De l'Art au féminin je connaissais Mary Cassatt, Frida Kahlo, Camille Claudel, Berthe Morisot et voilà...
Autant dire que les femmes de l'Art contemporain ne sont pas arrivées jusqu'à moi.
Non pas qu'elles ne le voulaient pas ou que je ne le souhaitais pas mais dans un monde focalisé sur l'homme il ne reste que peu de place pour la femme.
Ceci étant établi, venons en aux livre de Marie-Stéphanie Servos.
BRAVO !
Je l'ai trouvé instructif, plaisant à lire avec ces échanges aussi simples que riches.
Les photos sont belles et donnent envies d'en découvrir plus sur l'Art au féminin.
J'ai aimé la mise en avant de toutes ces artistes qui n'ont rien à envier aux autres.
Une lecture agréable et une découverte magnifique.
Merci aux Éditions Leduc pour ce beau livre
Merci à Babelio pour l'organisation de cette Masse Critique
Encore bravo à Marie-Stéphanie Servos pour ce livre et ses contenues sur les réseaux.
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Il y a quelques années de cela, l'immonde Alain Soral, invité dans une émission télé, avait déclaré que s'il y avait eu /a aussi peu d'artistes femmes, c'est parce qu'elles n'étaient pas aussi capables que les hommes de peindre ou sculpter. Femmes d'art lui prouverait bien le contraire s'il avait l'intelligence et l'ouverture d'esprit nécessaires. Il est vrai cependant qu'à part Elisabeth Vigée le Brun et Artemisia Gentileschi, (qui sont malheureusement absentes de cet ouvrage), pour citer les plus connues, les femmes artistes n'étaient pas légion. Et pour cause : quand les écoles d'art ne leur étaient pas fermées, les coûts d'inscription étaient bien plus élevés pour elles que pour les hommes, le travail sur les nus était interdit et on ne se souciait pas de les corriger. Donc à moins de faire partie d'une famille d'artistes... Il aura fallu des pionnières (Suzanne Valadon, Dora Maar, Sonia Delaunay) qui, malgré parfois un statut de "mère de...", "femme de...", ont su imposer par leur courage la figure de la femme artiste, ouvrant ainsi la voie plus tard à des artistes engagées, puis à une nouvelle génération, qui ose explorer tous les terrains. Mais les femmes d'art ne sont pas qu'artistes. Galeristes, conservatrices, collectionneuses, mécènes font rayonner l'art de leurs consoeurs.
Cet ouvrage foisonnant et très complet mériterait d'être lu par les ardents défenseurs d'un patriarcat obsolète, mais encore faudrait-il qu'ils ouvrent leurs oeillères et leur esprit...
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J'ai vraiment été gâté par la dernière masse critique privilégiée en recevant le splendide album "Femmes d'art" de Marie-Stéphanie Servos. Un cadeau somptueux qui va occuper une place de choix dans ma bibliothèque et pour lequel je remercie chaleureusement les Éditions Leduc à Paris et Babelio.
L'auteure, fondatrice du média et podcast "Femmes d'art", lancé en novembre 2019, entend donner plus de visibilité aux femmes qui évoluent dans le monde de l'art. Un monde dans lequel les femmes, "à l'instar de nombreux autres secteurs de la société, sont sous-représentées. Elles ont aussi longtemps été invisibilisées, discriminées, et si les choses ont évolué, il reste encore du chemin à parcourir… " (Marie-Stéphanie Servos dans une interview avec "La Beautaniste" du 14-11-2020).
Propos confirmés par Rebecca Amsellem, auteure de "Les Glorieuses : Chronique d'une féministe", dans sa préface de l'album, où elle se pose la question à quoi ressemblerait le monde si les femmes créatrices d'oeuvres d'art avaient pu bénéficier des mêmes honneurs que les artistes du genre masculin, comme un Picasso par exemple.
De son côté l'auteure de "Home" Soline Delos accentue dans sa postface que ce livre "salutaire et clairvoyant" est "aussi passionnant que nécessaire".
Cet ouvrage, grand format et relié, compte 204 pages, dont une large partie est illustrée par des photographies de magnifiques réalisations artistiques par différentes femmes talentueuses.
Le livre nous trace le portrait des femmes qui font l'histoire de l'art depuis Berthe Morisot (1841-1895) jusqu'à nos jours. le choix de cette artiste peintre pour commencer cette belle galerie de portraits s'explique par le fait que cette dame a été la seule femme, à côté d'un Manet, Renoir, Degas, Cézanne... , à faire partie du mouvement impressionniste et à nous laisser de merveilleux tableaux comme son "À la campagne" de 1881 et son "Autoportrait" de 1885 (qui figure à la page 17).
En toute logique après Morisot suivent les pionnières, parmi lesquelles j'étais heureux de trouver Suzanne Valadon (1865-1938), Dora Maar (1907-1997, voire mon billet du livre d'Alicia Dujovne Ortiz "Dora Maar : Prisonnière du regard" du 14 juin 2018) et surtout mes favorites l'inimitable Frida Kahlo (1907-1954) et Niki de Saint Phalle (1930-2002) aux multiples dons, mais que j'admire spécialement pour ses sculptures originales.
Dans les chapitres suivants "Les engagées" et "La nouvelle génération " l'auteure présente des artistes peintres, céramistes, sculptrices, multimédia, performeuses, plasticiennes, photographes et vidéastes qui me sont soit peu ou pas connues. Ce qui frappe cependant un amateur comme moi c'est l'incroyable variété et richesse de l'oeuvre de ces dames dont certaines sont encore très jeunes, telles l'artiste multidisciplinaire Gabrielle Goliath, née en 1983 ; l'artiste peintre Kubra Khademi, née à Kaboul en 1989 ; la photographe Charlotte Abramow, née en 1993 et l'artiste peintre et valeur montante Christine Safa, qui à tout juste 27 ans a déjà remporté plusieurs beaux prix.
Les 2 derniers chapitres ont, à juste titre d'ailleurs, trait aux dames qui soutiennent les femmes artistes comme commissaires d'expositions, historiennes de l'art, directrices d'institutions et galeristes et qui contribuent ainsi "à réécrire l'histoire de l'art au féminin". Signalons le cas de Marie-Laure Bernadac, conservatrice générale honoraire, historienne de l'art et auteure d'entre autres "Picasso et les maîtres anciens" et Fabienne Dumont, historienne et auteure de "Des sorcières comme les autres : Artistes et féministes dans la France des années 1970".
Avant de mettre mes 5 étoiles pour ce merveilleux album, je termine par une citation fort à propos de Floriane de Saint Pierre, présidente des amis du Centre Pompidou : "Il n'est pas juste que beaucoup de femmes artistes demeurent peu connues. Il est important que l'histoire de l'art permette de garder la mémoire des meilleures artistes, quels que soient leur genre, leur nationalité, leur vie".
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Des pionnières aux engagées, de la nouvelle génération aux galeriste actuelles, Marie Stéphanie Servos partage sa conviction : les femmes ont fait l'histoire de l'art.
Quand vivre de sa passion est un combat quotidien - parfois au péril de sa liberté ou de sa vie; quand s'exprimer en tant que minorité dans un monde d'hommes exige du courage, du courage et encore du courage ; quand la beauté, l'intelligence et la créativité se déclinent au féminin produire un livre beau et éducatif est une exigence politique et sociale.
Merci aux @editionsleduc
Le livre foisonne d'interviews magnifiques, de témoignages d'artistes éclairées, de reproductions de chefs-d'oeuvre . Il offre un regard éclairant sur une triste réalité : les femmes ont longtemps été invisibilisées dans les musées et les livres d'art.
Connaissez vous les œuvres de Pauline Guerrier, Inès Longevial, Elsa Parra, Johanna Benaïnous, Zahra Holm, Kubra Khadrmi Prune Nourry, Gabrielle Goliath, Laure Prouvost, Delphine Diallo, Elsa Sahal Billie Zangewa, Joana Vasconcelos, Agnès Thurnauer...
"Il n'est pas juste que beaucoup de femmes artistes demeurent peu connues. Il est important que l'histoire de l'art permette de garder la mémoire des meilleurs artistes, quels que soient leur genre, leur nationalité, leur vie " Floriane de Saint Pierre
L'avez-vous lu ? Je vous le recommande ❤❤
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Passionnée d'art, je ne pouvais qu'apprécier la lecture de ce très beau livre qui m'a été offert à Noël. Je l'ai dégusté lentement, ne lisant que 2-3 pages à la fois, ne découvrant qu'une femme d'art à la fois pour que la rencontre ne soit pas superficielle mais vraie.
Marie-Stéphanie Servos nous offre 50 entretiens avec des femmes du monde de l'art qu'elles soient artistes, galeristes, commissaires d'exposition, historiennes. A chacune, l'auteure a posé les mêmes questions centrales à côté d'autres plus personnalisées:
* comment est né votre intérêt pour l'art?
* avez-vous un engagement féministe dans votre travail?
* qui sont les femmes que vous admirez ou qui vous ont inspirée?
La forme choisie par Marie-Stéphanie Servos est semblable à celle utilisée par Léa Salamé dans "Femmes puissantes" : toutes deux sont journalistes, toutes deux mènent des interviews, toutes deux posent les mêmes questions, les articles sont courts et percutants.
L'auteure a divisé son ouvrage en 2 parties : celles qui créent, des pionnières à la nouvelle génération en passant par les engagées et celles qui soutiennent les femmes artistes que ce soient des directrices de musée, des commissaires d'exposition ou des galeristes.
L'objectif de Marie-Stéphanie Servos est de montrer que toutes ces femmes ont du se battre pour être, ne serait-ce que tolérées dans un milieu très masculin, aux codes bien définis. Elles ont dû lutter contre l'invisibilisation, pour être exposées, pour être reconnues.
Je retiens de tous ces entretiens que nombreuses sont celles qui viennent d'un milieu artiste ou privilégié. Elles n'ont pas eu à se battre contre leur famille, elles ont été aidées et soutenues et ont pu garder toute leur énergie pour créer.
Pour la plupart d'entre elles, leur art, au début du moins, ne porte pas de message féministe; ce n'est qu'une fois leur voie trouvée, que certaines ont utilisé ou utilisent leurs œuvres comme manifeste féministe. Toutes ne se revendiquent pas du féminisme mais toutes mettent la femme, son corps, sa liberté au centre de leurs œuvres.
Les femmes artistes de cet ouvrage ne se fixent aucune limite quant au support, à la matière, aux outils utilisés. On ressent une envie d'exploration et une grande liberté de création.
Elles ont toute fait preuve de combativité, d'une foi inébranlable dans leur travail, d'une incroyable énergie créatrice, de persévérance, de la passion d'accomplir malgré les nombreux obstacles rencontrés sur leur route. Même si les choses ont évolué, surtout ces dernières années, il reste encore du chemin à parcourir.
Cet ouvrage, au-delà des messages qu'il véhicule, est un très bel objet qu'on a plaisir à feuilleter avec de magnifiques reproductions d’œuvres d'art. J'aurai plaisir à m'y replonger souvent.
Je regrette cependant deux choix de forme qui m'ont empêchée de totalement apprécier ma lecture. Les noms des œuvres photographiées et intégrées dans l'ouvrage ont tous été listés à la fin du livre ce qui oblige, toutes les deux pages à abandonner la lecture et à aller feuilleter les annexes pour trouver l'information; il eût été plus simple et surtout plus agréable de disposer du titre des œuvres sous chacune d'elle comme c'est le cas dans la plupart des livres d'art. Enfin, le texte regorge d'abréviations totalement absconses pour la néophyte que je suis (CAPC, FRAC, MAMAC, Mnam, Credac, IAC...) et rares sont celles qui sont explicitées. Il aurait été utile de disposer d'un glossaire auquel se référer.
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