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3.75/5 (sur 8 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Marie-Christine Jeanniot est historienne de formation et journaliste dans la presse hebdomadaire.. Spécialiste des questions éducatives, elle a travaillé à Bayard Presse, à l'hebdomadaire La Vie et pour la revue Enseignement Catholique Actualités. Elle a écrit l’histoire de Marie-Danielle Pierrelée, (Seuil, janvier 2000): L'insurgée. Histoire d'un proviseur qui veut réconcilier l’école et les élèves.

Source : http://www.audiable.com/
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
3 octobre 1933, dans le port de Saigon, capitale
de l’Indochine française – aujourd’hui Hô Chi Minh-
Ville, au Vietnam –, Marguerite Donnadieu, 19 ans
et demi, est accoudée au bastingage du Porthos.
Elle regarde une dernière fois les rives de sa
terre natale et les eaux jaunes du Mékong, encore
lourdes des pluies de mousson. Lentement, dans un
mugissement plaintif, le paquebot de cent soixante
mètres de long s’arrache au quai. La compagnie
Air France vient d’être créée, mais un envol trop
brutal ne conviendrait guère à cette seconde naissance.
En revanche, un bateau arborant le nom de
l’un des trois mousquetaires d’Alexandre Dumas
est un parrainage littéraire et guerrier assez approprié
à la situation d’une jeune bachelière partant à la
conquête de Paris. À la distribution des prix du
5
12 juillet, l’élève de terminale, section philosophie,
inscrite en annamite première langue vivante, n’a pas
remporté de lauriers, mais qu’importe, elle a réussi
le baccalauréat. Un sésame pour l’université, dont,
à l’époque, peu de femmes peuvent se prévaloir.
Marguerite Donnadieu a choisi l’instrument de
son combat : ce seront les mots, comme elle s’en
souviendra cinquante ans plus tard, devenue pour
tous Marguerite Duras, dans son roman le plus lu,
L’Amant. « Je veux écrire. Déjà je l’ai dit à ma mère :
ce que je veux c’est ça, écrire. Pas de réponse la
première fois. Et puis elle demande : écrire quoi ?
Je dis des livres, des romans. Elle dit durement :
après l’agrégation de mathématiques tu écriras si
tu veux, ça ne me regardera plus. Elle est contre ce
qui n’est pas méritant, ce n’est pas du travail, c’est
une blague – elle me le dira plus tard : une idée
d’enfant. »
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Paradoxalement, ce qui fut une relation asservissante de la mère à la fille rend la séparation plus complexe que ne l’aurait fait un vrai lien d’amour nourricier. Plus de cinquante ans après, Marguerite en parlera encore: «Je suis encore dans cette famille. C’est là que j’habite à l’exclusion de tout autre lieu. C’est dans son aridité, sa terrible dureté, sa malfaisance que je suis le plus profondément assurée de moi-même…» (L’Amant).
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Elle n’a rien à perdre en quittant une colonie au sein de laquelle sa famille d’enseignants, attachée au travail et au gain plus qu’à l’apparence, est restée assez en marge de la bourgeoisie d’expatriés. Et tout à gagner: la réussite d’une jeune femme qui prétend à des études supérieures pour se tailler une place dans la société commence à ne plus être une utopie dans la capitale française.
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À 19 ans, Marguerite est donc loin d’être naïve. Elle a déjà commencé à se nourrir et à souffrir de l’amour des hommes. Elle y aspire, autant qu’elle le redoute et ne peut y croire. Ce sera, avec l’écriture, la grande affaire de sa vie.
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Littérature : Portrait de femme (2)

- "Ma fille vous demande pardon ; elle n'était pas encore tout à fait prête. Votre Excellence sait comment sont les bonnes femmes dans ces occasions", ajouta-t-il en exprimant en des termes quasiment vernaculaires une pensée d'une légèreté parisienne. "Mais elle sera là dans un instant ; notre maison est à deux pas comme vous savez." L'instant dura cinq minutes ; puis la porte s'ouvrit [...] Devant l'impétuosité de sa beauté les hommes furent incapables d'en remarquer, en les analysant, les défauts qui n'étaient pas rares ; et nombreuses devaient être les personnes qui ne seraient jamais capables de cette élaboration critique. Elle était grande et bien faite, sur la base de critères généreux ; sa carnation devait posséder la saveur de la crème fraîche à laquelle elle ressemblait, sa bouche enfantine celle des fraises. Sous la masse des cheveux couleur de nuit enroulés en d'exquises ondulations, il y avait l'aube de ses yeux verts, immobiles comme ceux des statues et, comme eux, un peu cruels. Elle avançait lentement, en faisant tournoyer sa large jupe blanche et portait sur sa personne la sérénité, l'invincibilité de la femme sûre de sa beauté. Ce n'est que bien des mois plus tard que l'on sut qu'au moment de son entrée triomphale elle avait été sur le point de s'évanouir d'anxiété." (Vignette)

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