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4.01/5 (sur 88 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Marie Compagnon est une écrivaine.

Elle est auteure d'un premier roman, "Jamais trop tard pour être heureux", paru en 2019 aux éditions City, suivi de "Le parfum des femmes" (2021).

En 2022, son livre jeunesse "La Communauté de l’Urbex" devient Lauréat Jeune Public du Prix des Étoiles Librinova 2021.

Avec son troisième roman féminin, "L’Astre de La Havane" (2022), librement inspiré par la vie d'Alicia Alonso, Marie Compagnon vous fait de nouveau voyager, mais délaisse cette fois la Bretagne pour Cuba…

Le 9 mars 2023, Sophie Astrabie et François Coune décerne le Prix des Étoiles Librinova 2022 à "L'Astre de La Havane".

son site : https://www.mariecompagnon.com/
page Facebook : https://www.facebook.com/MarieCompagnon.Auteure/
Instagram : https://theinsta-stalker.com/instagram/mariecompagnon_auteur
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Source : www.librinova.com
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Camélia agite une fois de plus une languette en papier sur laquelle elle vient de déposer quelques gouttes d’un nouvel accord. Ce n’est pas une commande, mais une recherche qu’elle fait juste pour elle, juste comme ça. Une odeur qui lui trotte dans la tête depuis un moment déjà, qui l’accompagne parfois en journée et vient la cueillir jusque dans ses rêves. Où a-t-elle déjà pu la sentir ? Est-ce un parfum connu ? Non, Camélia pourrait le jurer. Cette senteur est apparue avec le printemps, elle avait donc pensé qu’elle puisait son origine dans l’accord naturel de certaines fleurs qui venaient d’éclore. À cette occasion, elle avait donc entrepris un travail de détective olfactif. Quand bien même elle connaissait toutes les plantes, les fleurs et les arbres de sa propriété, elle était allée tous les renifler. Elle avait poussé l’investigation jusqu’à gratter une écorce, écraser une feuille ou deux, arracher un pétale. Rien. Seulement cet effluve, léger mais tenace, qui flotte encore par instants autour d’elle. Camélia ne met plus de parfum pour ne pas brouiller son odorat, et n’utilise que des produits d’hygiène neutre : cela ne provient pas d’elle, c’est là sa seule certitude. Elle a demandé de l’aide à Arthur, sauf que lui ne sent rien. Peut-être est-ce seulement une odeur qu’elle a en tête et que son inconscient la pousse à recréer, persuadé que ce sera un succès.
Camélia inspire une nouvelle fois la fragrance qui émane de la languette. C’est semblable… tout en étant encore un peu différent. Au moins, elle se rapproche.
Désormais, la lumière inonde le jardin et les cascades bleutées des lobélias profitent d’un agréable bain de soleil : il est bientôt midi, et Camélia a oublié d’appeler son fournisseur. Elle ouvre son carnet qui fait office de répertoire et se charge aussitôt de contacter Benoît, d’Arômonde. Sa commande partira jeudi prochain et la jeune femme pourra bientôt découvrir un nouvel extrait, tiré de la sève d’encens oliban. Un produit d’exception en direct d’une petite coopérative du sultanat d’Oman. Camélia aime les fragrances lourdes, épicées et chaleureuses qu’on ne trouve nulle part ailleurs qu’en Orient. Quand elle les respire, elle a aussitôt l’impression de se retrouver dans un cocon, dans lequel rien ne peut lui arriver. Une odeur qui la transporte dans ses souvenirs les plus douillets et rassurants, comme si elle se retrouvait de nouveau enfant, assise confortablement dans un vieux fauteuil qu’elle a toujours connu, enroulée dans un grand plaid familier. Ai-je de quoi cuisiner un gratin dauphinois pour ce soir ?
— Oh Benoît, pourriez-vous ajouter de la rose de Damas ? Je n’en ai plus.
— Très bien.
— Et j’ai failli oublier : il me faut également du jasmin !
— En arôme ou en absolu ?
— Benoît, êtes-vous sérieux ?
À l’autre bout du téléphone, son fournisseur rit.
— Cela ne coûte rien de demander. Attendez…
Elle entend Benoît pianoter sur son clavier.
— Dans votre fichier, je vois que je vous ai déjà envoyé de l’absolu il y a deux mois, remarque-t-il.
— C’est exact, répond Camélia. Je travaille en ce moment sur un projet qui me tient à cœur et je l’utilise en grandes quantités.
— Et parce que vous êtes mon nez préféré, je ferai en sorte que vous ayez tout ce que vous désirez dans votre colis.
Camélia aime bien Benoît, ancien chef cuisinier ayant laissé couteaux et casseroles sur un coup de tête pour aller chasser les senteurs du monde. Cinq minutes plus tard, après un brin de conversation légère, elle raccroche. Même s’il est presque l’heure d’aller déjeuner, elle essaie de nouveau de contacter monsieur Fontana. Encore une fois, les mêmes sonneries sans que personne ne daigne décrocher. Camélia repose le combiné, dépitée. Son entreprise est encore un bébé qui doit engranger davantage de contrats pour se consolider. Elle pourrait entreprendre des démarches contre ce client, vu qu’il a accepté et signé le devis. Mais ce dossier lui a déjà fait perdre assez de temps, elle ne peut se permettre d’en gaspiller plus en lui courant après. D’autant que, pour cela, elle devrait mettre la main au portefeuille en engageant un avocat et en lançant une procédure. Au moins, je n’avais pas encore trop planché sur son projet…
L’entrepreneuse se lève et étire rapidement ses épaules endolories quand son téléphone sonne.
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L'âge qu'on a importe peu. L'âge que l'on se donne, voilà celui qui compte.
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Tu sais, c'est à cela que devrait ressembler l'amour : une danse d'un soir d'été qui n'en finit pas .
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Adriano, la tête baissée vers ses pieds, préférait s’abstenir d’ouvrir à nouveau la bouche. Peut-être qu’avec un peu de chance, Evelyn fonctionnait comme sa mère ? Quand Yolanda grondait son fils, il gardait le regard rivé au sol, attendant que l’orage passe. Dès que le gros de la tempête s’était abattu, il hochait la tête, presque douloureusement, et… retournait vaquer à ses occupations. Il souhaitait de tout cœur qu’il en soit de même aujourd’hui. Après tout, s’ils restaient muets, Evelyn Paris en aurait vite assez et les congédierait : elle semblait être le genre de femme peu désireuse de perdre son temps.
Encore une fois, c’était sans compter sur Celestina :
— On vous observait.
Evelyn fronça les sourcils :
— Pour le compte de qui ?
— Comment cela ? s'enquit la fillette qui ne comprenait pas.
— Qui vous a sollicité ? Le directeur ?
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Naïvement, Camélia avait pensé que ces instants de félicité pourraient durer toute la vie… Illusoire quand on s’occupe d’une nonagénaire. Camélia était pourtant restée en Bretagne et si le monde de l’entreprise n’était pas venu à elle, c’est elle qui s’y était infiltrée en montant sa propre société. Passionnée depuis toujours par les arômes et les odeurs, elle avait donc eu l’idée de reprendre son destin en main et de créer sa propre structure. Et, après quelques stages de formation complémentaires à son précédent diplôme en chimie, elle était devenue nez en free-lance. Elle avait travaillé à l’élaboration de parfums et de parfums d’intérieur, et même récemment, de cosmétiques.
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Je pense que les classes préparatoires ne sont pas faites pour être agréables, juste pour écrémer. Gaspard a pourtant l’air de se plaire, en physique-chimie. Je crois que c’est plus dur pour Nicolas : il aurait aimé quelque chose de plus concret.
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Quand bien même ils avaient abordé le tournant de la préadolescence, ses fils ne lui avaient pas laissé un seul week-end de répit avant qu’ils ne deviennent pensionnaires d’un internat assez éloigné. Que ce soit des cris devant un jeu de console ou le ballon de basket qui résonnait contre la façade, pendant des années, Camélia avait conservé l’espoir secret d’un futur composé de matinées dominicales passées à flemmarder au lit ou sur un canapé. Enfin, cela, c’était avant la création de son entreprise et la venue au monde des jumelles, à l’aube de ses quarante ans.
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Faustin se plaisait à aller au bord de la baie, même en pleine tempête, pour pouvoir entendre la pluie tomber sur l'eau. Quand il est devenu trop vieux pour descendre le chemin sans danger, nous venions dans ce petit salon et je m'installais derrière ma harpe pour imiter le bruit des gouttes... Il fermait les yeux et s'imaginait sur la plage ou au bord d'un rocher, trempé sous le déluge, et ma main dans la sienne... Lors de la première pluie après son départ, j'ai fait la promesse silencieuse que mes mains ne pinceraient plus les cordes pour qui que ce soit.
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Tu sais, c’est à cela que devrait ressembler l’amour : une danse d’un soir d’été qui n’en finit pas.
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Les paysages sont à couper le souffle. Et même quand on ne voit rien, je veux dire quand on n’est pas à proximité des côtes, le simple fait d’être perdu dans cette immensité bleue est déjà un cadeau, lui explique sa mère, extatique.
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