Longtemps, j'ai répondu à la négativité par la noirceur. J'ai couru sous le tonnerre, j'ai attisé mon feu. Maintenant, je veux danser sous la pluie, même si ça paraît niais, juste pour le plaisir de narguer le mauvais temps. Il n'aura pas raison de moi. Plus jamais. Le soleil revient toujours. Il est là pour tout le monde, il réchauffe le cœur gelé de qui prendra la peine de relever la tête vers lui. Aujourd'hui, j'ai compris. L'amour ne s'était pas volatilisé. Comme le soleil, je ne lui ai pas laissé sa chance, mais il ne m'a pas quittée. Et plus encore... Je crois qu'ils ne font qu'un.
Au fond, je n'ai pas changé, je suis toujours ce Léon fébrile de quinze ans. Je me cherche encore, j'apprends à réchauffer mon cœur et celui des autres, je tâtonne, je tangue souvent, je chute parfois. À cet âge, quand j'imaginais l'horizon de mon avenir, il y avait toujours la silhouette d'Alba qui éclairait le flou de mes lendemains incertains. Elle était là, comme une promesse de rencontre, une lumière, une étoile. Malgré les sorties de route, les chemins de traverse et les obstacles, je l'ai rattrapée.
Tu t'es trompée. Tu n'es pas la lune. Non. Toi, tu es une étoile en pleine transition. Fébrile, timide, plus petite que le soleil, mais infiniment plus grande par l'espoir qu'elle symbolise. Et va savoir. Peut-être qu'avant d'être l'étoile la plus majestueuse de la galaxie, le soleil a aussi été un astre discret. Un électron libre.
Moi, je suis juste la comète qui s'éparpille en poussière autour de toi, témoin de l'évolution qui te guette.
Oui, voilà. Tu es un soleil en devenir.
Le bonheur ne me tombera pas dessus, c'est à moi de le trouver.
Il ne doit pas être le fruit d'une quête insensée.
Il est déjà partout autour de moi, si tant est que j'accepte d'en apprécier ses fragments.
Il n'appartient qu'à moi de changer le cours de ma vie.
J'aime la lune, elle sera toujours mon symbole parce qu'elle est du côté de la spiritualité, pour moi. Des rêves aussi, la créativité, l'introspection. Mais toi, tu m'as appris qu'on pouvait voguer d'un astre à l'autre.
Tu as ravivé mon soleil.
Je vais m'en sortir. Mon passé ne me définit pas. Je n'ai aucun pouvoir sur l'avenir. Ici et maintenant, je suis fière de ce premier pas. Il est l'amorce d'une rémission de mon âme. Mon soleil va se lever.
La porte se ferme. Seules quelques petites étoiles fluorescentes collées au plafond scintillent dans ma chambre plongée dans le noir. L’une d’elles n’a pas autant de clarté que ses consœurs. Le bras calé sous ma tête, je m’attarde sur cette dernière. Elle semble être mise à l’écart des autres astres brillants. Une intruse parmi les lumières, un électron libre paumé dans la normalité. Comme moi. J’ai aussi perdu de mon éclat, mais je m’illumine toujours. Timidement, mais toujours.
N'oubliez jamais que le cinéma est un monde cruel, comme beaucoup d'autres, mais c'est surtout un univers où tout est possible. Surpassez-vous, mais n'ayez pas l'ambition de devenir le meilleur acteur, de travailler pour le meilleur réalisateur ou le meilleur film. Vous serez vite déçus. Contentez-vous de garder le feu de votre passion, le raviver chaque jour, ne pas le laisser mourir. Pour ça, jouez. il n'y a pas de secret... Jouez, quoi qu'il en coûte.
Cette fameuse nuit, il a arraché mes ailes. Celles que je déployais pourtant si souvent, celles qui me faisaient vivre et vibrer. Je planais sur le monde, insouciante, et, par sa faute, je suis devenue un oiseau blessé et mis en cage. Dans ma chute, il a imposé une lettre dévastatrice au mot "voler". Il a embarqué ma lumière et mes couleurs pour ne me laisser que la nuit, la crainte.
Le vide.
J'ai la sensation que je pourrais vomir, m'effondrer, pleurer, hurler, appeler à l'aide, mais tout reste coincé dans mes tripes. Une accumulation de fils entortillés stagne dans ma gorge. Je voudrais cracher tout ça , me débarrasser de cette ombre omniprésente qui vole au-dessus de ma tête. Elle est comme les nuages noirs qui annoncent l'orage.
Menaçante, visible, fulminante.