée, le temps de 2 tomes (Constellations & Glory days). Il y a donc pléthore de personnages. Il rajoute encore 3 de ses créations (Red Beetle, Ri et Darknight), et invite les Challengers of the Unknown. Place à l'action ! Avec autant d'individus, impossible de développer qui que ce soit.



Le sauvetage de Lightning est plus dicté par le simple souhait de ramener le personnage, plutôt que par une logique interne à la série. Mais c'est l'occasion d'apprécier les visuels élaborés et inventifs de Tom Derenick. Dans la suite du récit, Guggenheim entremêle les conséquences de l'engagement de Jay Garrick en tant qu'élu, avec la découverte du mystère sous Monument Point. L'arrivée de Jerry Ordway aux dessins pour les 2 derniers épisodes ramène le style graphique dans les années 1980, du comics de superhéros pour un public plus jeune (adolescent) avec des images claires et une violence moins graphique. Le scénario revient lui aussi à un mode plus simple. En particulier il est difficile d'avaler que les superhéros sont idiots au point de finir par libérer ce que renferme les sous-sols de la ville. La coïncidence permettant aux Challengers de briller est également difficile à avaler.



Marc Guggenheim change donc son fusil d'épaule en cours de route (pour les 2 derniers épisodes). Il débute ce tome par continuer de développer la notion d'héritage et de mettre en avant les nouvelles responsabilités venant avec l'âge. S'il est familier des personnages de la JSA, le lecteur pourra se repaître des détails inclus par le scénariste (telle l'armure de Green Lantern, en provenance directe de Kingdom Come). L'activité de Jay Garrick en tant que maire reste brève, mais Guggenheim sait donner une idée assez juste et amusante des problématiques abordées lors d'un conseil municipal. La deuxième partie (épisodes 53 & 54) ressemble plus à un hommage aux comics d'antan, avec un rythme soutenu pour pouvoir clore l'intrigue dans les délais impartis par la cessation de la série. Pour le coup, Guggenheim joue plus sur le registre de la nostalgie. Curieusement, la narration ne souffre pas trop de passer d'un extrême (l'HUAC dessiné par Chaykin) à l'autre (l'accumulation de superhéros contre le gros méchant générique dessiné par Ordway). Tout se passe comme si Guggenheim avait souhaité passer en revue tout le spectre des aventures de la JSA au fil des décennies, un hommage mérité avant de clore la série.
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N. (BD)

Cette bande dessinée tirée d'une nouvelle de Stephen King ne m'a pas trop impressionné. Sans être mauvaise, l'histoire n'en pas non plus extraordinaire. Le gros point positif c'est que les dessins sont beau. Sinon, c'est une histoire que l'on voit venir des kilomètres à la ronde. À moins d'être un fan de Steven King, je vous conseille de passer votre tour.
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N. (BD)

J'ai trouvé cette adaptation de très bonne qualité. Déjà le dessin est tout simplement superbe, les expressions sont très bien rendues et donnent du caractère à la bande dessinée. L'intrigue bien que convenu est bien amenée et angoissante à souhait. Il ne me reste plus qu'à trouvé d'autres titres des mêmes auteurs.
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N. (BD)

On vous aura prévenu : n'allez jamais au Champ d'Ackerman, jamais !



Dans cette nouvelle d'une centaine de pages, Stephen King nous fait naviguer entre le réel et l'irréel. Comment savoir si notre cerveau nous joue des tours quand tout semble si réel.



C'est comme se réveiller d'un rêve et prendre cinq minutes pour se demander si tout cela c'est vraiment passé.



A la fin de N. vous aurez la même sensation, est-ce vrai ce que N. raconte ? Non c'est impossible... Quoi que...



Je ne peux vous en dire plus sans vous spolier, alors foncez à la librairie vous procurer cette chouette édition à la magnifique édition.
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Arrow, la série TV, tome 2

Un panel collectif de dessinateurs, particulièrement rodés qui intéressera les néophytes et qui comblera les fans de la série TV.
Lien : http://www.actuabd.com/Arrow..
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Halcyon

http://lacasebd.overblog.com/2014/08/halcyon.html



Halcyon est une surprise super bien agréable en cette période estivale ; Suivez le guide :)

C’est en visionnant le film Watchmen que les auteurs (couple dans la vie) Marc Guggenheim et Tara Butters se demandent ce qu'il arrivera si la guerre n'existait plus du jour au lendemain, si le crime, le mal et tous ces attenant disparaissaient ... c'est sûr que ça ferai chelou mais c’est sur cette idée que né Halcyon.

Dans un future proche, le crème de la crème des supers héros se sont réunions sous le nom Halcyon , genre de Justice League mais en plus up-to-date, regroupant des êtres au super pouvoir menant une lutte sans relâche contre le crime et les super-criminels (bouh !) ; Sauf que dernièrement un phénomène inexplicable envahie la Terre et ces vivants … le crime diminue, la délinquance disparait et des questionnement vont se poser dans la tête de nos super-héros : Que vont’ ils devenir ? Que vont’ ils faire ? Vendeur a McDo du coin ? Surtout que le super-criminel Oculus , genre le super méchant méchant, rend lui aussi les armes et remet son tablier à la justice. Le monde est-il devenu fou où est-ce un miracle ?

Même si tous cela semble « affreusement » bizarre, les hommes et nos héros vont accepter cet état de fait miraculeux, sauf Sabre, héros urbain, justicier, psychopathes à ces heures, qui décide d’enquêter à tambour battant sur l'origine de ce miracle … et si ce n’en n’étais pas un miracle mais que ce dernier hourdait (du verbe hourder) un quelque chose de pas honnête genre sinueux et machiavélique ?

Sous la plume de Guggenheim et Butters voici une intrigue complexe qui explore le côté relationnel entre les personnages et qui verra ces derniers affronter les fantômes. Un scénario bien construit mélangeant une histoire prenante avec de l’introspection sur la psyché des super-héros (des tarés en fait), de la super-baston (évidemment) surtout que c’est Mark Englert, dessinateur de la série zombie Revival , qui mène la truelle avec aisance et nous balance un dessin épuré et originale en phase avec cette intrigue.

Du coup, on se retrouve avec une aventure intelligente et des plus surprenantes qui vous empêchera de lâcher le bouquin avant d'arriver à sa conclusion. Un récit qui plaira aux amoureux d’histoire un peu moins main-Stream genre ce que nous pondent Batman, Superman, Spiderman et tous ce qui se termine en man.

Petit kwak, c’est disponible en VO chez Comics (pour la VO) et en espagnol chez Planeta DeAgostini mais pas de version frenchies en vue mais ce n’est pas ce genre de détails qui va vous faire peur hein ! ;) 132 pages de bonne bd cela ne se refuse pas.

Vous cherchez une histoire dynamique, si vous aimez les histoires bien chiadées, complexe, hors normes, qui malmènera les standards usuels des comics américains et avec une histoire qu'on n’a pas relue 30000 fois ? … Halcyon
Lien : http://lacasebd.overblog.com..
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X-Men Select n°3 Instinct de retour

Les Nouveaux Mutants retrouvent Blink aux prises avec un groupe de métal qui produit des catastrophes naturelles...

Malgré quelques jolies réparties (Abnett & Lanning n’aiment rien tant que l’ironie mordante), le script n’est jamais intéressant et les graphismes lassants (notamment ces visages aux grimaces exagérées). La dernière histoire avec ce rendez-vous entre le Diable et Amara est plutôt drôle mais d’une incroyable naïveté. A noter enfin que l’épisode supplémentaire de To serve & protect ne concerne pas du tout Kitty Pryde, comme indiqué dans le sommaire, mais Ororo/Tornade. Et elle n’a aucun intérêt.
Lien : http://arpenteur-de-pages.ov..
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N. (BD)

N. est une nouvelle de Stephen King parue dans le recueil Juste avant le crépuscule que je n'ai pas encore lu. Ça me semble important de le signaler, dans le sens où cette bande-dessinée est donc ma toute première approche de cette histoire. Une adaptation sous forme de mobisodes (épisodes courts destinés à être lus sur un téléphone mobile) a précédé sa parution en librairie, mais je ne l'avais pas vue non plus, du moins pas en entier. Pour ceux que cela intéresse, sachez qu'elle est disponible à cette adresse.



Mais revenons-en à cette effrayante bande-dessinée. L'histoire en elle-même est formidable d'angoisse. Le mal qui hante le champ d'Ackerman se propage, lentement mais sûrement, à tous ceux qui s'y rendent, acceptant ainsi de devenir les gardiens d'un bien noir secret, jusqu'à ce qu'ils se suicident, poussant un de leur proche à aller investiguer sur les lieux, et à se faire ainsi contaminer à son tour. Le pire dans cette histoire, c'est qu'elle n'a potentiellement pas de fin, parce qu'il y aura toujours quelqu'un pour chercher à comprendre.



Les dessins d'Alex Maleev sont criants de vérité et de réalisme, certains vont même jusqu'à avoir des allures de photographies retravaillées. C'est particulier pour une bande-dessinée, mais c'est vraiment ce qui m'a d'emblée fait plonger au cœur de cette histoire, on a l'impression d'y être, d'avoir sous les yeux les pièces du dossier de N. De son coté, Mark Guggenheim utilise l'artifice de la voix off pour nous conter son histoire, beaucoup de choses sont suggérées pour bien mettre en valeur l'état dans lequel sont les différents narrateurs au moment où ils s'expriment. Notre imagination fait le reste, et la terreur s'installe.



Le rythme étant assez soutenu, il m'a été difficile de m'arracher à cette lecture. Et même si la fin est assez prévisible – je l'ai sentie venir dès que j'ai su que Charlie était journaliste – c'est une bien belle adaptation que celle-ci, et je ne regrette pas une seconde mon investissement.
Lien : http://etemporel.blogspot.fr..
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N. (BD)

Visuellement, le dessin photo-réaliste d'Alex Maleev contribue à installer une atmosphère angoissante qui distille admirablement la folie contagieuse des différents protagonistes, sans jamais perdre ce sentiment de réalité qui contribue à rendre la peur tangible.
Lien : http://www.bdgest.com/critiq..
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