«Ils ont eu tort de prendre ma fille !» Elle vit Mlle Fergusson froncer les sourcils. «Imaginez... votre fille. Je lui ai fait du mal une fois. C'était horrible de faire ça, je le sais. Mais de là à me punir jusqu'à la fin de ma vie !»
L'assistante sociale l'observait avec ce regard que les humains réservent aux cafards. La plupart des gens frappaient leurs enfants. Mais si vous touchiez des allocations et que vous étiez en liberté surveillée et que la totalité de l'établissement social qui vous mettait dans une case avait le droit de faire régulièrement incursion dans votre cuisine et de regarder dans vos placards et sous votre lit, de compter les punaises et vos chaussures, vous aviez intérêt à ne pas battre votre enfant une seule fois. Ils avaient officiellement appelé Angelina "l'enfant maltraitée et négligée". Elle avait été méchante avec Angie, elle avait passé ces mois après qu'on lui avait annoncé la mort de Claud à avaler des sédatifs, à boire du mauvais vin rouge. Elle s'était injecté du speed deux ou trois fois. Elle avait cru que rien ne pourrait plus lui faire mal - jusqu'à ce qu'elle perde Angélina. Peut-être qu'on avait toujours plus à perdre jusqu'à ce que, comme à Claud, on nous prenne aussi la vie.
«La connaissance est décédée... il s'agit de... du pick-pocket noir handicapé dont vous étiez l'assistante.»
Son visage se ferma un instant. Ils vous piégeaient pour que vous disiez quelque chose, puis ils sortaient leurs interprétations qui détruisait votre vie. Pour transformer votre vie en un schéma maladif.
"Des aiguilles dans le cerveau..." Cela sonnait comme un fantasme fou - comme les fours à micro-ondes qui brûlaient la magie de Sybil. Glenda affirmait que les électrochocs étaient une fraise de dentiste. Peut-être qu'ils avaient injecté quelque chose dans la tête d'Alice, une nouvelle drogue administrée directement dans le cerveau ? Ça aussi c'était fou. Ces nouvelles drogues qu'ils essayaient transformaient vos reins en pierre ou faisaient gonfler et noircir votre langue dans votre bouche ou faisaient apparaître des croûtes sur votre peau ou faisaient tomber vos cheveux par poignées, comme de la bourre de vieux canapé. Peut-être qu'une drogue injectée en plein dans le cerveau pouvait vous transformer en zombie aussi rapidement que trop de chocs électriques.
Pourtant, au lieu de se regarder avec plaisir et penser "comme l’univers est plus riche, car tout le monde n’est pas comme moi", chacyn juge l’autre.. Comme c’est idiot.