Citations de Marie Lu (246)
À quoi bon croire en ce que vous voyez, si vous ne voyez que ce que vous voulez croire.
La destruction est un choix.
Elle secoue la tête avec lenteur, abattue, et elle croise mon regard. La tristesse la pare d'une beauté extraordinaire, comme un manteau de neige sur des terres stériles.
-Salut, dit-il. Je m'appelle Daniel.
-Salut, dis-je. Je suis June.
Cette fille a des yeux d’aigle et rien ne lui échappe. « Regardez ce bâtiment. Les volets du troisième étage ont été récupérés dans un quartier huppé. Ils sont en merisier. » Avec un couteau, elle est capable d’épingler un hot-dog du premier coup sur l’étal d’un marchand inattentif. Son intelligence se sent dans chacune de ses questions, dans chacune de ses remarques. Son innocence la différencie de la plupart des personnes que j’ai rencontrées au cours de ma vie. Elle n’est ni cynique ni blasée. La rue ne l’a pas brisée. Elle l’a rendue plus forte.
« Je ne me sens tellement pas à ma place ici. Qu'importe combien la République me paye, je serais toujours le garçon des rues. »
-Pourquoi "Day" ? Pourquoi "Jour" ?
-Un jour, c'est vingt-quatre heures. Vingt quatre heures pendant lesquelles tout est possible. Tu vis dans l'instant, tu meurs dans l'instant, tu affrontes la vie un jour à la fois.
Son sourire déforme sa cicatrice tandis qu'il applaudit de ses main gantées. Son uniforme arbore assez de médailles et d'insignes pour l'entraîner au fond de l'océan
l n'y a pas la moindre correction en rouge. Sa copie n'a pas été touchée.
Je retourne à l'en-tête et je regarde les résulatas de l'entretien et des épreuves sportives. les deux sont parfaits. Je remarque alors quelque chose de curieux. Il y a une ligne manuscrite juste à côté de la note d'oral : "Attention."
Day n'a pas échoué à l'Examen. Loin de là. Il a obtenu la même note que moi : mille cinq cents points. Je ne suis plus le seul prodige de la République à avoir réalisé un sans-faute.
Je m'efforce de penser à Eden, à la somme que je dois rassembler avant l'échéance fatale, mais, au bout de quelques minutes, j'échafaude déjà de nouveaux plans pour miner l'effort de guerre de la République. Je pourrais me glisser dans un dirigeable, siphonner un peu de précieux carburant et le revendre au marché noir ou le distribuer à ceux qui en ont besoin. Je pourrais aussi détruire l'appareil avant qu'il soit envoyé au front. Et si je sabotais le réseau électrique de Batalla ou d'une base aérienne ? Je me concentre sur ces projets.
Mais dès que mon regard se pose sur la Fille, ou que je sens ses yeux sur moi, mes plans s'évanouissent et je ne pense plus qu'à elle.
Je n’ose pas quitter la maison des yeux. J’ai peur de battre des paupières de crainte de manquer quelque chose. Mes doigts pianotent nerveusement sur le manche de mon couteau.
Quarante minutes. Cinquante minutes. Une heure.
— Il se passe quelque chose, murmuré-je.
Tess esquisse une moue dubitative.
— Tu n’en sais rien.
— Bien sûr que si, je le sais. Pourquoi resteraient-ils si longtemps si tout allait bien ?
Mais les murmures restent des murmures, car personne ne veut s'attirer les foudres de la République. Cependant, les gens refusent de se taire
La colère que j'éprouvais contre lui a disparu.Si je découvre la preuve qu'il n'a âs tué Metias, je n'aurais plus de raison de le haïr. Avant le meurtre de mon frère, j'étais fasciné par sa légende et toutes les histoires qu'on racontait à son sujet. Aujourd'hui, je ressens cette fascination renaître. J'imagine son visage, si beau malgré la douleur, les tortures et le chagrin, ses yeux bleus brillants et si sincères. J'ai honte de l'avouer, mais j'ai beaucoup apprécié notre brève conversation dans la cellule. Sa voix me fait oublier les pensées qui me hantent. Elle réveille mon désir, ma peur et parfois ma colère, mais elle ne me laisse jamais indifférente. Je n'ai jamais éprouvé de telles sentations.
-Tu as tout sacrifié, dis-je en essuyant les gouttes qui perlent aux cils de June. Ta vie. Tes certitudes... Pourquoi as-tu fait ça pour moi ?
June n'a jamais été plus belle que maintenant, sans fard, sincère, si vulnérable et pourtant invincible. Un éclair déchire le ciel et fait briller ses yeux sombres comme des pépites d'or.
-Parce que tu avais raison, murmure-t-elle. Tu avais raison sur tout.
Je l'attire contre moi. Elle essuie une larme sur ma joue et m'embrasse avant de nicher sa tête au creux de mon épaule. Je m'autorise enfin à pleurer.
Elle n’est ni cynique ni blasée. La rue ne l’a pas brisée. Elle l’a rendue plus forte.
Comme moi.
-Tu es un génie, me dit-il. Alors comment peux-tu être assez idiote pour rester avec quelqu'un comme moi ?
Je ferme les yeux au contact de sa main.
-Dans ce cas, nous sommes tous les deux des idiots.
-Je ne sais pas si quelqu'un t'a déjà dit ça..., souffle t-il avec une telle tendresse que je ne peux m'empêcher de lever la tête pour le regarder.(...) Mais tu es vraiment très séduisante.
(...)
- Je pourrais dire la même chose de toi. (Je fais une pause). Au cas où tu ne le saurais pas.
Un sourire se dessine lentement sur ses lèvres.
-Oh ! mais je le sais. Fais-moi confiance sur ce point.
Il regarde en direction de la porte ouverte. Un sombre rideau de pluie cache le monde extérieur.
- Tu essaies d'atteindre la lumière, ajoute-t-il.
J'ai à peine terminé ma phrase qu'il se penche vers moi et pose la main sur ma joue, puis sur ma nuque. Ma formation aurait dû e pousser à lui saisir le poignet pour lui porter une clé de bras et l'immobiliser à terre. Pourtant, je reste assise', immobile. Il m'attire vers lui et j'inspire un grand coup avant que nos lèvres se touchent.
Sa bouche a encore le goût du vin. Il m'embrasse avec tendresse puis, comme si ce baiser n'avait fait qu'aiguiser son appétit, il me plaque contre le mur et sa langue se fait plus insistante.
— Tu n’es pas obligée de faire ça, marmonne-t-il.
Il fait rouler ses épaules pour essayer de se détendre.
— Ben voyons ! dis-je avec un sourire ironique. Je vais sortir et attendre de l’autre côté de la porte. Je viendrai t’aider quand tu auras glissé et que tu te seras assommé.