Citations de Marie-Paule McInnis (35)
J’aurais préféré écrire une histoire essentiellement fondée sur l’amour et ne jamais parler de haine, mais il semble que le destin en ait décidé autrement. Malgré les quelques chapitres basés sur la violence et le pouvoir obsessionnel d’un conjoint, je voudrais surtout que l’on retienne le message d’amour et la nécessité de garder cet espoir qui ne doit jamais quitter ceux qui sont amenés à se débattre dans des luttes si intenses.
La vie n’était qu’une suite ininterrompue de souffrances, un sortilège qui me collait à la peau et qui frappait tour à tour tous ceux que j’aimais.
« La parole est d’argent et le silence est d’or. » Elle a si bien réussi à m’inculquer cette attitude que j’ai passé la majeure partie de ma vie à accepter les opinions de tout un chacun sans répliquer.
Les convictions religieuses de ma mère, comme celles de bien des gens de sa génération, étaient fondées sur la punition plutôt que sur l’amour et ne lui permettaient pas de satisfaire ses besoins. En outre, l’opinion des autres comptait beaucoup pour elle et les qu’en-dira-t-on influençaient toujours ses décisions.
Elle était femme avant d’être mère; elle éprouvait des besoins naturels qu’elle avait refoulés pour adhérer, selon moi, à de fausses croyances.
Le temps finit tout de même par atténuer l’acuité de mon deuil.
Et il n'y aura aucun procès pour te faire justice ? Le seul responsable est mort. Ça ne peut pas se terminer tout bonnement comme ça. Et toi, là-dedans, Marie, qu'ils le veuillent ou non, tu seras toujours leur mère.
Bats-toi pour ton honneur.
au fil des jours, ce fut une véritable escalade. toutes ces règles et restrictions redevenaient en vigueur graduellement. j'avais beau m'opposer avec opiniâtreté, je finissais toujours par abdiquer par crainte de représailles. je cedais de plus en plus à son emprise, je jouais son jeu contre mon gré. et plus je faisaisde concessions, plus les exigences devenaient irréalistes et intolérables.
à mon arrivée, comme je m'y attendais, l'accueil fut dramatique.je restai muette sous les insultes. a vrai dire, je ne savais plus comment réagir. lorsque je répliquais, il me rabaissant et quand je gardais le silence, il m agressait. la tension montais davantage depuis le diagnostic de cancer de ma mère. l'emprise qu'il avait sur moi s'était affirmée. ma vulnérabilité lui donnait des forces.
Il avait beau être comblé de biens matériels, il lui manquait l’essentiel, un environnement rempli d’amour et de respect. Il ne tirerait sûrement rien de profitable au cœur de cette union bancale. Même si je manquais souvent d’audace, je voyais bien que, si je n’avais pas le cran de retirer mon fils de ce milieu malsain, il aurait à en payer la note plus tard. Le fruit ne tombe jamais loin de l’arbre, dit le proverbe.
je ne trouvais que plus rebutantes sa détestable présence et ses paroles grossières. ses yeux n'avaient plus d'âme et me regardaient d'une façon qui, franchement faisait peur. j'en avais des frissons. je pouvais y voir ma propre mort. je ne pouvais pas comprendre comment j'avais pu passer autant d'années aux côtés de ce misérable.
si la victime ne dépose pas de plainte officielle, c'est que son conjoint représente un réel danger. les menaces et le chantage sont des moyens de dissuasion très efficaces contre la dénonciation.
en famille, ce que je trouvais le plus difficile, c'était d'inventer sans cesse des excuses pour expliquer mon absence. car quand l'invitation ne venait pas de ses contacts ou de sa famille, il s'opposait radicalement à ce que je l'accepte. nous ne faisions aucune sortie.
déjà qu'une grossesse, dans un contexte normal, est stressante, la mienne me faisait peur. il m'arrivait même de penser à l'avortement comme issue à mon anxiété, mais personne n'aurait approuvé un tel choix.
au fil du jour, je me forgeais un mur de protection de plus en plus étanche. sa violence ne m atteignait plus autant. j'avais de moins en moins d'émotions. parfois, je faisais semblant d'être angoissée pour que mon indifférence n aggrave pas sa mauvaise humeur.
mais pourquoi me faisait-il autant souffrir ? sans doute n'étais je pas parfaite, mais je ne méritais pas un tel acharnement. j'avais beau faire le tour de la question, je n'y comprenais rien. il jouait constamment avec mes nerfs et mes sentiments. son comportement était d'une telle complexité que seul un professionnel de la santé mentale aurait pu s'y retrouver.
il moffrit avec un large sourire un énorme bouquet de roses. ce genre de cadeaux empoisonné ne m enchantait plus. ce n'était que stratégie et la nouvelle lune de miel qu'il me proposait cachait un piège éventé depuis longtemps.
à ce moment là, je compris que ses manœuvres pour m' engrosser n'avaient pour but que d'affermir sa domination sur ma personne. décidément, en m engageant avec ce désaxé, je m'étais embarquée dans une drôle d'histoire...
avec le temps, la compassion que je ressentais pour lui fit place à la rage et à l'incompréhension. l'armure qu'il s'était forgée l'emprisonnement dans sa souffrance. j'étais intuitivement consciente de son mal-être, mais je n'en subissait pas moins ses réactions violentes. et pourtant, dans mon innocence, je gardais espoir de l'aider et de le sauver.
la parole est d'argent et le silence est d'or.